SEANCE DU 18 DECEMBRE 2000


M. le président. « Art. 30. - I. - Il est inséré, au début de l'article L. 35-6 du code des postes et télécommunications, deux alinéas ainsi rédigés :
« Les opérateurs autorisés en application des articles L. 33-1 et L. 34-1 mettent en place et assurent la mise en oeuvre des moyens nécessaires aux interceptions justifiées par les nécessités de la sécurité publique. Les investissements réalisés à cette fin sont à leur charge.
« L'Etat participe au financement des charges d'exploitation supportées par les opérateurs pour la mise en oeuvre des moyens nécessaires, dans des conditions déterminées par décret en Conseil d'Etat.
« II. - Au premier alinéa du même article, les mots : "les prescriptions exigées par" sont remplacés par les mots : "les autres prescriptions exigées par". »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
Par amendement n° 28, M. Marini, au nom de la commission, propose de supprimer cet article.
Par amendement n° 60, M. Charasse propose de rédiger comme suit le texte présenté par le I de l'article 30 pour le début de l'article L. 35-6 du code des postes et télécommunications :
« Pour le compte et sous la surveillance de l'Etat, et dans le cadre des missions de service public et de protection des grands intérêts nationaux qui leur sont imposées, les opérateurs mettent en place et assurent la mise en oeuvre des moyens techniques nécessaires aux interceptions justifiées par les nécessités de la sécurité publique.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions dans lesquelles l'Etat rembourse aux intéressés les charges résultant de l'alinéa précédent. »
La parole est à M. le rapporteur général, pour défendre l'amendement n° 28.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Cet article 30 a fait l'objet d'un long débat à l'Assemblée nationale. Il porte sur les interceptions de correspondances émises par la voie des télécommunications. Il convient de rappeler qu'il met à la charge des opérateurs de réseaux de télécommunications, y compris téléphoniques, le financement des investissements que nécessite la mise en oeuvre des dispositifs de nature à permettre les interceptions justifiées par les nécessités de la sécurité publique ou de la défense, l'Etat devant participer aux dépenses d'exploitation correspondantes dans des conditions déterminées par décret en Conseil d'Etat. Par conséquent, on ferait supporter aux opérateurs les dépenses d'investissement et l'Etat assurerait l'exploitation.
La commission n'a pas été convaincue par cet article et préconise son rejet pour les raisons suivantes.
En premier lieu, en dépit des efforts de précision des députés, la rédaction du dispositif demeure floue. C'est ainsi qu'on ne parvient pas à comprendre ce qui distingue les interceptions des autres prescriptions mentionnées par l'article L. 35-6 du code des postes et télécommunications.
En deuxième lieu, cet article pose des problèmes de nature juridique. Problème juridique en ce sens que, selon nous, pourrait être invoquée une inégalité inconstitutionnelle devant les charges publiques, d'une part, entre anciens et nouveaux opérateurs et, d'autre part, entre France Télécom et tous les autres opérateurs, puisque les charges liées au service universel de France Télécom sont intégralement compensées.
Problème juridique également s'agissant du transfert, jugé illégal par le Conseil d'Etat, du financement de missions régaliennes à des exploitants privés, d'autant qu'il s'agit en l'occurrence d'investissements.
J'irais même jusqu'à rapprocher le mécanisme qui est proposé dans cet article d'un dispositif qui avait été considéré comme inconstitutionnel par le Conseil constitutionnel à propos des dépenses de sécurité dans les aéroports. J'ai tendance à rapprocher ces deux éléments et à considérer qu'il devrait s'agir d'une même jurisprudence constitutionnelle car, avec l'un comme avec l'autre, nous sommes là au coeur des missions les plus régaliennes de la puissance publique.
