SEANCE DU 17 OCTOBRE 2000


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Stockage des déchets radifères

919. - 13 octobre 2000. - M. Dominique Braye attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'inexistence en France de sites de stockage spécifiques aux déchets radifères et sur l'inquiétude des collectivités locales, qui ne savent de quelle manière gérer ces déchets. L'absence de tels sites, qui permettraient de prendre en charge ces déchets si particuliers dans des conditions de sûreté et de radioprotection satisfaisantes, oblige en effet les collectivités locales soit à solliciter les exploitants d'installations nucléaires (solution peu crédible pour des quantités limitées de déchets), soit à maintenir sur site ces déchets, conduisant ainsi à la création de décharges « sauvages » de matériaux radioactifs. En conséquence, il lui demande de préciser ses intentions quant à la création de sites de stockage appropriés pour les déchets radifères.

Situation des débitants de tabac

920. - 13 octobre 2000. - M. Gérard César attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les inquiétudes exprimées par les débitants de tabac en raison de la forte diminution de leurs revenus. Cette profession a été pénalisée en 1998 par la suppression de la vente des timbres fiscaux de plusieurs documents administratifs et continue de l'être suite à la modification de la réglementation de la circulation des vins et alcools, et récemment encore, suite à la suppression de la vignette automobile. Les correspondants locaux des douanes occupent une place prépondérante et structurante dans le milieu rural, mais beaucoup d'entre eux ont dû cesser leur activité. Pour ces derniers, il conviendrait de mettre en place un dispositif de sortie viable, sachant qu'ils ne sont pas affiliés à l'ASSEDIC, et pour ceux qui conservent leur charge, des mesures d'accompagnement compensant les pertes subies. Il souhaiterait connaître les suites que le Gouvernement entend donner à ces propositions.

Fonctionnement des centres anticancéreux

921. - 15 octobre 2000. - M. Jean Huchon appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation financière extrêmement préoccupante des centres anticancéreux. Il lui indique, en effet, que les progrès évidents de la science ont permis la mise au point de traitements médicamenteux nouveaux, dont l'efficacité est incontestable, et qui doivent pouvoir profiter à l'ensemble des malades. Or, il lui fait observer que ces nouveaux traitements sont générateurs de coûts beaucoup plus élevés pour les centres anticancéreux. En conséquence, il lui demande si, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000, les moyens nécessaires à une lutte contre le cancer seront dégagés pour permettre aux centres anticancéreux de pouvoir exercer leur mission.

Difficultés de l'hospitalisation privée

922. - 16 octobre 2000. - M. Xavier Darcos appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les vives préoccupations du secteur de l'hospitalisation privée. En effet, de nombreux établissements privés sont à la limite de l'équilibre financier ou affirment être déficitaires (suppression de 200 lits à Bordeaux et 80 à Agen...). L'évolution de tarifs, surtout en 1999, a été trop faible pour contrebalancer l'augmentation des charges principalement due au surcoût engendré par l'application de la loi sur les 35 heures. A ce jour, ces établissements ne peuvent répondre aux revendications salariales de leur personnel, qui aspirent légitimement à des rémunérations équivalentes à celles de leurs homologues du secteur public. C'est pourquoi il lui demande si elle entend mettre en oeuvre une politique tarifaire traduisant une volonté de traitement équitable à l'égard des établissements de santé des deux secteurs hospitaliers, et notamment des personnels qui y exercent.

