Séance du 25 avril 2000
SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
1.
Procès-verbal
(p.
0
).
2.
Décès d'un ancien sénateur
(p.
1
).
3.
Commissions mixtes paritaires
(p.
2
).
4.
Saisine du Conseil constitutionnel
(p.
3
).
5.
Dépôt d'un rapport en application d'une loi
(p.
4
).
6.
Modification de l'ordre du jour
(p.
5
).
7.
Communication de M. le président de l'Assemblée nationale
(p.
6
).
8.
Questions orales
(p.
7
).
M. le président.
SYSTÈME DES RETRAITES (p. 8 )
Question de M. Henri de Richemont. - MM. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire ; Henri de Richemont.
MESURES EN FAVEUR DES FEMMES (p. 9 )
Question de Mme Marie-Claude Beaudeau. - M. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire ; Mme Marie-Claude Beaudeau.
SITUATION DE L'HÔPITAL DE MONTFERMEIL-LE RAINCY (p. 10 )
Question de M. Christian Demuynck. - MM. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire ; Christian Demuynck.
SITUATION DES INFIRMIERS LIBÉRAUX (p. 11 )
Question de M. Francis Grignon. - MM. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire ; Francis Grignon.
REMBOURSEMENT DES FRAIS D'HOSPITALISATION
DES RESSORTISSANTS FRANÇAIS À L'ÉTRANGER (p.
12
)
Question de M. Jean-Claude Carle. - MM. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire ; Jean-Claude Carle.
SITUATION DU SERVICE DE CHIRURGIE PÉDIATRIQUE
DE L'HÔPITAL COCHIN-SAINT-VINCENT-DE-PAUL (p.
13
)
Question de Mme Nicole Borvo. - M. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie
solidaire ; Mme Nicole Borvo.
PRÉSIDENCE DE M. JEAN-CLAUDE GAUDIN
MAINTIEN DU PLATEAU DE QUALIFICATION BIOLOGIQUE
DES DONS DE SANG À TOULOUSE (p.
14
)
Question de M. Bertrand Auban. - MM. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire ; Bertrand Auban.
APPLICATION DES 35 HEURES
AUX PERSONNELS DE LA DDE DE LA NIÈVRE (p.
15
)
Question de M. René-Pierre Signé. - Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme ; M. René-Pierre Signé.
AIDES AUX HÔTELIERS
SUITE AUX TEMPÊTES DE DÉCEMBRE 1999 (p.
16
)
Question de M. Jean-Louis Lorrain. - Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme ; M. Jean-Louis Lorrain.
RATTACHEMENT ADMINISTRATIF
DES COMMUNES DE BOURSIES, DOIGNIES ET MOEUVRES (p.
17
)
Question de M. Jacques Legendre. - MM. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement ; Jacques Legendre.
ABSENCE DE PROFESSEURS DANS L'ISÈRE (p. 18 )
Question de M. Charles Descours. - MM. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement ; Charles Descours.
SITUATION DES OPÉRATEURS
DES ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES (p.
19
)
Question de M. René Marquès. - MM. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement ; René Marquès.
ABSENCE DE REPRÉSENTATION ÉQUILIBRÉE
AU SEIN DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (p.
20
)
Question de M. Bernard Joly. - MM. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement ; Bernard Joly.
TOXICITÉ DE LA CARGAISON DE L' ERIKA (p. 21 )
Question de M. Philippe Richert. - MM. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement ; Philippe Richert.
Suspension et reprise de la séance (p. 22 )
PRÉSIDENCE DE M. CHRISTIAN PONCELET
9.
Conférence des présidents
(p.
23
).
10.
Rappel au règlement
(p.
24
).
MM. Claude Estier, le président.
11.
Démission de membres de commissions et candi-datures
(p.
25
).
12.
Egal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux.
- Adoption d'un projet de loi en nouvelle lecture et d'un projet de loi
organique en deuxième lecture (p.
26
).
Discussion générale commune : Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux droits des
femmes et à la formation professionnelle ; MM. Guy Cabanel, rapporteur de la
commission des lois ; Patrice Gélard, Mmes Odette Terrade, Dinah Derycke,
Danièle Pourtaud.
Clôture de la discussion générale commune.
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
PROJET DE LOI (p.
27
)
Article 1er A (p.
28
)
Amendement n° 1 de la commission. - M. le rapporteur, Mmes le secrétaire d'Etat, Dinah Derycke. - Adoption, par scrutin public, de l'amendement supprimant l'article.
Article 1er (p. 29 )
Amendement n° 2 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat.
- Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 2 (p. 30 )
Amendement n° 3 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat,
M. Alain Vasselle. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 2 bis (p. 31 )
Amendements n°s 4 de la commission et 17 de Mme Monique Cerisier-ben Guiga. - M. le rapporteur, Mmes Monique Cerisier-ben Guiga, le secrétaire d'Etat, M. Jean-Pierre Cantegrit. - Adoption de l'amendement n° 4 supprimant l'article, l'amendement n° 17 devenant sans objet.
Article 3 (p. 32 )
Amendement n° 5 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat.
- Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 4 (p. 33 )
Amendement n° 6 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat,
M. Alain Vasselle. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 5 (p. 34 )
Amendement n° 7 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat.
- Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 6 (p. 35 )
Amendement n° 8 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat.
- Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 7 (p. 36 )
Amendement n° 9 rectifié de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement rédigeant l'article.
Article 8 (p. 37 )
Amendement n° 10 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire
d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 12 (p. 38 )
Amendement n° 11 de la commission. - M. le rapporteur, Mmes le secrétaire
d'Etat, Dinah Derycke, MM. Alain Vasselle, Patrice Gélard, Mme Danièle
Pourtaud. - Adoption.
Amendement n° 12 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire
d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Intitulé du titre IV (réserve) (p. 39 )
Amendement n° 13 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat. - Réserve.
Article 14 (p. 40 )
Amendement n° 14 de la commission. - M. le rapporteur, Mmes le secrétaire d'Etat, Dinah Derycke. - Adoption de l'amendement supprimant l'article.
Article 14 bis (p. 41 )
Amendement n° 15 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement supprimant l'article.
Article 15 (p. 42 )
Amendement n° 16 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement supprimant l'article.
Intitulé du titre IV (suite) (p. 43 )
Amendement n° 13 (précédemment réservé) de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement supprimant la division et son intitulé.
Vote sur l'ensemble (p. 44 )
Mmes Odette Terrade, Dinah Derycke, MM. Gérad Cornu, Alain Joyandet, le
rapporteur.
Adoption, par scrutin public, du projet de loi.
PROJET DE LOI ORGANIQUE (p.
45
)
Article 1er (p.
46
)
Amendement n° 3 de Mme Dinah Derycke. - Mme Dinah Derycke, M. Guy Cabanel,
rapporteur de la commission des lois, Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux
droits des femmes et à la formation professionnelle. - Rejet.
Adoption de l'article.
Article 2 (p. 47 )
Amendement n° 1 rectifié de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement rédigeant l'article.
Article 3 (p. 48 )
Amendement n° 2 de la commission. - M. le rapporteur, Mme le secrétaire d'Etat.
- Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Adoption, par scrutin public, de l'ensemble du projet de loi organique.
13.
Nomination de membres de commissions
(p.
49
).
14.
Communication de l'adoption définitive de textes soumis en application de
l'article 88-4 de la Constitution
(p.
50
).
15.
Dépôt d'une proposition de loi
(p.
51
).
16.
Textes soumis en application de l'article 88-4 de la Constitution
(p.
52
).
17.
Dépôts rattachés pour ordre au procès-verbal de la séance du 6 avril 2000
(p.
53
).
18.
Ordre du jour
(p.
54
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
vice-président
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à dix heures.)
1
PROCÈS-VERBAL
M. le président.
Le procès-verbal de la séance du jeudi 6 avril 2000 a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté.
2
DÉCÈS D'UN ANCIEN SÉNATEUR
M. le président. J'ai le regret de vous faire part du décès de notre ancien collègue André Jarrot, qui fut sénateur de Saône-et-Loire de 1986 à 1995.
3
COMMISSIONS MIXTES PARITAIRES
M. le président.
M. le président a reçu de M. le Premier ministre la demande de constitution de
commissions mixtes paritaires sur le projet de loi relatif au référé devant les
juridictions administratives et sur le projet de loi relatif à l'élection des
sénateurs.
Il sera procédé à la nomination des représentants du Sénat à ces commissions
mixtes paritaires selon les modalités prévues par l'article 12 du règlement.
4
SAISINE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
M. le président. M. le président du Sénat a reçu de M. le président du Conseil constitutionnel une lettre par laquelle il informe le Sénat que le Conseil constitutionnel a été saisi, le 6 avril 2000, en application de l'article 61, alinéa 2, de la Constitution, par plus de soixante députés, d'une demande d'examen de la conformité à la Constitution de la loi relative à la consultation de Mayotte.
5
DÉPÔT D'UN RAPPORT
EN APPLICATION D'UNE LOI
M. le président.
M. le président a reçu de la commission nationale des comptes de campagne et
des financements politiques le cinquième rapport d'activité de la commission
pour les années 1998 et 1999, établi en application de l'article 26
bis
de la loi n° 90-55 du 15 janvier 1990.
Acte est donné du dépôt de ce rapport.
6
MODIFICATION DE L'ORDRE DU JOUR
M. le président. J'informe le Sénat que la question orale n° 688 de M. Gouteyron est retirée à la demande de son auteur.
7
COMMUNICATION DE M. LE PRÉSIDENT
DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
M. le président. M. le président a reçu de M. le président de l'Assemblée nationale la lettre suivante :
« Paris, le 7 avril 2000.
« Monsieur le président,
« J'ai l'honneur de vous informer que, au cours de la première séance du jeudi
6 avril 2000, M. Alain Tourret a été nommé secrétaire de l'Assemblée nationale,
en remplacement de M. Bernard Charles, démissionnaire.
« A la suite de cette nomination, le bureau de l'Assemblée nationale est ainsi
composé :
« Président : M. Raymond Forni.
« Vice-présidents : Mme Christine Lazerges, MM. Yves Cochet, Patrick Ollier,
Pierre-André Wiltzer, Mme Nicole Catala, M. Philippe Houillon.
« Questeurs : MM. Serge Janquin, Patrick Braouezec, Henri Cuq.
« Secrétaires : MM. René André, René Dosière, Mme Nicole Feidt, MM. Edouard
Landrain, Pierre Lequiller, Germinal Peiro, Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont,
M. François Rochebloine, Mme Yvette Roudy, MM. Michel Suchod, Alain Tourret,
Jean Ueberschlag.
« Je vous prie, monsieur le président, de croire à l'assurance de ma haute
considération. »
« Signé : Raymond Forni »
Acte est donné de cette communication.
8
QUESTIONS ORALES
M. le président.
L'ordre du jour appelle les réponses à des questions orales sans débat.
Monsieur le secrétaire d'Etat, au nom du Sénat, j'ai le plaisir de saluer
votre première venue dans notre hémicycle dans vos nouvelles fonctions de
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Je vous remercie de votre présence, car nous sommes extrêmement sensibles à ce
que les ministres compétents viennent répondre devant le Sénat aux questions
orales qui leur sont posées.
SYSTÈME DES RETRAITES
M. le président.
La parole est à M. de Richemont, auteur de la question n° 776, adressée à M.
le secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
M. Henri de Richemont.
Monsieur le secrétaire d'Etat, ma question concerne le refus opposé par le
Premier ministre à toute mise en place d'un système de retraite par
capitalisation dans les entreprises privées.
Or il se trouve que l'ensemble de la fonction publique de ce pays dispose
d'une caisse de prévoyance, la PRÉFON, qui fonctionne par capitalisation. Cette
caisse permet notamment à tout fonctionnaire d'effectuer librement des
versements individuels qui sont non seulement productifs en vue de sa retraite,
mais, de plus, immédiatement déductibles de ses revenus imposables.
J'ai devant moi la brochure de la PRÉFON intitulée : « Accordez-vous une
retraite harmonieuse » ; « PRÉFON, votre avenir sécurité ». L'argument
publicitaire indique :
« PRÉFON-Retraite s'adapte à vous : vous constituez votre retraite à votre
rythme en choisissant librement une classe de cotisation et en en changeant à
votre guise.
« PRÉFON-Retraite vous donne la possibilité de racheter les années antérieures
à votre affiliation pour compléter votre retraite.
« PRÉFON-Retraite vous permet de déduire intégralement toutes les cotisations
que vous versez.
« PRÉFON-Retraite comporte une option facultative de réversion au profit du
conjoint, ou, à défaut, d'une autre personne.
« PRÉFON-Retraite vous donne la possibilité de fixer librement votre retraite
entre 55 et 70 ans. »
Monsieur le secrétaire d'Etat, je me réjouis que nos fonctionnaires puissent
profiter des avantages qui sont énumérés dans cette brochure, mais je voudrais
savoir au nom de quel principe de solidarité le Gouvernement refuse le bénéfice
de ces mêmes avantages aux salariés des entreprises privées.
M. Christian Demuynck.
Très bien !
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le sénateur, votre
question porte en fait sur l'esprit qui anime le Gouvernement pour traiter
l'ensemble du dossier des retraites.
Les choses ont été clairement dites par M. le Premier ministre lui-même :
l'objectif est de consolider les régimes par répartition. Or ce n'est pas en
introduisant des systèmes de capitalisation, fondés sur la seule épargne
individuelle, que l'on pourra résoudre les difficultés auxquelles nos régimes
de retraite vont être confrontés. Quel que soit le système, des prélèvements
sur l'économie doivent être effectués pour faire face aux évolutions
démographiques.
Constituer des fonds de pension nécessite donc, de la part des Français, des
efforts équivalents à des hausses de cotisations. D'ailleurs, substituer la
capitalisation à la répartition aboutirait à faire payer deux fois une même
génération. Ce n'est pas la solution miracle et indolore que nous présentent
certains.
En outre, on sait bien que la capitalisation individuelle favorise toujours
les plus aisés et reviendrait à instituer un système à deux vitesses. Ainsi, la
loi Thomas, que vous avez votée sous la précédente législature, non seulement
remettait en cause les principes de solidarité qui fondent nos régimes de
retraite, mais en plus menaçait notre système de protection sociale. En effet,
cette loi accordait des avantages sociaux et fiscaux importants aux seules
personnes qui avaient les moyens d'épargner et privait les régimes sociaux des
recettes de cotisation correspondantes, contribuant ainsi à creuser les
déséquilibres de régimes.
Mais le Gouvernement n'est pas opposé à développer l'épargne de long terme
pour consolider les systèmes de retraite par répartition. Il propose de
s'engager dans cette voix de deux manières : en abondant le fonds de réserve et
en réfléchissant à la création d'instruments d'épargne collectifs.
Le fonds de réserve constitue non pas une épargne individuelle qui dépend des
revenus de chacun, mais un effort global de solidarité de la nation mis au
profit de l'ensemble des retraités de notre pays.
Conforme au principe de solidarité, qui est au coeur des convictions du
Gouvernement, il permettra que les excédents d'aujourd'hui servent à assurer
les retraites de nos enfants à partir de 2020. Avec les sources d'alimentation
mises en place par les lois de financement de la sécurité sociale pour 1999 et
2000, ce fonds devrait atteindre 1 000 milliards de francs en 2020, soit
l'équivalent de la moitié des déficits prévus entre 2020 et 2040.
En ce qui concerne les instruments d'épargne à long terme, ceux-ci doivent se
situer clairement dans un cadre collectif. Ils doivent pouvoir bénéficier à
tous les Français et pas seulement aux plus aisés d'entre eux. Enfin, ils ne
peuvent venir qu'en complément des systèmes par répartition et en aucun cas se
substituer à eux ou les mettre en péril.
En ce qui concerne la PRÉFON, que vous citez et qui est réservée aux
fonctionnaires, je n'entrerai pas dans le débat visant à opposer telle
catégorie à telle autre. Mais vous n'êtes pas sans savoir que les salariés ont
déjà des possibilités en matière d'épargne retraite. Il s'agit des contrats
dits article 83, qui, dans le cadre d'une négociation collective, permettent
aux salariés de se constituer une épargne déductible des impôts et abondée par
les employeurs. En revanche, dans le cas de la PRÉFON, il n'y a pas
d'abondement de l'Etat.
M. Henri de Richemont.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. de Richemont.
M. Henri de Richemont.
Monsieur le secrétaire d'Etat, il ne s'agit pas, dans notre idée, de remplacer
la répartition par la capitalisation. Il s'agit, compte tenu du vieillissement
de la population, de conforter les retraites et de permettre aux employés et
aux salariés qui le souhaitent de se constituer une retraite complémentaire par
capitalisation.
Nous ne voulons, en aucune manière, supprimer le principe de la retraite par
répartition, qui doit perdurer. Je reste donc un peu sur ma faim, car nous
demandons que les salariés du privé puissent bénéficier des mêmes avantages que
ceux du public avec la PRÉFON ; je ne vois en effet pas pourquoi ce qui est
valable pour les fonctionnaires ne le serait pas pour les salariés du privé !
(M. Philippe de Gaulle applaudit.)
MESURES EN FAVEUR DES FEMMES
M. le président.
La parole est à Mme Beaudeau, auteur de la question n° 746, adressée à Mme le
ministre de l'emploi et de la solidarité.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Monsieur le secrétaire d'Etat, nous savons tous et toutes combien le fait
d'exercer une activité professionnelle correspond à l'aspiration profonde d'une
très large majorité des femmes dans notre pays. C'est pour elles une exigence
d'indépendance, de réalisation de soi. Le travail féminin est aussi une chance
pour notre économie. Il stimule la consommation, la croissance et l'emploi.
Une récente étude du Conseil d'analyse économique estime que l'arrivée des
femmes dans la vie active est « le facteur le plus dynamique de la croissance
dans les modes de production contemporains ». Il est même maintenant établi que
plus les femmes peuvent librement travailler, plus elles ont d'enfants.
En un mot, le niveau de travail féminin et l'égalité professionnelle entre les
hommes et les femmes sont devenus un indicateur de développement économique et
social ainsi que de modernité.
Dans ce domaine, pourtant, notre pays a bien du chemin à faire. L'égalité
entre les hommes et les femmes au travail et la condition des femmes au travail
ont en effet plutôt tendance à se détériorer, en particulier dans les
catégories modestes frappées de plein fouet par le chômage et par la précarité
de masse.
Les difficultés à concilier vie de famille et vie professionnelle - en premier
lieu les problèmes liés à la garde des jeunes enfants - constituent, selon
nous, l'un des facteurs discriminatoires principaux pour les femmes sur le
marché du travail. Dans ce domaine, il est indispensable que l'Etat intervienne
vite et mieux.
Pour le moment, l'allocation de garde d'enfant à domicile, l'AGED - dont le
gouvernement actuel a heureusement corrigé une partie des excès en matière
fiscale - comme, à un moindre degré, l'aide à la famille pour l'emploi d'une
assistante maternelle agréée, l'AFEAMA, favorisent les ménages aisés.
Quant à l'allocation parentale d'éducation, l'APE, dont 500 000 bénéficiaires
sont à 95 % des femmes le plus souvent en situation difficile, elle renforce
l'idée que les enfants restent exclusivement l'affaire des femmes en retirant
ces dernières du marché du travail pour la sphère domestique.
Je ne propose pas de supprimer l'APE, qui est souvent assimilable, dans les
faits, à un minimum social accordé à la femme ayant au minimum deux enfants,
dont au moins un de moins de trois ans. Il me semble qu'il faut plutôt tirer
les enseignements de son « succès », si je puis m'exprimer ainsi, pour en
combattre les raisons.
Pourquoi une femme ayant deux enfants préfère-t-elle se retirer de la vie
active contre une allocation mensuelle de 2 900 francs ? C'est bien parce que
sa rémunération - SMIC ou souvent moins avec le temps partiel - et ses
conditions de travail - coût du transport et flexibilité - comparées au coût et
aux contraintes de la garde des enfants, lui font faire ce choix. On est donc
très loin du « libre choix » avancé lors de la création de l'APE.
Parmi les demandes des mères, celle qui revient le plus concerne les
équipements collectifs de garde d'enfants, en premier lieu les crèches. Ces
équipements sont créateurs d'emplois stables et qualifiés. Ils placent l'homme
et la femme à égalité pour la garde des enfants. Ils sont socialement plus
égalitaires que la garde des enfants à domicile.
Pourtant, pour le moment, c'est la pénurie qui règne. Moins de 10 % des 220
000 enfants de moins de trois ans vont à la crèche, alors que la demande
exprimée par les familles est double. Bien souvent, les horaires d'ouverture ne
correspondent pas aux heures de travail des parents, obligeant ces derniers à
recourir à une tierce personne. Les tarifs demandés aux familles, de 800 francs
à 3 600 francs par mois selon le niveau de ressources, sont, vous l'avouerez,
souvent lourds pour les catégories défavorisées et dissuasifs pour les
catégories moyennes, qu'ils détournent des crèches, ce qui rend la situation
financière des établissements encore plus précaire.
Ma question est la suivante, monsieur le secrétaire d'Etat : en 1994, le
gouvernement de l'époque avait adopté un plan de construction de 100 000 places
de crèche sur cinq ans. L'objectif n'a pas été tenu, loin de là ! Dès
maintenant, combien de places de crèche vous engagez-vous à créer ? Comment
pourrait-on inciter les grandes entreprises à ouvrir des crèches pour les
enfants de leur personnel ? Quels moyens humains et financiers le Gouvernement
compte-t-il dégager pour étendre les horaires d'ouverture de ces équipements et
pour en rendre les tarifs plus accessibles ?
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Madame la sénatrice, vous
évoquez au fond le problème de l'inégalité entre les hommes et les femmes face
au travail dans la vie quotidienne.
L'égalité professionnelle nécessite une politique globale qui va bien au-delà
de l'entreprise. Cependant, le monde de l'entreprise doit assumer sa part de
responsabilité dans ce domaine. Ainsi, la loi de 1983 relative à l'égalité
professionnelle, dite loi Roudy, a mis en place un cadre juridique égalitaire
très en avance sur son temps, qui sert de référence pour les politiques de
lutte contre les discriminations. Plus récemment, une proposition de loi,
présentée par le groupe socialiste de l'Assemblée nationale à la suite du
rapport de Catherine Génisson remis au Premier ministre en septembre dernier, a
notamment pour objet de renforcer les obligations de négociation sur l'égalité
professionnelle dans les branches et les entreprises, afin de mettre en place
des politiques concrètes de rattrapage des inégalités et d'amélioration de la
carrière des femmes.
Les politiques de l'emploi et de la formation depuis 1999 intègrent des
objectifs quantifiés afin de garantir un égal accès des femmes aux mesures : 55
% de femmes dans le programme « nouveau départ », par exemple. Cette politique
devra permettre de réduire l'écart entre les taux de chômage féminin et
masculin : 12,1 % pour les femmes contre 8,6 % pour les hommes.
Une convention entre la secrétaire d'Etat aux droits des femmes et le ministre
de l'éducation nationale a été signée le 25 février dernier et vise à améliorer
l'orientation scolaire afin d'élargir les choix professionnels.
Puisque vous évoquez un domaine qui m'intéresse beaucoup, celui des services
de proximité, en particulier ceux de la petite enfance, le moment est
effectivement venu, au sein de cette société, d'offrir à nos concitoyens une
offre plus large de services à la personne. Cela nécessite souvent des
renégociations des conditions de soutien dans les quartiers et de la mixité des
financements.
Au sein du secrétariat d'Etat qui m'est confié, j'aurai à coeur d'y
travailler, en liaison avec Mme Ségolène Royal. Sachez que, très rapidement,
des propositions seront faites, dans ce domaine comme dans d'autres.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme Beaudeau.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je suis obligée de vous dire que votre réponse
n'est pas à la hauteur des besoins ni à la mesure de l'urgence.
Vous faites référence à la loi de 1983 sur l'égalité professionnelle ainsi
qu'à la proposition de loi qui a été adoptée à l'Assemblée nationale et que le
Sénat sera appelé à examiner, mais il me faut tout de même rappeler que le taux
de chômage des femmes atteint 12,5 % en France, qu'elles représentent près de
80 % des bas et des très bas salaires, qu'elles sont les premières victimes du
temps partiel subi. J'ajoute que la différence moyenne de rémunération entre
les hommes et les femmes s'établit encore à 27 % et que les déroulements de
carrière des femmes sont, chacun en convient, beaucoup plus lents et beaucoup
plus chaotiques.
En ce qui concerne l'aide à la personne et les emplois de proximité, il ne
faut pas oublier que l'AGED, l'allocation de garde d'enfant à domicile,
concourt au développement d'une catégorie d'emplois exclusivement féminins, peu
qualifiés, extrêmement précaires et mal rémunérés : 3 600 francs par mois en
moyenne pour une assistante maternelle indépendante. Si un effort doit être
consenti, il faut donc qu'il concerne également les assistantes maternelles.
Je note que, dans votre réponse, vous n'avez pas du tout évoqué les moyens
financiers. Moi-même j'ai déjà eu beaucoup de mal à obtenir des chiffres. En
tout cas, il apparaît que le montant de l'argent public actuellement consacré
aux crèches est modeste : 12 milliards de francs, dont 5 milliards de francs
provenant des caisses d'allocations familiales et 7 milliards de francs des
collectivités locales.
Ce montant progresse d'ailleurs généralement moins vite que le produit
intérieur brut. En revanche, la participation financière demandée aux familles,
elle, n'a cessé d'augmenter puisqu'elle est passée de 24 % à 28 % du montant
total entre 1990 et 1997. Je n'ai malheureusement pas pu prendre connaissance
de chiffres plus récents que ceux de 1997 ! Je pense donc qu'une enquête
s'avère nécessaire.
Il est grand temps de changer de logique. Les crédits demeurent largement
insuffisants en ce qui concerne tant les crèches que les assistantes
maternelles, et je constate ce matin, pour le déplorer, que vous n'avez pas
pris d'engagement nouveau à cet égard. Mais je ne doute pas que, en une période
caractérisée par la croissance, une croissance à laquelle les femmes peuvent et
doivent apporter leur contribution, le Gouvernement saura réexaminer cette
question. Je crois que le travail des femmes vaut bien maintenant un engagement
fort de la part de ce gouvernement.
SITUATION DE L'HÔPITAL DE MONTFERMEIL-LE RAINCY
M. le président.
La parole est à M. Demuynck, auteur de la question n° 764, adressée à Mme le
ministre de l'emploi et de la solidarité.
M. Christian Demuynck.
Ma question s'adresse à Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la
solidarité, et concerne la situation actuelle de l'hôpital intercommunal de
Montfermeil-Le Raincy.
Cet établissement, qui intéresse plus de treize communes et près de 300 000
habitants, résulte de la fusion de deux sites, l'un à Montfermeil, l'autre au
Raincy. Il dispose des équipements les plus modernes, notamment en cardiologie,
et d'un personnel compétent et performant.
Cet hôpital enregistre un déficit de 23 millions de francs, mais les critères
financiers du point ISA lui sont défavorables, car ils ne tiennent pas compte
de la spécificité de ses patients, pour la plupart habitants de communes
concernées par la politique de la ville.
Or la direction et l'agence régionale hospitalière envisagent, pour réduire ce
déficit, des mesures draconiennes totalement inacceptables : tout d'abord, le
gel des admissions en hospitalisation à domicile sur les deux sites ; ensuite,
la suppression de 25 lits de cardiologie ; enfin, l'arrêt des accueils
d'urgence sur le site du Raincy - Valère-Lefevre.
Ces mesures, si elles étaient appliquées, remettraient en cause les services
offerts aux malades et l'existence même d'un site hospitalier sur la commune du
Raincy.
Cela ne manque pas de susciter une vive émotion parmi les élus, notamment Eric
Raoult, maire du Raincy, et Pierre Bernard, maire de Montfermeil, mais aussi
chez les patients et dans toute la population - une pétition a d'ailleurs été
lancée - ainsi que chez les personnels du site du Raincy, qui ont décidé
d'entreprendre un mouvement de grève.
Ces mesures contreviennent en outre aux termes du contrat de fusion signé par
le directeur de l'agence hospitalière.
La situation risque de s'aggraver et de créer une intolérable inégalité devant
la santé, alors que les deux sites sont complémentaires, si le Gouvernement
n'utilise pas, en faveur de ce centre hospitalier, les récentes marges de
manoeuvre budgétaires.
Je souhaiterais, monsieur le secrétaire d'Etat, comme l'ensemble des habitants
de Seine-Saint-Denis concernés par ce centre hospitalier, savoir quels moyens
le Gouvernement et l'agence hospitalière d'Ile-de-France envisagent d'engager à
court, moyen et long termes en vue d'assurer le fonctionnement pérenne du
centre hospitalier de Montfermeil-Le Raincy.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le sénateur, comme
vous le savez, les dotations régionales de dépenses hospitalières pour 2000
sont déterminées afin de corriger les inégalités de ressources entre régions,
sur la base de critères d'état de santé de la population, de besoins de soins,
d'activité hospitalière et de flux de patients entre régions.
La région d'Ile-de-France contribue à cet effort de solidarité nationale, mais
elle doit également consentir en son sein un effort de correction semblable à
celui qui est conduit sur l'ensemble du territoire.
La priorité régionale, traduite dans le schéma régional d'organisation
sanitaire, vise en effet à la satisfaction des besoins insuffisamment pris en
charge dans les départements périphériques qui connaissent une expansion
démographique - Seine-et-Marne, Val-d'Oise - d'une part, et dans les
disciplines pour lesquelles l'Ile-de-France en général, Paris et la petite
couronne en particulier, sont mal dotés, tels que les soins de suite et de
réadaptation et la psychiatrie.
Le centre hospitalier intercommunal Montfermeil-Le Raincy résulte de la fusion
de deux établissements hospitaliers publics situés respectivement au Raincy et
à Montfermeil. Le nouvel ensemble hospitalier comprend 1 300 salariés et son
budget est de 513 millions de francs. Cette fusion devrait aboutir à une
réorganisation des activités entre les deux sites au bénéfice de la population.
Cette réorganisation se traduira à terme par le transfert des activités de
court séjour du Raincy vers Montfermeil. En contrepartie, le site du Raincy
verra se développer des activités de rééducation fonctionnelle.
La direction de l'établissement a présenté, voilà quelques mois, un calendrier
prévisionnel pour mener à son terme le projet de fusion ainsi défini.
L'opération la plus importante, le transfert de la cardiologie
interventionnelle, devrait se produire en octobre ou en novembre 2000, au plus
tôt.
Pour ce qui concerne la situation budgétaire, l'établissement a terminé
l'exercice de l'année 1999 avec un report de charges de l'ordre de 10 millions
de francs. Le directeur a présenté à ses instances délibératives et
consultatives un certain nombre de propositions visant à rétablir la situation
en 2000.
Ces propositions ont été examinées par l'agence régionale de l'hospitalisation
d'Ile-de-France, au cours d'une réunion de travail qui s'est tenue le 13 avril
dernier. Les orientations suivantes ont été arrêtées : la fermeture du service
d'hospitalisation à domicile est suspendue ; les modalités optimales de mise en
oeuvre de la fusion feront l'objet d'une étude plus approfondie ; enfin, une
nouvelle évaluation des moyens budgétaires sera réalisée à la fin du premier
semestre 2000.
L'agence régionale de l'hospitalisation est confiante dans l'amélioration de
la situation de l'hôpital, qui sera rendue plus aisée encore avec l'attribution
des crédits supplémentaires prévus par le protocole du 14 mars 2000 signé entre
le Gouvernement et les organisations syndicales représentatives de la fonction
publique hospitalière, notamment les crédits destinés à faciliter les
remplacements.
Je peux, d'ores et déjà, vous confirmer que le centre hospitalier
intercommunal Montfermeil-Le Raincy bénéficiera à ce titre d'une dotation de
3,056 millions de francs.
M. Christian Demuynck.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Demuynck.
M. Christian Demuynck.
Monsieur le secrétaire d'Etat, j'ai pris note de la somme qu'il est envisagé
d'accorder à l'hôpital intercommunal de Montfermeil-Le Raincy. Elle est, hélas
! bien inférieure à ce qui est demandé à la fois par le directeur et par les
équipes soignantes.
Il n'y a pas trente-six mille solutions ! Soit l'on décide que les
Séquano-Dyonisiens, c'est-à-dire les habitants de Seine-Saint-Denis, ont droit
à la santé et l'on accorde 25 millions de francs à cet hôpital, comme cela a
d'ailleurs été fait dans l'Essonne. Soit on considère qu'ils n'ont pas droit à
la santé et l'on privilégie les comptes. Telle est l'alternative, et elle est
très simple ! En tout cas, la somme de 3 millions de francs ne suffira pas.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je peux vous confirmer que les
Séquano-Dyonisiens entendent être soignés comme les habitants de tous les
autres départements de France. Si l'aide du Gouvernement s'arrête là, je crains
que nous n'assistions à de nombreuses grèves et à de nombreux désordres dans ce
secteur de la Seine-Saint-Denis.
SITUATION DES INFIRMIERS LIBÉRAUX
M. le président.
La parole est à M. Grignon, auteur de la question n° 770, adressée à Mme le
ministre de l'emploi et de la solidarité.
M. Francis Grignon.
Ma question porte sur la situation des infirmiers libéraux.