J'ai observé en lisant les débats de l'Assemblée nationale que mon collègue rapporteur général a été très réservé sur ce point dans son rapport. J'ai observé également que le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale a invoqué, dans le débat, les risques qui pourraient en résulter pour les libertés publiques. Bien que les opinions des deux collègues que je viens de citer ne soient pas toujours vérité d'Evangile pour la commission des finances du Sénat (Sourires), tout cela nous conduit à souhaiter que le Gouvernement revoie sa copie, qui nous semble, en la matière, avoir été un peu rapidement élaborée.
Madame le secrétaire d'Etat, dans le domaine des libertés publiques, la position traditionnelle du Sénat est la prudence. En la matière, prudence nous semble toujours être mère de sûreté.
M. Jacques Machet. Très bien !
M. le président. La parole est à M. Charasse, pour défendre l'amendement n° 60.
M. Michel Charasse. Compte tenu des débats auxquels ce point a donné lieu à l'Assemblée nationale et des discussions que nous avons eues en commission des finances et dont M. le rapporteur général vient de donner un aperçu, j'ai essayé de me livrer à une nouvelle rédaction d'une partie de l'article, qui me paraît couvrir plus largement tous les cas de figure.
Au fond, on vise, dans cette disposition, les interceptions, mais en temps de paix. Or, en temps de guerre, les opérateurs peuvent être assujettis à d'autres obligations, qui découlent essentiellement de la loi de 1938, c'est-à-dire à toutes les obligations possibles et imaginables. Nous nous trouvons dans une situation assez étrange car, si l'article était adopté en l'état, cela voudrait dire qu'en temps normal l'Etat assume les charges d'exploitation, ou de fonctionnement, comme on voudra, mais que si, en revanche, il y a une réquisition pour une raison ou pour une autre, manoeuvres militaires, par exemple, l'Etat est obligé, aux termes de la loi de 1938, de tout payer.
A l'évidence, l'article, je le dis sans acrimonie et je ne veux pas être désagréable à l'égard de Mme le secrétaire d'Etat, est mal rédigé. C'est pourquoi, dans mon amendement, je vise « les missions de service public et de protection des grands intérêts nationaux », qui me paraissent aller au-delà du seul problème des interceptions. En effet, si l'on s'en tient aux interceptions, on laisse de côté tout l'aspect, militaire notamment, défense du territoire et défense nationale, qui, lui, fonctionne sur réquisition avec remboursement intégral de l'ensemble des dépenses.
J'ai essayé de procéder à une autre rédaction. Elle n'est pas forcément la meilleure. Mon amendement a surtout pour objet de conduire le Gouvernement à réfléchir à ce problème car je crois que, dans ce genre de domaine qui touche notamment à la défense nationale, on n'a pas intérêt à avoir une multitude de régimes différents. Un seul me paraît de loin la meilleure solution.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 60 ?
M. Philippe Marini, rapporteur général. La commission remercie M. Michel Charasse d'avoir présenté cet amendement qui est de nature à faire évoluer le débat.
Cet amendement améliore la rédaction de l'article au moins sur deux points.
En premier lieu, s'agissant des libertés publiques, la rédaction proposée par notre collègue est rassurante car elle précise fort opportunément que la mise en oeuvre des moyens d'interception est assurée sous la surveillance de l'Etat et pour son compte.
En second lieu, M. Charasse supprime la mise à la charge des opérateurs du financement des investissements correspondants, qui est contraire à la jurisprudence du Conseil d'Etat et au principe de valeur constitutionnelle d'égalité devant les charges publiques.
Dans le dispositif ainsi proposé, les exploitants devraient cependant faire l'avance de la dépense et ne seraient qu'ensuite remboursés, selon des modalités fixées par le Conseil d'Etat. On peut alors légitimement penser qu'elles seraient équitables !
Dans ces conditions, madame le secrétaire d'Etat, la commission souhaiterait vivement vous entendre sur l'amendement n° 60 et, en fonction de l'esprit d'ouverture dont vous ferez preuve à l'égard de la proposition ainsi formulée par notre collègue Michel Charasse, elle ajustera son avis.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 28 et 60 ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Comme vous le savez, le recours à l'interception des correspondances émises par voie de télécommunications est strictement réglementé par la loi de 1991, que ce soit pour les besoins de sécurité de l'Etat ou pour l'action de la justice.