Création d'un registre du cancer dans le département du Gard

923. - 17 octobre 2000. - M. Simon Sutour attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur la demande, adressée à la direction régionale des affaires sanitaires et sociales du Languedoc-Roussillon, de création d'un registre du cancer dans le département du Gard. Le cancer reste aujourd'hui une préoccupation essentielle de santé publique ; est-il utile de rappeler qu'il représente 27 % des décès en france métropolitaine et est la deuxième cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires ? Les attentes dans la prévention, le traitement, la recherche sont considérables et le programme cancer 2000-2005 qui a été mis en place répond pleinement à la nécessité de donner une nouvelle impulsion à la lutte contre cette maladie. Parmi les axes programmatiques de ce plan figure la nécessité de mieux coordonner la recherche, pour laquelle le Gouvernement a considérablement renforcé l'effort public. A ce titre, il cite : « pour mieux agir, il nous faut aussi mieux connaître ». C'est ce à quoi répond le dispositif de surveillance des cancers, notamment par les registres dont le budget 2000 a été abondé de 5,5 millions de francs. Dans le département du Gard, la création d'un registre du cancer aurait un intérêt scientifique évident : d'une part, elle permettrait la surveillance des pathologies tumorales pouvant être liées aux différentes industries du département, mais aussi l'utilisation d'herbicides ou de pesticides dans la viticulture et l'arboriculture ; d'autre part, la proximité du registre des tumeurs de l'Hérault favoriserait une collaboration étroite avec le centre d'enregistrement. Cette création est souhaitée par l'ensemble de la communauté scientifique : les industriels, les chambres consulaires, ainsi que les collectivités sont prêtes à confinancer un tel protocole de recherche. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui préciser si elle soutient ce projet de création et quelles mesures elle entend prendre pour que la direction régionale des affaires sanitaires et sociales du Languedoc-Roussillon se range aux arguments des scientifiques et des décideurs de cette région.

Redevance d'occupation du domaine public
pour une canalisation d'assainissement

924. - 17 octobre 2000. - M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'augmentation importante de la redevance due à l'Etat pour l'occupation du domaine public par une canalisation d'assainissement. Il a été décidé en 1998 d'harmoniser au niveau national le barème des redevances dues pour l'occupation du domaine public de l'Etat, lequel se traduit par le barème SAPHIR, que les services fiscaux départementaux sont chargés d'appliquer avec une période transitoire d'une durée de trois années. Compte tenu de l'incidence financière importante pour les collectivités locales et leurs services, il lui demande de lui communiquer le barème SAPHIR et les mesures qu'il compte mettre en oeuvre pour limiter l'impact financier.

Création d'un troisième aéroport

925. - 17 octobre 2000. - M. Paul Girod demande à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement - se référant aux nombreuses déclarations relatives à l'absolue nécessité de mettre en oeuvre un troisième aéroport, en Ile-de-France, avec ceux de Roissy et d'Orly arrivés à saturation - de lui préciser le parti qu'il a pris à cet égard puisqu'il avait annoncé le mercredi 26 juillet 2000 qu'une décision sur « l'opportunité de construire un troisième aéroport sera prise avant la fin de l'été », soit avant le 22 septembre ( Le Monde, 28 juillet 2000).

Régime fiscal applicable au travail des jeunes

926. - 17 octobre 2000. - M. Jean-Patrick Courtois appelle l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur le régime fiscal applicable aux salaires perçus par les jeunes lycéens ou étudiants désireux de se familiariser avec le monde du travail. En effet, de nombreux jeunes, soucieux d'acquérir une première expérience professionnelle et d'obtenir une certaine indépendance financière, décident de travailler en occupant des « petits boulots » (manutentionnaire, caissier, vendeur sur les marchés, vendangeur, etc.), moyennant un salaire peu élevé. Ce revenu, comme tout revenu, est soumis à l'impôt et après déduction fiscale, la somme perçue par ces jeunes est dérisoire. Ces derniers estiment alors que le travail fourni est mal récompensé et ne sont plus motivés pour renouveler cette expérience pourtant très enrichissante. Or, leur concours est très précieux pour les entreprises et les agriculteurs qui peinent chaque année pour trouver des saisonniers. Ainsi, les régions rurales comme la Saône-et-Loire connaissent une pénurie de main-d'oeuvre au moment des moissons et des vendanges. Aussi, ne serait-il pas envisageable d'exonérer d'impôts les revenus perçus par les jeunes dont le montant ne dépasserait pas un certain seuil ? Il lui demande donc de bien vouloir lui faire connaître sa position sur ce délicat problème et de lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour encourager et récompenser le travail de ces jeunes.