Face à la politique de maintien à domicile, les infirmiers libéraux ne sont
plus toujours en mesure d'absorber la demande en soins du fait des contraintes
réglementaires qui pèsent sur l'exercice de leur profession. En effet, ils sont
parfois obligés de refuser la demande en soins de patients afin de pouvoir
respecter le seuil d'activité. Mais le manque d'infirmiers libéraux, dû
notamment aux conditions draconiennes d'installation, ne permet pas de répondre
à cette demande. Aussi ces patients n'ont-ils pas d'autre choix que d'être
hospitalisés, ce qui induit un coût plus important non seulement pour eux, mais
aussi pour la sécurité sociale.
De plus, l'indemnité de déplacement des infirmiers, qui est de 9 francs par
déplacement, paraît dérisoire au regard de celle qui est versée aux
kinésithérapeutes et aux médecins, qui s'élève respectivement à 12 et 30
francs.
Je souhaite donc savoir quelles mesures Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité entend prendre afin de donner aux infirmiers libéraux les moyens
d'assurer le maintien à domicile de la population soignée et d'établir, au
regard de l'indemnité de déplacement, une certaine équité entre les professions
médicales.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le sénateur, la
ministre de l'emploi et de la solidarité ne méconnaît pas les conditions
d'exercice des infirmiers et infirmières qui dispensent des soins au domicile
des patients. Mais il convient de rappeler que les difficultés que vous évoquez
doivent être traitées dans le cadre des relations conventionnelles entre la
profession et l'assurance maladie.
En effet, c'est la convention approuvée le 31 juillet 1997 qui précise les
seuils applicables et détaille les conditions d'expérience professionnelle
préalable au conventionnement.
S'il était démontré que ces règles posent des difficultés majeures et
généralisées, l'évolution du dispositif supposerait une négociation des caisses
avec la profession et une modification de la convention, dont seules les
parties - syndicats et caisses - ont l'initiative.
Les seuils d'activité concilient le double souci de qualité des soins et
d'accès des malades aux soins infirmiers. Le niveau de 18 000 coefficients, qui
constitue le seuil d'alerte à l'égard du professionnel, correspond à une
activité importante : de 48 semaines par an comportant 62,4 heures de soins par
semaine, non compris les temps de déplacement. Ce volume a été déterminé sur la
base d'une activité professionnelle à temps plein.
Le nombre de 23 000 coefficients d'actes infirmiers constitue le seuil au-delà
duquel l'activité des professionnels n'est pas compatible avec la dispensation
de soins de qualité. Le non-respect de ce plafond peut entraîner le reversement
aux organismes d'assurance maladie des honoraires perçus au-delà du plafond.
S'agissant des conditions d'installation, la convention de 1997, qui reprend
les conditions figurant dans les conventions nationales depuis 1992, exige,
pour le conventionnement, trois ans d'exercice salarié en structure organisée
de soins généraux préalablement à l'installation en cabinet libéral et au
remplacement d'infirmiers libéraux conventionnés.
Cette expérience peut être acquise non seulement dans les établissements
hospitaliers, mais également dans d'autres structures organisées qui dispensent
des soins généraux : cliniques privées, centres de soins fonctionnant sous la
responsabilité d'un médecin ou d'un cadre de santé infirmier, services et
associations de soins infirmiers à domicile pour personnes âgées,
établissements d'hébergement pour personnes âgées disposant d'une section de
cure médicale.
La diversité de ces lieux d'exercice permet aux infirmiers d'acquérir
l'expérience requise en soins généraux, qui constitue une garantie importante
de la qualité des soins infirmiers dispensés dans les cabinets libéraux.
Pour faire face aux besoins en soins infirmiers, les quotas d'entrée dans les
écoles de formation sont accrus dès cette année de 8 000 unités, ce qui les
porte au total à 26 436.
La question de la valeur de l'indemnité de déplacement ne peut être évoquée
indépendamment des autres déterminants de la rémunération des infirmiers. Cette
profession a bénéficié en 1999 d'avancées importantes : ainsi, le tarif de la
lettre-clé des assurances maladie des indépendants et des salariés, les AMIS,
qui rémunère les actes techniques, a été porté l'année dernière de 16,50 francs
à 17,50 francs, soit une augmentation de 6,1 %.
Je rappellerai enfin que nous avons pris, dans le domaine de la nomenclature,
plusieurs mesures favorables aux infirmiers, en mars 1999, puis en décembre
1999.
Ces mesures substantielles - et saluées comme telles par les professionnels -
concernent les soins infirmiers de pratique courante et les soins spécialisés.
Elles permettent de mieux prendre en compte les traitements analgésiques et
conduisent à une meilleure prise en charge des patients qui nécessitent des
soins longs ou complexes à domicile.
Comme vous le voyez, la profession fait l'objet d'une attention toute
particulière des pouvoirs publics et des caisses d'assurance maladie. Le
Gouvernement, vous le savez, mène une politique dynamique à l'égard des
professionnels paramédicaux à la suite notamment du rapport Brocas, dont les
propositions sont en cours de mise en oeuvre. Il est essentiel, en effet, que
ces professionnels soient soutenus dans leur travail auprès des patients et de
leurs familles.
M. Francis Grignon.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Grignon.
M. Francis Grignon.
Je vous remercie, monsieur le secrétaire d'Etat, d'avoir rappelé le processus
de conventionnement.
Je ferai simplement remarquer que, dans d'autres cas où doivent intervenir des
conventions, le Gouvernement n'hésite pas à imposer ses propres solutions, ne
serait-ce que pour les trente-cinq heures !
Concernant les frais de déplacement des infirmières, il est regrettable de ne
pas distinguer leur compensation de la rémunération des actes. En tout cas, à
cet égard, l'équité entre les professions n'est pas respectée, et cela
n'apparaît pas assez clairement.
REMBOURSEMENT DES FRAIS D'HOSPITALISATION
DES RESSORTISSANTS FRANÇAIS À L'ÉTRANGER
M. le président.
La parole est à M. Carle, auteur de la question n° 771, adressée à Mme le
secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés.
M. Jean-Claude Carle.
Ma question s'adresse à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés
et porte sur certaines insuffisances de l'article R. 332-2 du code de la
sécurité sociale relatif au remboursement des frais d'hospitalisation des
ressortissants français à l'étranger.
Cet article prévoit que, dans certains cas présentant un caractère d'extrême
urgence, les caisses primaires d'assurance maladie peuvent être amenées à
rembourser partiellement aux patients français leurs frais d'hospitalisation à
l'étranger, à condition toutefois qu'ils en assurent eux-mêmes l'avance.
En outre, il laisse manifestement une grande liberté d'appréciation aux
caisses d'assurance maladie, puisque ces organismes peuvent déterminer si ces
cas présentent réellement un caractère d'extrême urgence, et donc s'ils sont
susceptibles de faire l'objet d'un remboursement.
Malgré la bonne volonté, le sens des responsabilités et même le souci
d'humanité de la caisse de la Haute-Savoie, cette situation pose un certain
nombre de problèmes. En effet, à la suite de graves accidents, de nombreux
patients sont, à la demande du SAMU, des pompiers ou des services d'urgence
suisses, hospitalisés à l'hôpital universitaire de Genève. Dans ce cas de
figure, les caisses primaires d'assurance maladie renâclent souvent à assurer
le remboursement des frais d'hospitalisation engagés par cet établissement.
Récemment encore, un père de famille, victime d'un infarctus à la piscine
publique de Genève, a été transporté par les pompiers genevois à l'hôpital
universitaire de Genève. En raison de complications cardiovasculaires, cet
homme a reçu des soins intensifs avant d'être rapatrié au centre hospitalier
d'Annemasse. Le coût de ces soins a été évalué par l'hôpital de Genève à 84 000
francs français.
La CPAM de la Haute-Savoie a informé le patient que son remboursement
s'élèverait, au mieux, à 13 000 francs, avançant comme seul argument, de façon
quelque peu absurde, que les pompiers auraient dû le conduire directement au
centre hospitalier d'Annemasse où on lui aurait délivré un bon d'admission
avant qu'il soit transporté à Genève. Je vous laisse imaginer les
conséquences...
Par ailleurs, il convient de souligner que les services d'urgence helvétiques
n'ont pas le droit de franchir la frontière franco-suisse.
Le cas que je viens de citer n'étant pas isolé, j'aimerais savoir, plus
généralement, si des mesures susceptibles de remédier aux carences de l'article
R. 332-2 seront prises.
En tout état de cause, il semblerait opportun que l'on puisse mettre un terme
à ces situations, particulièrement pénibles.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le sénateur, vous avez
souhaité interroger Mme la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur
le remboursement des frais d'hospitalisation des ressortissants français à
l'étranger.
Le sytème français d'assurance maladie est fondé sur une base territoriale.
Ainsi, les prestations en nature servies aux assurés pour les soins reçus en
France sont en rapport avec les frais qui leur sont facturés par les
établissements de soins, les professionnels de santé et les fournisseurs
établis sur notre territoire, selon des tarifs fixés par l'autorité
administrative ou par des conventions liant les caisses d'assurance maladie et
ces intervenants.
Par dérogation, l'article R. 332-2 du code de la sécurité sociale permet aux
caisses d'assurance maladie de prendre en charge les dépenses de soins médicaux
exposées par des assurés ou leurs ayants droit en cas d'accident ou de maladie
inopinée pendant un séjour temporaire à l'étranger.
Dans de telles situations, le remboursement des frais exposés est effectué,
dans la limite des dépenses effectives, sur la base de tarifs de référence
français. Cela peut effectivement laisser à l'intéressé, s'il n'était pas
protégé par un contrat d'assistance médicale, une charge importante dans les
cas où les tarifs pratiqués sur le lieu de séjour sont supérieurs aux tarifs
français de référence.
Des accords bilatéraux ou multilatéraux permettent cependant de résoudre cette
difficulté en instaurant une coordination des législations nationales de
sécurité sociale au profit des assurés sociaux qui se déplacent.
Aujourd'hui, en l'absence de dispositions de coordination propres aux
prestations d'assurance maladie, la convention bilatérale de sécurité sociale
en vigueur entre la France et la Suisse ne conduit pas à ce résultat. En
revanche, l'accord sur la libre circulation des personnes entre l'Union
européenne et la Suisse, signé le 21 juin 1999, qui vise notamment à étendre à
la Suisse l'application du règlement de l'Union européenne portant coordination
des législations nationales de sécurité sociale, y conduit.
Comme vous le savez, l'entrée en vigueur de cet accord est subordonnée au
résultat positif de la votation prévue le 21 mai prochain en Suisse, ainsi qu'à
sa ratification par chacun de quinze Etats membre de l'Union européenne.
Concrètement, lorsque cet accord sera entré en vigueur, un assuré français en
séjour en Suisse bénéficiera des prestations en nature du régime fédéral suisse
d'assurance maladie, servies par ce régime sur la base de ses propres tarifs
pour le compte du régime français, pour tous les soins d'immédiate nécessité
sur production d'une attestation délivrée par sa caisse d'affiliation.
Des dispositions analogues s'appliqueront en cas de transport d'urgence dans
un établissement hospitalier suisse ou d'autorisation préalable donnée pour
recevoir en Suisse des soins appropriés à l'état du patient.
M. Jean-Claude Carle.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Carle.
M. Jean-Claude Carle.
Je voudrais remercier M. le secrétaire d'Etat de ces précisions : j'en conclus
que tout dépend encore de la votation du 21 mai.
Reste que, au-delà des problèmes administratifs et juridiques qui existent et
dont nous devons tenir compte, des situations humaines particulièrement
inconfortables, voire dramatiques pour certains de nos concitoyens, méritent
vraiment de trouver une solution rapide.
SITUATION DU SERVICE DE CHIRURGIE PÉDIATRIQUE
DE L'HÔPITAL COCHIN - SAINT-VINCENT-DE-PAUL
M. le président.
La parole est à Mme Borvo, auteur de la question n° 772, adressée à Mme le
secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés.
Mme Nicole Borvo.
Monsieur le secrétaire d'Etat, avec toute l'estime et l'amitié que j'ai pour
vous, j'aurais préféré que ce soit l'une de vos collègues en charge de ce
dossier qui me réponde.
Mais venons-en maintenant aux faits.
La fermeture des services de chirurgie pédiatrique définie dans les
orientations du rapport
Segmentation des activités et intégration régionale,
copiloté par l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France et
l'Assistance publique - hôpitaux de Paris, AP-HP, qui sert de base au plan
stratégique 2001-2004 à l'AP-HP, compromettrait gravement la qualité et la
sécurité de soins pour l'accueil des urgences, la prise en charge des enfants
handicapés et l'aval chirurgical de la maternité, s'il se traduisait, comme
cela est prévu, par la fermeture du groupe hospitalier Cochin -
Saint-Vincent-de-Paul.
La chirurgie est notamment indispensable dans trois domaines-clés pour la
sécurité et la qualité de la prise en charge des nouveau-nés et des enfants.
Il en est ainsi pour l'accueil des enfants amenés en urgence au site
pédiatrique du service d'accueil des urgences de cet hôpital. Or, avec 25 000
urgences pédiatriques, dont 10 000 urgences chirurgicales correspondant à un
bassin de population de plus d'un million d'habitants, ce service d'accueil
répond à une vraie mission de proximité.
En outre, ce service est indispensable pour la prise en charge chirurgicale
des nouveau-nés porteurs de malformations congénitales - c'est un centre agréé
de diagnostic prénatal - et des urgences chirurgicales des grands prématurés
soignés dans les trente-huit lits de réanimation néonatale médicale ou
chirurgicale du groupe hospitalier.
Enfin, ce service est également essentiel pour maintenir le pôle de référence
neuro-orthopédique permettant la prise en charge coordonnée dans le temps des
enfants porteurs d'un handicap neurologique ou neuromusculaire sévère, et ce en
liaison avec tous les services nécessaires.
Un comité de sauvegarde, qui compte à ce jour 4 700 membres, s'est créé et se
mobilise pour le maintien et pour le développement du site pédiatrique,
indispensable non seulement aux enfants parisiens, mais aussi aux enfants de la
proche banlieue.
Aujourd'hui, d'où l'intérêt de ce comité de sauvegarde, les malades et les
usagers entendent participer pleinement aux choix de santé. On le doit, me
semble-t-il, aux bouleversements consécutifs au sida. Cet élément démocratique
est tout à fait intéressant et doit être retenu pour que des décisions
acceptables soient prises.
Peut-on souscrire à l'idée de rayer de la carte un hôpital de renom national
et international, de nier le travail remarquable d'une équipe qui donne toute
satisfaction à des familles déjà bien éprouvées par le handicap de leur enfant
?
Il me semble au contraire nécessaire, et même essentiel, d'engager à nouveau
le dialogue avec tous les acteurs, notamment avec le comité de sauvegarde qui
comprend des acteurs et des usagers. Pourquoi ne pas recevoir une délégation au
ministère plutôt que d'opposer à ce comité une fin de non-recevoir ?
Pourriez-vous également indiquer ce que le ministère a prévu pour maintenir
l'activité de chirurgie pédiatrique et neurologique dans le projet médical du
groupe hospitalier Cochin - Saint-Vincent-de-Paul ? Dans l'immédiat, il faut,
me semble-t-il, suspendre l'exécution de la décision de fermeture.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Madame la sénatrice, vous avez
appelé l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur
le devenir de l'activité de chirurgie pédiatrique au sein du nouveau groupe
hospitalier Cochin - Tarnier - Saint-Vincent-de-Paul - La Roche-Guyon, cette
activité étant actuellement assurée sur le site de l'hôpital
Saint-Vincent-de-Paul.
Il faut rappeler que la création de ce groupement, intervenue en 1999, a donné
lieu à un projet médical visant, d'une part, à regrouper l'ensemble des
activités d'obstétrique et de néonatologie des hôpitaux Saint-Vincent-de-Paul
et Cochin sur un site unique, d'autre part, conformément aux orientations du
schéma régional d'organisation sanitaire, à redéployer des installations sur
les hôpitaux de la périphérie, Paris-Bicêtre et Louis-Mourier, où doivent être
créées des maternités de niveau III, c'est-à-dire comportant une unité de
réanimation néonatale.
Dans le cadre de ces orientations, deux propositions concernant les activités
de chirurgie pédiatrique de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul ont été formulées,
à savoir la cessation de l'activité de chirurgie viscérale et le transfert de
l'activité de chirurgie orthopédique sur le site de l'hôpitale Bicêtre. Ces
propositions, formulées dans un rapport préparatoire à la mise en place du plan
stratégique de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris, doivent bien entendu
faire l'objet de concertations approfondies, de manière à vérifier qu'elles
conduisent effectivement à un meilleur service pour la population, sur le plan
tant de la sécurité sanitaire que de l'accessibilité aux soins. Aucune décision
n'a encore été prise.
D'ailleurs, le directeur général de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris
vient de décider de constituer deux groupes de travail, l'un sur la prise en
charge des urgences pédiatriques et la prise en charge des nouveau-nés au plan
chirurgical, l'autre sur la prise en charge médico-chirurgicale du handicap.
Il importe que ces travaux complémentaires permettent d'apprécier la
faisabilité des propositions de manière à garantir aux patients des conditions
optimales de prise en charge.
Plus généralement, Martine Aubry et Dominique Gillot sont très attentives à ce
que l'élaboration du plan stratégique de l'AP-HP fasse l'objet d'une
concertation approfondie en son sein.
Vous avez formé le voeu que les acteurs de terrain soient reçus et entendus
par Mme la ministre, et je ne manquerai pas de m'en faire l'écho auprès
d'elle.
Mme Nicole Borvo.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme Borvo.
Mme Nicole Borvo.
Monsieur le secrétaire d'Etat, ainsi donc aucune décision n'est encore prise.
Je vous remercie de l'avoir précisé ; j'y vois un engagement du ministère de
procéder à toute la concertation nécessaire et j'insiste de nouveau auprès de
vous pour que le comité de sauvegarde soit entendu.
Je profite de l'occasion qui m'est donnée pour évoquer la gravité de la
situation de l'AP-HP. Les difficultés que connaît Saint-Vincent-de-Paul me
semblent actuellement significatives à cet égard. Si, pour 2000, 3,8 milliards
de francs sont en principe prévus au plan national pour les hôpitaux - on le
doit, il faut bien le dire, à des mobilisations exceptionnelles - seulement 174
millions de francs sont attribués à l'AP-HP, ce qui correspond aux 156 millions
de francs d'économies qui avaient été, une fois de plus, demandés dans le
projet de budget.
J'ajoute que les mobilisations actuelles, notamment celle des internes des
hôpitaux de Paris, ne sont pas à considérer à la légère. Elles correspondent à
des besoins réels qui tiennent à la spécificité des hôpitaux parisiens. Il est
donc significatif de voir la population, les usagers et les malades se
mobiliser comme c'est le cas pour l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul.
(M. Jean-Claude Gaudin remplace M. Paul Girod au fauteuil de la
présidence.)
PRÉSIDENCE DE M. JEAN-CLAUDE GAUDIN
vice-président
MAINTIEN DU PLATEAU DE QUALIFICATION BIOLOGIQUE
DES DONS DE SANG À TOULOUSE
M. le président.
La parole est à M. Auban, auteur de la question n° 773, adressée à Mme le
secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés.
M. Bertrand Auban.
Cette question s'adresse effectivement à Mme la secrétaire d'Etat à la santé
et aux handicapés ; elle concerne le maintien du plateau de qualification
biologique des dons de sang à Toulouse.
J'attire l'attention de Mme la secrétaire d'Etat sur les oppositions qui
continuent à se manifester à Toulouse et, au-delà, en Haute-Garonne, concernant
le regroupement géographique de la transfusion sanguine avec un seul plateau de
qualification biologique à Montpellier.
Dès l'annonce de cette disparition éventuelle du plateau technique de
Toulouse, de nombreuses inquiétudes et oppositions se sont fait connaître,
émanant tout à la fois des syndicats, des professionnels de la santé, des
associations de donneurs de sang, des parlementaires et des collectivités
territoriales, en particulier du conseil régional de Midi-Pyrénées et du
conseil général de la Haute-Garonne.
Enfin, la commission d'organisation de la transfusion sanguine, au sein de
laquelle siègent professionnels, syndicats, associations, usagers et
collectivités territoriales, a rejeté ce projet par un vote négatif important.
Elle fut l'une des seules en France à rejeter le projet présenté. J'ai bien
enregistré que, de ce fait, le ministère a demandé une expérimentation avant
toute décision définitive.
Néanmoins, toutes les informations et les réactions qui se font jour
localement montrent que ce projet de regroupement de la qualification
biologique des dons ne répond pas aux réalités du terrain. Le plateau technique
de Toulouse, mis en place il y a cinq ans seulement, dispose d'une équipe à la
compétence reconnue et de matériels performants. Il est en mesure de répondre
aux enjeux fixés par l'Établissement français du sang, avec peu de frais
supplémentaires, tandis que le choix de Montpellier obligerait à de coûteux
investissements, en particulier pour la construction d'un nouveau bâtiment. En
outre, la région Midi-Pyrénées, qui est la plus peuplée des deux régions, doit
impérativement conserver une qualification de proximité à Toulouse.
Enfin, je crois important d'entendre ces oppositions et de tenir compte de la
réaction des associations départementales de donneurs de sang de toute la
région Midi-Pyrénées, qui s'inquiètent grandement des conséquences de cette
décision, en une période où elles peinent à mobiliser autour du don du sang.
Au vu de tous ces éléments, je vous demande donc de surseoir à l'application
de cette décision afin que l'Établissement français du sang réexamine son
projet en tenant compte des analyses développées localement et des solutions
proposées localement pour que, définitivement, les habitants de Midi-Pyrénées
gardent le plateau technique de qualification biologique de Toulouse.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le sénateur, vous avez
bien voulu interroger Mme la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur
la réorganisation de la transfusion sanguine en région Midi-Pyrénées. Vous vous
inquiétez, notamment, du transfert de l'activité de qualification de Toulouse
sur le site de Montpellier. Permettez-moi de vous répondre au nom de ma
collègue.
La réorganisation de la transfusion sanguine en région Midi-Pyrénées s'inscrit
dans une double démarche : d'une part, la révision normale des schémas
territoriaux d'organisation de la transfusion sanguine ; d'autre part, la
création de l'Établissement français du sang, effective depuis le 1er janvier,
et la mise en place de ses structures déconcentrées.
Le projet de regroupement des établissements de cette région et de la région
Languedoc-Roussillon trouve son fondement dans deux des principes retenus pour
ces nouveaux schémas : une organisation territoriale fondée sur l'échelon
régional ou interrégional pour favoriser la cohérence avec la démarche retenue
dans le cadre des schémas régionaux d'organisation de la santé ; la nécessité
médico-technique et économique de regrouper certaines activités de production
dans un souci d'amélioration de la sécurité et de la qualité des
prestations.
Le projet envisagé pour cette interrégion est avant tout un projet de
complémentarité faisant appel aux points forts de chacune des structures
actuelles. L'équilibre de cette complémentarité est certes complexe, mais les
solutions proposées répondent à cette préoccupation. L'avenir de la transfusion
réside dans des plateaux de qualification de taille importante, garants de la
progression de la sécurité transfusionnelle.
Pour l'ensemble interrégional de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, le
site de Montpellier a été choisi parce que l'équipe en place dispose d'une
expérience importante dans le domaine d'avenir que constitue le dépistage
génomique viral. Le site de Toulouse n'est pas pour autant défavorisé dans le
partage d'activités tel qu'il est prévu, loin de là. Certes, il perd l'activité
de qualification mais il conserve la technicité des personnels grâce aux
activités de laboratoire orientées vers les receveurs. En outre, il voit
fortement augmenter son activité de préparation des produits sanguins, ce qui
fera de lui le plus à même d'assurer les activités annexes à la transfusion
sanguine. Par ailleurs, l'installation à Toulouse de toute l'activité de
thérapie cellulaire du grand Sud-Ouest, en liaison avec le CHU et le centre
anticancéreux, font de la capitale de la région Midi-Pyrénées le pôle majeur de
référence dans l'ingénierie cellulaire. Enfin, Toulouse accueillera également
le centre administratif, dont la direction, du nouvel ensemble
interrégional.
Les craintes suscitées par le regroupement de la qualification sur Montpellier
paraissent infondées, comme le montrent tant les exemples de regroupements
régionaux déjà en service sur le territoire national que de nombreux exemples
étrangers. Mais pour s'assurer de la pertinence des regroupements envisagés, il
a été demandé qu'une expérimentation soit réalisée avant toute décision
définitive concernant le regroupement à Montpellier des activités de
qualification. Cette expérimentation devra permettre de vérifier que le
transfert à Montpellier n'entraîne aucune difficulté logistique ou scientifique
pouvant réduire la sécurité sanitaire dans cette région. Il va de soi que rien
ne sera fait qui puisse conduire à remettre en cause le renforcement de la
sécurité transfusionnelle.
Par ailleurs, Mme la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés recevra
demain mercredi une importante délégation des élus de la région Midi-Pyrénées,
accompagnée de représentants du personnel, pour débattre de ce sujet.
M. Bertrand Auban.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Auban.
M. Bertrand Auban.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous remercie des précisions que vous avez
bien voulu m'apporter sur ce dossier de la réorganisation géographique de la
transfusion sanguine, qui pose problème dans mon département de Haute-Garonne
et dans l'ensemble de la région Midi-Pyrénées en raison de la disparition
programmée de ce plateau de qualification biologique des dons de sang.
J'ai bien noté, certes, que seule une expérimentation est pour l'instant
décidée avant toute décision définitive et que le site de Toulouse développera
l'activité de préparation et les activités annexes de la transfusion sanguine,
ainsi que toute la thérapie cellulaire du grand Sud-Ouest. Je souhaite que les
critères et les conditions de réalisation de cette expérimentation fassent
l'unanimité des parties concernées.
L'excellence reconnue des personnels et la qualité technique du site de
Toulouse, la position géographique centrale occupée par Toulouse dans
l'ensemble constitué par le regroupement Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon,
Quercy-Rouergue plaident pour que les habitants de Toulouse et de Midi-Pyrénées
continuent de bénéficier d'une qualification de proximité.
C'est pourquoi je renouvelle ma demande que soit maintenu à Toulouse le
plateau de qualification biologique des dons de sang. Je souhaite que la
rencontre de concertation et de dialogue qui se tiendra demain puisse faire
avancer positivement ce dossier.
APPLICATION DES 35 HEURES
AUX PERSONNELS DE LA DDE DE LA NIÈVRE
M. le président.
La parole est à M. Signé, auteur de la question n° 766, adressée à M. le
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
M. René-Pierre Signé.
Je souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des
transports et du logement sur l'application des 35 heures dans les fonctions
publiques, en particulier dans les directions départementales de l'équipement,
les DDE, et, plus largement, sur l'avenir de ces directions.
Alors que la réduction du temps de travail semble rencontrer quelque
difficulté dans le secteur public, dans les services de la DDE de la Nièvre, en
particulier, le personnel ne cesse de me faire part de son inquiétude
concernant les conditions de travail de ses agents. Cette inquiétude est
renforcée par la mise en application des 35 heures, sans certitude de
recrutement, combinée à l'application des nouvelles règles européennes sur le
temps de travail et aux suppressions d'effectifs antérieures, qui ne sont pas
encourageantes. Elles peuvent contraindre à rechercher, faute d'embauche, de
nouveaux modes d'intervention, en particulier l'appel aux entreprises
privées.
Dans la Nièvre où l'incorporation de la voirie dans les compétences des
communautés de communes est courante, ces communautés lancent de plus en plus
des appels d'offres et il est donc à craindre que tous les travaux sur les
voiries communales n'échappent à la DDE, entraînant des sureffectifs dans
chaque centre d'exploitation, et donc des mesures de suppression de postes. Les
conséquences sont multiples et néfastes. Ainsi, la DDE est conduite - c'est un
simple détail mais qui a tout de même son importance - à supprimer
l'accompagnateur dans les équipes qui interviennent dans l'organisation de la
viabilité hivernale.
Au-delà des grands principes réglementaires, les conditions d'application des
35 heures seront déterminées par les discussions entre les représentants de la
DDE et le ministère. Dans quel délai et suivant quels principes cette
négociation va-t-elle s'effectuer ? Entraînera-t-elle une augmentation
d'effectif ? Qu'en est-il du dogme du « gel » de l'emploi public ? Plus
particulièrement, sur un autre chapitre, peut-on envisager une dérogation à la
règle selon laquelle la DDE ne répond pas aux appels d'offres supérieurs à 300
000 francs ?
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Michelle Demessine,
secrétaire d'Etat au tourisme.
Monsieur le sénateur, M. Jean-Claude
Gayssot, qui n'a pu être présent ce matin au Sénat, m'a demandé de vous
communiquer la réponse qu'il a préparée à votre intention, ce que je fais
volontiers.
Comme vous le savez, le ministre est très attentif à ce que les services de
l'équipement puissent remplir au mieux leurs missions sur l'ensemble du
territoire.
Il s'est donc attaché à enrayer la politique de baisse massive et systématique
des emplois menée par les précédents gouvernements, et il a obtenu que ses
services soient traités plus équitablement que par le passé. En 1999, la
réduction d'emplois a été limitée à 490 au lieu des 1 000 initialement
programmés. Elle a été ramenée à 385 dans la loi de finances de 2000. Pour les
agents d'exploitation, elle a été divisée par quatre en deux ans.
Les services déconcentrés sont un élément essentiel du développement d'un
service public de qualité. Lors de ses déplacements, le ministre a d'ailleurs
pu apprécier tous les efforts que les personnels déploient pour valoriser leur
qualification et optimiser les méthodes de travail.
Après examen de la situation spécifique de la Nièvre et des missions à y
assurer, il s'avère que, dans ce département, la reprise d'emplois effectuée
dans les services de l'équipement est légèrement inférieure à la moyenne
nationale. Bien entendu, cela ne remet pas en cause la capacité du service à
faire face aux enjeux locaux et aux besoins du service public.
En ce qui concerne l'application de la réduction du temps de travail, une
concertation est en cours avec les organisations syndicales, sous l'égide de M.
Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat.
Soucieux d'offrir aux plus près du terrain un service public de qualité, M.
Gayssot a demandé à ses services d'élaborer et de mettre en oeuvre un plan de
modernisation de l'ingénierie publique, qui réponde mieux aux attentes des
communes et qui renforce l'efficacité de l'action territoriale des D.D.E.
Enfin, dans le cadre du plan d'action du Gouvernement pour la société de
l'information, les services de l'équipement développent un réseau informatique
qui leur permettra, au cours des années à venir, d'accroître l'accès aux
différentes fonctions du ministère à partir des subdivisions territoriales.
M. René-Pierre Signé.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Signé.
M. René-Pierre Signé.
Je vous remercie, madame la secrétaire d'Etat, de cette réponse. Celle-ci me
semble assez rassurante car on a pris en compte, me semble-t-il, le fait que la
Nièvre était en deçà des autres départements sur le plan des effectifs. Tout de
même, 104 employés de moins depuis 1984 et 4 encore en 2000, cela cause quelque
souci !
Y aura-t-il des embauches liées à l'application des 35 heures ? Sur ce point,
on souhaiterait avoir des précisions.
Par ailleurs, la Nièvre a, depuis cette année, des chantiers à ouvrir, puisque
soixante-dix kilomètres d'autoroute ont été créés. Ce sont les premiers dans la
Nièvre, nous ne sommes pas dans les Bouches-du-Rhône, monsieur le président !
(Sourires.)
Parallèlement, sont créés des tronçons de voies
départementales, qui permettent la circulation des véhicules lents. Il y a donc
plutôt un surcroît de travail et il faudrait peut-être stopper la réduction des
effectifs.
Pour les travaux communaux, je rappelle que la règle veut que, au-dessus de
300 000 francs, la DDE ne soumissionne pas. Or, les communautés de communes ont
maintenant inclu la voirie dans leurs compétences et les marchés sont en
général très supérieurs à 300 000 francs. Ils échappent donc à la DDE et sont
confiés à des entreprises privées, ce qui risque d'entraîner des réductions de
personnel et de matériel. Or, on sait que ces travaux municipaux venaient
abonder les fonds souvent insuffisants des crédits départementaux. En outre,
ils permettaient de conserver un matériel suffisant pour assurer le déneigement
et de maintenir un centre d'exploitation par canton, ce qui maintenant pose
interrogation.
S'agissant du déneigement, les règles veulent que désormais il n'y ait qu'un
employé par camion, employé qui doit surveiller le rabot devant, la sableuse
derrière et, en même temps, répondre au radiotéléphone, être en liaison avec
pompiers, médecins, gendarmes. Cela fait beaucoup ! De plus en plus, les
communes confient ces travaux de déneigement à des entreprises privées, en
particulier aux agriculteurs, ce qui, évidemment, pénalise la DDE.
Dernier point, les concentrations de cabinets d'études d'urbanisme sur deux ou
trois subdivisions sont une menace. Elles vont entraîner des réductions
d'effectifs dans les subdivisions et, en fin de compte, seront pénalisantes
pour les maires qui n'auront pas, sur place, de cabinet d'études
d'urbanisme.
Voilà autant de questions, madame la secrétaire d'Etat, que je souhaiterais
que vous transmettiez à M. Gayssot, pour attirer son attention en particulier
sur ces problèmes nivernais - la Nièvre n'est probablement pas le seul
département à être dans cette situation - qui risquent de participer à la
réduction des services publics et, par là même, de nuire à l'aménagement du
territoire, lequel reste, me semble-t-il, une antienne plus riche de discours
que d'actions en sa faveur.