De ce point de vue, je voudrais d'emblée répondre aux inquiétudes qui se sont manifestées, lors du débat qui a eu lieu à l'Assemblée nationale sur ce sujet, s'agissant des conséquences de cette disposition au regard des libertés publiques.
Il faut être très clair : les interceptions téléphoniques ne peuvent être effectuées, à la demande des autorités judiciaires ou administratives, que dans le strict respect de la loi du 10 juillet 1991, qui continue à s'appliquer. Les interceptions judiciaires sont effectuées sous l'autorité et le contrôle du juge d'instruction, les interceptions de sécurité sont autorisées par le Premier ministre, ordonnées par le ministre chargé des télécommunications, et la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité est chargée de veiller au respect de cette disposition et remet annuellement un rapport au ministre.
La modification qui vient d'être adoptée par l'Assemblée nationale ne concerne en rien ces aspects-là de la réglementation, elle concerne la prise en charge par les opérateurs des investissements qu'ils doivent réaliser dans leurs réseaux pour rendre possibles ces interceptions, comme cela a déjà été décidé dans d'autres pays.
Je répondrai d'emblée à une question posée par M. le rapporteur général sur la nature des autres prescriptions exigées par la défense et la sécurité publique : outre l'acheminement des appels vers les services d'urgence, on peut penser au rétablissement des priorités dont peuvent bénéficier certains services ou organismes chargés de missions d'intérêt public, à l'instar des hôpitaux.
Avec l'article 30, nous souhaitons nous adapter à l'évolution particulièrement rapide du secteur des technologies de l'information, cette évolution ne devant pas profiter à ceux qui cherchent à agir dans l'illégalité du fait du décalage entre l'ouverture d'un service au public et la mise au point des dispositifs techniques d'interception.
Le coût de ces dispositifs pour les opérateurs a été considérablement réduit. En effet, au plan européen, les administrations, les opérateurs et les industriels ont oeuvré dans le domaine de la normalisation technique. Un standard européen pour les interceptions a ainsi été publié en 1999 et il permet désormais à tous les réseaux de télécommunications fournis par les industriels d'intégrer la fonction d'interception, et ce pour un coût supplémentaire raisonnable.
De ce point de vue, la situation du résau GSM constitue une sorte d'anomalie. En effet, ce réseau n'a pu bénéficier dès le début de ces travaux de normalisation. C'est la raison pour laquelle l'Etat a inscrit dans le présent projet de loi de finances rectificative le remboursement des frais d'adaptation des réseaux existants à hauteur de 250 millions de francs, au bénéfice des opérateurs.
La mesure qui vous est proposée vise donc à mettre à la charge des opérateurs les dépenses relatives aux dispositifs d'interception. Cette mesure est fondamentalement guidée par le souci que ces opérateurs, avec les constructeurs, optimisent les solutions techniques et minimisent ainsi leurs coûts. Au demeurant, la loi de 1991 imposant que les communications puissent être interceptées techniquement, il ne serait pas admissible que des infrastructures puissent être mises en service sans que cette possibilité soit satisfaite.
Permettez-moi de préciser que cette disposition ne concerne bien évidemment que les investissements futurs des réseaux et n'a pas d'effet rétroactif.
En imposant la charge des investissements aux opérateurs, l'Etat continuera, bien entendu, à financer le fonctionnement des interceptions. Nous avons donc l'assurance que le coût sera optimisé pour la collectivité dans son ensemble.
Je tiens à souligner que de nombreux pays européens se sont engagés dans cette même voie, afin de mettre à la charge des opérateurs les investissements permettant les interceptions.
Un décret d'application doit être préparé. Vous pouvez être assuré qu'il fera l'objet d'une concertation avec les opérateurs. L'agence de régulation des télécommunications, l'ART, et la commission supérieure du service public des postes et télécommunications seront saisies pour avis du projet de décret.
