- État civil :
- Né le 28 octobre 1878
Décédé le 26 mars 1948 - Profession :
- Industriel
- Département :
- Haut-Rhin
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 9 janvier 1927
Elu le 14 janvier 1936
Fin de mandat le 31 décembre 1944
Ancien Vice-président du Sénat
1889-1940
JOURDAIN (PAUL, LÉON), né le 28 octobre 1878 à Altkirch (Haut-Rhin).
Député du Haut-Rhin de 1919 à 1927.
Sénateur du Haut-Rhin de 1927 à 1944.
Ministre du Travail du 2 décembre 1919 au 16 janvier 1921 et du 9 au 14 juin 1924.
Ministre des Pensions du 28 novembre 1925 au 19 juillet 1926.
Né à Altkirch après l'annexion, Paul Jourdain partagea le sort de la plupart des jeunes Alsaciens qui refusaient « l'assimilation » : tandis qu'un membre de la famille, l'aîné généralement, se résignait à subir le régime allemand pour éviter la confiscation du patrimoine, les cadets passaient les Vosges pour faire en France leurs études, ou du moins leur service militaire. Ce fut le cas de Paul Jourdain qui poursuivit ses études secondaires au lycée Jansonde-Sailly et accomplit son service militaire au 119e R.I. au Havre. En 1902, il sortit premier du concours de l'Ecole supérieure du commerce de Lyon et, après un stage dans une entreprise de construction de machines à Bourgoin, il fit ses premières armes dans l'industrie de la soie à Lyon jusqu'au jour où la mort de son frère, en 1911, le rappela à Altkirch pour y prendre la direction de l'entreprise familiale, les établissements Filature et Tissage X. Jourdain, fondés en 1827 par son grand-père, Xavier Jourdain.
Quand éclata la première guerre mondiale, aux premiers jours d'août 1914, il essaya, mais en vain, de gagner la France ; arrêté le 4 août par les autorités militaires allemandes, il fut délivré le 7 par les troupes françaises lors de leur première offensive. Bientôt après le voilà affecté comme attaché militaire adjoint à l'ambassade de France à Berne, poste où il devait accomplir des missions importantes. Le 14 novembre 1918, il fut nommé administrateur militaire des territoires d'Altkirch et de Dannemarie, ce qui le conduisit tout logiquement à être désigné comme maire d'Altkirch en 1920, fonctions qu'il devait occuper qu'à la Seconde Guerre mondiale.
Entre-temps, il avait été élu député du Haut-Rhin à la Chambre « bleu horizon », le 16 novembre 1919, sixième de la liste d'union nationale - laquelle avait remporté tous les sièges du département - avec 60.009 voix sur 96.952 suffrages exprimés.
Peu de temps auparavant, il avait été nommé ministre du Travail dans le cabinet que Clemenceau constitua le 2 décembre et il conserva ses fonctions dans le cabinet Millerand, puis dans le cabinet Leygues. En effet, bien que d'opinions conservatrices, Paul Jourdain était de ces industriels qui prêtaient une attention toute particulière aux questions sociales, dans l'idée que leur solution commandait à la fois la prospérité et l'équilibre de la nation. C'est ce qui ressort tant de ses propos que de son action comme membre du gouvernement et comme législateur. Aussi bien, dès l'origine, il participa activement aux travaux de la commission de l'assurance et de la prévoyance sociale, qu'il devait présider de 1922 à 1924.
La deuxième préoccupation majeure de Paul Jourdain portait, comme de juste, sur les problèmes posés par le retour de l'Alsace et de la Lorraine à la France, c'est-à-dire non pas seulement leur rattachement territorial, mais surtout l'unification des législations : car, sur bien des points et notamment dans le domaine social (en vertu du code d'assurances sociales de 1911) l'allemande était plus avancée et plus favorable que la française ; cela n'allait pas sans provoquer des difficultés que la commission d'Alsace-Lorraine, constituée en 1919, avait précisément pour objet d'étudier et de résoudre. Rien d'étonnant à ce que Paul Jourdain en ait été, dès l'origine, un des animateurs.
Mais c'est principalement en tant que ministre que ses bonnes intentions subirent l'épreuve des faits. En mai 1920 éclataient un peu partout en France des grèves qui, très vite et de proche en proche, prirent un caractère général. Paul Jourdain offrit sa médiation et, non sans mal, contribua par son arbitrage, conjugué d'ailleurs avec l'action répressive de Millerand, à régler un conflit social qui menaçait de dégrader profondément le climat moral de la France, encore ébranlée par sa victoire. D'autre part, on le voit participer activement, au titre de ses fonctions, aux travaux parlementaires. Il défend en 1919, devant le Sénat, en 1920 devant la Chambre des députés, le projet de loi relatif à l'extension de la capacité civile des syndicats professionnels : à son sens, des syndicats efficaces ne peuvent que contribuer à l'équilibre social et à la concorde. En 1920, il défend devant les deux Chambres le projet de loi sur la Caisse autonome de retraite des ouvriers mineurs, puis le projet de loi relatif aux pensions pour les victimes d'accidents du travail et il présente le budget de son département ministériel.