AIDES AUX HÔTELIERS
SUITE AUX TEMPÊTES DE DÉCEMBRE 1999
M. le président.
La parole est à M. Lorrain, auteur de la question n° 769, adressée à Mme le
secrétaire d'Etat au tourisme.
M. Jean-Louis Lorrain.
Madame la secrétaire d'Etat, le problème des tempêtes a déjà fait l'objet de
larges débats, mais je souhaite l'aborder sous un aspect particulier vous
concernant. En effet, les différents secteurs du tourisme alsacien ont pâti des
intempéries de fin d'année.
Pour l'hôtellerie, les chiffres parlent d'eux-mêmes : sur un panel de 934
chambres et 4 455 places de restaurant, 81 % des établissements questionnés ont
eu de 10 à 100 % de défections la semaine suivant la principale tempête de fin
d'année.
Les résultats du mois de décembre pour la zone des vallées Centre-Alsace
correspondent à une baisse de 40 % du taux d'occupation. La perte en six jours
égale le double des dégâts matériels de la tempête. Les week-ends de janvier
2000 accusent également une perte d'exploitation de 2,28 millions de francs
auxquels devraient s'ajouter 2,78 millions de francs sur les deux derniers
mois.
La perte s'élève globalement à 14,3 millions de francs, soit, en moyenne, 95
000 francs par établissement du côté alsacien des Vosges, sans tenir compte de
la restauration de passage.
J'aimerais attirer votre attention sur un autre secteur, qui ne relève pas
tout à fait de votre compétence, madame la secrétaire d'Etat - mais vous êtes,
je le sais, en relation avec vos collègues - et qui est peut-être un peu
spécifique : le secteur de la chasse, élément moins connu du tourisme.
La tempête du 26 décembre 1999 a eu des conséquences importantes sur les
chasses communales. Certains bailleurs sollicitent la réduction de leur loyer,
d'autres la résiliation du bail pour trois raisons : les interdictions
temporaires de circuler en forêt, prises par arrêté du préfet ou décision du
maire, la diminution de la valeur cynégétique des lots et la destruction
partielle des lots, les arbres ayant massivement souffert.
Quelles sont, madame la secrétaire d'Etat, les mesures spécifiques envisagées
par votre ministère pour soutenir le secteur hôtelier de notre région et pour
ménager l'avenir des bailleurs de chasses communales ?
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Michelle Demessine,
secrétaire d'Etat au tourisme.
Monsieur le sénateur, l'année 1999 s'est
en effet achevée sur les images dramatiques des tempêtes qui ont provoqué la
mort de plusieurs de nos concitoyens et des dégâts considérables dans deux
départements français sur trois.
Votre région n'a pas été épargnée, comme vous l'avez souligné.
Face à cette situation, aggravée encore par les conséquences du naufrage de
l'
Erika
sur les côtes bretonnes et vendéennes, doublement touchées, nous
avons tous constaté la forte mobilisation de l'ensemble du secteur public et un
impressionnant élan de solidarité des professionnels et des bénévoles pour
surmonter cette épreuve.
Le tourisme a été l'un des secteurs les plus touchés par les conséquences des
tempêtes, en particulier dans l'hôtellerie de plein air et la randonnée, en
raison des dégâts considérables causés à notre environnement et à notre
patrimoine forestier.
C'est pourquoi, dès le 27 décembre, j'ai demandé à l'inspection générale du
tourisme et à mon administration de procéder, en lien avec les acteurs privés,
publics et associatifs, à un inventaire des préjudices subis par l'économie
touristique.
Cet inventaire a permis, pour la première fois, la définition d'un plan
national de soutien et d'aide à la restauration du secteur touristique, d'un
montant de 360 millions de francs. Brièvement, je veux rappeler les mesures
retenues par le Gouvernement en faveur du tourisme, lors du comité
interministériel d'aménagement et de développement du territoire, qui s'est
tenu à Nantes le 28 février dernier.
Nous avons décidé d'apporter une aide aux entreprises et filières touristiques
pour permettre aux professionnels de réparer et de préparer dans les meilleures
conditions la prochaine saison touristique : 90 millions de francs de
subventions et 60 millions de francs de prêts à taux zéro sont consacrés à ces
indemnisations.
Pour faciliter leurs investissements, le rééchelonnement de leurs échéances et
la reconstitution de leur trésorerie, les entreprises touristiques
indépendantes peuvent contracter des emprunts dans de meilleures conditions.
Une enveloppe de 20 millions de francs est consacrée à cet objectif.
Pour ce qui concerne les forêts dans leur aspect touristique, en
complémentarité avec le plan forêt déclenché par M. Jean Glavany, j'ai mis en
place un comité de pilotage, associant l'Office national des forêts, le
ministère de l'environnement, le ministère de l'agriculture, les principales
associations et fédérations concernées ainsi que les représentants des communes
forestières, pour organiser la remise en état, d'ici à l'été, d'un premier
réseau d'itinéraires de randonnées et de loisirs sécurisés. Le Gouvernement a
décidé d'y consacrer 30 millions de francs, somme qui pourrait être abondée par
les départements, à l'image de ce qui s'est fait dans un certain nombre
d'autres régions, notamment sous forme de conventions.
Enfin, il était nécessaire de restaurer l'image de la France touristique. Nous
avons donc mis en place une importante campagne de communication, en
partenariat avec les collectivités locales et territoriales, pour un budget
global de 61 millions de francs dont 16 millions de francs, bénéficieront aux
départements sinistrés par les tempêtes.
S'il est encore trop tôt pour connaître toutes les incidences des tempêtes sur
l'activité touristique, j'ai bien noté, monsieur le sénateur, les chiffres
communiqués par votre chambre de commerce et d'industrie, qui témoignent d'un
tassement de la fréquentation hôtelière mais aussi, dans le même temps - il
faut, je crois, le noter - d'une nette augmentation de la fréquentation des
hébergements ruraux durant les mois de décembre, janvier et février.
Néanmoins, permettez-moi de vous signaler que, malgré les informations qui ont
été données aux professionnels par notre délégation régionale au tourisme,
aucun professionnel des deux départements d'Alsace n'a jusqu'à ce jour déposé
de dossier pour prouver un recul de ses réservations ou une baisse de ses
recettes. Certes, il n'est pas possible d'indemniser des pertes d'exploitation,
généralement assurables ; mais, à partir de la justification de celles-ci, il
est possible que les professionnels confrontés à des problèmes de trésorerie
puissent bénéficier du dispositif garantissant un emprunt dans les meilleures
conditions. La démarche a été extrêmement simplifiée puisqu'il suffit, pour
obtenir cette garantie, que la demande en soit effectuée auprès de
l'établissement bancaire du professionnel, qui prendra contact avec la banque
de développement des petites et moyennes entreprises, la BDPME, chargée de la
gestion du fond de garantie.
Concernant la fréquentation, je tiens à souligner que les statistiques
démontrent que, pour l'instant, rien n'est joué d'avance, et qu'il ne faut
surtout pas céder aucatastrophisme.
J'en viens aux aspects de votre question relatifs à la chasse. Il est vrai
que, dans un certain nombre de départements, l'exercice de la chasse en forêt a
été considérablement perturbé par les conséquences des intempéries, notamment
en raison des arrêtés d'interdiction d'accès à certaines forêts pour raison de
sécurité. L'interdiction était d'ailleurs souvent limitée à dix jours.
On ne peut cependant affirmer que les lots de chasse en forêt ont perdu toute
leur valeur cynégétique. La mortalité de grands animaux due aux tempêtes a été,
en effet, exceptionnelle, ces animaux s'étant souvent réfugiés dans les zones
ouvertes. On peut même raisonnablement penser que les nombreuses clairières
créées à cette occasion vont permettre, dès le printemps, la prolifération de
rejets ligneux et herbacés indispensables à la nourriture du gibier et de zones
d'abri très favorables à sa reproduction.
S'il apparaît difficile, enfin, compte tenu du caractère exceptionnel de la
tempête, de définir une base objective permettant une réduction du loyer des
bailleurs concernés, les demandes de résiliation de baux devraient pouvoir,
quant à elles, être examinées au cas par cas, leur consistance ayant été
modifiée de manière substantielle.
Tels sont, monsieur le sénateur, les quelques éléments de réponse que je
souhaitais vous apporter.
M. Jean-Louis Lorrain.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lorrain.
M. Jean-Louis Lorrain.
Je tiens à remercier Mme la secrétaire d'Etat pour la qualité de sa réponse.
J'ajouterai qu'il conviendrait de prendre également en considération le secteur
associatif, qui participe largement à l'aménagement et au développement de nos
forêts.
Le faible nombre de dossiers déposés par les professionnels de ma région
s'explique peut-être par les difficultés éprouvées par ces derniers pour
constituer les dossiers, ne serait-ce que sur le plan de la rédaction, voire de
la présentation, surtout s'agissant de pertes d'exploitation et beaucoup moins
de problèmes d'investissements purs.
Madame la secrétaire d'Etat, je retiens aussi votre volonté de ne pas adhérer
à un discours de type catastrophique, qui n'est pas du tout le nôtre, bien au
contraire. Ensemble, nous devons tenir un discours citoyen, en incitant les
Français à passer leurs vacances en France, et à se rendre dans les sites les
plus touchés pour marquer leur confiance dans nos régions et nos paysages.
Je pense enfin qu'il serait utile que vous restiez en contact avec
l'Association des maires de France pour faire le point sur l'aspect quantitatif
des problèmes de résiliation des baux éventuels.
Mme Michelle Demessine,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Michelle Demessine,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le sénateur, les mesures que je viens de vous
annoncer prennent tout à fait en compte le secteur associatif, notamment le
tourisme social et associatif, qui profite des mesures de subvention des
conséquences dues à la tempête, s'agissant de biens qui n'étaient pas
assurables. Une ligne budgétaire de 20 millions de francs est consacrée à ce
sujet.
En ce qui concerne les sentiers de randonnée, qui concernent aussi - on le
sait bien - le secteur associatif, les 30 millions de francs offrent tout à
fait la possibilité de passer des conventions avec les associations ou les
collectivités. Des instructions ont d'ailleurs été données en ce sens aux
préfets.
Enfin, s'agissant du dépôt des dossiers, j'invite les entreprises qui
éprouveraient des difficultés à cet égard - il s'agit souvent de très petites
entreprises, qui n'ont pas l'habitude d'être confrontées à de lourds dossiers -
à prendre contact avec notre délégation régionale au tourisme, qui se tient à
leur disposition pour les aider à surmonter ce problème.
Monsieur le sénateur, soyez assuré que je reste mobilisée. Sachez que nous
avons mis en place un dispositif spécial d'observations économiques pour
pouvoir, au terme de la saison, quantifier exactement les conséquences et
prendre encore les dispositions appropriées. Le tourisme, activité importante
pour notre pays, est actuellement en développement, et il a besoin du soutien
du Gouvernement.
RATTACHEMENT ADMINISTRATIF
DES COMMUNES DE BOURSIES, DOIGNIES ET MOEUVRES
M. le président.
La parole est à M. Legendre, auteur de la question n° 758, adressée à M. le
ministre de l'intérieur.
M. Jacques Legendre.
Ma question s'adressait à M. le ministre de l'intérieur, mais je suis heureux
qu'elle puisse être posée en présence d'un membre du Gouvernement originaire du
département du Nord, qui est donc particulièrement à même d'en comprendre
l'aspect géographique.
Monsieur le secrétaire d'Etat, il existe, dans le département du Nord, une
curiosité qui remonte à la Révolution et dont les origines sont peut-être
médiévales : les trois communes de Boursies, Doignies et Moeuvres forment une
enclave du département du Nord - plus précisément du canton de Marcoing,
arrondissement de Cambrai - dont elles sont séparées par la commune de
Graincourt-lès-Havrincourt, dans le département du Pas-de-Calais.
Tout cela ne poserait sans doute pas de problème particulier si ces communes,
à l'occasion de la récente refonte de la carte des aides de l'objectif 2, ne
s'étaient vu traitées différemment de leur canton et de leur arrondissement,
qui se trouvent en entier couverts par l'objectif 2.
Les maires et leurs concitoyens se demandent donc s'ils font bien partie de
leur département et de leur arrondissement : si leurs voitures sont
immatriculées 59, département du Nord, les routes sont entretenues par la
direction départementale de l'équipement du Pas-de-Calais, et - c'est plus
gênant pour l'identité - leurs codes postaux sont ceux du Pas-de-Calais, ce qui
leur rend souvent difficile l'explication de leur situation.
Par ailleurs, monsieur le secrétaire d'Etat, ces habitants ressentent
actuellement une certaine frustration : ils subissent un grave sinistre
industriel, que connaît bien Mme Demessine, sinistre qui menace plusieurs
centaines d'emplois. Or, si le canton dont ils font partie va bénéficier d'une
aide importante, grâce à son classement en objectif 2, eux s'en trouvent
écartés. Voilà qui les amène parfois à se demander où ils en sont, de quelle
entité ils font partie.
Par conséquent, je demande au Gouvernement quelles mesures il compte prendre
pour mettre un terme à cette situation d'exclusion, qui n'a d'explication
qu'historique, et pour que ces trois communes de Boursies, Doignies et Moeuvres
puissent se sentir à nouveau à part entière des communes du Cambrésis.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Monsieur le sénateur, votre question était
adressée à M. le ministre de l'intérieur, mais puisqu'elle vise principalement
les problèmes de classement des territoires par la Commission européenne ou les
récents contrats de plan, Mme Voynet a préparé les éléments de réponse que je
vais maintenant vous transmettre.
Votre question concerne trois communes rurales de l'arrondissement de Cambrai
et du département du Nord qui, séparées de ceux-ci par seulement quelques
centaines de mètres, forment une enclave au sein de l'arrondissement d'Arras et
du département du Pas-de-Calais. Le Gouvernement convient avec vous que ce
découpage administratif est singulier, mais il se retrouve à la même échelle
dans quelques autres départements, tels que ceux des Hautes-Pyrénées, qui
possède des enclaves dans les Pyrénées-Atlantiques, et du Vaucluse, qui a une
enclave dans la Drôme.
M. Charles Descours.
A cause du pape !
(Sourires.)
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Bref, il existe plusieurs autres situations
comparables, et il est donc difficile d'envisager des solutions partielles.
Cette réalité témoigne, comme vous l'avez laissé entendre, de particularités
anciennes liées aux territoires épiscopaux - il ne s'agit pas tout à fait du
pape !
(Sourires)
- prises en compte voilà deux siècles lors de la
définition des départements et du découpage administratif de la France. Mme
Voynet reconnaît tout à fait que cet héritage est bien éloigné de l'actuelle
situation humaine, économique et sociale de notre territoire et que ces trois
communes, pour en rester au cas particulier que vous évoquiez, monsieur le
sénateur, relèvent à la fois, comme les autres communes de ce secteur, de la
réalité administrative du Pas-de-Calais et de la dynamique économique propre à
cet espace situé aux confins de l'Arrageois et du Cambrésis.
C'est ainsi que, en toute logique, les services publics de proximité
desservant ces communes, comme La Poste ou les services techniques extérieurs
de l'Etat, relèvent du Pas-de-Calais.
C'est tout aussi logiquement que l'Etat, en application des orientations
arrêtées par l'Union européenne et définies par la Commission européenne pour
la détermination des zonages des aides à finalité régionale, en particulier en
ce qui concerne la prime d'aménagement du territoire, et l'éligibilité aux
fonds structurels - l'objectif 2 - a défini des périmètres économiquement,
socialement et écologiquement homogènes. Ils ont été arrêtés à la suite d'une
large concertation menée par les préfets, à laquelle vous avez dû être associé,
monsieur le sénateur, au titre de vos mandats parlementaire, régional et
local.
Cette primauté de la cohérence « vécue » conduit donc à un traitement homogène
de ces trois communes et de leur environnement socioéconomique. Elles n'ont pas
été retenues au titre de l'objectif 2, car la « zone d'emploi » dont elles
relèvent ne présente pas, de manière globale, de caractéristiques répondant aux
critères de situation moyenne - chômage ou niveau de revenus - ou de
difficultés spécifiques liées, par exemple, à l'inscription en zone de
revitalisation rurale ou en zone urbaine sensible.
En outre, aucune démarche d'intercommunalité de projet - sous forme de
constitution de pays, par exemple, ou d'engagement de gestion et de solidarité,
par le biais de la création d'une communauté de communes à taxe professionnelle
unique - ne pouvait justifier un « rattachement » fondé sur une volonté locale
clairement affichée ou sur une manifestation de solidarité entre
collectivités.
En l'état actuel des choses, Mme Voynet a estimé que c'est dans cette dernière
voie qu'il convient d'encourager ces communes à s'engager, avec celles du
secteur de Marquion, afin que ce territoire puisse se doter d'une démarche
collective de développement qui soit cohérente avec les initiatives engagées
par l'agglomération de Cambrai. Cela lui permettrait de tirer le meilleur parti
de la qualité de sa desserte, des savoir-faire locaux et de son niveau
d'équipement.
C'est en effet la particularité et l'intérêt mêmes des pays que de pouvoir
transcender des découpages administratifs, notamment départementaux, et de
fédérer les énergies à l'échelle de la « réalité de vie » des territoires.
L'expérience acquise par l'ouest du Cambrésis en matière de développement
devrait permettre de mener à bien cette démarche, dans l'optique du volet
territorial du contrat de plan Etat-région, dès lors que celui-ci aura été
approuvé - peut-être après-demain - par le conseil régional du Nord -
Pas-de-Calais.
Tels sont les éléments de réponse, monsieur le sénateur, que ma collègue a
souhaité que je vous transmette.
M. Jacques Legendre.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Legendre.
M. Jacques Legendre.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je ne vous étonnerai pas si je vous dis que
votre réponse, même si elle fait appel à la « réalité vécue », me paraît
plus... administrative - soyons gentil ! - que compréhensible par les élus et
par la population.
Comme vous l'avez indiqué, les trois communes en question ne sont séparées que
de quelques centaines de mètres du reste du canton auquel elles appartiennent,
qui sera éligible au titre de l'objectif 2. Comment voulez-vous que la
population et les élus comprennent que, à quelques centaines de mètres près,
ils ne bénéficieront pas de ce classement, alors même que, dans ce canton, à
quelques kilomètres de là, deux cents emplois sont actuellement menacés, ce qui
n'a pas été pris en compte ?
Vous avez fait allusion à la consultation des parlementaires. Je peux vous
dire à cet égard que les parlementaires concernés - tous les parlementaires,
pas seulement votre serviteur - se sont battus pour que leur arrondissement
reste entièrement éligible au titre de l'objectif 2. Une assurance nous avait
été donnée en ce sens ; or, voilà que nous découvrons au dernier moment que
trois communes, parce qu'elles sont séparées de quelques centaines de mètres du
reste de l'arrondissement, ne seront pas traitées de la même manière. Cela pose
un vrai problème d'identité.
Je souhaiterais, je le répète, que l'on ne renvoie pas simplement à des
démarches locales le règlement de ce problème. Ces communes ont déjà entrepris
une démarche d'intercommunalité : elles ont formé une communauté de communes
rurales dénommée « communauté de l'enclave ». Etait-il nécessaire qu'elles
adoptent la taxe professionnelle unique ? Etant donné qu'elles ne perçoivent
actuellement presque pas de taxe professionnelle, ce n'est sûrement pas leur
problème essentiel.
Quant à dire, monsieur le secrétaire d'Etat, qu'il serait bon que nous
constituions un pays, je vous indique que nous avons justement engagé une
démarche pour créer un « pays du Cambrésis ». Les trois communes en question
seront évidemment sollicitées pour en faire partie, mais la « coupure »
géographique sera maintenue.
Nous avons également proposé que les communes du canton de Marquion, dans le
Pas-de-Calais, puissent si elles le souhaitent - et seulement dans ce cas - se
rattacher à ce pays. En effet, elles font en réalité partie du bassin de vie de
l'agglomération de Cambrai.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je souhaite donc que le Gouvernement pousse
plus avant sa réflexion avec les administrations concernées, s'agissant en
particulier des rattachements postaux. Il est en effet aberrant que des
communes du département du Nord se voient attribuer un code postal commençant
par « 62 » et non pas par « 59 », comme le voudrait la logique. Ce fait est
incompréhensible pour les correspondants des habitants de ces communes.
Telles sont les quelques remarques que je voulais faire. Nous avons besoin,
monsieur le secrétaire d'Etat, d'un certain soutien du Gouvernement, du
ministère de l'intérieur et des autorités préfectorales pour trouver la
meilleure solution, afin que ces trois communes enclavées puissent vivre en
osmose avec les autres communes de leur canton et de leur arrondissement,
auxquelles les lie une solidarité très ancienne.
M. le président.
En guise de transition avec la question suivante, je soulignerai, monsieur le
secrétaire d'Etat, que les habitants de la commune de La Grave, située dans les
Hautes-Alpes, et donc dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ne captent que
les émissions de la station grenobloise de France 3 !
ABSENCE DE PROFESSEURS DANS L'ISÈRE
M. le président.
La parole est à M. Descours, auteur de la question n° 709, adressée à M. le
ministre de l'éducation nationale.
M. Charles Descours.
Monsieur le secrétaire d'Etat, ma question s'adressait à M. le ministre de
l'éducation nationale, mais je suis très honoré que vous me répondiez. Cela
montre en outre la polyvalence des membres du Gouvernement : on sait que vous
êtes très compétent en matière de logement, nul doute que vous ne le soyez
également en matière d'éducation ! Cependant, nous aurions aimé pouvoir saluer
un membre du Gouvernement nouvellement nommé.
Cela étant, je voudrais dénoncer la situation de l'enseignement public dans
l'Isère, situation à mon sens déplorable qui fait, selon certains de nos
interlocuteurs, que notre département est sinistré.
Mes remarques sur l'enseignement public porteront d'abord sur le nombre de
postes dans l'enseignement primaire et élémentaire. La création de dix à quinze
postes seulement est prévue, alors que, du fait de l'augmentation du nombre des
élèves, c'est deux cents qu'il en faudrait selon les délégués départementaux de
l'éducation nationale, tandis que la fédération de parents d'élèves estime que
cent seraient peut-être suffisants. Quoi qu'il en soit, ces chiffres n'ont rien
de commun avec ce qui est prévu, surtout si l'on tient compte de la
scolarisation des enfants de moins de trois ans et de la situation des
titulaires remplaçants, des directeurs d'école, des psychologues scolaires et
des rééducateurs.
Par ailleurs, un autre point très négatif tient à la fermeture des sections
d'enseignement général et professionnel adapté, les SEGPA. Après les fermetures
décidées à Vizille et à Sassenage, on annonce pour l'année prochaine celle des
sections de Moirans et de Morestel. Nos interlocuteurs en viennent à se
demander si la politique du Gouvernement est de supprimer des moyens affectés
aux enfants provenant des milieux défavorisés !
Lorsque Mme Ségolène Royal était venue dans l'Isère, voilà quelques mois,
alors qu'elle était chargée de l'éducation scolaire, elle avait affirmé que «
la réussite scolaire est la meilleure des préventions de la violence ». Le
journal local avait fait état de cette déclaration, mais, en caractères plus
petits, il précisait que les enseignants s'opposaient à la fermeture des SEGPA.
Le mécontentement des parents d'élèves apparaissait déjà, en outre, dans un
article inséré au-dessous de cette forte déclaration de Mme Ségolène Royal, qui
semblait donc être contredite par les faits.
Enfin, le nombre d'heures de cours non assurées dans les collèges et les
lycées faute de personnels de remplacement devient absolument insupportable.
Certains cours ne sont pas dispensés dans plusieurs dizaines de collèges,
parfois proches, monsieur le secrétaire d'Etat, de votre département, puisque
tel est le cas à Crolles et au Pont-de-Beauvoisin. Comme vous le savez, il y a
un Le Pont-de-Beauvoisin dans l'Isère et un Le Pont-de-Beauvoisin en Savoie !
(Sourires.)
Au total, ce sont plusieurs centaines, voire près d'un
millier d'heures de cours qui n'ont pas été assurées faute de professeurs
remplaçants. La semaine dernière, j'ai revu la secrétaire de la fédération des
parents d'élèves pour m'assurer que cette situation, à laquelle j'avais déjà
fait allusion voilà plusieurs semaines, ne s'était pas améliorée. Elle m'a dit
qu'elle s'était plutôt aggravée. Par conséquent, un journal local avait bien
raison de titrer : « Cherche remplaçants désespérément ».
Je voudrais donc savoir ce que le Gouvernement dans son ensemble et le nouveau
ministre de l'éducation nationale en particulier comptent faire, car, bien
entendu, ce n'est pas par des mots que l'on apportera une réponse à cette
situation.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Monsieur le sénateur, mon collègue de
l'éducation nationale m'a chargé d'apporter des éléments de réponse à votre
question. Je suis désolé que ma compétence soit ici surtout géographique, mais
soyez assuré que j'appellerai son attention sur votre propos, qui a complété
utilement le texte de votre question.
La situation difficile en matière de remplacement des enseignants en congé
dans le département de l'Isère, et plus généralement dans l'académie de
Grenoble, est clairement confirmée par l'augmentation du nombre des congés,
apparemment conjoncturelle et variable selon les disciplines enseignées.
Cette situation a nécessité l'attribution aux établissements du second degré
d'une nouvelle dotation d'heures de suppléance, destinée à pallier les absences
d'une certaine durée, sous forme de vacations versées à des professeurs
vacataires ou d'heures supplémentaires payées aux professeurs volontaires pour
assurer les remplacements temporaires en question.
Pour le département de l'Isère, monsieur le sénateur, cette nouvelle dotation
est de 2 045 heures, portant l'enveloppe annuelle à 12 271 heures
supplémentaires, ce qui représente 38 % de l'enveloppe déléguée aux cinq
départements de l'académie.
Les absences de courte durée, inférieures à un mois, sont gérées à l'échelon
local par les chefs d'établissement dans le cadre d'une organisation appropriée
du service qui relève de leur autorité. Les services académiques, pour leur
part, apportent à ces chefs d'établissement une aide spécifique en cas de
difficultés importantes.
Les absences de longue durée ont pu être couvertes par l'emploi de professeurs
titulaires remplaçants et de contractuels. Il existe, en effet, vous le savez,
des professeurs titulaires remplaçants qui complètent les effectifs des
professeurs contractuels.
Les moyens en cours d'attribution - je viens de vous donner le nombre d'heures
- devraient permettre aux établissements qui vont les recevoir d'assurer une
organisation satisfaisante du remplacement jusqu'à la fin de l'année scolaire.
C'est en tout cas ce que laisse penser au ministre de l'éducation nationale la
quantification des enseignants en congé à remplacer à partir des éléments
statistiques qui lui ont été donnés et de la décision de la dotation
complémentaire qu'il a pu prendre.
J'espère que, dans ces conditions, monsieur le sénateur, les établissements du
département de l'Isère résoudront plus aisément les difficultés dont vous vous
êtes fait légitimement l'écho.
M. Charles Descours.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Descours.
M. Charles Descours.
Monsieur le secrétaire d'Etat, la réponse que vous venez de me faire au nom de
M. le ministre de l'éducation nationale a porté sur le problème du
non-remplacement des enseignants absents dans les collèges et dans les lycées.
Je ne suis pas sûr qu'elle soit suffisante, mais j'en prends acte.
En outre, à un membre du cabinet de M. Lang qui m'avait téléphoné la semaine
dernière pour me demander quel était l'objet de ma question, j'avais répondu
qu'elle portait également sur les créations de postes dans l'enseignement
primaire et dans l'enseignement élémentaire et sur la fermeture des sections
d'enseignement général et professionnel adapté, les SEGPA. Apparemment, ce
membre du cabinet n'a pas bien écouté ce que je lui ai dit puisque vous n'avez
pas répondu sur ces deux points, ce que je déplore.
Je souhaite donc que, par voie écrite, M. Jack Lang complète sa réponse,
réponse que je ne manquerai pas de transmettre aux intéressés.
SITUATION DES OPÉRATEURS
DES ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES
M. le président.
La parole est à M. Marquès, auteur de la question n° 775, adressée à M. le
ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat.
M. René Marquès.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, je
souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la fonction publique et de la
réforme de l'Etat sur la situation des opérateurs des activités physiques et
sportives, principalement, bien sûr, dans le cadre de la fonction publique
territoriale.
En effet, le statut particulier de ce cadre d'emploi prévoit, dans son article
2, que les opérateurs sont chargés d'assister - j'insiste sur ce terme - les
responsables de l'organisation des activités physiques et sportives.
Le terme « assister » est diversement interprété et provoque, eu égard à
l'agrément dont doivent bénéficier les personnels intervenant en milieu
scolaire, certaines difficultés.
Dans sa réponse à une question d'un parlementaire en date du 29 mars 1999, M.
le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie a,
semble-t-il, instauré une différence entre les opérateurs nommés après concours
et les opérateurs intégrés à la parution du cadre d'emploi le 1er avril
1992.
Cette différence entraîne, pour les opérateurs nommés après concours, une
impossibilité d'obtenir l'agrément nécessaire pour intervenir dans les écoles,
même dans les collectivités qui disposent d'un ou de plusieurs éducateurs
chargés, comme le prévoit leur statut particulier, de l'encadrement des
personnels qui se consacrent notamment aux activités physiques et sportives de
la collectivité.
Aussi souhaiterais-je connaître les mesures réglementaires que le Gouvernement
envisage de prendre pour permettre aux opérateurs des activités physiques et
sportives recrutés par concours d'exercer la totalité des missions, au même
titre que les fonctionnaires intégrés sans concours à la parution du statut
particulier.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Monsieur le sénateur, comme aux précédents
intervenants, je vous demanderai de bien vouloir excuser mon collègue au nom
duquel je vous apporte quelques éléments de réponse.
La loi du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion des
activités physiques et sportives autorise la participation d'intervenants
extérieurs pour l'enseignement de l'éducation physique et sportive dans les
écoles maternelles et élémentaires.
Ces intervenants doivent être qualifiés et faire l'objet d'un agrément de la
part de l'inspecteur d'académie. Ils peuvent relever de la fonction publique
territoriale, leur intervention dans les écoles présentant alors un caractère
accessoire, compatible avec leur emploi principal au sein de leur collectivité.
Dans ce cas, ils sont plus particulièrement issus de l'un des cadres d'emploi
de la filière sportive créée, comme vous l'avez indiqué, en 1992, ce qui
implique que l'on tienne compte des qualifications et des compétences liées à
leur statut.
Ainsi, les conseillers et les éducateurs territoriaux des activités physiques
et sportives, qui sont respectivement des fonctionnaires de catégorie A et de
catégorie B, disposent d'une qualification générale pour enseigner et encadrer
l'ensemble des activités physiques et sportives leur permettant d'intervenir
dans les écoles.
Ce n'est pas le cas, en revanche, des opérateurs territoriaux, fonctionnaires
de catégorie C, dont le recrutement par concours est ouvert aux candidats
titulaires d'un titre ou d'un diplôme homologué au niveau V, et qui se voient
confier des tâches, principalement d'exécution et d'assistance, auprès des
conseillers et éducateurs territoriaux.
Les possibilités d'exercer des fonctions d'enseignement, d'encadrement et
d'animation des activités physiques et sportives dans la fonction publique
territoriale, correspondent en effet à des niveaux de qualification et de
recrutement supérieurs, comme c'est le cas pour les autres catégories de
personnels enseignants.
La seule exception concerne les opérateurs intégrés dans le cadre d'emploi
lors de sa création en 1992. En effet, ceux-ci ont pu conserver la possibilité
de dispenser des enseignements, dans le prolongement des missions qui leur
étaient dévolues en tant que titulaires d'anciens emplois communaux de moniteur
de première catégorie ou de maître nageur sauveteur et détenteurs d'un des
titres ou diplômes requis par la réglementation antérieure.
Huit ans après la création de la filière sportive, des adaptations des
modalités de recrutement peuvent toutefois apparaître comme étant de nature à
mieux répondre aux besoins des employeurs locaux.
Dans le prolongement des conclusions du rapport que M. Rémi Schwartz a remis
au Gouvernement sur le recrutement, la formation et le déroulement de carrière
des fonctionnaires territoriaux, le Conseil supérieur de la fonction publique
territoriale a constitué en son sein un groupe de travail en vue d'améliorer
les règles relatives aux concours et au recrutement dans la fonction publique
territoriale. Parallèlement, le ministère de la jeunesse et des sports a
entrepris une réforme des formations et des diplômes dont il a la charge.
C'est donc dans ce cadre que pourront être réexaminées les conditions de
recrutement dans la filière sportive, compte tenu des diverses missions
attribuées aux différents cadres d'emploi qui la composent.
Tels sont, monsieur le sénateur, les éléments de réponse que je pouvais
apporter à votre question, qui porte, chacun l'a bien compris, sur une
situation complexe.
M. René Marquès.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Marquès.
M. René Marquès.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous avouez vous-même - vous venez de le dire -
que la situation est complexe.
Pour ma part, j'ajouterai que le choix antérieur était mauvais. Je compte donc
sur la réforme, telle que vous l'avez annoncée, pour modifier les choses.