Les cahiers des charges des opérateurs seront adaptés sur proposition de l'ART et l'ensemble des éléments d'information que je peux vous livrer ce soir me semble répondre aux interrogations que vous pourriez légitiment soulever sur ce dispositif.
Dans ces conditions, je souhaiterais que les amendements n°s 28 et 60 puissent être retirés.
M. le président. Quel est, maintenant, l'avis de la commission sur l'amendement n° 60 ?
M. Philippe Marini, rapporteur général. Si le Gouvernement avait manifesté une certaine ouverture vis-à-vis de l'amendement n° 60, j'aurais peut-être envisagé de m'en remettre à la sagesse du Sénat ; mais, dès lors que sa position est franchement négative à l'égard tant de l'amendement de la commission que de l'amendement de M. Charasse, on ne m'en voudra pas si je préfère l'amendement de la commission et que, de ce fait, je donne un avis défavorable à l'amendement n° 60.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 28.
M. Michel Pelchat. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Pelchat.
M. Michel Pelchat. Comme M. le rapporteur général, je regrette vivement que l'amendement de M. Charasse ne puisse être adopté. Celui-ci, effectivement, tendait à une réécriture intelligente des dispositions proposées par le Gouvernement, et je pense que, dans sa grande sagesse, M. Charasse visait des dispositions qui n'avaient été prévues ni à l'origine ni lors de l'examen de ce texte par l'Assemblée nationale.
Madame le secrétaire d'Etat, j'avoue que je suis très surpris de votre propos.
D'abord, vous parlez avec aisance des frais de fonctionnement en disant que l'Etat se chargera, bien entendu, desdits frais, sans pour autant que soit délimitée l'étendue des charges que vous vous engagez à assumer. S'agit-il du simple fonctionnement direct ? Cela va-t-il jusqu'à la maintenance des installations qui auront été réalisées aux frais des opérateurs, ces derniers étant dans la totale ignorance de l'engagement que vous venez de prendre ?
Quant aux investissements, vous avez dit qu'il y avait une normalisation européenne, mais je vous assure que les opérateurs des futurs réseaux ou boucle locale radio, BLR, notamment, ne savent pas du tout quels types d'investissements sont envisagés ni l'ampleur de ceux-ci.
La loi est tellement imprécise que vous avez vous-même reconnu cette imprécision, vous en remettant à un décret pour définir, en accord avec les opérateurs, tout ce que recouvriront ces différents investissements, en espérant que, grâce à cela, les opérateurs chercheront à minimiser les coûts d'investissement et à maximaliser les améliorations techniques.
Certes, ils sont tout à fait capables de le faire, mais vous aussi, madame le secrétaire d'Etat ! Représentant le Gouvernement, vous savez que, au sein de la puissance publique, les ingénieurs de France Télécom et les bureaux d'études sont tout à fait capables d'étudier ces questions et d'élaborer des solutions techniques très évolutives à un moindre coût de fonctionnement !
Dans cette affaire, devant votre absence d'ouverture envers l'amendement de notre collègue M. Charasse, je suis donc, comme M. le rapporteur général, au regret de recommander à mes collègues de supprimer cet article, qui contenait pourtant des choses intéressantes, qui aurait pu contenir des choses intelligentes, mais qui, dans l'état actuel de sa rédaction, n'est pas acceptable.
Vous devrez, madame le secrétaire d'Etat, revoir votre copie à cet égard, parce que nous sommes vraiment dans une situation de blocage. C'est pourquoi, en ce qui me concerne et au nom de mon groupe, je voterai l'amendement de la commission. M. Michel Charasse. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse. Je ne vais pas persévérer indéfiniment, mais je crois que la suppression de l'article que nous propose la commission n'est pas satisfaisante,...