A partir de 1921, c'est essentiellement en tant que rapporteur de la commission d'assurance et de prévoyance sociale qu'il intervient dans les débats à propos de toute une série de projets de loi portant adaptation du régime social en Alsace-Lorraine : sur les retraites, l'aménagement de l'assurance-maladie, de l'assurance-invalidité et de l'assurance-accidents ; sur les pupilles de la nation, les mines de potasse, etc..
En réalité, c'est surtout le travail en commission, moins voyant mais plus efficace peut-être, et mieux approprié à son propre tempérament, qui avait les faveurs de Paul Jourdain. Ainsi, durant le temps qu'il présida la commission d'assurance et de prévoyance sociale, sa ténacité et sa conviction permirent de mener à bien les travaux qui aboutirent au vote, en avril 1924, du premier projet de loi sur les assurances sociales, qu'il avait élaboré lors de son passage au ministère du Travail. Après bien des débats, ce projet devait être définitivement adopté par le parlement en juillet 1927 et promulgué le 5 avril 1928. A bon droit, Paul Jourdain pouvait s'en qualifier le père.
En 1924, le 11 mai, il fut réélu cinquième de la liste de l'alliance républicaine, avec 59.066 voix sur 134.986 inscrits, 113.830 votants et 111.907 suffrages exprimés.
Après avoir, pour quelques jours, retrouvé le portefeuille du Travail dans l'éphémère cabinet François-Marsal (juin 1924), il consacra l'essentiel de son activité aux trois commissions dont il avait été nommé membre : commission d'Alsace-Lorraine, commission des assurances et commission des travaux publics.
Ministre des Pensions dans les trois cabinets qu'Aristide Briand forma successivement de novembre 1925 à juillet 1926, il défendit le budget dont il était le responsable devant la Chambre, puis devant le Sénat où il présenta en outre le projet relatif aux pensions d'invalidité.
Aux élections sénatoriales du 9 janvier 1927 il fit acte de candidature et fut élu, au premier tour, par 524 voix sur 916 inscrits, 910 votants et 910 suffrages exprimés ; il abandonna son mandat de député. Il s'inscrivit au groupe de l'union démocratique et radicale et devint membre de la commission des affaires étrangères et de la commission d'hygiène, d'assistance et d'assurance. Au Sénat, si son intérêt pour les questions sociales ne se démentit pas, on le vit pourtant s'étendre à des domaines d'un ordre différent : c'est ainsi qu'il s'intéresse à l'instruction publique, au régime douanier colonial, au recrutement de l'armée.
Le 20 octobre 1935, il fut réélu au second tour, avec 483 voix sur 962 inscrits, 959 votants et 955 suffrages exprimés. Cette fois encore, c'est au travail en commission qu'il consacra l'essentiel de son activité : commission des affaires étrangères, commission des travaux publics. En 1936 pourtant, fort de son expérience, il prit la parole sur certaines des réformes sociales entreprises par le gouvernement de Front populaire : semaine de 40 heures par exemple.
De 1938 à 1940, il appartint à la commission de l'armée et, dans sa séance du 11 janvier 1940, le Sénat le porta à la vice-présidence.
Il vota la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 accordant les pouvoirs constituants au gouvernement du maréchal Pétain.
Il avait été président, puis président d'honneur du comité républicain du commerce et de l'industrie.
Paul Jourdain était chevalier de la Légion d'honneur et avait été décoré par Poincaré en 1919, lors de la venue de ce dernier dans l'Alsace délivrée.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
1940-1958
JOURDAIN (Paul, Léon)
Né le 28 octobre 1878 à Altkirch (Haut-Rhin)
Décédé le 26 mars 1948 à Paris
Député du Haut-Rhin de 1919 à 1927
Sénateur du Haut-Rhin de 1927 à 1944
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 2036, 2037)
Élu en janvier 1940 vice-président du Sénat, Paul Jourdain suit à ce titre les autres membres du Bureau du Sénat jusqu'à Vichy. Il y préside parfois les réunions hebdomadaires informelles des sénateurs et tente de se maintenir informé de la situation en Alsace.
Il meurt à Paris le 26 mars 1948, à l'âge de 69 ans.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Paul JOURDAIN
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