En effet, la voie royale des concours est brimée par rapport à celle des
nominations, nominations qui ont parfois pu être de complaisance, ce qui m'a
amené à poser cette question. Que les statuts prennent le pas sur les diplômes
est contraire à la déontologie de la qualification, et ce dans toutes les
activités humaines.
ABSENCE DE REPRÉSENTATION ÉQUILIBRÉE
AU SEIN DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
M. le président.
La parole est à M. Joly, auteur de la question n° 774, adressée à M. le
Premier ministre.
M. Bernard Joly.
Monsieur le secrétaire d'Etat, le fait que ce soit vous qui répondiez à ma
question, qui s'adresse à M. le Premier ministre, préfigure peut-être un scoop,
à savoir que vous serez le prochain chef du Gouvernement ! En tout cas, je vous
le souhaite !
Je tiens à appeler l'attention de M. le Premier ministre sur l'absence de
représentation équilibrée des professionnels libéraux au sein du Conseil
économique et social depuis les dernières nominations en conseil des ministres,
le 1er septembre 1999.
Jusqu'alors, cette catégorie comptait cinq représentants : trois membres en
application des textes législatifs et réglementaires, et deux désignés au titre
des personnalités qualifiées.
Malgré plusieurs déclarations gouvernementales soulignant la nécessité
d'améliorer la représentation des professions libérales, deux sièges leur ont
été retirés, alors qu'il n'était enregistré aucun repli de leurs effectifs.
Dans une récente réponse, il est avancé que cette représentation ne saurait
être ni exhaustive ni exactement proportionnelle. Néanmoins, elle doit être
diversifiée et équilibrée, reflétant les activités économiques et sociales
ainsi que les catégories socioprofessionnelles, comme il est également précisé.
Or, on s'aperçoit que certains secteurs sont sur-représentés et d'autres, à
l'inverse, sous-représentés.
Ainsi, les 600 000 professionnels libéraux ne disposent que d'une
représentation symbolique qui ne leur permet pas de participer aux travaux de
toutes les sections ; pis, les 4 millions de propriétaires agricoles, les 3 600
000 propriétaires immobiliers, les 3 millions de propriétaires forestiers et
les 4 millions d'actionnaires ne sont pas du tout représentés.
Par ailleurs, il paraît opportun de diminuer le nombre de représentants
désignés par le Gouvernement et de consulter les organisations représentatives
des secteurs concernés pour faire siéger des membres réellement qualifiés.
Je demande, pour la crédibilité et l'audience du Conseil économique et social,
dans quel délai le dépôt d'un projet de loi organique modifiant la composition
de cette institution peut être espéré et quand les sièges indûment repris
seront rendus.
Un représentant du logement membre du cabinet du secrétariat d'Etat au
logement, un représentant de l'épargne ami personnel du ministère des finances,
des représentants des entreprises publiques anciens directeurs ou membres de
cabinets ministériels, des responsables politiques censés représenter « les
activités économiques et sociales des DOM-TOM » ! A mon avis, l'esprit de la
loi est totalement détourné.
Certains affirment que le Conseil économique, social et culturel est devenu un
Conseil économique, social et politique.
Des désignations gouvernementales sont également faites pour des raisons
uniquement financières, ce qui peut discréditer le CES.
Afin d'éviter cette emprise gouvernementale et ces dérives, il est
indispensable de diminuer le nombre des représentants désignés par le
Gouvernement. Cette diminution, en particulier du nombre de personnalités
qualifiées, permettrait d'assurer une représentation des professions libérales
et des propriétaires conforme à leur importance et à leur poids
socio-économique.
Il est également indispensable de prendre en considération l'avis des
organisations représentatives de l'épargne et du logement pour la désignation
des représentants de ces secteurs, de tenir compte de la consultation des
organisations professionnelles locales pour désigner les représentants des
activités économiques des DOM-TOM, de ne pas accorder d'indemnité aux
conseillers désignés par le Gouvernement, de leur assurer uniquement le
remboursement de leurs frais de déplacement et d'hébergement, et, enfin,
d'étendre la loi sur le cumul des mandats au poste de conseiller économique et
social.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Monsieur le sénateur, faisant tout d'abord
allusion à votre propos liminaire, je précise que, bien modestement, je vous
répondrai en ma seule qualité de secrétaire d'Etat. J'ajoute que le poste de
Premier ministre est fort bien tenu par son titulaire, qui m'a chargé de vous
apporter quelques éléments de réponse.
La composition du Conseil économique et social est fixée par l'ordonnance n°
58-1360 du 29 décembre 1958 portant loi organique, le décret n° 84-558 du 4
juillet 1984 précisant les conditions de désignation des membres de cette
assemblée.
La représentation des professions libérales est fixée par l'article 7 du
décret de 1984, lequel prévoit la désignation de trois représentants
correspondant respectivement aux professions de santé, aux professions
juridiques et aux autres professions libérales.
Le groupe des professions libérales du Conseil économique et social est
aujourd'hui composé de trois membres : M. Edouard Salustro, le président, MM.
Claude Chambonnaud et Guy Robert.
Le décret prévoit en outre, en son article 14, que quatre personnalités
qualifiées soient nommées « dans le domaine économique, social, scientifique ou
culturel par décret en Conseil des ministres, pris sur rapport du Premier
ministre ». Parmi ce groupe de personnalités figurent traditionnellement - et
tel est bien le cas aujourd'hui - des professionnels libéraux, étant entendu
qu'ils ne siègent pas en cette qualité. Il en va du reste de même dans d'autres
groupes.
Ainsi que vous l'avez rappelé, monsieur le sénateur, il n'existe pas de
critère arithmétique figeant la composition socioprofessionnelle du groupe des
personnalités qualifiées. Celle-ci peut donc varier d'une mandature à l'autre,
ces évolutions n'appellant pas d'interprétation particulière. En la
circonstance, il convient d'observer que le nombre de professionnels libéraux
désignés au titre des personnalités qualifiées est resté stable.
Sous la mandature précédente, la composition du groupe était la suivante : M.
Jean-Pierre Schapira, président, chirurgien-dentiste ; M. Marcel Lux,
vétérinaire ; M. Jean-Louis Chaton, retraité du notariat. Dans la mandature en
cours, nous retrouvons M. Jean-Pierre Schapira, président, ainsi que M. Lionel
Brad, en qualité d'avocat, et M. Jean-Pierre Camoin, en qualité de médecin
dermatologue.
Par ailleurs, vous avez évoqué dans votre question la situation d'autres
représentants d'autres ministères ; vous avez notamment fait mention de la
personne qui représente le ministère du logement. Je suis à même de vous donner
toute clarification sur ce point.
Cette personne a effectivement exercé dans l'équipe de mon cabinet pendant
quelque temps. J'avais, en effet, eu l'occasion d'apprécier sa compétence
lorsque, près de dix ans plus tôt, j'exerçais les mêmes fonctions. Elle était
alors présidente de la Confédération générale du logement, d'une association de
locataires et de copropriétaires représentative au niveau national. A ce titre,
elle siégeait donc dans toutes les instances où les organisations
représentatives sont présentes, notamment la Commission nationale de
conciliation.
Entre-temps, cette personne a assumé pendant trois ans - je le crois, de
manière remarquable - la présidence du conseil social de l'Union nationale des
fédérations d'organismes HLM.
Son affectation comme représentante du logement tenait donc à son parcours et
à ses compétences, et à aucun autre critère qui puisse prêter à discussion.
Pour ce qui concerne les professions libérales, qui étaient au centre de votre
question, je crois que la réponse que M. le Premier ministre m'a prié de vous
faire comporte des indications de nature à les rassurer sur le souci du
Gouvernement d'assurer leur représentativité et de leur donner la possibilité
de s'exprimer dans cette instance importante qu'est notre troisième assemblée,
le Conseil économique et social.
M. Bernard Joly.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Joly.
M. Bernard Joly.
Tout d'abord, je souhaite remercier M. le secrétaire d'Etat de ses
explications.
Mon souci résultait de propos tenus par Mme Lebranchu, secrétaire d'Etat aux
petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la
consommation. Elle a, en effet, déclaré que plusieurs nominations de
professionnels libéraux sont intervenues lors du dernier renouvellement du
Conseil économique et social, « ce qui élargit la représentation de cette
catégorie socio-professionnelle ! ».
Vous avez signalé, monsieur le secrétaire d'Etat, que deux personnes avaient
disparu et que deux autres étaient apparues, ce qui traduit, en fait, une
certaine stabilité, mais pas un élargissement.
Quoi qu'il en soit, l'important, c'est le rôle du Conseil économique et
social. Je voudrais donc que M. le Premier ministre étudie les cinq suggestions
que j'ai faites.
TOXICITÉ DE LA CARGAISON DE L'
ERIKA
M. le président.
La parole est à M. Richert, auteur de la question n° 743, adressée à Mme le
secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés.
M. Philippe Richert.
Monsieur le président, je vous remercie de m'autoriser à intervenir plus tard
que prévu et je tiens à vous expliquer les causes de mon retard. Celui-ci
découle de la mauvaise desserte aérienne de Strasbourg : à cinq minutes du
départ de l'avion, on nous a en effet annoncé que le vol était purement et
simplement annulé.
Cela m'a donc empêché d'entendre M. Hascoët, mais j'aurai le plaisir d'écouter
M. Besson à propos de la toxicité de la cargaison de l'
Erika.
Parler aujourd'hui du naufrage de l'
Erika,
cela peut paraître dépassé.
En réalité, ce n'est pas du tout le cas et nous avons tout intérêt à continuer
à suivre de très près les effets de cette catastrophe.
Une fois encore, je me suis rendu sur les côtes et j'ai constaté que, en
réalité, rien n'est réglé, ni pour les pêcheurs ni quant aux rejets, et qu'il y
a toujours du pétrole dans les soutes du navire.
Je dois dire que cette catastrophe m'a profondément choqué. D'abord, il est
inacceptable que nos lois soient si mal faites et laissent toujours à de
véritables épaves flottantes la possibilité de croiser près de nos côtes,
d'autant plus que ce n'est pas le cas aux Etats-Unis. Ensuite, on a mis
beaucoup de temps à réagir. Enfin et surtout, les questions relatives à la
dangerosité des produits transportés ont été très mal abordées et les réponses
qui m'ont été jusqu'à présent données non seulement ne me satisfont pas, mais
me révoltent.
Ces réponses sont au nombre de trois.
Premièrement, « tout le monde sait que le pétrole est cancérigène ; le pétrole
que l'on ramasse sur nos côtes aujourd'hui est donc cancérigène ». Or, en
l'occurrence, il s'agit d'un pétrole particulièrement dangereux parce qu'il
s'agit d'hydrocarbures polycycliques aromatiques, bien plus nocifs que les
pétroles auxquels nous sommes habitués, comme l'essence. Il ne faut pas noyer
le problème en faisant croire que c'est un produit comme tous les autres.
Deuxièmement, comme l'a dit Mme le ministre de l'environnement - je l'ai
d'ailleurs trouvée un peu légère - le produit ne serait véritablement dangereux
que si l'on est en contact direct avec lui, que si on l'inhale ou qu'on le
tient dans les mains sans protection, pendant des semaines et des semaines.
C'est exactement la réplique des propos du professeur Pellerin lors de la
catastrophe de Tchernobyl : pour que cela soit dangereux, il faudrait manger
des kilos et des kilos de salades contaminées ! Aujourd'hui, je constate que
ceux qui, à l'époque, étaient de l'autre côté tiennent le même discours que M.
Pellerin, qu'ils n'ont eu de cesse de dénigrer. Je trouve cela particulièrement
scandaleux !
Enfin, on nous a dit : ce n'est pas bien de jouer avec la peur des gens. Eh
bien ! pour ma part, je trouve que ce n'est pas bien du tout de jouer avec la
santé des gens ! Nos concitoyens ont le droit d'être informés. Il est anormal
d'avoir laissé des milliers de bénévoles travailler un produit cancérigène.
Bien entendu, des questions de seuil se posent. Bien entendu, la toxicité ne se
révèle pas dès les premiers contacts. Mais il est anormal, il est inadmissible
qu'un gouvernement ait laissé faire.
Pour terminer, je souhaite simplement demander, s'agissant de la gestion de ce
problème et de la suite à donner, que l'on n'oublie pas ce dossier, que l'on ne
tourne pas la page, car on a trop facilement tendance, me semble-t-il, à
oublier ce qui s'est passé.
Je souhaite par ailleurs savoir ce qu'il est question de faire réellement, sur
le terrain, pour les pêcheurs, pour le suivi épidémiologique de ceux qui ont
été au contact de ce produit et, enfin, pour les ressources naturelles, qui
sont aujourd'hui largement compromises.
(Applaudissements sur les travées de
l'Union centriste.)
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Monsieur le sénateur, à titre de
considérations plus larges que le point précis sur lequel vous avez centré
votre question, permettez-moi de vous indiquer que des résolutions ont été
prises, que des déterminations ont été exprimées, à l'occasion de la présidence
française de l'Union européenne, tant par M. le ministre chargé des transports
que par M. le Premier ministre lui-même.
Je relève par ailleurs que, une fois la réglementation renforcée, comme nous
ne pouvons tous que le souhaiter, se pose toujours et se posera encore le
problème des moyens de la faire respecter. Les effectifs de certains corps de
contrôle ont été réduits, mais, depuis maintenant trois ans, le Gouvernement
s'efforce de rétablir les postes qui font défaut.
Ces remarques d'ordre général clarifient bien la voie dans laquelle le
Gouvernement s'est engagé avec détermination.
Monsieur le sénateur, vous avez souhaité interroger ma collègue Mme la
secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur les actions engagées par les
pouvoirs publics vis-à-vis des risques liés à la pollution environnementale due
au tragique naufrage de l'
Erika.
Ces actions, monsieur le sénateur, ont
constamment visé à garantir la protection des personnes afin d'éviter qu'elles
ne soient exposées à des risques pour leur santé.
Sur l'évaluation du risque, avant même l'arrivée des premières nappes
d'hydrocarbures sur le littoral, des dispositions ont été prises par les
pouvoirs publics afin d'évaluer les risques sanitaires éventuels.
Le caractère cancérigène du fioul déversé a été rapidement évoqué par les
expertises, notamment celles du centre anti-poison de Rennes et celles de
l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Pour le risque dans les
chantiers de dépollution, le centre anti-poison de Rennes, dès le 21 décembre
1999, avait estimé le niveau et la durée probable d'exposition suffisamment
limités pour négliger les problématiques carcinogènes.
Dès que le Gouvernement a eu connaissance d'éléments controversés portant sur
la composition réelle du fioul et son impact sanitaire, il a souhaité commander
des contre-expertises complémentaires. Ces expertises ont été confiées à
l'Institut national de l'environnement et des risques industriels et au RIVM,
qui est un institut indépendant néerlandais.
Leurs résultats ont confirmé que le risque lié à une exposition par inhalation
ou par pénétration du produit à travers la peau est négligeable si les mesures
de protection recommandées par les préfets aux bénévoles et aux professionnels
ont été respectées.
Ces mesures de protection ont été définies d'emblée, dès l'arrivée de la
pollution, sans attendre les résultats des évaluations engagées. Elles ont été
immédiatement portées à la connaissance des postes de commandement avancés et
diffusées, dans le cadre du plan de lutte contre les pollutions marines, dit
plan Polmar, aux maires du littoral et à la presse locale.
Les services de l'Etat, en étroite coordination, ont rapidement, et de façon
itérative, actualisé et diffusé les précautions à respecter pour réduire au
minimum le risque éventuel lié à l'exposition.
En ce qui concerne le suivi sanitaire, divers incidents ont été signalés
localement - des nausées, des maux de tête, des irritations oculaires - mais il
n'y a pas eu d'accident notable répertorié.
Une enquête épidémiologique, systématique lors de tels événements, est engagée
sous l'égide de l'Institut de veille sanitaire, l'IVS. Il s'agit d'une enquête
de grande ampleur, puisque 4 500 questionnaires ont été diffusés. Les résultats
de cette enquête seront disponibles dans quelques semaines et, bien évidemment,
rendus publics.
Le ministère de la santé a par ailleurs demandé à l'IVS d'évaluer l'intérêt et
la faisabilité d'un suivi sur le long terme.
Enfin, en ce qui concerne le suivi des conséquences écologiques et
écotoxicologiques de la marée noire, je rappelle que le Gouvernement a décidé,
lors de la réunion du Comité interministériel de l'aménagement et du
développement du territoire qui s'est tenu le 28 février dernier à Nantes, de
créer un réseau scientifique en charge de ce sujet.
Ce réseau s'appuiera sur les compétences de l'Institut national de
l'environnement industriel et des risques, l'INERIS, de l'Institut français de
recherche pour l'exploitation de la mer, l'IFREMER, et des laboratoires
universitaires présents sur la région. Il rendra compte de ses premières
conclusions en décembre 2000 et proposera des adaptations éventuelles du
dispositif. Il faut savoir qu'il devra fonctionner une dizaine d'années afin
d'analyser les écosystèmes concernés.
Tels sont, monsieur le sénateur, les éléments de réponse que je pouvais vous
apporter au nom de ma collègue que vous avez souhaité interroger. Ils montrent
la volonté qu'ont les membres du Gouvernement concernés de s'attaquer à ce
problème dramatique grâce à des solutions d'ampleur nouvelle qu'il faudra
conjuguer avec celles qui seront mises en oeuvre sous la présidence française
de l'Union, cela afin de nous protéger de la répétition de tels drames.
M. Philippe Richert.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Richert.
M. Philippe Richert.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous donne volontiers acte du fait que, sous
la pression de l'opinion publique et de la mobilisation générale, le
Gouvernement a commencé à prendre la mesure de cet événement, qui nous a
beaucoup plus touchés que ne le laissaient penser certaines remarques ou
réactions de membres du Gouvernement.
Permettez-moi de relever deux éléments de votre réponse, monsieur le
secrétaire d'Etat.
Tout d'abord, le Gouvernement s'est engagé, dites-vous, à modifier la
réglementation et la législation relatives à la circulation desdits pavillons à
proximité des côtes françaises et européennes. Lorsque j'analyse les lois qui
nous sont proposées, j'ai souvent le sentiment qu'il s'agit de lois de
circonstance qui sont imaginées et concoctées pour des raisons purement
électorales - je pense notamment au texte relatif au mode d'élection des
sénateurs - et sur lesquelles nous passons beaucoup plus de temps que sur les
textes portant sur des sujets graves, lesquels sont trop souvent relégués au
second plan.
Ensuite, s'agissant de la dangerosité du produit, vous avez une nouvelle fois
rappelé que ceux qui ont suivi les recommandations ne courent pas de risque.
L'argument qui consiste à dire qu'un produit n'est pas dangereux si
l'exposition est limitée ne dispense pas de tout mettre en oeuvre pour diffuser
l'information à ceux qui sont sur le terrain. Il est en effet inacceptable, de
la part d'un Gouvernement qui a à gérer un tel dossier, que des centaines de
milliers de bénévoles aient travaillé sur les côtes sans connaître la
dangerosité du produit.
Certes, je le sais, on a expliqué
a posteriori
que l'information avait
circulé. Mais il n'en reste pas moins vrai que des personnes ont travaillé sans
que soient respectées les conditions premières de sécurité relatives au contact
ou à l'inhalation du produit et que celles qui ont été victimes de nausées
n'avaient pas été prévenues du risque qu'elles couraient.
On peut tous faire des erreurs, mais il faut ensuite les reconnaître et en
tirer les conclusions et les conséquences qui s'imposent. Il aurait été bon
aussi de partager ensemble l'expérience de manière qu'elle nous serve la
prochaine fois, en espérant qu'il n'y aura pas de prochaine fois et que nous
aurons su, entre-temps, prendre les décisions nécessaires pour protéger nos
côtes, nos pêcheurs et notre environnement.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous remercie des efforts que vous faites et
j'espère qu'ils seront couronnés de succès.
M. le président.
Mes chers collègues, l'ordre du jour de ce matin étant épuisé, nous allons
maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à seize heures.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à douze heures cinq, est reprise à seize heures cinq,
sous la présidence de M. Christian Poncelet.)
PRÉSIDENCE DE M. CHRISTIAN PONCELET
M. le président. La séance est reprise.
9
CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS
M. le président.
La conférence des présidents a établi comme suit l'ordre du jour des
prochaines séances du Sénat :
Mercredi 26 avril 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A quinze heures :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé :
Au mardi 25 avril 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
A quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion
générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mardi 25 avril 2000.
Jeudi 27 avril 2000 :
A neuf heures trente :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après
déclaration d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n°
279, 1999-2000).
A quinze heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 2 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A onze heures et à seize heures :
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Mercredi 3 mai 2000 :
A quinze heures :
Le Sénat recevra solennellement, dans l'hémicycle, M. Boutros Boutros-Ghali,
secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie.
A dix-sept heures et le soir :
1° Désignation :
- d'un membre de la délégation du Sénat de l'Office parlementaire d'évaluation
des politiques publiques, en remplacement de M. Michel Charzat ;
- d'un membre de la délégation parlementaire du Sénat pour la planification,
en remplacement de M. Michel Charzat ;
- d'un membre de la délégation du Sénat de l'Office parlementaire d'évaluation
de la législation, en remplacement de M. Michel Duffour.
Ordre du jour prioritaire
2° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Jeudi 4 mai 2000 :
A neuf heures trente et à quinze heures :
Ordre du jour prioritaire
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Mardi 9 mai 2000 :
A dix heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite de projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
A seize heures et, éventuellement, le soir :
2° Eloge funèbre de Jean-Jacques Robert.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mercredi 10 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A dix heures, à quinze heures et, éventuellement, le soir :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif à la chasse (n° 298, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé :
Au mardi 9 mai 2000, à onze heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
A trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion
générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mardi 9 mai 2000.
Jeudi 11 mai 2000 :
Ordre du jour réservé
A neuf heures trente :
1° Question orale européenne avec débat n° QE-9 de M. Hubert Haenel sur la
charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
La discussion de cette question orale européenne s'effectuera selon les
modalités prévues à l'article 83
ter
du règlement.
2° Conclusions de la commission des lois sur la proposition de loi de MM.
Jacques Oudin, Jean-Paul Amoudry, Philippe Marini, Patrice Gélard, Joël
Bourdin, Paul Girod et Yann Gaillard tendant à réformer les conditions
d'exercice des compétences locales et les procédures applicables devant les
chambres régionales des comptes (n° 84, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé :
Au mercredi 10 mai 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
A deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion
générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mercredi 10 mai 2000.
A quinze heures :
3° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
4° Suite de l'ordre du jour du matin.
5° Question orale avec débat n° 22 de M. Jean-Pierre Fourcade à M. le Premier
ministre sur les régimes de retraite.
6° Conclusions de la commission des affaires économiques sur la proposition de
loi de M. André Dulait et plusieurs de ses collègues portant sur l'organisation
d'audiences publiques lors de la réalisation de grandes infrastructures (n°
196, 1999-2000).
Mardi 16 mai 2000 :
A neuf heures trente :
1° Quinze questions orales :
L'ordre d'appel des questions sera fixé ultérieurement :
N° 767 de M. Xavier Darcos à M. le ministre de l'intérieur (insécurité des
biens et des personnes à Périgueux) ;
N° 777 de M. Patrice Gélard à M. le ministre de l'éducation nationale
(rattachement des écoles du canton de Goderville à l'inspection académique
d'Yvetot) ;
N° 778 de M. Gérard Delfau à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(malaise du corps des inspecteurs du travail) ;
N° 779 de M. Gérard César à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (mesures fiscales en faveur des sylviculteurs victimes des
intempéries de décembre 1999) ;
N° 781 de M. Denis Badré à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(prévention des risques liés à l'exposition aux rayonnements des
antennes-relais de téléphone) ;
N° 782 de M. Fernand Demilly à M. le ministre de l'éducation nationale (mise
en place des sections d'enseignement général et professionnel adapté) ;
N° 783 de M. Gérard Cornu à M. le ministre de l'intérieur (conséquences des «
raves-parties ») ;
N° 784 de M. Dominique Leclerc à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (taxe professionnelle concernant les titulaires des bénéfices
non commerciaux employant moins de cinq salariés) ;
N° 785 de M. Rémi Herment à M. le secrétaire d'Etat à la défense chargé des
anciens combattants (stationnement réservé aux invalides à 80 %) ;
N° 786 de M. Jean-Pierre Demerliat à M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie (conséquences de l'extension de la TGAP) ;
N° 787 de M. Georges Mouly à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (insertion professionnelle des handicapés) ;
N° 788 de M. Léon Fatous à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (politique d'équipements hospitaliers) ;
N° 791 de M. Daniel Goulet à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (application de la TVA à taux réduit aux travaux effectués dans les
logements de plus de deux ans) ;
N° 792 de M. Ivan Renar à Mme le ministre de la culture et de la communication
(statut des professeurs d'enseignement artistique) ;
N° 793 de M. Simon Sutour à M. le ministre de l'équipement, des transports et
du logement (travaux d'aménagement sur la liaison routière Nîmes-Alès).
A seize heures :
2° Election d'un juge titulaire à la Haute Cour de justice en remplacement de
M. Michel Duffour.
Le scrutin se déroulera dans la salle des conférences. En application de
l'article 2 de l'ordonnance n° 59-1 du 2 janvier 1959 portant loi organique sur
la Haute Cour de justice, l'élection d'un juge à la Haute Cour de justice est
acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés.
Ordre du jour prioritaire
3° Deuxième lecture de la proposition de loi, adoptée avec modifications par
l'Assemblée nationale en deuxième lecture, tendant à la reconnaissance de la
traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité (n° 314,
1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 15 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
4° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, interdisant les candidatures multiples aux élections cantonales (n°
301, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 15 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
A dix-sept heures et le soir :
Ordre du jour prioritaire
5° Déclaration du Gouvernement, suivie d'un débat, sur les orientations de la
présidence française de l'Union européenne.
La conférence des présidents a fixé :
A quinze minutes le temps réservé au président de la commission des affaires
étrangères et au président de la délégation pour l'Union européenne ;
A trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans le débat, les
orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le lundi 15 mai 2000.
Mercredi 17 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A quinze heures et, éventuellement, le soir :
Deuxième lecture du projet de loi, adopté avec modifications par l'Assemblée
nationale en deuxième lecture, modifiant la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986
relative à la liberté de communication (n° 286, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au mardi 16 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
Jeudi 18 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A neuf heures trente :
1° Suite de la deuxième lecture du projet de loi, adopté avec modifications
par l'Assemblée nationale en deuxième lecture, modifiant la loi n° 86-1067 du
30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (n° 286,
1999-2000).
A quinze heures et, éventuellement, le soir :
2° Troisième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale en deuxième lecture, relative à la protection des trésors nationaux
et modifiant la loi n° 92-1477 du 31 décembre 1992 relative aux produits soumis
à certaines restrictions de circulation et à la complémentarité entre les
services de police, de gendarmerie et de douane (n° 300, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au mercredi 17 mai 2000, à dix-sept
heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 23 mai 2000,
à dix heures et à seize heures et
mercredi 24 mai
2000,
à quinze heures :
Ordre du jour prioritaire
Sous réserve de sa transmission, projet de loi relatif aux nouvelles
régulations économiques (urgence déclarée) (AN, n° 2309).
La conférence des présidents a fixé :
Au lundi 22 mai 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
A quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion
générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le lundi 22 mai 2000.
Jeudi 25 mai 2000 :
A neuf heures trente :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi relatif aux nouvelles régulations économiques
(urgence déclarée) (AN, n° 2309).
A quinze heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Y a-t-il des observations en ce qui concerne les propositions de la conférence
des présidents relatives à la tenue des séances et à l'ordre du jour réservé
?...
Ces propositions sont adoptées.
10
RAPPEL AU RÈGLEMENT
M. Claude Estier.
Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président.
La parole est à M. Estier.
M. Claude Estier.
Mes chers collègues, le 21 mars dernier, le Sénat a débattu d'une demande de
discussion immédiate d'une proposition de loi, adoptée il y a deux ans, à
l'unanimité, par l'Assemblée nationale, relative à la reconnaissance du
génocide arménien de 1915.
Cette demande, défendue par notre collègue Gilbert Chabroux, a été rejetée par
172 voix contre 130, ces dernières émanant de l'ensemble des groupes de gauche
mais également d'une trentaine de membres de la majorité sénatoriale.
Cette décision négative a profondément choqué les représentants de la
communauté d'origine arménienne. Une très importante manifestation a eu lieu
hier même, 24 avril, journée anniversaire du génocide, au cours de laquelle le
Sénat, en tant que tel, a été très vivement mis en cause.
Au nom de mon groupe, dont un des membres, M. Serge Lagauche, s'est adressé
hier aux manifestants en même temps que plusieurs députés de l'opposition, je
voudrais attirer l'attention de nos collègues sur cette situation extrêmement
préjudiciable à l'image de notre Haute Assemblée. Il conviendrait qu'ensemble
nous réfléchissions pour enfin trouver une solution satisfaisante à ce
problème.
(Applaudissements sur les travées socialistes, sur celles du
groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
M. le président.
Acte vous est donné de votre rappel au règlement, mon cher collègue.
11
DÉMISSION DE MEMBRES DE COMMISSIONS
ET CANDIDATURES
M. le président.
J'ai reçu avis de la démission de M. Paul Vergès, comme membre de la
commission des affaires économiques et du Plan, et de celle de M. Gérard Le
Cam, comme membre de la commission des affaires sociales.
Le groupe intéressé a fait connaître à la présidence le nom des candidats
proposés en remplacement.
Ces candidatures vont être affichées et la nomination aura lieu conformément à
l'article 8 du règlement.
12
ÉGAL ACCÈS DES FEMMES ET DES HOMMES
AUX MANDATS ÉLECTORAUX
Adoption d'un projet de loi en nouvelle lecture
et d'un projet de loi organique en deuxième lecture
M. le président.
L'ordre du jour appelle :
- la discussion, en nouvelle lecture, du projet de loi (n° 295, 1999-2000),
adopté avec modifications par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture,
tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats
électoraux et fonctions électives. [Rapport (n° 299, 1999-2000)] ;
- et la discussion, en deuxième lecture, du projet de loi organique (n° 296,
1999-2000), adopté avec modifications par l'Assemblée nationale en deuxième
lecture, tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats
de membre des assemblées de province et du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, de
l'Assemblée de la Polynésie française et de l'Assemblée territoriale des îles
Wallis et Futuna. [Rapport (n° 299, 1999-2000)].
La conférence des présidents a décidé qu'il serait procédé à une discussion
générale commune de ces deux projets de loi.
Dans la discussion générale commune, la parole est à Mme le secrétaire
d'Etat.
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, nous voici réunis
pour un nouvel examen des projets de loi sur la parité en politique.
Je tiens à remercier Jean-Pierre Chevènement, actuellement retenu par un
important comité des finances locales, de m'avoir confié le soin de représenter
aujourd'hui le Gouvernement, afin de ne pas retarder la tenue de cette séance.
C'est, bien sûr, avec beaucoup de plaisir que je m'acquitte de cette tâche,
consistant à défendre cette réforme voulue par M. le Premier ministre et le
Gouvernement, qui permettra de renouveler et de moderniser notre vie
politique.
Ces textes sont attendus par l'opinion et ils pourront être appliqués dès les
élections municipales de 2001. Il est donc temps d'achever cette oeuvre
législative, qui s'est ouverte avec la réforme constitutionnelle du 28 juin
1999.
Vous êtes aujourd'hui saisis, mesdames, messieurs les sénateurs, en nouvelle
lecture, du projet de loi relatif à l'égal accès des femmes et des hommes aux
mandats électoraux et, en deuxième lecture, du projet de loi organique tendant
à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats de membre des
assemblées de la Nouvelle-Calédonie, de l'Assemblée de la Polynésie française
et de l'Assemblée territoriale des îles Wallis et Futuna.
La loi ordinaire a fait l'objet d'une déclaration d'urgence. Après une lecture
à l'Assemblée nationale et une lecture au Sénat, la commission mixte paritaire
s'est réunie et a échoué. L'Assemblée nationale en a, de nouveau, été saisie le
30 mars dernier. Après l'examen auquel le Sénat procède aujourd'hui, ce projet
de loi, qui comporte les dispositions essentielles, sera rapidement présenté à
l'Assemblée nationale, pour une lecture définitive, un accord paraissant bien
improbable compte tenu des propositions de la commission des lois du Sénat.
Le projet de loi organique, qui était nécessaire s'agissant des assemblées de
Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de Wallis-et-Futuna, n'a pas
fait l'objet d'une telle déclaration d'urgence. Une nouvelle lecture devant
l'Assemblée nationale et devant votre assemblée était donc indispensable avant
que le Gouvernement puisse demander la réunion de la commission mixte paritaire
puis, à défaut d'un accord, après une ultime navette, donne le dernier mot à
l'Assemblée nationale.
La loi organique n'est pas, dans le cas qui nous occupe, la norme supérieure à
la loi ordinaire. Elle applique simplement à des territoires spécifiques les
règles définies pour la plus grande partie du territoire de la République par
la loi ordinaire.
Soucieuse, monsieur le président, de tenir mon engagement d'être synthétique,
je ne reprendrai pas le débat de fond qui nous passionne tous puisque ce débat
philosophique, nous l'avons déjà eu lors de la première lecture.
Je voudrais néanmoins insister sur la dynamique dont semble bien faire
l'objet, dans l'opinion publique, le thème de l'égalité citoyenne entre hommes
et femmes.