M. Michel Pelchat. C'est une mesure de précaution !
M. Michel Charasse. ... parce que l'Assemblée nationale reprendra purement et simplement son texte et - vous l'avez dit très justement, monsieur le rapporteur général - cela ne réglera rien, en particulier pas les autres problèmes, qu'il s'agisse des autres missions de service public qui sont imposées, qu'il s'agisse de cas de guerre dont je viens de parler, qu'il s'agisse des problèmes de la sous-traitance.
Il faut en effet savoir, mes chers collègues, que, pour un très grand nombre d'écoutes judiciaires, nous sommes actuellement dans un régime de sous-traitance. Si vous avez la curiosité, ce soir, par exemple, en quittant le Sénat, de vous rendre dans un commissariat parisien ouvert la nuit - il y en a un certain nombre - vous risquez de trouver sur une table un magnétophone en train de tourner, pour réaliser une écoute judiciaire. Personne ne regarde, mais tout le monde peut écouter, aucune surveillance n'est exercée...
L'avantage de mon amendement, pour lequel je n'éprouve pas de vanité d'auteur particulière, est qu'il précise : « pour le compte et sous la surveillance de l'Etat », y compris en cas d'écoute judiciaire. Or, avec votre système, aucune surveillance n'est exercée.
Je n'attaque pas particulièrement ici les opérateurs, car cette pratique existait avant qu'il y ait plusieurs opérateurs et avant la mise en oeuvre de la concurrence dans le secteur des télécommunications. Mais le magnétophone continuera donc à traîner alors que les écoutes judiciaires sont plus que d'autres secrètes ! Si les écoutes de défense nationale sont protégées - et elles le sont puisque tout se passe au centre d'écoutes unique de Paris - les autres, les écoutes judiciaires, doivent elles aussi être protégées ; or, la plupart du temps, elles ne le sont pas.
Adopter l'amendement n° 28, et donc supprimer l'article 30, ne résout rien, car je crains que l'Assemblée nationale n'aborde pas le fond de la question. Je ne le voterai donc pas, dans l'espoir que l'Assemblée nationale, à la lecture de nos travaux, s'efforcera avec le Gouvernement de trouver une solution acceptable par tous.
En tout état de cause, compte tenu des explications que j'ai entendues et à cette heure tardive, je retire l'amendement n° 60.
M. le président. L'amendement n° 60 est retiré.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Vraiment, madame le secrétaire d'Etat, à qui fera-t-on croire que ce sujet est né au début du mois de décembre ou à la fin du mois de novembre, et que l'on ne pouvait pas prendre le temps nécessaire pour trouver une formulation incontestable ?
Pourquoi, sur un sujet aussi sensible et aussi important sur le plan technologique, faut-il à ce point procéder à la hussarde ? C'est la raison qui nous conduit à promouvoir le rejet de l'article 30 !
Madame le secrétaire d'Etat, vous n'avez pas voulu ou pas pu vous prêter à un dialogue sur la rédaction de cet article. Nous persistons dans notre conviction selon laquelle ce dispositif soulève de réels problèmes de fond.
Si l'Assemblée nationale reste crispée sur la rédaction qu'elle nous a transmise, ces problèmes devront être tranchés en dernier ressort par le Conseil constitutionnel. Au point où nous en sommes, la seule chose à faire est de mettre l'Assemblée nationale devant ses responsabilités.
Si nous avions une vraie commission mixte paritaire soucieuse de travailler, d'ajuster les textes et de faire progresser la législation,...
M. Michel Caldaguès. Voilà !
M. Philippe Marini, rapporteur général. ... des rédactions comme celles de Michel Charasse pourraient peut-être faire l'objet d'un rapprochement utile des positions. Mais l'expérience des dernières commissions mixtes paritaires me conduit un peu à douter qu'il soit possible de parvenir à un tel résultat.
Mes chers collègues, au point où nous en sommes, il n'y a pas d'autre solution responsable que de voter la suppression de cet article, en espérant que cela conduise à un peu plus de sagesse dans la mise au point de ce dispositif.
M. Jacques Machet. Très bien !
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 28, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 30 est supprimé.

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