A cet égard, je ferai état d'un très récent sondage réalisé pour un quotidien
sur le sujet : « les femmes et la politique ». Il fait apparaître que neuf
Français sur dix sont prêts à faire confiance à une femme à l'Elysée. Par
rapport à un précédent sondage réalisé en 1994, l'évolution est indéniable : à
la même question, 73 % des Français s'étaient à l'époque déclarés prêts à faire
confiance à une femme pour exercer cette très haute fonction.
La dynamique existe assurément et l'opinion soutient indiscutablement
l'égalité citoyenne entre les hommes et les femmes.
M. Alain Vasselle.
Cela n'a rien à voir !
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Cependant, l'égalité ne se réduit pas à la conquête de
la parité dans les assemblées politiques. Le Premier ministre l'a dit lui-même
: « Si la parité en politique est un combat que nous sommes en train de gagner,
elle n'épuise pas notre ambition réformatrice. »
Cette ambition réformatrice a fait l'objet d'une déclaration publique, le 8
mars dernier, avec la tenue d'un comité interministériel sur les droits des
femmes donnant lieu à une plate-forme gouvernementale d'ensemble.
Une grande campagne civique, qui a été demandée par nombre d'élus sur le
terrain, permettra, dès cet automne, d'accompagner la loi sur la parité. Elle
sera menée par des associations engagées dans la promotion de la citoyenneté et
sera soutenue par le budget de l'Etat, au travers de crédits dévolus au service
d'information du Gouvernement, aux droits des femmes et au ministère de
l'intérieur.
Pour ce qui concerne le délicat sujet de l'accès aux responsabilités dans les
organisations socio-économiques, je mène une concertation avec les partenaires
sociaux, et une réunion du Conseil supérieur de l'égalité professionnelle y a
été consacrée. J'ai cru comprendre que les partenaires sociaux étaient
également nombreux à souhaiter avancer sur le sujet de la place des femmes dans
le dialogue social.
M. Alain Vasselle.
Il fallait commencer par là !
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
C'est pourquoi le Premier ministre a saisi le Conseil
économique et social pour qu'il réfléchisse à des propositions concrètes dans
ce domaine.
Bien sûr, je suis prudente, car je n'ignore pas que l'accès aux
responsabilités dans la vie professionnelle relève de la liberté de gestion de
l'employeur. Néanmoins, la proposition de loi sur l'égalité professionnelle,
qui a été adoptée par l'Assemblée nationale le 7 mars dernier et dont le Sénat
débattra très prochainement, instaure une obligation de négocier tous les trois
ans dans les entreprises et les branches sur tous les sujets touchant à
l'égalité professionnelle. Bien entendu, cette proposition de loi concerne
également la fonction publique, pour laquelle l'Etat a une responsabilité plus
directe.
M. Alain Vasselle.
Il va falloir faire le ménage !
(Protestations sur les travées socialistes ainsi que sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen.)
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
En ce qui concerne les dispositions des projets de loi
que le Sénat examine aujourd'hui, je reprendrai très brièvement les arguments
développés lors de la précédente lecture. Notre débat de ce jour se pose, en
effet, exactement dans les mêmes termes puisque la commission des lois du Sénat
revient au texte initial du projet de loi du Gouvernement, sous réserve de la
reprise d'une disposition que vous aviez déjà adoptée en première lecture et
qui tend à ne pas rendre applicable la diminution de l'aide publique aux partis
politiques qui ne présenteraient pas un nombre égal d'hommes et de femmes mais
dont le nombre des élus de chaque sexe répondrait à l'objectif de parité.
Aujourd'hui, comme le souligne votre rapporteur, les deux assemblées sont
d'accord sur la nécessité de mettre en oeuvre le principe constitutionnel de la
parité, à la fois par une obligation de composition paritaire des listes de
candidats à l'occasion des scrutins de listes et, pour les élections
législatives, par une pénalisation financière des partis qui ne présenteraient
pas autant de candidats que de candidates.
De même, les deux assemblées s'accordent sur l'obligation d'indiquer le sexe
des candidats sur les déclarations de candidatures, ainsi que sur la nécessité
d'informer le Parlement, à travers un rapport annuel d'évaluation de la loi,
sur l'utilisation des crédits issus de la diminution éventuelle de l'aide
publique et sur l'évolution de la féminisation de la vie politique.
Votre commission ne retient pas la modification introduite par l'Assemblée
nationale concernant l'obligation d'une alternance entre candidates et
candidats pour les élections européennes et sénatoriales, c'est-à-dire celles
auxquelles s'applique un scrutin de liste à un tour.
Il en va de même s'agissant de la parité par groupe de six pour les élections
municipales et régionales, c'est-à-dire celles auxquelles s'applique un scrutin
de liste à deux tours.
Par ailleurs, l'Assemblée nationale a, en nouvelle lecture, abaissé le seuil
d'application du mode de scrutin des communes de plus de 3 500 habitants aux
communes de 2 500 habitants, conformément à ce que souhaitait le ministre de
l'intérieur dans l'espoir d'obtenir un consensus entre les deux assemblées.
M. Alain Vasselle.
C'est de la magouille électorale !
(Nouvelles protestations sur les mêmes travées.)
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Cela n'a pas été possible mais, mesdames, messieurs
les sénateurs, nous sommes précisément là pour poursuivre le dialogue.
(Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen.)
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Alain Vasselle.
Faites entendre la voix de la raison, monsieur Cabanel !
M. Guy Cabanel,
rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
Mais où est
la raison, mon cher collègue ?...
M. Alain Vasselle.
Dans la sagesse !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers
collègues, à la fin de l'année 1999, le Parlement a été saisi de deux textes
tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats
électoraux et aux fonctions électives : un projet de loi simple concernant les
assemblées parlementaires et les assemblées locales de métropole et
d'outre-mer, sur lequel le Gouvernement a déclaré l'urgence - c'est donc,
aujourd'hui, la dernière fois que nous l'examinerons - et un projet de loi
organique portant exclusivement sur les assemblées territoriales d'outre-mer,
sur lequel l'urgence n'a pas été déclarée.
Aujourd'hui, le Sénat va examiner en nouvelle lecture le projet de loi simple
adopté par l'Assemblée nationale en deuxième lecture le 30 mars 2000, ainsi que
le projet de loi organique, adopté par l'Assemblée nationale en deuxième
lecture à la même date.
Sur le projet de loi simple, la commission mixte paritaire, réunie le 9 mars
2000 après une seule lecture dans chaque assemblée, n'est pas parvenue à un
accord.
L'échec de celle-ci a été constaté après un partage égal des voix sur la
disposition introduite par l'Assemblée nationale pour modifier le mode de
scrutin municipal et avant tout examen des autres dispositions du projet de loi
concernant la mise en oeuvre législative du principe d'égal accès.
En nouvelle lecture, la principale modification apportée par l'Assemblée
nationale à sa rédaction de première lecture du projet de loi porte sur le
seuil de partage des modes de scrutin municipaux, qu'elle a fixé à 2 500
habitants, au lieu des 2 000 habitants qu'elle avait proposés en première
lecture pour remplacer le seuil actuel de 3 500 habitants.
Pour autant, dès la première lecture, l'Assemblée nationale et le Sénat se
sont accordés sur des points importants.
Ainsi, le principe constitutionnel de parité, approuvé l'an dernier par
chacune des deux assemblées, puis par le Congrès dans la rédaction de synthèse
proposée par le Sénat en deuxième lecture, ne fait pas l'objet de discussions
entre les assemblées.
Le désaccord ne porte pas davantage sur la nécessité de prendre des mesures
législatives pour mettre en oeuvre ce principe constitutionnel, le Sénat ayant,
comme l'Assemblée nationale, adopté en première lecture des dispositions
incitatives et des mesures contraignantes à cet effet et décidé qu'elles
entreraient en vigueur lors du prochain renouvellement des assemblées
concernées.
Les deux assemblées se sont, en outre, accordées sur une obligation de
composition paritaire des listes de candidats, de nature à favoriser l'égal
accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions.
Par ailleurs, le Sénat a, comme l'Assemblée nationale, accepté les
dispositions proposées concernant une réduction de l'aide publique aux partis
politiques pour lesquels serait constaté un écart dépassant 2 % entre le nombre
de candidats et le nombre de candidates aux élections législatives.
De même, les sénateurs ont, comme les députés, prévu l'indication du sexe des
candidats sur les déclarations de candidatures, qu'il s'agisse d'un scrutin de
liste ou d'un scrutin uninominal, ainsi qu'une information du Parlement sur
l'évaluation de la loi, sur l'utilisation des crédits issus de la diminution
éventuelle de l'aide publique et sur l'évolution de la féminisation des
scrutins non concernés par la loi.
Même s'il existe des points de divergence entre les deux assemblées, le Sénat,
en première lecture, a retenu, pour l'essentiel, les dispositions du projet de
loi initial.
Il a considéré qu'une obligation de composition des listes égale entre les
sexes, sans contrainte supplémentaire quant à l'ordre de présentation des
candidats, créerait une dynamique permettant de satisfaire, dans des délais
raisonnables, au principe d'égal accès.
Le Sénat s'est étonné de l'initiative prise en première lecture par
l'Assemblée nationale, et consistant à étendre le mode de scrutin proportionnel
aux élections municipales, et cela en contradiction manifeste avec le compromis
qui avait permis d'aboutir, l'an dernier, à la révision constitutionnelle.
En conséquence, le Sénat, en première lecture, a adopté, pour l'essentiel, les
dispositions du projet de loi initial, sans retenir les contraintes excessives
ajoutées par l'Assemblée nationale.
Pour sa part, l'Assemblée nationale, en nouvelle lecture, a repris, le 30 mars
2000, son texte de première lecture, en portant toutefois le seuil
d'application du mode de scrutin proportionnel pour les élections municipales à
2 500 habitants, au lieu de 2 000 habitants dans sa rédaction de première
lecture.
Cette modulation écarterait du champ d'extension de la représentation
proportionnelle, par rapport au texte adopté par l'Assemblée nationale en
première lecture, 876 communes où vivent près de 2 millions d'habitants.
Il n'en demeurerait pas moins que l'abaissement aux communes de 2 500 au lieu
de 3 500 habitants du mode de scrutin applicable dans les communes plus
peuplées concernerait 1 048 communes. Plus de 5 % de la population serait ainsi
privée du droit de panachage dont elle dispose depuis la loi municipale du 5
avril 1884.
M. Alain Vasselle.
C'est la cuisine électorale des partis politiques !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Plus fondamentalement, il s'agirait toujours d'une
modification du mode de scrutin municipal, contraire à l'engagement formel du
Premier ministre de ne pas faire de la parité un prétexte à une modification
des modes de scrutin.
Cette modification mélangerait inutilement deux débats, l'un sur la parité et
l'autre sur un mode de scrutin, et a d'ores et déjà fait obstacle à la
recherche du consensus qui aurait été souhaitable sur le premier de ces
sujets.
M. Gérard Cornu.
Tout à fait !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je souligne enfin que la disposition adoptée par l'Assemblée
nationale ajouterait, dans les communes comptant entre 2 500 et 3 500
habitants, à l'obligation de parité un bouleversement supplémentaire du régime
électoral municipal, et ce à moins d'un an du renouvellement des conseils
municipaux.
M. Alain Vasselle.
C'est contraire à l'engagement du Premier ministre !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Comme en première lecture, l'Assemblée nationale a alourdi,
le 30 mars 2000, le dispositif initial du Gouvernement, approuvé par le Sénat
en première lecture, qui prévoyait des listes paritaires mais sans contrainte
supplémentaire concernant la place respective des femmes et des hommes sur les
listes.
Pour les scrutins de liste à deux tours - élections municipales dans les
communes d'au moins 2 500 habitants, élections régionales, élections à
l'Assemblée de Corse, élections cantonales à Saint-Pierre-et-Miquelon -
l'Assemblée nationale a prévu que la parité serait exigée par groupes entiers
de six candidats dans l'ordre de présentation de la liste.
Pour les scrutins de liste à un tour - élections sénatoriales dans les
départements soumis au scrutin proportionnel et élections européennes -
l'Assemblée nationale a prévu que chaque liste devrait être composée
alternativement d'un candidat de chaque sexe.
En nouvelle lecture, l'Assemblée nationale a pris, de plus, l'initiative de
prévoir que les listes de candidats au Conseil supérieur des Français de
l'étranger devraient comporter 50 % de candidats de chaque sexe dans les
circonscriptions comptant au moins trois sièges à pourvoir.
Dans le cadre de la loi organique, les députés ont prévu la composition en
alternance des listes pour l'élection des membres des assemblées territoriales
de Wallis-et-Futuna et de Nouvelle-Calédonie.
En revanche, en nouvelle lecture, l'Assemblée nationale a supprimé, pour
l'Assemblée territoriale de la Polynésie française seulement, cette obligation
de composition alternée, ne maintenant que l'obligation d'un nombre égal de
candidats de chaque sexe, à une unité près.
Dans l'ensemble, les textes adoptés par l'Assemblée nationale apporteraient
une contrainte excessive par rapport à l'objectif d'égal accès, alors même que
les scrutins de ces toutes dernières années démontrent l'émergence d'une réelle
dynamique en l'absence de toute législation.
M. Alain Vasselle.
Il n'y avait pas besoin de loi !
M. Claude Estier.
Dynamique bien faible !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Pas aux européennes ! Pas au dernier scrutin, cher président
!
L'exigence d'un nombre égal de candidats de chaque sexe, à une unité près,
paraît nécessaire au développement, à l'amplification de ce mouvement, sans
qu'il soit pour cela indispensable d'ajouter des contraintes exagérées au
regard de la liberté de candidature, dont le principe doit être concilié avec
celui d'égal accès.
M. Alain Vasselle.
Bien sûr !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
La commission s'est d'ailleurs interrogée sur la question de
savoir si les adjonctions de l'Assemblée nationale n'allaient pas au-delà de
l'autorisation constitutionnelle de « favoriser », et non d'imposer, l'égal
accès des femmes et des hommes aux mandats et aux fonctions.
M. Alain Vasselle.
Tout à fait !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Les députés, confirmant le dispositif du projet de loi
initial en ce qui concerne la modulation du financement public des partis
politiques en fonction de l'écart entre la proportion des candidats de chaque
sexe aux élections législatives, n'ont cependant pas retenu la disposition
complémentaire adoptée par le Sénat en première lecture, excluant la
pénalisation lorsque l'écart entre les élus de chaque sexe est inférieure à 2
%.
Or l'aménagement adopté par le Sénat, qui maintient comme principe la
pénalisation en fonction de l'écart entre les candidats, a simplement prévu un
complément dans le seul cas d'un parti qui aurait, en définitive, atteint
l'objectif de parité en termes d'élus.
Il faut reconnaître que, dans ce cas-là, pénaliser un tel parti serait
paradoxal !
M. Alain Vasselle.
Tout à fait !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Enfin, l'Assemblée nationale a rétabli les dispositions
étrangères au projet de loi, dont elle avait pris l'initiative en première
lecture et que le Sénat avait disjointes, concernant la démission d'office du
conseiller général et l'éligibilité au conseil consultatif d'une commune
associée, dispositions dont nous ne voyons pas très bien le rapport avec ce
texte d'application de la parité.
M. Alain Vasselle.
C'est évident !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
L'Assemblée nationale n'ayant pas tenu compte des positions
du Sénat, la commission vous propose, pour l'essentiel et comme en première
lecture, de revenir au texte initial du Gouvernement.
Elle a entendu concilier le principe d'égal accès avec celui de la liberté de
candidature, laissant à l'électeur le soin de porter une appréciation sur la
composition des listes.
Elle a donc écarté les dispositions contraignantes sur la composition des
listes, insérées par l'Assemblée nationale en première lecture et confirmées
par elle en deuxième lecture - parité par groupes de six candidats ou stricte
alternance des candidates et des candidats.
La commission a refusé l'abaissement à 2 500 habitants du seuil d'application
du mode de scrutin proportionnel pour les élections municipales.
Elle vous propose de ne pas retenir la mise en oeuvre de la parité pour
l'élection des membres du Conseil supérieur des Français de l'étranger, une
telle réforme devant être précédée d'une consultation approfondie des élus de
nos compatriotes ne résidant pas en France.
M. Charles de Cuttoli.
Très bien !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Elle vous propose, comme en première lecture, de disjoindre
les dispositions étrangères au projet de loi concernant la procédure de
démission d'office du conseiller général et relatives à une condition
d'éligibilité au conseil consultatif des communes associées.
En conséquence, comme en première lecture et pour l'essentiel, la commission
vous propose de revenir aux dispositions du projet de loi initial, selon ses
propositions de première lecture.
Pour les scrutins de liste, la recevabilité d'une candidature serait
subordonnée à un écart maximum d'une unité entre le nombre de candidats de
chaque sexe, sans contrainte supplémentaire sur la composition des listes.
Ces dispositions s'appliqueraient aux élections municipales, dans les communes
d'au moins 3 500 habitants, sans changement du mode de scrutin municipal.
Elles s'appliqueraient aussi aux élections sénatoriales, dans les départements
soumis au scrutin proportionnel, aux élections régionales, à celles de
l'Assemblée de Corse, aux élections cantonales à Saint-Pierre-et-Miquelon, aux
élections européennes ainsi qu'aux élections des assemblées territoriales des
collectivités d'outre-mer. Tout cela aurait le mérite de la simplicité.
S'agissant des élections législatives, l'aide publique aux partis politiques -
première fraction liée aux suffrages recueillis à ces élections - serait
réduite lorsque l'écart entre le nombre de candidats de chaque sexe dépasserait
2 % du nombre total des candidats.
La commission propose, en outre, qu'aucune diminution ne soit applicable
lorsque l'écart entre le nombre d'élus de chaque sexe des partis concernés ne
dépasse pas 2 %, afin de ne pas pénaliser, dans ce cas exceptionnel, les partis
qui favoriseraient ainsi le plus effectivement la composition paritaire de
l'Assemblée nationale.
L'ensemble de ces dispositions entrerait en vigueur à compter du prochain
renouvellement des assemblées concernées.
C'est avec regret que je constate que, après un large accord du Parlement
réuni en Congrès sur l'introduction du principe de parité dans la Constitution,
une solution consensuelle n'a pas été trouvée pour définir les dispositions
électorales d'application de la réforme constitutionnelle du 28 juin 1999.
Cette solution aurait pu être tout simplement le vote du texte initial du
Gouvernement pour le projet de loi ordinaire, approuvé par le Sénat dès la
première lecture. L'Assemblée nationale en a décidé autrement.
En conséquence, je vous invite, mes chers collègues, à prendre une position
conforme aux votes émis par le Sénat lors de cette révision constitutionnelle
et lors de l'examen des présents textes en première lecture, et ainsi d'éviter
que la formule « favorise » ne soit transformée, dans les faits, en « détermine
».
Pour cela, la commission vous propose, pour l'essentiel, d'en revenir au texte
du Gouvernement.
(Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du groupe du RPR et
des Républicains et Indépendants.)
M. Alain Vasselle.
Le texte du Gouvernement ne « favorise » pas, il « impose » !
M. le président.
J'indique au Sénat que, compte tenu de l'organisation du débat décidée par la
conférence des présidents, les temps de parole dont disposent les groupes pour
cette discussion sont les suivants :
Groupe du Rassemblement pour la République, 31 minutes ;
Groupe socialiste, 25 minutes ;
Groupe communiste républicain et citoyen, 10 minutes.
Dans la suite de la discussion générale commune, la parole est à M. Gélard.
M. Patrice Gélard.
Monsieur le président, madame le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, le
projet que le ministre de l'intérieur nous avait proposé nous avait semblé
satisfaisant en première lecture, encore qu'il n'était sans doute pas tout à
fait conforme à la révision constitutionnelle que nous avions votée en juin
1999,...
M. Alain Vasselle.
Tout à fait !
M. Patrice Gélard.
... encore qu'il n'avait prévu aucune mesure d'amont pour favoriser l'égal
accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions
électives. J'en veux pour preuve le cas, tout à fait pertinent en l'occurrence,
dont j'ai été saisi cette semaine, d'une femme qui a pris un congé parental
pour s'occuper de politique. Eh bien, du même coup, elle a perdu le bénéfice de
toutes les aides lui permettant de payer une crèche ou une garde pour ses
enfants.
(Protestations sur les travées socialistes.)
Mme Danièle Pourtaud.
Il s'agissait d'un congé spécial, pas d'un congé parental !
M. Guy Allouche.
Oui, un congé spécial !
Mme Dinah Derycke.
Le congé parental ne peut être utilisé comme un congé spécial !
M. Patrice Gélard.
Non ! Il s'agit d'un congé parental ! Quand on bénéficie d'un congé parental,
il va de soi que l'on perd toute autre forme d'aide pour une garde d'enfant à
domicile !
(Nouvelles exclamations sur les mêmes travées.)
M. le président.
Mes chers collègues, laissez parler l'orateur.
M. Jean-Louis Carrère.
C'est pour l'aider dans sa démonstration, monsieur le président !
(Sourires.)
M. Alain Vasselle.
C'est tout le problème du statut de l'élu !
M. le président.
Je vous en prie, mes chers collègues, M. Gélard a la parole, et lui seul !
M. Patrice Gélard.
Dès lors, une femme qui veut cesser d'exercer une activité professionnelle
pour mener à bien une carrière politique n'y est pas encouragée,...
Mme Dinah Derycke.
Un homme non plus !
Mme Danièle Pourtaud.
Tout à fait !
Mme Monique Cerisier-ben Guiga.
Non, en effet !
M. Patrice Gélard.
... notamment lorsqu'elle a des enfants.
(Protestations sur les travées socialistes ainsi que sur les travées du groupe
communiste républicain et citoyen.)
M. Alain Vasselle.
C'est la réalité !
Mme Dinah Derycke.
C'est pareil pour les hommes !
Mme Hélène Luc.
Comme si cela pouvait s'opposer !
M. Patrice Gélard.
Il manquait donc, dans le texte proposé par le ministre de l'intérieur, toute
une série de mesures d'amont permettant aux femmes de se destiner à la vie
politique et d'accéder plus aisément aux mandats électoraux ou aux fonctions
électives.
M. Alain Vasselle.
C'est sûr !
M. Patrice Gélard.
Cela étant, le texte qui nous revient de l'Assemblée nationale après l'échec
de la commission mixte paritaire, qu'il convient de regretter, comme l'a fait
le rapporteur, ne peut pas être adopté en la forme par le Sénat. En effet, ce
texte n'est tout d'abord pas conforme à la révision constitutionnelle de juin
1999, qui prévoyait que la loi « favorise », et en aucun cas qu'elle impose.
M. Alain Vasselle.
Très bien !
M. Patrice Gélard.
Or, en réalité, les amendements déposés à l'Assemblée nationale imposent, et
ils imposent tout à la fois une parité et des quotas.
M. Alain Vasselle.
Absolument !
M. René-Pierre Signé.
Il faut bien vous les imposer !
M. Patrice Gélard.
Le texte qui nous revient de l'Assemblée nationale n'est pas non plus conforme
à d'autres dispositions de la Constitution qui n'ont pas été abrogées par la
révision constitutionnelle de 1999, notamment l'article 3 de la Constitution et
l'article XVI de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, sur
lesquels s'était appuyé le Conseil constitutionnel dans ses décisions de 1982
et de 1999. Or, comme le soulignait le doyen Vedel, la révision
constitutionnelle que nous avons adoptée l'année dernière ne remet pas en cause
la jurisprudence du Conseil constitutionnel de 1982 et de 1999.
M. Alain Vasselle.
Très bien !
M. Patrice Gélard.
C'est la raison pour laquelle je regrette que l'Assemblée nationale, en
commission mixte paritaire, n'ait pas consenti à un compromis car, du même
coup, c'est l'ensemble du texte qui risque d'être déféré à la censure du
Conseil constitutionnel, et c'est cette juridiction qui nous indiquera, à nous,
comment, en réalité, interpréter la révision que nous avons faite, parce que
cette révision a connu deux lectures, celle que nous avons voulue et une autre
que l'on veut nous imposer.
M. Alain Vasselle.
Très bien !
Mme Danièle Pourtaud.
La « censure du Conseil constitutionnel » : c'est une menace ?
M. Patrice Gélard.
J'ajoute que le texte tel qu'il nous vient de l'Assemblée nationale n'est pas
non plus conforme aux engagements du Premier ministre.
M. Alain Vasselle.
Bien sûr !
M. Patrice Gélard.
Permettez-moi de relire les propos que tenait le Premier ministre à la tribune
du Congrès.
M. Alain Vasselle.
Il faut rafraîchir la mémoire de nos collègues !
M. Patrice Gélard.
« Mais je veux redire ici ce que j'ai déjà précisé le 9 décembre dernier
devant la représentation nationale, cette révision n'est pas conçue comme un
prétexte à une modification des modes de scrutin, tout particulièrement du mode
de scrutin législatif. »
C'est l'ensemble des modes de scrutin qui était visé par le Premier ministre.
Or, en fait, on va utiliser ce projet relatif à la parité pour modifier le mode
de scrutin municipal et pour ajouter, au moyen de cavaliers qui n'ont rien à
voir avec ce texte, des dispositions concernant, notamment, la destitution d'un
conseiller général.
On peut encore se demander dans quelle mesure la modification du mode de
scrutin pour l'élection des membres du Conseil supérieur des Français de
l'étranger ne constitue pas un autre cavalier législatif.
En d'autres termes, on a utilisé la parité comme un prétexte...
M. René-Pierre Signé.
Faux !
M. Alain Vasselle.
Vrai !
M. Patrice Gélard.
... pour modifier un mode de scrutin auquel le Premier ministre s'était engagé
à ne pas toucher et pour imposer à la classe politique des règles qui n'ont
plus rien à voir avec la parité et qui, en réalité, la dénature.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR.)
M. René-Pierre Signé.
Interprétation fausse !
M. Patrice Gélard.
C'est la raison pour laquelle, compte tenu du caractère non conforme à la
révision constitutionnelle que nous avons adoptée, nous nous rallions aux
propositions de notre excellent rapporteur, qui revient à un texte raisonnable
: celui que nous aurions dû tous adopter et qui aurait fait progresser les
choses.
Hélas ! l'Assemblée nationale n'a pas suivi cette voie, elle s'est engagée
dans une autre perspective, et qui traduit la révision constitutionnelle, qui
est celle de la volonté de mettre en place une parité dans toutes nos
institutions. Comme nous l'avions dit au moment du Congrès, la parité n'est pas
conforme à la démocratie car elle crée des catégories séparées lorsqu'elle
repose sur des quotas.
(Exclamations sur les travées socialistes et sur
celles du groupe commmuniste républicain et citoyen.)
Mme Hélène Luc.
Quand comprendrez-vous ?
M. Alain Vasselle.
Vous n'êtes pas des démocrates, vous ne respectez pas la volonté du peuple
!
M. Patrice Gélard.
Nous l'avions dit en première lecture, nous étions prêts à faire des
concessions, nous étions disposés à aller le plus loin possible, dans le
respect des règles démocratiques et de la souveraineté du corps électoral.
M. Alain Vasselle.
Voilà !
M. Patrice Gélard.
La voie dans laquelle nous ont engagés des amendements adoptés par l'Assemblée
nationale, malgré les réticences du Gouvernement qui, sur ce point, n'a pas été
suivi, nous amène à revenir au texte de la commission des lois du Sénat et
par-delà, compte tenu de ce que fera l'Assemblée nationale en dernière lecture,
nous conduira à saisir le Conseil constitutionnel.
(Bravo ! et
applaudissements sur les travées du RPR.)
M. René-Pierre Signé.
Lamentable !
Mme Hélène Luc.
C'est vraiment à désespérer, monsieur Gélard !
M. le président.
La parole est à Mme Terrade.
(Applaudissements sur les travéees du groupe
communiste républicain et citoyen et sur les travées socialistes.)
M. René-Pierre Signé.
Enfin une femme !
Mme Odette Terrade.
Monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers collègues, nous
sommes réunis aujourd'hui pour examiner, respectivement en nouvelle lecture et
en deuxième lecture, deux projets de loi qui, à mes yeux, sont essentiels pour
le développement et la modernisation de notre vie politique.
Ces deux textes, visant à « favoriser l'égal accès des femmes et des hommes
aux mandats électoraux et aux fonctions électives », recueillent, comme vous
l'avez rappelé tout à l'heure, madame la secrétaire d'Etat, une large adhésion
dans l'opinion publique. Ces textes sont, bien évidemment, le résultat de la
volonté politique du Gouvernement et de sa majorité, mais également la
conséquence des luttes courageuses menées par les femmes depuis des décennies
pour obtenir l'égalité dans tous les domaines de la vie.
L'un de ces textes est un projet de loi ordinaire, sur lequel l'urgence a été
déclarée. Après un premier examen par les députés et dans notre assemblée, la
commission mixte paritaire n'a pas pu parvenir à un accord, tant les
différences d'appréciation entre les majorités des deux chambres étaient - et
demeurent - importantes.
L'autre texte est un projet de loi organique. Il concerne les assemblées de la
Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de Wallis-et-Futuna. Ce
dernier n'a pas fait l'objet d'une déclaration d'urgence. Ce n'est donc qu'au
terme de la deuxième lecture que le Gouvernement demandera, si besoin est, la
réunion d'une commission mixte paritaire.
Les amendements que propose aujourd'hui la commission des lois du Sénat ne me
permettent pas d'imaginer un accord, pourtant souhaitable, entre les deux
assemblées.
En effet, insensible à la dynamique paritaire émanant de l'opinion publique,
la majorité sénatoriale souhaite, encore une fois, en deuxième lecture, annuler
toutes les avancées obtenues lors du débat à l'Assemblée nationale et que
j'avais eu l'occasion de saluer en première lecture.
Chers collègues de la majorité sénatoriale, vous faites le choix de confier
aux partis politiques la responsabilité de l'accès des femmes aux fonctions et
mandats électifs car, selon vous, cette responsabilité ne devrait pas être
imposée par la loi.
Mais les chiffres sont là : ils traduisent une vérité dont nos concitoyens ne
veulent plus. Si la seule responsabilisation des partis était suffisante, nous
n'en serions pas au constat de sous-représentation des femmes que nous faisons
aujourd'hui ! Etes-vous conscients, chers collègues, que la France est au
soixante-sixième rang mondial pour la représentation des femmes en politique ?
N'est-ce pas là une raison suffisante pour envisager des mesures volontaristes
? Ne voyez-vous pas la regrettable absence de lien de cause à effet direct
entre l'égalité formelle, acquise par la constitution de 1946, et la triste
réalité dont les femmes souffrent encore aujourd'hui ?
Fidèles à votre attitude en première lecture, vous rejetez une nouvelle fois
toutes les modifications introduites par l'Assemblée nationale qui rendent plus
effectif le principe de parité.
Vous aviez notamment supprimé le principe de la parité alternée pour les
scrutins proportionnels à un tour et la présentation de groupes paritaires de
six candidats pour les scrutins proportionnels à deux tours. Vous faites de
même en deuxième lecture. Or cette obligation d'alternance est essentielle pour
que les résultats soient à la hauteur des ambitions affichées. Le risque serait
grand, en l'absence de contrainte, de voir les candidates placées en fin de
liste, et donc qu'elles ne soient pas élues.
L'argument employé par la droite, selon lequel l'alternance, qu'elle s'exerce
par groupe de six ou qu'elle soit stricte, conduirait à « remercier » de
nombreux hommes très compétents et qui feront évidemment défaut, n'est pas
recevable, car il sous-entend que,
a contrario
des hommes, les femmes «
sont
a priori
incompétentes » !
Ces propos, dont vous ne semblez plus tout à fait réclamer la paternité
aujourd'hui, ont tout de même un mérite : ils démontrent, si besoin était, que
nous ne pouvons pas nous passer de mesures volontaristes et confier à la seule
évolution normale des mentalités le soin de corriger la sous-représentation des
femmes en politique.
En supprimant de nouveau l'article 1er A, vous privez les communes de 2 000 à
3 499 habitants de l'obligation de présenter des listes paritaires.
(Exclamations sur plusieurs travées du RPR.)
M. Charles Descours
Allez voir les maires concernés ! Est-ce qu'ils s'en plaignent ?
Mme Odette Terrade.
Vous avez donc considéré que les efforts à accomplir pour que les femmes
soient représentées plus justement devaient varier à travers le territoire. Je
ne partage pas cette conception. Il me paraît légitime que les femmes des
milieux urbains comme des milieux ruraux, en France métropolitaine comme dans
les territoires et départements d'outre-mer, puissent, partout, s'engager en
politique avec les mêmes chances que les hommes. Pour cela, il convient qu'un
maximum de communes puissent disposer des mêmes contraintes législatives.
M. Paul Blanc.
Des contraintes, toujours des contraintes !
Mme Odette Terrade.
L'argument de notre rapporteur, qu'il a repris tout à l'heure, selon lequel il
ne faut pas modifier ce système électoral parce qu'il est en vigueur depuis
1884 et ne soulève généralement pas de difficulté n'est pas, lui non plus, de
nature à me convaincre.
Aujourd'hui, le texte qui nous est présenté fixe à 2 500 habitants le seuil à
partir duquel s'appliqueront les nouvelles dispositions sur la parité aux
élections municipales. Ce seuil, qui est celui à partir duquel s'applique le
scrutin proportionnel à deux tours aux élections municipales, paraît en effet
pertinent. Il amoindrit les changements, pourtant modestes, qu'introduisait le
seuil de 2 000 habitants dans le code électoral. En effet, il n'exige pas de
listes complètes et permet le panachage. De plus, les commissions de propagande
présidées par un magistrat existent déjà pour les communes de plus de 2 500
habitants. Le groupe communiste républicain et citoyen soutiendra cette mesure,
qui lui semble équilibrée et judicieuse.
Lors de la première lecture, la commission des lois du Sénat avait proposé une
modulation des sanctions financières en fonction du nombre d'élues. J'avais
alors fait part de mes réserves sur ce dispositif, qui me paraissait de nature
à favoriser les formations politiques comptant de très nombreux élus. Je
renouvelle bien entendu mon opposition à cet adoucissement des pénalités
financières que la commission des lois nous propose de nouveau ! Comme Mme la
secrétaire d'Etat, il me semble qu'une telle disposition fragiliserait
juridiquement le texte. Je suis d'ailleurs surprise que la commission, si
justement attachée à la liberté de l'électeur, préconise une mesure qui porte
précisément sur ce choix.
Les positions différentes de l'Assemblée nationale et du Sénat révèlent en
fait deux logiques opposées. La volonté de moderniser, de démocratiser, et donc
de féminiser la vie politique, largement portée par les députés, s'oppose
encore une fois au conservatisme qui caractérise la majorité sénatoriale.
M. Henri de Raincourt.
Ah ! Il y avait longtemps !
Mme Odette Terrade.
Mes chers collègues, c'est un constat que je regrette de devoir faire. Mais la
réalité est là ! Quels que soient les arguments dont vous vous servez pour
masquer vos véritables desseins, vous refusez d'inscrire l'application de la
parité dans les faits pour les prochaines échéances électorales.
En s'opposant aux amendements proposés par la commission, le groupe communiste
républicain et citoyen soutiendra sans réserve le texte résultant des travaux
de l'Assemblée nationale. C'est donc dans un esprit constructif, madame la
secrétaire d'Etat, que je formulerai de nouveau quelques-unes des remarques que
j'avais émises lors de la première lecture.
La première concerne la nécessaire instauration d'un statut de l'élu - cela a
été dit tout à l'heure - pour les hommes et les femmes.
(Exclamations sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
Compte tenu de la réalité des situations vécues par les femmes, d'un point de
vue tant familial que professionnel, ce statut devrait contribuer à corriger
les obstacles à l'engagement politique des femmes.
M. Louis Boyer.
Enfin !
Mme Odette Terrade.
Nous demandions déjà un statut de l'élu en première lecture. Je fais un simple
rappel.
Par ailleurs, nous regrettons l'absence de solution permettant de créer les
conditions de la parité dans les conseils généraux, question à laquelle il nous
faudra réfléchir.
Une autre de nos remarques déjà exposées, même si elle dépasse le strict sujet
qui nous occupe aujourd'hui, concerne - et je sais que, sur ce point, tout le
monde n'est pas d'accord - l'extension du scrutin proportionnel.
Mme Hélène Luc.
Bien sûr !
M. Paul Blanc.
Et voilà !
Mme Odette Terrade.
Nous constatons que ce mode de scrutin est le plus favorable à l'élection des
femmes.
Un sénateur du RPR.
Et du Front national !
Mme Odette Terrade.
Aussi souhaitons-nous qu'une réflexion soit rapidement engagée sur cette
question.
Nos concitoyens attendent de nous, dans tous les domaines, des résultats.
C'est également vrai pour leur exigence de plus d'égalité entre les hommes et
les femmes.
Le texte dont nous discutons aujourd'hui pourrait servir de levier pour
d'autres sphères de la société : la vie professionnelle et la formation, bien
entendu, mais également - pourquoi pas ? - la parité domestique et l'accès
libre et choisi à la contraception de son choix, pour ne citer que ces deux
exemples.
Pour cela, il nous faut être audicieux, bannir toute frilosité pour s'inscrire
au contraire dans un mouvement progressiste de l'histoire. C'est le choix que
font les sénatrices et les sénateurs du groupe communiste républicain et
citoyen.
(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain
et citoyen et sur les travées socialistes.)
Mme Hélène Luc.
Heureusement qu'il y a des femmes pour relever le défi !
M. le président.
La parole est à Mme Derycke.
M. Guy Allouche.
Excellente oratrice, et du Nord qui plus est !
Mme Dinah Derycke.
Monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers collègues, nous
examinons en dernière lecture le projet de loi ordinaire relatif à l'égal accès
des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.
L'Assemblée nationale a repris l'ensemble des dispositions issues d'un travail
approfondi, mené en particulier par le rapporteur M. Bernard Roman.
La majorité sénatoriale avait supprimé ces dispositions en première lecture.
Je ne doute pas - cela a été confirmé voilà quelques instants par M. Gélard -
qu'elle poursuivra aujourd'hui dans la droite ligne qu'elle s'est fixée.
Comme il y a deux mois, elle refusera le principe de l'alternance dans les
élections à un tour ; comme il y a deux mois, elle rejettera le système de la
parité des tranches de six candidats dans les élections à deux tours ; comme il
y a deux mois, elle s'offusquera de l'abaissement du seuil pour les communes
concernées par ce projet de loi.
Tout ayant été dit sur le sujet, je serai brève. Je souhaite tout de même
rappeler à la droite sénatoriale qu'elle se trouve singulièrement isolée dans
ce combat d'arrière-garde. En effet, vos collègues députés se sont déclarés, à
une très large majorité, favorables à ce projet de loi le 30 mars, tout comme
ils l'avaient fait pour le projet de loi constitutionnelle l'année passée. « Il
est logique de revenir pour l'essentiel au texte voté par l'Assemblée nationale
en première lecture. C'est entre autres le cas pour ce qui concerne
l'obligation d'alternance... Il est en effet évident que si l'on se contentait
de quotas globaux les femmes auraient toutes les chances d'être reléguées en
fin de liste, c'est-à-dire en position non éligible. L'obligation d'alternance
est donc un élément fondamental du projet de loi. » Je viens de citer, mes
chers collègues, une parlementaire probablement bien placée pour ne faire
qu'une confiance assez modérée aux partis, Mme Marie-Jo Zimmermann, membre du
groupe du RPR à l'Assemblée nationale.
Lorsque les députés de droite se rallient à la cause de la droite sénatoriale,
cela se retourne singulièrement contre elle et donne une image fort regrettable
des sénateurs. J'en veux pour preuve l'intervention de M. Claude
Goasguen,...
M. Guy Allouche.
Il est ringard !
Mme Dinah Derycke.
... qui affirme par ailleurs que ce projet de loi est une vraie chance de
rajeunissement pour la démocratie française. Celui-ci s'interroge quand il en
vient au cas de la Haute Assemblée : « Pourquoi avoir installé un principe de
parité aussi rigide pour le Sénat ? Il n'est pas convenable d'imposer à nos
sénateurs ce qu'ils ne souhaitent pas. (...) Imaginez cinq à six sénateurs
d'une même liste qui n'ont pas envie de se retirer. Il leur sera facile de
faire cinq à six listes ; ils seront têtes de liste, les femmes placées
derrière eux ne servant que d'alibis. (...) Laissez jouer librement le principe
de la parité dans les endroits où la résistance est plus grande à cause de
l'histoire. »
Voilà, mes chers collègues, le portrait qu'en d'autres lieux on trace de vous
: rétifs aux changements et aux évolutions, et prêts à détourner les règles du
jeu à votre profit.
Comment voulez-vous que l'on vous suive lorsque vous parlez de responsabilité
des partis, de libre choix de l'électeur ? Comment voulez-vous que l'on accepte
votre lecture si pointilleuse des termes de la loi constitutionnelle lorsqu'il
apparaît, en fin de compte, que vous ne défendez jamais que vos prés carrés
?
Et cela est valable pour la parité, mais aussi pour l'interdiction du cumul
des mandats ou pour la réforme du mode de scrutin aux élections
sénatoriales.
Vos collègues de l'Assemblée nationale vous rejoignent pourtant sur un point :
l'abaissement du seuil. Vous tous hurlez à la trahison et rappelez les propos
du Premier ministre, oubliant un peu vite que les élections qui étaient dans
toutes les têtes, lorsque les propos furent prononcés, étaient les
législatives.
M. Paul Blanc.
Mais non !
Mme Dinah Derycke.
Si ! J'ai relu tous les débats ! Seul M. Vasselle, à cette même tribune - et
je lui en ai d'ailleurs rendu justice lors du débat précédent - avait,
contrairement aux autres orateurs, évoqué les élections sénatoriales, et non
pas seulement les législatives et les cantonales.
En voulant exclure du système paritaire les communes de moins de 3 500
habitants, vous privez une bonne partie de la population d'une réforme qu'une
très grande majorité des Français pourtant plébiscitent. Les chiffres ont été
rappelés tout à l'heure par Mme la secrétaire d'Etat et par Mme Terrade.
De plus, vous reculez devant une modification du mode de scrutin, que huit de
vos collègues UDF à l'Assemblée nationale ont pourtant formalisée dans une
proposition de loi déposée le 9 novembre 1999.
A nouveau, je ne résiste pas à l'envie de citer M. Léonce Desprez, député UDF,
qui intervenait au Palais-Bourbon pour défendre un amendement visant à abaisser
le seuil à 2 000 habitants : « Le scrutin de liste étendu à ces communes
permettrait d'éviter le petit jeu du panachage - qui pouvait se concevoir à
certaines époques, mais nous sommes en l'an 2000 - et assurerait le respect du
principe de parité hommes-femmes. (...) Les conflits de personnes, les jeux de
quilles n'auraient plus leur place dans la démocratie locale de ces communes.
Et la République ne pourrait que s'enrichir de la valeur ajoutée que les femmes
apportent à la vie et dans tous les cadres de la vie. »
Voilà deux mois, sur ce même thème, M. Braye a tenu à souligner que Mme
Danièle Pourtaud et moi-même étions des élues « urbaines », et que nous ne
pouvions dès lors comprendre ni la ruralité ni les ruraux. Ces derniers
apprécieront certainement le sort particulier que l'on veut continuer à leur
réserver. Je ne sais s'ils apprécieront le jugement quelque peu désobligeant,
voire légèrement méprisant, que ces propos traduisent à leur égard !
Cette manière de souligner les particularismes est d'ailleurs bien loin de
l'universalité qui fut un thème très porteur au sein de la Haute Assemblée
voilà un peu plus d'un an.
Les modifications que la majorité sénatoriale souhaite apporter au projet de
loi organique concernant l'application du principe de parité à Wallis-et-Futuna
et en Nouvelle-Calédonie relèvent de cette même volonté de protéger les
particularismes locaux. Pour notre part, élus du groupe socialiste, nous
estimons que la loi doit être la même pour tous en République
(M. Gélard
s'exclame)
et que, pas plus les supposées traditions rurales chères à vos
coeurs que les traditions polynésiennes, calédoniennes, wallisiennes ou
futuniennes invoquées par MM. Laufoaulu et Loueckhote ne doivent l'emporter sur
un principe de droit. Nous déposerons donc un amendement en ce sens à l'article
1er du projet de loi.
La loi doit en effet s'efforcer de faire évoluer les traditions dans le sens
que nous avons tous, d'un commun accord, fixé à Versailles en juin 1999.
Ce sens, c'est celui de la parité. Cette dernière est un maillon de
l'indispensable réforme de la vie politique, et elle permettra un
renouvellement sans précédent du personnel et des pratiques. Elle est aussi un
formidable levier pour réduire les inégalités qui restent grandes entre les
femmes et les hommes, et ce dans tous les domaines de la vie sociale.
La mise en oeuvre rapide de la parité politique, souhaitée par le Premier
ministre dès 1997, mais aussi la politique globale menée par le Gouvernement en
direction des droits de la femme et le travail remarquable conduit par Mme
Nicole Péry permettront sans aucun doute de réduire ce fossé injustifié et
injustifiable.
Le groupe socialiste ne votera donc pas les modifications proposées par la
majorité sénatoriale, mais il se réjouit de voir les mesures concrètes et
effectives en faveur de l'égal accès des hommes et des femmes à la vie
politique très prochainement mises en application.
(Applaudissements sur les
travées socialistes, sur celles du groupe communiste républicain et citoyen,
ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président.
La parole est à Mme Pourtaud.
M. Guy Allouche.
Elle est très perspicace !
(Sourires.)
Mme Danièle Pourtaud.
Je ne sais, mes chers collègues, si les vacances parlementaires vous auront,
comme à moi, laissé le loisir de vous replonger dans vos classiques. Pour ma
part, j'ai eu la curiosité de relire les leçons d'Arnolphe à la jeune Agnès de
L'Ecole des femmes :
« Votre sexe n'est là que pour la dépendance :
« Du côté de la barbe est la toute-puissance.
« Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
« Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité :
« L'une est moitié suprême et l'autre subalterne ;
« L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne ; »
Il y a plus de trois siècles, Molière dénonçait déjà, dans
L'Ecole des
femmes,
le scandale de l'inégalité des sexes.
Alors que nous voilà réunis aujourd'hui, pour la seconde fois, en vue
d'examiner le projet de loi pour la parité en politique, j'ai l'impression que
cette époque a laissé quelque nostalgie à la majorité sénatoriale. Je ne peux
que regretter - mais est-ce vraiment une surprise ? - cette obstination à
vouloir retarder la fin d'une injustice.
En voulant supprimer, comme elle l'a déjà fait le 4 mars dernier dans cet
hémicycle, toutes les dispositions adoptées par l'Assemblée nationale, la
droite sénatoriale nous confirme sa volonté de ne favoriser l'accès des femmes
aux responsabilités politiques que le plus lentement possible.
Le Premier ministre a réaffirmé, le 8 mars 2000, lors de la Journée
internationale des femmes, son ambition : « Le Gouvernement entend appliquer la
parité non pas "mathématiquement", comme le prétendent certains, mais
effectivement. Car la parité, c'est bien 50/50. »
Au principe simple posé par le Gouvernement, l'Assemblée nationale a ajouté
des modalités précises pour garantir une application effective de la parité.
Concernant les scrutins de listes, elle a d'abord prévu l'alternance
hommes-femmes pour les scrutins de listes à un tour, c'est-à-dire pour les
élections sénatoriales à la proportionnelle et pour les élections européennes.
Après les élections européennes de juin 1999, où la plupart des partis avaient
présenté des listes alternées, ne pas l'inscrire dans la loi aurait constitué,
à l'évidence, un recul !
En ce qui concerne les scrutins de listes à deux tours, c'est-à-dire pour les
élections municipales et pour les élections régionales, l'Assemblée nationale a
trouvé un juste compromis entre « souplesse et efficacité », pour reprendre
l'expression de Jean-Pierre Chevènement, en prévoyant la parité par tranche de
six candidats.
La solution trouvée est empreinte d'efficacité, car la parité de candidatures
n'entraîne pas automatiquement une progression du nombre de femmes élues.
L'exemple de ce qui s'est passé en Belgique méritait que l'on prenne des
garanties : après le vote d'une loi imposant 25 % de femmes sur les listes sans
autres précisions, la classe politique s'était démobilisée, et les femmes
reléguées en fin de liste avaient été moins nombreuses parmi les élus qu'avant
la loi ! Bien sûr, personne n'oserait faire la même chose en France ; mais
l'Assemblée nationale a très judicieusement posé des garde-fous pour éviter les
tentations.
Elle l'a cependant fait avec souplesse, puisque les tranches de six
permettront de préserver les marges de manoeuvre des partis pour les fusions de
listes entre le premier et le second tour, tout en garantissant une réelle
progression du nombre d'élues. En effet, d'après les estimations du ministère
de l'intérieur, on obtiendrait aux municipales, selon la taille de la commune,
entre 44 % et 49 % de femmes élues.
J'avoue ne pas très bien comprendre l'argument de la majorité sénatoriale
selon lequel ces dispositions porteraient atteinte à « la liberté de choix de
l'électeur ». Vous savez comme moi, mes chers collègues, que, pour les scrutins
proportionnels dans notre pays, les électeurs votent déjà des listes bloquées :
il n'y a même pas possibilité de panachage au-dessus de 2 500 électeurs.
Imposer un ordre alternatif entre les hommes et les femmes ne limite, en fait,
que la liberté des partis, liberté qui les a trop souvent conduits à placer les
femmes en situation inéligible !
Cessez donc de vous cacher derrière de vains prétextes, mes chers collègues,
et posons-nous les vrais questions : voulons-nous, oui ou non, plus de femmes
dans nos assemblées ? Si, comme l'a fort bien écrit Montesquieu, « L'amour de
la démocratie est celui de l'égalité ! », il me semble que l'égalité ne doit
pas rester une pétition de principe, mais qu'elle devra, à terme, se traduire
effectivement par une parité d'élues.
D'après M. le rapporteur, « une obligation de composition égale entre les
sexes sans contrainte sur l'ordre de présentation des candidats permettra de
satisfaire, dans des délais raisonnables, le principe d'égal accès ».
Permettez-moi, mon cher collègue, de m'interroger sur votre conception des «
délais raisonnables », quand les femmes ont attendu près de deux siècles pour
obtenir le droit de vote et d'éligibilité et quand leur représentation à
l'Assemblée nationale n'a pas dépassé 6 % entre la Libération et les dernières
élections législatives de 1997 !
J'ajouterai que c'est également dans le même souci d'efficacité, mais avec la
même sagesse, que l'Assemblée nationale a voté l'élargissement du nombre de
communes soumises au principe de parité. Elle a abaissé aux communes de 2 500
habitants, au lieu de 3 500 dans le projet de loi, le seuil à partir duquel
s'appliqueront les nouvelles dispositions aux élections municipales. Mais elle
a renoncé au seuil de 2 000 habitants qui impliquait un changement du mode de
scrutin pour les communes entre 2 000 et 2 500 habitants. Les communes de 2 500
habitants devront s'aligner sur le mode de scrutin des communes de 3 500
habitants.
Rappelons que, sur les quelque 36 000 communes de France, seules 2 700 ont
plus de 3 500 habitants. Même si un tiers de nos concitoyens étaient concernés
par la réforme, le projet gouvernemental laissait en dehors du champ de la
parité la très grande majorité de nos communes et quelque 400 000 conseillers
municipaux sur un total de 500 000. L'abaissement du seuil d'application de la
parité permettra de viser 1 042 communes supplémentaires, soit 5,3 % de notre
population en plus !
Pour les élections législatives, le mécanisme de pénalisation financière à
l'encontre des partis qui n'auraient pas présenté autant de femmes que d'hommes
à la candidature est la solution la plus satisfaisante. A titre personnel, je
suis assez favorable à l'amendement de la commission des lois, qui prend en
compte non plus seulement le nombre de candidates, mais aussi celui des femmes
élues, en exonérant de sanctions financières les partis qui obtiendraient une
parité d'élus. Ce dispositif pourrait permettre, me semble-t-il, de favoriser
les candidatures féminines dans des circonscriptions où les femmes auraient des
chances d'être élues.
Cependant, la proposition me semble plus ou moins paradoxale, venant de la
majorité sénatoriale ! On ne peut pas, d'un côté, s'offusquer de mesures
tendant à garantir une représentation effective des femmes pour les scrutins de
listes et, de l'autre, proposer pour les élections législatives une solution
favorisant ou prenant en compte l'égalité de résultat ! Je saisis mal la
cohérence de votre raisonnement, monsieur le rapporteur.
Je constate que le législateur n'a pas de moyen juridique direct à sa portée,
à mode de scrutin inchangé, pour imposer la parité à toutes les élections ou
dans les exécutifs des assemblées élues. Pourtant, les femmes sont aussi peu
présentes dans les conseils généraux qu'au Sénat et ne représentent que 8 % des
maires. Nous pouvons espérer que la réforme que nous examinons aura un effet
d'entraînement qui conduira à une progression des femmes à tous les niveaux.
Mais nous ne devons pas pour autant renoncer à garantir ce qui peut l'être par
la loi. Le groupe socialiste avait déposé, en première lecture, un amendement
visant à étendre la parité aux structures intercommunales à fiscalité propre.
Il n'a pas été voté ; j'espère que l'idée fera néanmoins son chemin.
Au-delà du front législatif, je l'ai souvent dit et le je crois profondément,
le coeur du problème est essentiellement culturel.
A cet égard, un sondage de l'Institut français d'opinion publique, l'IFOP,
réalisé pour la CFDT en mars 2000, semble particulièrement révélateur : « c'est
surtout la société qui doit faire évoluer l'égalité hommes-femmes », ont
déclaré 69 % des Français, contre seulement 30 % d'entre eux qui estiment que
cela est du ressort de l'Etat, au travers de la loi. En outre, seules 9 % des
femmes interrogées pour ce sondage envisageraient de s'investir dans des
activités politiques ou syndicales. La pesanteur culturelle est par conséquent
très forte, alors même que l'aspiration à l'égalité est très majoritaire.
Il fallait donc prévoir des mesures pour accompagner la loi sur la parité. Je
salue à ce propos l'initiative du Gouvernement d'organiser à l'automne une
grande campagne civique. Elle sera menée par des associations engagées dans la
promotion de la citoyenneté et soutenue financièrement par l'Etat. Il est
certain que les femmes doivent se saisir de toutes les possibilités qui leur
sont offertes par la loi. Elles doivent comprendre qu'aucune élection ne leur
est fermée, qu'elles ne sont ni moins compétentes ni moins capables que les
hommes.
Si je suis d'accord avec vous, madame la secrétaire d'Etat, pour dire que la
parité en politique n'épuise pas le sujet de l'égalité entre hommes et femmes,
je reste néanmoins convaincue que la parité en politique est un levier
formidable pour promouvoir la mixité dans toutes les sphères de notre société
et que, au surplus, elle se nourrit en retour des avancées de la société
civile.
D'après le même sondage, en vue d'assurer une meilleure égalité entre hommes
et femmes dans notre pays, 50 % des Français estiment que la priorité est
d'instaurer l'égalité salariale ; viennent ensuite l'accès aux responsabilités
et le partage des tâches domestiques, la mise en place de la parité en
politique n'arrivant qu'au quatrième rang des actions à mener. Cela n'est pas
une grande surprise ; pour nous, cette loi n'est qu'un outil pour produire de
l'égalité, comme vous l'avez souvent rappelé, madame la secrétaire d'Etat. Elle
s'inscrit dans la révolution culturelle en marche. Plus il y aura de femmes
dans les lieux de pouvoir, en politique comme à la tête des administrations,
des entreprises ou des syndicats, et plus les Françaises prendront la place qui
leur revient de plein droit.
L'Etat doit se montrer exemplaire en la matière. Je tiens d'ailleurs à
souligner que, sous l'impulsion de Lionel Jospin, de nouvelles nominations
dépendant du Gouvernement ont permis de promouvoir plusieurs femmes dans la
haute fonction publique. Leur pourcentage au sein de celle-ci est ainsi passé
de 12 % en 1998 à 13,1 % en 1999. On compte désormais douze inspectrices
d'académie au lieu de huit, et une nouvelle femme préfète ! Pour accélérer
encore ce mouvement de rééquilibrage, le Premier ministre a demandé à chacun de
ses ministres, le 8 mars dernier, de proposer un plan pluriannuel pour la haute
fonction publique, qui devra être mis en oeuvre au plus tard le 1er juillet
2000.
Mais, pour toutes les femmes de notre pays, l'obstacle majeur à la prise de
responsabilités est la difficulté de concilier vie professionnelle et vie
familiale. Il est inacceptable que les tâches ménagères et l'éducation des
enfants reposent encore à 80 % sur les femmes ! De 1986 à 1999, le temps
consacré quotidiennement par les hommes à l'univers domestique n'a augmenté que
d'un gros quart d'heure. D'après une enquête de la Fédération nationale des
familles rurales, 71 % des femmes conseillères municipales et adjointes au
maire estiment que leur engagement impose un aménagement contraignant de leur
vie de famille ! Tout ou presque est à inventer dans notre pays sur ce
sujet.
Nous devrons aussi avancer s'agissant du statut de l'élu, comme le rappelait à
l'instant ma collègue Odette Terrade, prévoir une protection sociale, un «
crédit-temps », renforcer la formation et réfléchir au problème du retour à
l'emploi à l'échéance du mandat. Nous y travaillons actuellement au sein de
l'Observatoire de la parité.
En conclusion, je livre à votre méditation, mes chers collègues de la majorité
sénatoriale, l'appel lancé par Lionel Jospin le 8 mars 2000 : « L'égalité entre
les femmes et les hommes est notre idéal commun. La marche vers cet idéal
moderne suscitera encore bien des résistances. Les conservateurs tenteront de
la ralentir, ils ne pourront pas l'interrompre. Car cette marche, j'en ai la
conviction, est un mouvement nécessaire et irréversible. »
(Très bien ! et applaudissements sur les travées socialistes sur celles du
groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale commune ?...
La discussion générale commune est close.
(M. Jean Faure remplace M. Christian Poncelet au fauteuil de la
présidence.)
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
vice-président
PROJET DE LOI
M. le président.
Nous passons à la discussion des articles du projet de loi. Je rappelle que,
aux termes de l'article 42, alinéa 10, du règlement, à partir de la deuxième
lecture au Sénat des projets ou propositions de loi, la discussion des articles
est limitée à ceux pour lesquels les deux chambres du Parlement n'ont pas
encore adopté un texte identique.
Article 1er A
M. le président.
« Art. 1er A. - I. - Dans l'intitulé du chapitre II du titre IV du livre Ier
du code électoral, le nombre : "3 500" est remplacé par le nombre : "2 500
".
« II. - Dans l'article L. 252 du même code, le nombre : "3 500" est remplacé
par le nombre : "2 500 ".
« III. - L'article L. 256 du même code est abrogé.
« IV. - Dans l'intitulé du chapitre III du titre IV du livre Ier du même code,
le nombre : "3 500" est remplacé par le nombre : "2 500".
« V. - Dans l'avant-dernier alinéa de l'article L. 261 du même code, le nombre
: "3 500" est remplacé par le nombre : "2 500". »
Par amendement n° 1, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
cet article.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de maintenir à 3 500 habitants le
seuil d'application du scrutin proportionnel pour les élections municipales.
En effet, initialement, l'Assemblée nationale avait abaissé ce seuil à 2 000
habitants, avant de le porter, en deuxième lecture, à 2 500 habitants.
Selon moi, il ne s'agit pas ici de déplacer un curseur. Il serait erroné
d'axer la discussion sur ce point, et la commission des lois a estimé qu'il
s'agissait davantage d'une question de principe. L'engagement, le compromis ou
le malentendu du 28 juin 1999 faisait qu'aucune loi électorale ne devait subir
de modification fondamentale et que les modes de scrutin resteraient inchangés.
J'ai en mémoire ce qu'a dit le Premier ministre, et ses propos me paraissaient
clairs.
Dans ces conditions, la commission des lois a estimé devoir maintenir purement
et simplement à 3 500 habitants le seuil pour l'application du scrutin
proportionnel. Tel est le sens de cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 1.
Mme Dinah Derycke.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Derycke.
Mme Dinah Derycke.
Je serai extrêmement brève, car toutes les explications ont été données dans
la discussion générale. Le groupe socialiste ne votera aucun des amendements de
la commission des lois inspirés par les premiers travaux du Sénat.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je pense qu'il est nécessaire que le Sénat se prononce par un
scrutin public sur une disposition importante intéressant l'organisation des
élections municipales, à moins d'un an du déroulement de celles-ci.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1, repoussé par le Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
55:
Nombre de votants | 308 |
Nombre de suffrages exprimés | 306 |
Majorité absolue des suffrages | 154 |
Pour l'adoption | 208 |
Contre | 98 |
En conséquence, l'article 1er A est supprimé.
Article 1er
M. le président.
« Art. 1er. - I. - Le premier alinéa de l'article L. 264 du même code est
complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. Au sein de chaque groupe entier de six candidats
dans l'ordre de présentation de la liste doit figurer un nombre égal de
candidats de chaque sexe. »
« II. -
Non modifié.
« III. -
Supprimé. »
Par amendement n° 2, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
la seconde phrase du texte présenté par le paragraphe I de cet article pour
compléter le premier alinéa de l'article L. 264 du code électoral.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
La commission des lois propose au Sénat, comme en première
lecture, de supprimer la disposition ajoutée par l'Assemblée nationale selon
laquelle un nombre égal de candidats de chaque sexe devra figurer au sein de
chaque groupe entier de six candidats dans l'ordre de présentation de la
liste.
Il convient à notre sens de prévoir simplement que les listes devront
comprendre autant d'hommes que de femmes, à l'unité près.
M. Alain Vasselle.
Très bien ! Bonne initiative !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 2, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 1er, ainsi modifié.
(L'article 1er est adopté.)
Article 2
M. le président.
« Art. 2. - Le premier alinéa de l'article L. 300 du même code est complété
par deux phrases ainsi rédigées :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. Chaque liste est composée alternativement d'un
candidat de chaque sexe. »
Par amendement n° 3, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
la seconde phrase du texte présenté par cet article pour compléter le premier
alinéa de l'article L. 300 du code électoral.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Cet amendement vise les élections sénatoriales dans les
départements où s'applique le scrutin proportionnel.
Nous proposons, comme nous l'avions fait en première lecture, de revenir au
texte initial du Gouvernement en supprimant l'obligation d'alternance sur les
listes, tout en maintenant bien entendu le principe paritaire, c'est-à-dire
l'égalité du nombre des hommes et des femmes sur la liste, à l'unité près.
Mme Danièle Pourtaud.
Les femmes seront en queue de liste !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 3.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je me félicite de ce que le Gouvernement s'en remette à la sagesse du Sénat
sur cet amendement. La Haute Assemblée étant une assemblée de sages, je ne
doutais pas que le Gouvernement se rallierait à sa position.
Cela étant, j'aimerais que mes collègues de l'opposition sénatoriale
m'expliquent comment on appliquera la parité quand trois sièges seront à
attribuer. C'est un problème que je n'ai pas encore réussi à résoudre.
Mme Odette Terrade.
Deux femmes, un homme !
(Sourires.)
M. Alain Vasselle.
Monsieur le rapporteur, si je vous comprends bien, lorsque vous précisez que
la constitution des listes se fera à l'unité près, cela signifie qu'une liste
de trois candidats pourra comprendre deux hommes et une femme, mais sans le «
chabada », sans l'alternance.
Mme Dinah Derycke.
Si !
M. Alain Vasselle.
Sinon, la liste ne serait plus paritaire à l'unité près. Je ne sais pas quelle
interprétation sera faite de ce point, qui démontre la complexité de
l'exercice, mais, en tout état de cause, le Français comprendra bien, car il
est plein de bon sens, que la parité n'est pas applicable pour les listes de
trois candidats.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 3, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 2, ainsi modifié.
(L'article 2 est adopté.)
Article 2
bis
M. le président.
« Art. 2
bis. -
I. - Après le premier alinéa de l'article 8 de la loi
n° 82-471 du 7 juin 1982 relative au Conseil supérieur des Français de
l'étranger, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Chacune des listes comporte 50 % de candidats de chaque sexe. »
« II. - Les dispositions du présent article entreront en vigueur à compter du
renouvellement partiel du Conseil supérieur des Français de l'étranger en 2003.
»
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 4, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
cet article.
Par amendement n° 17, Mme Cerisier-ben Guiga, MM. Penne et Biarnès, Mmes
Derycke, Pourtaud, Yolande Boyer, Printz, Dieulangard, Durrieu et
Bergé-Lavigne, MM. Dreyfus-Schmidt, Pastor, Miquel, Domeizel, Lagauche et
Picheral, les membres du groupe socialiste et apparentés proposent de rédiger
comme suit le second alinéa du I de l'article 2
bis :
«
Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque
sexe ne peut être supérieur à un. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 4.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
L'article 2 vise à instaurer la parité pour l'élection des
membres du Conseil supérieur des Français de l'étranger, lequel élit les douze
sénateurs représentant les Français résidant hors de France.
L'Assemblée nationale a introduit, pour les circonscriptions désignant au
moins trois délégués, le principe d'une représentation paritaire entre hommes
et femmes - c'est-à-dire 50 % de candidats de chaque sexe.
Cette disposition est très fâcheuse d'un double point de vue. D'une part, on
ne voit pas très bien comment on exprimera ces 50 % lorsque l'on aura affaire à
un chiffre impair. D'autre part, si le Conseil supérieur des Français de
l'étranger mérite des adaptations, ces dernières ne doivent pas, je le répète,
prendre la forme d'un cavalier dans un texte qui est l'application pure et
simple du principe de parité.
Voilà pourquoi, dans ces conditions, et dans le climat actuel, il me paraît
inopportun de modifier la composition du Conseil supérieur des Français de
l'étranger.
Aussi, je fais appel au bon sens des auteurs de l'amendement n° 17, qui
modifie légèrement le texte adopté à l'Assemblée nationale, en leur demandant
de retirer leur amendement, de manière qu'une concertation s'établisse entre
les élus des Français de l'étranger qui siègent ici au Sénat et les délégués
actuels du Conseil supérieur des Français de l'étranger. Une décision abrupte
du Parlement en l'instant ne respecterait pas pleinement, me semble-t-il, la
volonté des Français de l'étranger.
M. Charles de Cuttoli.
Très bien !
M. le président.
La parole est à Mme Cerisier-ben Guiga, pour défendre l'amendement n° 17.
Mme Monique Cerisier-ben Guiga.
Monsieur le rapporteur, je crois avoir gardé tout mon bon sens, et pourtant je
défendrai cet amendement. En effet, je ne crois pas, comme la commission des
lois et comme les sénateurs des Français de l'étranger membres des partis
politiques de droite, que la parité soit inapplicable au Conseil supérieur des
Français de l'étranger au prétexte que c'est un conseil consultatif et un
collège de grands électeurs.
Si, malheureusement, le CSFE n'est qu'un organe consultatif, c'est tout de
même un organe issu pour l'essentiel du suffrage universel. La volonté d'y
introduire la parité se justifie par le fait que c'est la seule instance
élective constituée par le suffrage universel direct des Français établis hors
de France, et ce, pour partie, au scrutin de liste.
J'estime que, à ce titre, le CFCE mérite de bénéficier des mêmes progrès que
toutes les assemblées élues en France selon les mêmes modalités. La parité est,
à mes yeux, un progrès de la démocratie représentative, et je souhaite donc que
les Français de l'étranger en bénéficient.
Quant à l'affaire du collège des grands électeurs, permettez-moi de vous dire,
mes chers collègues, qu'une fois que cette loi sera mise en vigueur sous les
collèges deviendront paritaires en quelques années, et le CFCE ne fera pas
exception.
Afin de lever une des objections émises par mes collègues de la droite
sénatoriale, je propose une rédaction nouvelle de l'amendement que j'avais
présenté en première lecture et qui avait été repris par l'Assemblée nationale,
en réconciliant la parité avec l'arithmétique. La constitution de listes
impaires devient ainsi possible sans aucune difficulté.
Quant à l'absence de concertation qui m'est reprochée par mes collègues de la
droite sénatoriale, on me permettra de dire que c'est la réponse de la bergère
au berger. Il y aurait eu concertation si, dans des circonstances antérieures
et proches, une concertation de grande ampleur menée au CSFE ne s'était pas
heurtée à la volonté desdits collègues.
(Exclamations sur les travées du
RPR.)
Je veux parler des circonstances dans lesquelles, en 1999, l'intergroupe des
sénateurs de droite du CSFE a bloqué la réforme de la carte électorale du CSFE
au Sénat. Je rappelle ces faits parce qu'il est trop facile de parler de
concertation quand on l'a piétinée tranquillement après avoir passé dix-huit
mois à la faire.
Il y avait eu préparation et concertation. Pendant plus d'un an, un travail
avait été mené sur la base de l'excellente étude réalisée par M. Jean-Claude
Séché, rapporteur de la commission des droits du CSFE. Il y avait eu
constitution et moult réunions d'un groupe de travail
ad hoc
. Il y avait
eu plusieurs débats au sein de la commission des droits du CSFE. Il y avait eu
un vote unanime de l'assemblée plénière du CSFE, en septembre 1998.
La réforme de la carte électorale était devenue assez dérisoire, après tous
les marchandages qui l'avaient dénaturée, mais elle rendait malgré tout un peu
de représentativité au CSFE en prenant quelque peu en compte les modifications
démographiques et géographiques de l'implantation des Français à l'étranger.
Hélas ! la proposition de loi que j'avais déposée avec mes collègues
socialistes pour réaliser la réforme votée, je le rappelle, à l'unanimité du
CSFE, - donc par tous les sénateurs représentant les Français de l'étranger, y
compris les neuf sénateurs de droite - inscrite à l'ordre du jour du Sénat le 4
juin 1999, n'a pas pu être examinée, car la commission des lois n'a pas nommé
de rapporteur, à la demande, semble-t-il, d'un de mes collègues.
Se concerter, au CSFE, c'est donc faire travailler et voter cent cinquante
élus, vingt membres désignés et douze sénateurs pour rien, absolument rien, si
l'intergroupe des sénateurs de droite, soumis à la férule d'un d'entre eux, en
décide ainsi !
Dans de telles conditions, instruits par cette leçon récente, les élus au CSFE
du groupe ADFE, que j'ai consultés à l'occasion de la réunion du mois de
février dernier sur la parité et sur les moyens de l'introduire dans notre
assemblée, ont été d'accord pour mettre à profit la loi que nous discutons
aujourd'hui sans perdre de temps dans des concertations factices.
Pour que le CSFE garde, ou même retrouve, il faut le dire, quelque
crédibilité, il a grand besoin d'être réformé de fond en comble. Mais
commençons donc par prouver le mouvement en marchant : introduisons la parité
comme une première modernisation et reprenons la large concertation sur la
réforme qui avait commencé, voilà plusieurs années, au sein du conseil. A une
condition toutefois, c'est que tous les élus qui y participent et s'accordent
sur son résultat ne la sabordent pas ensuite. Sinon, mes chers collègues, il y
aura un jour une réforme du CSFE, mais sans concertation.
Vous nous aviez donné l'exemple avec la loi Bariani, en 1988 ; je regretterais
que de tels faits se reproduisent.
M. Charles de Cuttoli.
Vous oubliez de dire, madame, que le Gouvernement a refusé de prendre toute
initiative législative sur cette proposition de loi ! Et nous n'avions aucune
confiance dans vos amis de l'Assemblée nationale !
M. le président.
Monsieur de Cuttoli, si vous avez quelque chose à dire, demandez-moi la parole
!
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 4 et 17.
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Je m'en tiendrai strictement aux deux amendements, qui
concernent la parité au sein du Conseil supérieur des Français de
l'étranger.
Le Gouvernement a pris acte de la volonté commune de la majorité et de
l'opposition de l'Assemblée nationale de retenir le principe de la parité pour
le Conseil supérieur des Français de l'étranger. Toutefois, le travail a été
fait en partie oralement et le libellé qui a été retenu fait que la mesure est
difficile à appliquer.
Prenant acte de ces faits, le Gouvernement préfère retenir l'amendement n° 17,
qui améliore le texte et en permet l'application, plutôt que l'amendement n° 4,
qui supprime purement et simplement la disposition.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 17 ?
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Madame Cerisier-ben Guiga, j'ai le plus grand respect pour
votre amendement et je n'ai mis en cause ni le bon sens ni le bien-fondé de
votre démarche. Mais nous sommes en présence d'un texte, voté à l'Assemblée
nationale, qui est ridicule, inapplicable ; l'expression « 50 % de candidats de
chaque sexe » - Mme le secrétaire d'Etat le reconnaît, je crois - n'aurait
jamais dû franchir les limites du propos de couloir, car elle est
inapplicable.
Vous avez présenté un texte qui est cohérent et qui reprend d'ailleurs une
formule que nous avons souvent employée, à savoir un nombre égal de femmes et
d'hommes à l'unité près.
Cependant, sur le fond - j'en appelle à mes collègues - mieux vaut adopter
l'amendement que je présente, qui tend à supprimer l'article voté à l'Assemblée
nationale, et dont l'adoption, hélas ! rendrait votre amendement
de
facto
sans objet, plutôt que de se lancer dans une discussion
ex
abrupto
de reconstruction du Conseil supérieur des Français de
l'étranger.
Les propositions qui avaient été faites n'ont pas eu de suite, et nous
n'allons pas nous lancer dans un long débat pour savoir quelles sont les
responsabilités à cet égard. Je n'étais pas rapporteur, et je me présente donc
ici comme un agneau
(Rires)
, si je puis dire !
Très franchement, la clarté veut que nous supprimions cette formule
litigieuse. Quant à la vôtre, madame, malheureusement, dans la démarche qui est
la mienne, elle ne peut pas être retenue, mais je maintiens qu'une concertation
doit être établie, et j'adjure mes collègues représentant les Français de
l'étranger de participer tous à cette concertation pour trouver les voies d'une
nouvelle définition. Et même si l'on aboutit à un constat de désaccord, il sera
toujours temps de voir.
Ce qui est dangereux, c'est de polluer l'application du principe de parité,
déduit de notre démarche commune à Versailles, voilà bientôt un an, de le
remettre en cause, par des ajouts qui apparaîtront comme autant de cavaliers,
comme autant de solutions prises un peu rapidement, même si elles paraissent
éminemment justifiées.
Je demande donc au Sénat d'adopter l'amendement de suppression de l'article
litigieux venant de l'Assemblée nationale et, par là même, - je le regrette,
madame Cerisier-ben Guiga - de rendre sans objet l'amendement que vous avez
déposé.
M. le président.
Méfiez-vous tout de même de la destination finale de l'agneau, monsieur le
rapporteur !
(Nouveaux rires.)
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 4.
M. Jean-Pierre Cantegrit.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Cantegrit.
M. Jean-Pierre Cantegrit.
Monsieur le rapporteur, vos propos me paraissent pleins de bon sens, surtout
quand vous invitez les membres du Conseil supérieur des Français de l'étranger
à se concerter, à se réunir et à trouver ensemble une solution qui pourrait les
satisfaire tous. Ce faisant, vous rejoignez d'ailleurs M. Védrine, ministre des
affaires étrangères, qui a également exprimé à plusieurs reprises ce souhait
devant les instances du Conseil supérieur des Français de l'étranger.
Je ne sais pas si notre excellente collègue Mme Cerisier-ben Guiga est à
gauche ou à l'extrême gauche. Moi, en tout cas, je suis non pas à droite mais
au centre, comme en atteste l'emplacement de mon fauteuil. Elle classe tous les
sénateurs des Français de l'étranger qui ne sont pas de son côté à droite -
elle n'a pas dit à l'extrême droite, mais c'est presque comme cela que nous
l'avons compris. Cela ne nous convient guère, qu'elle me permette de le lui
dire.
Mme Cerisier-ben Guiga a parlé d'une prétendue concertation qui aurait eu
lieu au Conseil supérieur des Français de l'étranger à la suite des travaux de
la commission que conduisait M. Séché. Mais ce qu'elle oublie de dire - il faut
décrypter, pour la Haute Assemblée ! - c'est que M. Séché appartient à la même
composante qu'elle.
On en a délibéré le jour où nous procédions à l'élection du président du
Sénat, si bien qu'aucun des neuf sénateurs de droite, non plus que ceux de
gauche, d'ailleurs, n'était présent dans l'enceinte du Conseil supérieur au
moment où le texte a été examiné.
A la suite de cela, ce texte a connu quelques avatars. En effet, Mme
Cerisier-ben Guiga oublie également de dire que son excellent collègue de
groupe, M. Biarnès, a entamé une démarche allant radicalement à l'encontre des
réflexions de la commission Séché, en changeant complètement l'attribution des
sièges. Ainsi, quelque chose de tout à fait nouveau se faisait jour.
Autrement dit, le plus grand trouble a régné, et le ministre des affaires
étrangères, M. Védrine, a été bien inspiré de dire qu'il convenait de laisser
passer les élections, qui auront lieu le 18 juin prochain - les listes ont été
déposées le 20 avril - et qu'après la concertation reprendrait.
Car cette concertation, madame Cerisier-ben Guiga, je l'ai connue - vous
n'étiez pas encore parmi nous - lors de l'examen du texte qui guide
actuellement l'élection des sénateurs représentant les Français de l'étranger
et l'élection du Conseil supérieur des Français de l'étranger.
Ce fut une concertation exemplaire. Tout le monde se réunit autour d'une table
et les textes furent adoptés à l'unanimité des deux assemblées, seul le groupe
communiste d'abstenant.
Donc la concertation est possible, madame, quand elle est loyale, quand, après
des travaux un peu bizarres d'une commission, on ne dépose pas d'autres textes
qui sont différents. Jouons cartes sur table, réunissons-nous, discutons
calmement, et je suis certain que nous aboutirons, comme ce fut le cas dans le
passé, en 1989, à une décision commune !
Monsieur le rapporteur, je voterai la suppression de l'article.
(Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 4, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 2
bis
est supprimé et l'amendement n° 17 n'a
plus d'objet.
Article 3
M. le président.
« Art. 3. - I. - Le premier alinéa de l'article L. 346 du code électoral est
complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être inférieur à un. Au sein de chaque groupe entier de six candidats
dans l'ordre de présentation de la liste doit figurer un nombre égal de
candidats de chaque sexe. »
« II. -
Non modifié.
»
Par amendement n° 5, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
la seconde phrase du texte présenté par le I de cet article pour compléter le
premier alinéa de l'article L. 346 du code électoral.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Les prochaines élections régionales se dérouleront
conformément à la nouvelle loi électorale votée voilà déjà un an et demi.
Cet amendement tend à supprimer les sous-ensembles paritaires de six
candidats, en s'en tenant au principe général énoncé dans le texte initial du
Gouvernement, à savoir un nombre égal d'hommes et de femmes sur les listes, à
l'unité près.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. Alain Vasselle.
Pourtant, on revient au texte d'origine présenté par le Gouvernement !
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 5, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 3, ainsi modifié.
(L'article 3 est adopté.)
Article 4
M. le président.
« Art. 4. - I. - Le premier alinéa de l'article L. 370 du même code est
complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. Au sein de chaque groupe entier de six candidats
dans l'ordre de présentation de la liste doit figurer un nombre égal de
candidats de chaque sexe. »
« II. -
Non modifié
. »
Par amendement n° 6, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
la seconde phrase du texte présenté par le I de cet article pour compléter le
premier alinéa de l'article L. 370 du code électoral.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Cet amendement a le même objet que le précédent ; il s'agit
cette fois des élections à l'Assemblée de Corse.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 6.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Voilà plusieurs fois que le Gouvernement adopte la même attitude : M. le
rapporteur propose, au nom de la commission, de revenir à la rédaction initiale
du Gouvernement et Mme la secrétaire d'Etat émet un avis défavorable sur son
propre texte pour s'en tenir au texte adopté par l'Assemblée nationale !
(Protestations sur les travées socialistes.)
Mme Danièle Pourtaud.
Le Gouvernement respecte le travail des députés !
M. Alain Vasselle.
Or j'avais cru comprendre - du moins aux termes des propos tenus par M. le
ministre de l'intérieur - que le Gouvernement souhaitait aboutir à un texte de
compromis avec la Haute Assemblée.
Mme Dinah Derycke.
A quoi serviraient les parlementaires, si le Gouvernement ne respectait pas
leur travail ?
M. Alain Vasselle.
Je fais donc le constat qu'il n'y a pas de volonté de compromis de la part ni
du Gouvernement ni de la majorité politique de ce pays pour trouver une
solution satisfaisante en ce qui concerne l'application de la parité en
France.
Je souhaitais souligner cela dans nos débats, car il faut quand même que
chacun prenne ses responsabilités.
Mme Danièle Pourtaud.
C'est très exactement ce que fait le Gouvernement !
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Je voudrais rassurer M. Vasselle. Le Gouvernement est
unanime pour reconnaître l'enrichissement apporté au texte initial par
l'Assemblée nationale, en ce qui concerne la parité par groupe de six.
Vous aurez d'ailleurs sans doute noté, monsieur le sénateur, que tout à
l'heure, lorsqu'il était question d'alternance stricte, le Gouvernement s'en
était remis à la sagesse de la Haute Assemblée.
M. Alain Vasselle.
Je vous en donne acte !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 6, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 4, ainsi modifié.
(L'article 4 est adopté.)
Article 5
M. le président.
« Art. 5. - L'article 9 de la loi n° 77-729 du 7 juillet 1977 relative à
l'élection des représentants au Parlement européen est ainsi modifié :
« 1° Le premier alinéa est complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. Chaque liste est composée alternativement d'un
candidat de chaque sexe. » ;
« 2° Au début du deuxième alinéa, le mot : "Elle" est remplacé par les mots :
"La déclaration de candidature" » ;
« 3° Le cinquième alinéa (2°) est ainsi rédigé :
« 2° Les nom, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, nationalité, domicile
et profession de chacun des candidats. »
Par amendement n° 7, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
la seconde phrase du texte proposé par le 1° de cet article pour compléter le
premier alinéa de l'article 9 de la loi n° 77-729 du 7 juillet 1977 relative à
l'élection des représentants au Parlement européen.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
L'article 5 est relatif aux élections européennes et à
l'application du principe d'égal accès.
De nouveau, la commission propose de revenir au texte initial du Gouvernement.
Les élections européennes ne donnent lieu qu'à un seul tour. L'Assemblée
nationale avait prévu que chaque liste soit composée alternativement d'un
candidat de chaque sexe. Nous proposons purement et simplement de s'en tenir au
principe : autant de femmes que d'hommes, à l'unité près.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse de la Haute
Assemblée.
M. Alain Vasselle.
Là, c'est cohérent !
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 7, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 5, ainsi modifié.
(L'article 5 est adopté.)
Article 6
M. le président.
« Art. 6. - I. - Le deuxième alinéa de l'article L. 331-2 du code électoral
est complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. Au sein de chaque groupe entier de six candidats
dans l'ordre de présentation de la liste doit figurer un nombre égal de
candidats de chaque sexe. »
« II. -
Non modifié. »
Par amendement n° 8, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
la seconde phrase du texte proposé par le I de cet article pour compléter le
deuxième alinéa de l'article L. 331-2 du code électoral.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Il s'agit des élections cantonales de
Saint-Pierre-et-Miquelon. Ces élections ont lieu à la proportionnelle, au
scrutin de liste à deux tours. Il était donc naturel qu'apparaissent les
sous-ensembles paritaires de six candidats prévus par l'Assemblée nationale :
trois femmes, trois hommes ou trois hommes, trois femmes.
Nous avions déjà supprimé cette disposition pour un certain nombre d'élections
du même type. La commission des lois vous propose aussi de les supprimer dans
ce cas et de se contenter, pour laisser la liberté des candidatures, de prévoir
que les listes devront comporter autant d'hommes que de femmes, à l'unité
près.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 8, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 6, ainsi modifié.
(L'article 6 est adopté.)
Article 7
M. le président.
« Art. 7. - L'article 3 de la loi n° 83-27 du 19 janvier 1983 modifiant
diverses dispositions relatives à l'élection des conseils municipaux dans les
territoires de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française est complété
par quatre alinéas ainsi rédigés :
« En outre, sont applicables pour le premier tour de scrutin aux communes de
la Polynésie française de 2 500 habitants et plus les articles L. 264 (premier
alinéa), L. 265 et L. 267 du code électoral, sous réserve des adaptations
suivantes :
« Pour l'application de l'article L. 265, il y a lieu de lire :
« 1° "services du haut-commissaire" ou "siège de la subdivision
administrative", au lieu de : "préfecture" ou "sous-préfecture" ;
« 2° "conditions prévues à l'article L. 263, L. 264, premier alinéa, et au
présent article", au lieu de : "conditions prévues aux articles L. 260, L. 263
et L. 264". »
Par amendement n° 9 rectifié, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de
rédiger comme suit cet article :
« Dans la première phrase du deuxième alinéa de l'article L. 438 du code
précité, le nombre : "2 500" est remplacé par le nombre : "3 500". »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Relatif aux élections municipales en Polynésie, cet
amendement est la conséquence de la position adoptée par la commission des lois
sur les élections municipales en métropole. Il s'agit ici aussi de limiter
l'application du dispositif proposé aux communes d'au moins 3 500 habitants.
La rectification de l'amendement est purement formelle. Elle résulte de la
publication au
Journal officiel
du 22 avril 2000 d'une ordonnance de
codification du droit électoral applicable outre-mer. Il ne nous a pas échappé
que nous sommes obligés de procéder à des modifications formelles pour
respecter la nouvelle nomenclature du code électoral pour l'outre-mer.
M. André Maman.
Très bien !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Il s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 9 rectifié, pour lequel le Gouvernement s'en
remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 7 est ainsi rédigé.
Article 8
(pour coordination)
M. le président.
« Art. 8. - I. - Les articles 1er A et 1er de la présente loi sont applicables
en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte.
« II. -
Non modifié. »
Par amendement n° 10, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de rédiger
ainsi le I de cet article :
« I. - L'article 1er de la présente loi est applicable en Nouvelle-Calédonie
et à Mayotte. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination avec l'article
1er.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 10, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 8, ainsi modifié.
(L'article 8 est adopté.)
Article 12
M. le président.
« Art. 12. - L'article 9-1 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 relative à la
transparence financière de la vie politique est ainsi rédigé :
«
Art. 9-1.
- Lorsque, pour un parti ou un groupement politique,
l'écart entre le nombre de candidats de chaque sexe ayant déclaré se rattacher
à ce parti ou groupement, lors du dernier renouvellement général de l'Assemblée
nationale, conformément au deuxième alinéa de l'article 9, dépasse 2 % du
nombre total de ces candidats, le montant de la première fraction qui lui est
attribué en application des articles 8 et 9 est diminué d'un pourcentage égal à
la moitié de cet écart rapporté au nombre total de ces candidats.
« Cette diminution n'est pas applicable aux partis et groupements politiques
ayant présenté des candidats exclusivement outre-mer lorsque l'écart entre le
nombre de candidats de chaque sexe qui s'y sont rattachés n'est pas supérieur à
un.
« Les crédits issus de cette diminution reçoivent une nouvelle affectation
dans la loi de finances.
« Un rapport est présenté chaque année au Parlement sur l'utilisation des
crédits issus de cette diminution et sur les actions entreprises en faveur de
la parité politique, et plus particulièrement les campagnes institutionnelles
visant à promouvoir la parité et le développement de la citoyenneté. »
Par amendement n° 11, M. Cabanel, au nom de la commission, propose, après le
premier alinéa du texte présenté par cet article pour l'article 9-1 de la loi
n° 88-227 du 11 mars 1988, d'insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Toutefois, cette diminution n'est pas applicable lorsque l'écart entre le
nombre d'élus de chaque sexe ayant déclaré, conformément au deuxième alinéa de
l'article 9, se rattacher audit parti ou groupement, ne dépasse pas 2 % du
nombre total de ces élus. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Il s'agit des dispositions financières relatives à l'aide
publique apportée aux partis en fonction de l'écart entre le nombre de
candidats de chaque sexe aux élections législatives.
Nous sommes tout à fait d'accord pour que le nombre de candidats soit la base
fondamentale du dispositif ; nous sommes tout à fait d'accord sur le taux de 2
% d'écart au-delà duquel sont appliquées les mesures de pénalisation prévues en
application de l'article 4 de la Constitution ; il n'y a pas de problème.
Si nous reprenons notre amendement présenté en première lecture, c'est non
parce que nous « persévérons diaboliquement » dans une idée qui pourrait
paraître tout à fait fallacieuse, mais parce que nous estimons, tout en
respectant le principe de base du calcul des mesures de pénalisation pour la
non-application de l'égalité des hommes et des femmes dans les candidatures,
qu'il serait totalement ridicule, par un effet du hasard - et encore, il n'y
pas de hasard en élection ! - par un effet peut-être de choix des
circonscriptions, de voir un parti, comptant autant de femmes que d'hommes
élus, alors que les candidats présentés ne l'auraient pas été dans les limites
définies par la loi - plus d'hommes que de femmes, par exemple - pénalisé. Ce
serait d'autant plus ridicule que notre objectif est d'aboutir à une Assemblée
nationale la plus proche de l'équilibre en nombre d'hommes et de femmes !
Nous estimons donc que notre position est une position de bon sens.
L'Assemblée nationale, au contraire, s'est entêtée et, sous prétexte de ne pas
toucher au principe, elle a prévu de punir de façon excessive un parti qui, en
définitive, par rapport à l'objectif fondamental, n'aura commis ni faute ni
erreur !
Je crois, moi, que l'on doit pouvoir prévoir dans les lois des exceptions de
bon sens si l'on ne veut pas perdre la face. Si un grand parti politique était
pénalisé parce qu'il a réussi à faire élire autant d'hommes que de femmes, ce
serait vraiment un exploit pour le début de l'application de la parité dans la
vie publique française !
(MM. Patrice Gélard et Alain Vasselle applaudissent
vivement.)
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Vous êtes toujours très brillant, monsieur le
rapporteur, dans vos démonstrations, et sachez que la secrétaire d'Etat aux
droits des femmes a écouté avec beaucoup d'intérêt, dès la première lecture,
votre proposition. Il n'empêche que, sur le plan strictement juridique, j'ai de
nouveau réfléchi et nous restons persuadés qu'elle fragiliserait le texte dès
lors que nous prenons en compte le choix des électeurs.
Je maintiens donc mon avis défavorable.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je suis très sensible au climat détendu dans lequel nous
débattons, mais, malgré mon désir de vous être agréable, je ne saurais, sur ce
point, piétiner le bon sens dans le seul souci de maintenir ce climat
sympathique !
Je trouve qu'il serait fâcheux qu'on ne puisse pas introduire une exception
afin d'éviter qu'un citoyen ou un ensemble de citoyens appartenant à une
formation politique ne disent que cette loi est tout à fait injuste.
Il s'agit là, me semble-t-il, d'une question de principe. Je me tourne donc
vers tous mes collègues de l'hémicycle pour leur demander de me faire l'amitié
de voter l'amendeent que je présente, malgré l'opposition de Mme la secrétaire
d'Etat.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 11.
Mme Dinah Derycke.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Derycke.
Mme Dinah Derycke.
En dépit de l'amitié que je porte à M. Cabanel, je m'exprimerai contre
l'amendement.
D'ailleurs, compte tenu du discours qui a été prononcé, lors de la discussion
générale, par la majorité sénatoriale, je relève une incohérence : ce
dispositif va à l'encontre de l'esprit de la loi qui est de mettre le plus de
femmes possible dans le circuit politique. En effet, au fond, ce que nous
souhaitons, c'est agir non par sur l'électeur, mais sur les partis politiques -
telle est bien l'idée - pour qu'effectivement ils présentent autant de femmes
que d'hommes à l'élection. C'est donc au niveau des candidatures que nous avons
travaillé et non pas au niveau du résultat.
Par conséquent, il y a là, je le répète, une incohérence et une confusion
pourrait se produire. Si le fait du hasard, car ce ne pourrait guère être que
le fait du hasard ou bien un effet pervers, aboutissait à obtenir le même
nombre d'élus, cela ne pourrait jouer que pour les petits partis. En effet, il
faudrait vraiment un hasard extraordinaire pour que les grands partis
politiques arrivent pratiquement à avoir exactement le même nombre d'hommes et
de femmes élus, tout au moins dans un premier temps. Le jour où cela arrivera,
ce ne sera plus un hasard : cela signifiera que nous aurons réussi à faire
vivre cette loi ; les partis politiques ayant présenté autant d'hommes que de
femmes, il n'y aura pas de pénalité, et cette disposition n'aura alors plus
aucune utilité.
Je l'avais dit lors de la première lecture,
a priori
cet amendement
semble séduisant, mais j'y vois à la fois une incohérence et un danger parce
que l'on mélange ici candidatures et élus. J'y vois également un possible
détournement par des partis qui n'en seraient pas, par exemple des mouvements
ultra-régionalistes ou sectaires. Je songe également aux nouveaux élus qui se
rattacheraient à un autre groupe que le leur.
La démarche était séduisante, elle partait effectivement d'un bon sentiment,
mais elle n'est pas cohérente avec l'ensemble du texte et avec ce que nous
voulons faire.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
J'ai cru comprendre que cet article vise toutes les élections au scrutin
majoritaire uninominal à deux tours et qu'il n'a pas d'utilité pour ce qui
concerne les élections à la proportionnelle. Pour ces dernières en effet, la
loi prévoira désormais des règles spécifiques applicables à l'ensemble des
listes, donc aux partis et ces derniers seront contraints de respecter la
parité pour toutes les élections à la proportionnelle.
S'il est inutile de prévoir des mesures coercitives d'ordre financier pour les
élections à la proportionnelle, il n'en va pas de même pour les élections au
scrutin majoritaire à deux tours, du moins c'est mon interprétation.
L'objectif, c'est d'instaurer la parité à l'Assemblée nationale ; mais il y a
aussi les élections régionales, les élections cantonales et les élections
municipales !
Avec cet article, on vise les partis politiques, on veut pénaliser
financièrement ceux qui ne respectent pas la règle. Mais nous savons bien, mes
chers collègues, que sur les 36 000 communes de France, plus de 32 000 comptent
moins de 2 000 habitants et qu'il n'y a pas de listes.
Mme Dinah Derycke.
Ce texte ne concerne pas les communes de moins de 2 000 habitants et les
conseils municipaux de ces communes !
M. Alain Vasselle.
Cela concerne tout le monde, alors !
Mmes Dinah Derycke et Danièle Pourtaud.
Cela ne concerne que les législatives !
M. Alain Vasselle.
Voilà qui montre une fois de plus - je vous remercie de le souligner -
l'incohérence du texte. On va traiter d'une manière différente le corps
électoral suivant le type d'élection. Il y aura une petite salade pour les
législatives, une autre pour la proportionnelle et une autre pour les
municipales, puisqu'on est en train de trafiquer le mode de scrutin pour
ramener de 3 500 à 2 500 habitants le seuil permettant le panachage.
Tout cela n'est donc qu'affaire de cuisine purement électorale. On essaie de
réunir tous les ingrédients permettant à la majorité actuelle d'essayer de
conforter ses positions sans se préoccuper de savoir si cela correspond à la
volonté du peuple. On va imposer par la loi au peuple un mode de scrutin qui
n'est pas forcément celui qu'il souhaite. Pour ma part, comme le prévoit la
Constitution, je suis respectueux du suffrage universel et de la souveraineté
populaire.
Mme le secrétaire d'Etat a déclaré que l'amendement de la commission des lois
pose un problème juridique, d'autant qu'il ne permet pas de respecter le choix
de l'électeur. Mes chers collègues, croyez-vous que l'on respecte le choix de
l'électeur en imposant la parité ? Qui vous dit que l'électeur - ou le grand
électeur - veut la parité dans tout les départements et pour toutes les
municipalités ? Je n'en suis pas persuadé.
Mme Dinah Derycke.
Qui vous dit qu'il ne la veut pas ?
M. Alain Vasselle.
Vous vous mettez dans l'idée que l'électeur veut la parité dans toutes les
communes de France. Non ! l'électeur veut des hommes ou des femmes compétents
pour gérer les affaires municipales. Il y a certes des femmes compétentes et
des hommes compétents, mais le problème de fond n'est pas là. Le problème de
fond, c'est le statut de l'élu. S'il existait un véritable statut de l'élu, les
femmes qui exerceraient des responsabilités électives, qui brigueraient des
fonctions politiques seraient certainement plus nombreuses.
C'est l'absence d'un statut de l'élu qui empêche les femmes d'assumer des
responsabilités politiques. Le problème est là. La parité ne résoudra rien.
Monsieur le président, je vous prie de m'excuser d'avoir quelque peu dérapé
sur un autre sujet, mais il m'apparaît important de souligner l'incohérence
d'un certain nombre de dispositions de ce texte. En réalité, le projet de loi
est avant tout dicté par une arrière-pensée électorale et il ne vise en aucun
cas à servir le peuple.
(Protestations sur les travées socialistes.)
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je suis navré de prendre à nouveau la parole, mais tout doit
être clair : il s'agit des élections législatives et d'elles seules et, dans ce
cas précis, de la diminution de la première fraction des aides financières
accordées aux partis politiques.
Cela dit, pour bénéficier de ces aides, il faut présenter au moins cinquante
candidats dans des circonscriptions différentes, cela ne concerne donc pas les
petits partis.
Tout a été dit sur ce sujet, je tiens néanmoins à rappeler mon argument de
fond. Il est inévitable, c'est une évidence mathématiquement parlant, que cette
situation se produira. Or, un parti politique, qu'il soit grand, moyen ou
petit, permet l'expression des citoyens, et, à ce titre, il doit être respecté.
Le sanctionner au motif qu'il aurait affiché un écart de 2,5 % entre le nombre
total de ses candidates et de ses candidats, alors qu'il aurait autant d'élus
femmes et hommes à l'Assemblée nationale, ce serait à mes yeux tout à fait
navrant.
Aucun argument juridique ne résiste au ridicule !
(Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
M. Patrice Gélard.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Gélard.
M. Patrice Gélard.
Je vais aller dans le sens de M. le rapporteur. Qu'est-ce qui compte ? Est-ce
de faire élire des candidates ou de présenter des candidates dans des
circonscriptions où elles ne seront pas élues ?
M. Alain Vasselle.
Tout à fait !
M. Patrice Gélard.
En réalité, en refusant l'amendement n° 11 de M. le rapporteur, vous incitez
les partis à présenter des candidates qui ne seront pas élues.
M. Alain Vasselle.
Très bien ! Bonne analyse !
Mme Danièle Pourtaud.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Pourtaud.
Mme Danièle Pourtaud.
Je ne voudrais pas créer de désagrément à ma collègue Mme Dinah Derycke ni à
Mme la secrétaire d'Etat, mais je tiens à rappeler, comme je l'ai dit dans mon
intervention liminaire lors de la discussion générale commune, que l'objet de
notre combat est de permettre à un maximum de femmes d'accéder à des
responsabilités d'élues. Mais, le système électoral français étant ce qu'il
est, nous n'avons pas réussi à dégager des dispositions qui offrent les mêmes
garanties pour les scrutins de listes et pour les scrutins uninominaux. Or, il
est important que les partis politiques soient incités à présenter des femmes,
et pas seulement dans les plus mauvaises circoncriptions.
La pénalité financière instaurée pour inciter les partis à présenter 50 % de
candidates est certainement indispensable. Il n'en demeure pas moins que le
fait de tenir compte du résultat, comme le propose M. le rapporteur,
c'est-à-dire de prendre acte du fait qu'un parti aura su présenter des femmes
dans des circonscriptions « gagnables », ne me paraît pas de nature à nuire à
notre volonté d'amener le plus de femmes possible à des responsabilités
d'élues.
Je suis donc conduite, sur cet amendement n° 11, à titre personnel, à
m'abstenir.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 11, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 12, M. Cabanel, au nom de la commission, propose, dans le
deuxième alinéa du texte présenté par l'article 12 pour l'article 9-1 de la loi
n° 88-227 du 11 mars 1988, de remplacer les mots : « le nombre de candidats de
chaque sexe » par les mots : « le nombre de candidats ou d'élus de chaque sexe
».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
L'amendement n° 12 ne fait que tirer les conséquences de
l'amendement n° 11 en ce qui concerne l'outre-mer.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 12, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 12, modifié.
(L'article 12 est adopté.)
TITRE IV
DISPOSITIONS DIVERSES
M. le président.
Par amendement n° 13, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de
supprimer cette division et son intitulé.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Cet amendement a pour objet de supprimer cette division et
son intitulé qui n'aura plus de raison d'être puisque nous allons la vider de
sa substance par les différents amendements que le Sénat, je l'espère, va
adopter.
Par souci d'élégance dans le déroulement de notre discussion, je demande la
réserve de cet amendement jusqu'après le vote de l'article 15, monsieur le
président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de réserve ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
La réserve est ordonnée.
Article 14
M. le président.
« Art. 14. - Le premier alinéa de l'article L. 205 du code électoral est ainsi
rédigé :
« Tout conseiller général qui, pour une cause survenue postérieurement à son
élection, se trouve dans un des cas d'inéligibilité prévus par les articles L.
195, L. 196, L. 199, L. 200 et L. 202, ou se trouve frappé de l'une des
incapacités qui font perdre la qualité d'électeur, est immédiatement déclaré
démissionnaire par arrêté du préfet, sauf réclamation au tribunal administratif
dans les dix jours de la notification, et sauf recours au Conseil d'Etat,
conformément à l'article L. 223. Lorsqu'un conseiller général est déclaré
démissionnaire d'office à la suite d'une condamnation pénale définitive
prononcée à son encontre et entraînant de ce fait la perte de ses droits
civiques et électoraux, le recours éventuel contre l'arrêté du préfet n'est pas
suspensif. »
Par amendement n° 14, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de
supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Nous abordons l'examen des superstructures les plus
audacieuses de l'Assemblée nationale, des grands cavaliers législatifs !
L'article 14 a pour objet de définir le régime de la démission d'office d'un
conseiller général. Cette disposition présente un intérêt, mais pas dans un
texte aussi important que celui qui a trait à l'application de la parité. Nous
vous demandons donc, mes chers collègues, de supprimer cet article.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 14.
Mme Dinah Derycke.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Derycke.
Mme Dinah Derycke.
Certes, il s'agit d'un cavalier, mais que celui qui n'a jamais péché nous
jette la première pierre !
Il est vrai que cette disposition aurait peut-être dû figurer dans un autre
texte, mais elle nous semble intelligente : nous voterons donc le texte de
l'Assemblée nationale, c'est-à-dire que nous refuserons l'amendement de
suppression.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 14, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 14 est supprimé.
Article 14
bis
M. le président.
« Art. 14
bis
. - L'article L. 210 du même code est ainsi rédigé :
«
Art. L. 210. -
Tout conseiller général qui, par une cause survenue
postérieurement à son élection, se trouve dans un des cas d'incompatibilité
prévus par les articles L. 206, L. 207 et L. 208 est immédiatement déclaré
démissionnaire par arrêté du préfet, soit d'office, soit sur la réclamation de
tout électeur, sauf réclamation au tribunal administratif dans les dix jours de
la notification, et sauf recours au Conseil d'Etat, conformément à l'article L.
223. »
Par amendement n° 15, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de
supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
L'article 14
bis
vise lui aussi la démission d'office
d'un conseiller général. Nous proposons donc le même traitement : la
suppression de cet article.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 15, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 14
bis
est supprimé.
Article 15
M. le président.
« Art. 15. - Le premier alinéa de l'article L. 2113-17 du code général des
collectivités territoriales est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Est éligible au conseil consultatif tout citoyen inscrit sur la liste
électorale de la commune associée. »
Par amendement n° 16, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de
supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
L'article 15 est le troisième élément litigieux qui n'a pas
sa place dans ce texte : il porte sur les conditions d'éligibilité au conseil
consultatif des communes associées. Nous en proposons donc la suppression.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 16, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 15 est supprimé.
Intitulé du titre IV
(suite)
M. le président.
Nous en revenons à l'amendement n° 13, qui avait été précédemment réservé.
Je rappelle que cet amendement a déjà été défendu par son auteur.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Pery,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 13, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, la division et son intitulé sont supprimés.
Les autres dispositions du projet de loi ne font pas l'objet de la nouvelle
lecture.
Vote sur l'ensemble
M. le président.
Avant de mettre aux voix l'ensemble du projet de loi, je donne la parole à Mme
Terrade, pour explication de vote.
Mme Odette Terrade.
Monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers collègues, au
terme de l'examen en nouvelle lecture du projet de loi ordinaire visant à «
favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et
fonctions électives », je suis au regret de constater que à défaut d'accord sur
les moyens à mettre en oeuvre pour donner corps à la révision constitutionnelle
votée en juin dernier, l'étape importante dans le combat pour l'égalité pour
une plus grande participation des femmes à la vie politique s'avère difficile à
franchir !
Comme certains l'ont souligné, l'opinion publique est pourtant majoritairement
demandeuse d'une plus grande égalité dans les sphères économiques, sociales et
politiques. Elle attend que notre vie politique se renouvelle, se
démocratise.
Il ne suffit pas de dire que l'on souhaite que les femmes accèdent aux
responsabilités politiques. Encore faut-il s'assurer que des mesures concrètes
garantiront effectivement la parité en termes non seulement de candidatures,
mais également d'élus.
Les modifications apportées au texte, tant en première qu'en deuxième lecture
par l'Assemblée nationale, nous, parlementaires communistes, les qualifions
d'améliorations dans le sens où elles assurent au principe paritaire une plus
grande efficacité.
A l'inverse, messieurs de la majorité sénatoriale, vous jugez ces ajouts -
qu'il s'agisse de la parité par groupe de six candidats pour les élections au
scrutin de liste à deux tours ou de la stricte alternance hommes-femmes pour
les scrutins de liste à un tour, - inutiles, irréalistes, trop contraignants,
contraires à l'esprit de la révision constitutionnelle.
Fidèles à votre position de première lecture, sourds aux avancées des députés
qui ont cherché un point d'équilibre concernant le seuil à partir duquel les
nouvelles dispositions sur la parité s'appliqueront pour les élections
municipales, le seuil ayant été ramené à 2 500 habitants, amendement après
amendement, vous avez supprimé des dispositions essentielles pour que les
intentions du législateur restent lettre morte.
Pour toutes ces raisons, nous voterons contre le texte tel qu'il vient d'être
modifié.
Mme Gisèle Printz.
Très bien !
M. le président.
La parole est à Mme Derycke.
Mme Dinah Derycke.
Mes chers collègues, je voudrais vous faire part de ma tristesse en raison du
vote qui va avoir lieu et de l'attitude de la majorité sénatoriale sur la
parité.
Certes - ce n'est un secret pour personne, puisque cela découle de nos
institutions - l'Assemblée nationale va rétablir son texte et les dispositions
que le groupe socialiste a essayé de défendre ici seront mises en oeuvre. Mais
je regrette profondément l'image que donne le Sénat : celle d'une assemblée qui
est repliée sur elle-même et qui refuse, quoi que vous en disiez, d'aller
concrètement vers la parité, vers l'égalité d'accès des femmes et des hommes
aux fonctions électives, vers l'égalité dans la vie en général.
Personnellement, je ne soutiendrai pas le texte issu de nos travaux. Je
constate avec tristesse que le divorce entre l'opinion publique et notre Haute
Assemblée continue de se creuser.
M. le président.
La parole est à M. Cornu.
M. Gérard Cornu.
Je regrette l'absence de consensus sur les propositions de la majorité
sénatoriale, lesquelles me semblent relever pourtant du bon sens. Mais ce que
je regrette le plus, c'est l'hypocrisie du Gouvernement. En effet, malgré les
engagements pris par le Premier ministre en personne de ne pas profiter du
projet de loi sur la parité pour changer le mode de scrutin, hypocritement, on
s'est servi de la majorité plurielle pour le changer, le déformer, s'agissant
notamment des élections municipales. Je tairai le terme qui qualifie une telle
façon de procéder ; il n'est pas digne de cette Haute Assemblée !
En tout cas, on ne peut pas accuser la majorité sénatoriale d'être défavorable
à la parité.
Mme Danièle Pourtaud.
Prouvez-le !
M. Gérard Cornu.
Elle l'a prouvé lors de la révision constitutionnelle !
La parité, nous sommes pour, mais nous sommes contre les manipulations
électorales d'un gouvernement qui présente un texte et qui, par le biais de sa
majorité, le déforme, avec son accord. On appelle cela de l'hypocrisie.
Personnellement, je suis résolument favorable à la parité, je l'ai prouvé à
maintes reprises. Mais je suis contre les manipulations politiciennes !
(
Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants
et de l'Union centriste. - Mme Luc proteste.
)
M. le président.
La parole est à M. Joyandet.
M. Alain Joyandet.
Mon intervention, qui se situe exactement dans le droit-fil de celle de M.
Cornu, n'aura que plus de force lorsque vous saurez que je m'abstiendrai sur ce
texte, car je suis gêné par la rédaction d'un certain nombre de sujets.
De plus, je suis choqué par cette espèce de jubilation que l'on ressent chez
nos collègues socialistes, qui se réjouissent finalement de nos positions pour
pouvoir dire partout que la droite sénatoriale est ringarde et qu'elle regarde
l'avenir dans le rétroviseur !
Cela me fait penser au projet de loi sur le cumul des mandats. Pendant des
mois, les socialistes ont caricaturé la position de la majorité sénatoriale
alors que nous rencontrions nos collègues parlementaires socialistes à
l'Assemblée nationale qui nous disaient à nous, sénateurs de droite, de ne
surtout pas lâcher sur ce texte-là !
On voit bien comment, finalement, le Gouvernement est revenu très facilement
sur les positions du Sénat afin que vous puissiez rester sénateur-maire,
député-maire, sénateur et président de conseil général. Il s'agit donc d'une
hypocrisie, le mot est bien choisi, mon cher collègue Cornu, même si, à titre
personnel, je le répète, je m'abstiendrai sur ce texte.
Encore une fois, je regrette cette espèce de jubilation quelque peu indécente.
Cela m'ennuie d'autant plus que nous aurions pu aborder plus concrètement
certains points, puisque j'ai entendu, sur les travées de la majorité
sénatoriale, des arguments qui étaient objectifs et qui n'avaient rien à voir
avec une quelconque prise de position contre la parité (
Mme Pourtaud
proteste).
Mme Hélène Luc.
Ce qui est objectif, c'est que la droite est contre la parité !
M. Alain Joyandet.
Mais non !
Nous avons voté la parité en Congrès aussi largement que vous ! Aujourd'hui,
nous discutons des textes d'application. S'il existe, certes, quelques
différences entre nous sur ces derniers, je crois qu'elles ne méritent pas
cette jubilation politicienne quelque peu indécente, surtout de la part de
dames avec qui nous devrions pouvoir discuter de façon beaucoup plus
sympathique de ce texte, lequel constituerait malgré tout une avancée
importante.
Hypocrisie et jubilation alors que la majorité du Sénat était pour la
limitation du cumul des mandats, pour la mise en oeuvre de la parité : ne
caricaturez pas à ce point nos positions. Restez modestes !
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers
collègues, je souhaite, moi aussi, dire quelques mots au moment où s'achève ce
débat.
J'éprouve également, comme je le disais tout à l'heure en conclusion à
l'occasion de la discussion générale commune, un sentiment de tristesse. Le 28
juin 1999, nous avons assisté à un élan qui, pour être inspiré par des
motivations diverses - sincérité, discipline vis-à-vis de telle ou telle
autorité de l'Etat, de telle ou telle formation politique - n'en était pas
moins un élan. Je suis donc navré de constater que nous assistons aujourd'hui à
la désagrégation de ce sentiment collectif qui se dégageait en faveur de la
parité.
Le Sénat n'avait pas démérité dans cette affaire, même si les médias s'étaient
livrés à toutes sortes de déformations intempestives de son attitude. C'est
dans cet hémicycle qu'a été inventée la formule « trois plus quatre » -
révision des articles 3 et 4 de la Constitution - qui a permis le déroulement
du Congrès de Versailles, dans la mesure où l'Assemblée nationale s'y est
ralliée. Nous n'avons donc pas à baisser la tête ni à douter de nous-mêmes.
En revanche - je le dis à Mme la secrétaire d'Etat pour qui j'éprouve beaucoup
de sympathie - je doute de l'action gouvernementale et de sa pérennité car, sur
des textes électoraux aussi importants, aussi déterminants pour l'avenir
politique, puisqu'ils pèseront pendant des années sur les consultations
populaires en France et qu'ils constituent l'application d'un principe
constitutionnel, le Gouvernement aurait dû s'honorer d'une démarche de
concertation. Un certain nombre d'entre nous n'auraient pas refusé d'y
participer.
Je crains fort que la vie politique française ne s'affadisse gravement dans ce
qu'un philosophe de la politique a appelé voilà quelques années - vous n'étiez
pas encore au pouvoir - « la fatalité querelleuse de la bipolarisation ». On
finit par trouver beau ce que l'on a condamné, par trouver laid ce que l'on
avait magnifié.
Nous sommes en train de créer un système qui n'est pas bon. Ce jugement vise
les lois électorales que l'on a égrenées pendant des mois et qui n'ont pas de
cohérence. Je pense même qu'une grande réforme aurait été possible, laquelle
aurait inscrit dans la Constitution le système électoral de l'Assemblée
nationale, système uninominal majoritaire, et aurait peut-être entraîné une
réforme plus profonde du Sénat et permettant une expression plus variée des
courants de pensée. Mais tout cela, ce sont des occasions ratées.
Aujourd'hui, nous sommes en présence d'un texte qui traduit la volonté claire
et cohérente de la commission des lois du Sénat, d'une majorité sénatoriale qui
a le droit de s'exprimer. Nous le voterons donc, mais sans joie et avec une
pointe de déception, car nous avons l'impression - cela a été dit tout à
l'heure et je reprends les termes de M. Cornu - que le texte du Gouvernement,
qui était applicable pour tous, est devenu, au fil des délibérations de
l'Assemblée nationale - où peut s'exprimer une majorité politique - une
caricature de l'application du simple principe selon lequel la loi favorise un
égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions
électives.
Je demande aux membres de cette Haute Assemblée de voter, sans enthousiasme
c'est vrai, le texte tel qu'il ressort des débats du Sénat, car c'est une
démarche logique, même si nous aurions préféré qu'elle soit autre. Cela n'a pas
été possible et c'est peut-être un tournant raté pour la France.
(Très bien
! et applaudissements sur les travées du RDSE, de l'Union centriste, du RPR et
des Républicains et Indépendants.)
Mme Hélène Luc.
Vous demandez de le voter ! C'est bien le minimum !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant du groupe du RPR.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu).
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
56:
Nombre de votants | 308 |
Nombre de suffrages exprimés | 303 |
Majorité absolue des suffrages | 152 |
Pour l'adoption | 199 |
Contre | 104 |
PROJET DE LOI ORGANIQUE
M. le président.
Nous passons à la discussion des articles du projet de loi organique tendant à
favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats de membre des
assemblées de province et du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, de l'Assemblée
de la Polynésie française et de l'Assemblée territoriale des îles
Wallis-et-Futuna.
Je rappelle que, aux termes de l'article 42, alinéa 10, du règlement, à partir
de la deuxième lecture au Sénat des projets ou propositions de loi, la
discussion des articles est limitée à ceux pour lesquels les deux chambres du
Parlement n'ont pas encore adopté un texte identique.
Article 1er
M. le président.
« Art. 1er. - Après l'article 6 de la loi n° 52-1175 du 21 octobre 1952
relative à la composition et à la formation de l'assemblée territoriale de la
Polynésie française, il est inséré un article 6-1 ainsi rédigé :
«
Art. 6-1
. - Chaque liste comporte un nombre égal de candidats de
chaque sexe à une unité près. »
Par amendement n° 3, Mmes Derycke, Pourtaud, Yolande Boyer, Printz,
Dieulangard, Cerisier-ben Guiga, Durrieu, Bergé-Lavigne, MM. Dreyfus-Schmidt,
Pastor, Miquel, Domeizel, Lagauche, Picheral et les membres du groupe
socialiste et apparentés proposent de compléter le second alinéa de cet article
par la phrase suivante : « Chaque liste est composée alternativement d'un
candidat de chaque sexe. »
La parole est à Mme Derycke.
Mme Dinah Derycke.
Je l'ai déjà indiqué lors de la discussion générale, selon nous, l'alternance
doit s'appliquer dans toutes les élections au scrutin proportionnel, tant en
France métropolitaine qu'outre-mer. C'est pourquoi cet amendement tend à
rétablir l'alternance homme-femme sur chaque liste pour les élections à
l'Assemblée territoriale de Polynésie française.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Guy Cabanel,
rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
La
commission est défavorable à cet amendement.
Elle a eu la divine surprise de constater que l'Assemblée nationale - sans
doute par erreur ! (
Sourires
) - avait voté une disposition prévoyant un
nombre égal de femmes et d'hommes sur chaque liste, à une unité près, sans
contrainte supplémentaire quant à l'ordre de présentation des candidats.
Nous ne voyons pas de raison de revenir sur un texte que nous avions déjà
supprimé en première lecture, malgré toute la sympathie que l'on peut éprouver
pour les démarches de Mme Derycke.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 3, repoussé par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 1er.
(L'article 1er est adopté.)
Article 2
M. le président.
« Art. 2. - L'article 13-4 de la loi n° 61-814 du 29 juillet 1961 conférant
aux îles Wallis et Futuna le statut de territoire d'outre-mer est complété par
un alinéa ainsi rédigé :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. Chaque liste est composée alternativement d'un
candidat de chaque sexe. »
Par amendement n° 1 rectifié, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de
rédiger comme suit cet article :
« Le IV de l'article L. 418 du code électoral est complété par une phrase
ainsi rédigée :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Cet amendement tire les conséquences de la codification du
droit électoral applicable en outre-mer, qui est parue au
Journal
officiel
du 22 avril 2000. Chacun peut constater que la commission des lois
veille, même pendant les vacances parlementaires !
(Sourires.)
Sur le fond, il prévoit, pour l'Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna,
une composition paritaire globale des listes, sans contrainte supplémentaire
quant à l'ordre de présentation des candidats.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1 rectifié, pour lequel le Gouvernement s'en
remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 2 est ainsi rédigé.
Article 3
M. le président.
« Art. 3. - Après le premier alinéa de l'article 192 de la loi organique n°
99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie, il est inséré un
alinéa ainsi rédigé :
« Sur chacune des listes, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe
ne peut être supérieur à un. Chaque liste est composée alternativement d'un
candidat de chaque sexe. »
Par amendement n° 2, M. Cabanel, au nom de la commission, propose de supprimer
la seconde phrase du texte présenté par cet article pour insérer un alinéa
après le premier alinéa de l'article 192 de la loi organique n° 99-209 du 19
mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Guy Cabanel,
rapporteur.
Il s'agit d'adopter, pour les élections au congrès et aux
assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie, la même formulation qu'à
l'article précédent.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 2, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 3, ainsi modifié.
(L'article 3 est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi organique.
En application de l'article 59 du règlement, le scrutin public est de
droit.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
57:
Nombre de votants | 308 |
Nombre de suffrages exprimés | 205 |
Majorité absolue des suffrages | 103 |
Pour l'adoption | 198 |
Contre | 7 |
13
NOMINATION DE MEMBRES
DE COMMISSIONS
M. le président.
Je rappelle au Sénat que le groupe communiste républicain et citoyen a
présenté une candidature pour la commission des affaires économiques et du Plan
et une candidature pour la commission des affaires sociales.
Le délai prévu par l'article 8 du règlement est expiré.
La présidence n'a reçu aucune opposition.
En conséquence, je déclare ces candidatures ratifiées et je proclame M. Gérard
Le Cam membre de la commission des affaires économiques et du Plan, en
remplacement de M. Paul Vergès, démissionnaire, et M. Paul Vergès membre de la
commission des affaires sociales, en remplacement de M. Gérard Le Cam,
démissionnaire.
14
COMMUNICATION DE L'ADOPTION DÉFINITIVE
DE TEXTES SOUMIS EN APPLICATION
DE L'ARTICLE 88-4 DE LA CONSTITUTION
M. le président.
M. le président du Sénat a reçu de M. le Premier ministre une communication,
en date du 7 avril 2000, l'informant de l'adoption définitive de onze textes
soumis en application de l'article 88-4 de la Constitution suivants :
N° E 1071. - Proposition de décision du Conseil relative à l'approbation, au
nom de la Communauté européenne, du traité de l'OMPI sur le droit d'auteur et
du traité de l'OMPI sur les interprétations et exécutions et sur les
phonogrammes (adoptée au conseil Marché intérieur le 16 mars 2000).
N° E 1234. - Proposition de règlement (CE) du Conseil modifiant le règlement
(CEE, EURATOM, CECA) n° 259/68 fixant le statut des fonctionnaires des
Communautés européennes ainsi que le régime applicable aux autres agents de ces
Communautés (statut des interprètes
free-lance
) (adoptée au conseil
Affaires générales le 20 mars 2000).
N° E 1298. - Proposition de décision du Conseil modifiant la décision
97/787/CE portant attribution d'une aide financière exceptionnelle à l'Arménie
et à la Géorgie en vue de l'étendre au Tadjikistan (adoptée au conseil Affaires
générales le 20 mars 2000).
N° E 1348. - Proposition de règlement du Conseil relatif à la modification du
règlement (CE) n° 2622/97 du Conseil portant ouverture et mode de gestion de
contingents tarifaires communautaires pour certains produits de la pêche
originaires de Ceuta (alevins et juvéniles de bar et dorade, bars et dorades)
(adoptée au conseil JAI le 27 mars 2000).
N° E 1378. - Proposition de directive du Conseil modifiant la directive
77/388/CEE concernant le système commun de taxe sur la valeur ajoutée. -
Dispositions transitoires accordées à la République d'Autriche et à la
République portugaise (adoptée au conseil Environnement le 30 mars 2000).
N° E 1379. - Proposition de décision du Conseil autorisant les Pays-Bas à
appliquer un taux réduit de droit d'accises à certaines huiles minérales
utilisées à des fins spécifiques, conformément à la procédure prévue à
l'article 8, paragraphe 4, de la directive n° 92/81/CEE (adoptée au conseil
Environnement le 30 mars 2000).
N° E 1389. - Proposition de décision du Conseil autorisant le Royaume des
Pays-Bas à appliquer une mesure dérogatoire à l'article 11 de la sixième
directive 77/388/CEE du Conseil du 17 mai 1977 en matière d'harmonisation des
législations des Etats membres relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires
(régime particulier applicable à l'or d'investissement) (adoptée au conseil
Affaires générales le 20 mars 2000).
N° E 1409. - Proposition de décision du Conseil autorisant la Commission à
conclure, pour la Communauté européenne, un accord sous forme d'échange de
lettres avec respectivement le Gouvernement de la Confédération helvétique, le
Gouvernement de la République tchèque et le gouvernement de chacun des pays non
communautaires, parties contractantes à la Convention du 20 mai 1987 relative à
un régime de transit commun définissant les procédures d'extension du réseau
commun de communication/interface commune des systèmes (CCN/CSI) pour chacun
d'entre eux (adoptée au conseil Environnement le 30 mars 2000).
N° E 1410. - Proposition de règlement du Conseil portant modification du
règlement (CEE) n° 737/90 relatif aux conditions d'importation de produits
agricoles originaires des pays tiers à la suite de l'accident survenu à la
centrale nucléaire de Tchernobyl (adoptée au conseil Affaires générales le 20
mars 2000).
N° E 1416. - Proposition de règlement (CE) du Conseil portant ouverture et
mode de gestion de contingents tarifaires communautaires autonomes pour
certains produits de la pêche (morues, crevettes, surimis, grenadiers, calmars
et encornets, harengs, longes de thon) (adoptée au conseil JAI le 27 mars
2000).
N° E 1425. - Proposition de règlement du Conseil suspendant, pour une période
de six mois, le règlement (CE) n° 2151/1999 du Conseil concernant
l'interdiction des vols entre les territoires de la Communauté et la République
fédérale de Yougoslavie, à l'exception de la République du Monténégro et de la
province du Kosovo et modifiant les règlements (CE) n°s 1294/1999 et 2111/1999
du Conseil en ce qui concerne les paiements et les fournitures effectués en
relation avec les vols durant la période de suspension (adoptée au conseil
Affaires générales le 20 mars 2000).
15
DÉPÔT D'UNE PROPOSITION DE LOI
M. le président. J'ai reçu de MM. Alain Lambert et Philippe Marini une proposition de loi portant création du revenu minimum d'activité.
La proposition de loi sera imprimée sous le n° 317, distribuée et renvoyée à la commission des affaires sociales, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.16
TEXTES SOUMIS EN APPLICATION
DE L'ARTICLE 88-4 DE LA CONSTITUTION
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre le texte suivant, soumis au Sénat par le
Gouvernement, en application de l'article 88-4 de la Constitution :
Proposition de décision du Conseil et de la Commission relative à la
conclusion du protocole à l'accord de partenariat et de coopération entre les
Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et l'Ukraine,
d'autre part.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1438 et distribué.
J'ai reçu de M. le Premier ministre le texte suivant, soumis au Sénat par le
Gouvernement, en application de l'article 88-4 de la Constitution :
Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant, pour
la septième fois, la directive 76/768/CEE du Conseil concernant le
rapprochement des législations des Etats membres relatives aux produits
cosmétiques.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1439 et distribué.17
DÉPÔTS RATTACHÉS POUR ORDRE
AU PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE
DU 6 AVRIL 2000
DÉPÔT D'UN PROJET DE LOI
M. le président.
M. le président du Sénat a reçu, le 7 avril 2000, de M. le Premier ministre un
projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale en deuxième lecture, relatif
au référé devant les juridictions administratives.
Ce projet de loi sera imprimé sous le n° 310, distribué et renvoyé à la
commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel,
du règlement et d'administration générale.
DÉPÔT DE PROPOSITIONS DE LOI
M. le président.
M. le président du Sénat a reçu, le 7 avril 2000, de MM. Bernard Fournier,
Pierre André, Jean Bernard, Jean Bizet, Mme Paulette Brisepierre, MM. Louis de
Broissia, Robert Calmejane, Auguste Cazalet, Charles Ceccaldi-Raynaud, Xavier
Darcos, Désiré Debavelaere, Jacques-Richard Delong, Charles Descours, Michel
Doublet, Daniel Eckenspieller, Michel Esneu, Yann Gaillard, Alain Gérard,
François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Giraud, Daniel Goulet, Alain Gournac,
Adrien Gouteyron, Georges Gruillot, Hubert Haenel, Roger Husson, Roger
Karoutchi, Christian de La Malène, Lucien Lanier, Gérard Larcher, Robert
Laufoaulu, Edmond Lauret, Jean-François Le Grand, Bernard Murat, Paul Natali,
Mme Nelly Olin, MM. Paul d'Ornano, Jacques Oudin, Jacques Peyrat, Victor Reux,
Yves Rispat, Jean-Pierre Schosteck, Louis Souvet, Martial Taugourdeau,
Jean-Pierre Vial, Serge Vinçon et Guy Vissac une proposition de loi tendant à
élargir les modalités d'accès à l'aide juridique.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le n° 312, distribuée et renvoyée
à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage
universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de la
constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues
par le règlement.
M. le président du Sénat a reçu, le 7 avril 2000, de MM. Hubert Haenel, Louis
Althapé, Pierre André, Jean Bernard, Roger Besse, Jean Bizet, Gérard Braun,
Dominique Braye, Mme Paulette Brisepierre, MM. Louis de Broissia, Robert
Calmejane, Auguste Cazalet, Charles Ceccaldi-Raynaud, Gérard César, Gérard
Cornu, Xavier Darcos, Désiré Debavelaere, Luc Dejoie, Jacques-Richard Delong,
Robert Del Picchia, Charles Descours, Michel Doublet, Alain Dufaut, Daniel
Eckenspieller, Michel Esneu, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy,
Francis Giraud, Daniel Goulet, Alain Gournac, Emmanuel Hamel, Jean-Paul Hugot,
Roger Husson, André Jourdain, Alain Joyandet, Lucien Lanier, Gérard Larcher,
Robert Laufoaulu, Dominique Leclerc, Jacques Legendre, Jean-Luc Miraux, Bernard
Murat, Paul Natali, Lucien Neuwirth, Mme Nelly Olin, MM. Jacques Oudin, Jacques
Peyrat, Louis Souvet, Martial Taugourdeau, Jacques Valade, Serge Vinçon et Guy
Vissac une proposition de loi visant à exonéner de TVA les équipements et
matériels de lutte contre l'incendie.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le n° 313, distribuée et renvoyée
à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques
de la nation, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission
spéciale dans les conditions prévues par le règlement.
M. le président du Sénat a reçu, le 8 avril 2000, de M. Jean-Léonce Dupont une
proposition de loi tendant à préciser les modalités des interventions
économiques des collectivités locales.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le n° 315, distribuée et renvoyée
à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage
universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de la
constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues
par le règlement.
TRANSMISSION D'UNE PROPOSITION DE LOI
M. le président.
M. le président du Sénat a reçu, le 8 avril 2000, de M. le Premier ministre
une proposition de loi adoptée avec modifications par l'Assemblée nationale en
deuxième lecture, tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en
tant que crime contre l'humanité.
Cette proposition de loi sera imprimée sous le n° 314, distribuée et renvoyée
à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage
universel, du règlement et d'administration.
DÉPÔT DE TEXTES SOUMIS EN APPLICATION
DE L'ARTICLE 88-4 DE LA CONSTITUTION
M. le président.
M. le président du Sénat a reçu, le 8 avril 2000, de M. le Premier ministre le
texte suivant, soumis au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
Proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (CE) n° 2505/96
portant ouverture et mode de gestion de contingents tarifaires communautaires
autonomes pour certains produits agricoles et industriels (produits
chimiques).
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1433 et distribué.
M. le président du Sénat a reçu, le 8 avril 2000, de M. le Premier ministre le
texte suivant, soumis au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article
88-4 de la Constitution :
Proposition de règlement du Conseil modifiant l'annexe I du règlement (CEE) n°
2658/87 relatif à la nomenclature tarifaire et statistique et au tarif douanier
commun (préservatifs en polyuréthane).
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1434 et distribué.
M. le président du Sénat a reçu, le 8 avril 2000, de M. le Premier ministre
le texte suivant, soumis au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Proposition de règlement du Conseil établissant certaines concessions sous
forme de contingents tarifaires communautaires pour certains produits agricoles
transformés et prévoyant l'adaptation autonome et transitoire de certaines
concessions agricoles prévues dans l'accord européen avec l'Estonie.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1435 et distribué.
M. le président du Sénat a reçu, le 17 avril 2000, de M. le Premier ministre
le texte suivant, soumis au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Projet de position commune du Conseil prorogeant et modifiant la position
commune 96/635/PESC relative à la Birmanie/au Myanmar.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1436 et distribué.
M. le président du Sénat a reçu, le 20 avril 2000, de M. le Premier ministre
le texte suivant, soumis au Sénat par le Gouvernement, en application de
l'article 88-4 de la Constitution :
Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant la
lutte contre les mines antipersonnel : communication de la Commission au
Parlement européen et au Conseil, contribution accrue de l'Union européenne.
Ce texte sera imprimé sous le n° E-1437 et distribué.
DÉPÔT DE RAPPORTS
M. le président.
M. le président du Sénat a reçu le 7 avril 2000 un rapport déposé par M. Henri
Revol, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques
et technologiques, sur les programmes multilatéraux de soutien à la recherche
et à l'innovation : perspectives pour les petites et moyennes entreprises
françaises, établi par M. Pierre Laffitte, sénateur, au nom de l'Office
parlementaire d'évaluation de choix scientifiques et technologiques.
Ce rapport sera imprimé sous le n° 311 et distribué.
M. le président du Sénat a reçu le 12 avril 2000 un rapport déposé par M.
Henri Revol, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques, sur le contrôle de la sûreté et de la sécurité
de installations nucléaires (première partie : analyse des incidents survenus à
la centrale nucléaire du Blayais lors de la tempête du 27 décembre 1999 :
enseignements sur le risque d'inondation des installations nucléaires) établi
par M. Claude Birraux, député, au nom de l'Office parlementaire d'évaluation
des choix scientifiques et technologiques.
Ce rapport sera imprimé sous le n° 316 et distribué.
18
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée au mercredi 26 avril 2000, à quinze heures :
Discussion du projet de loi (n° 279, 1999-2000), adopté par l'Assemblée
nationale après déclaration d'urgence, relatif à la solidarité et au
renouvellement urbains.
Rapport (n° 304,1999-2000) de M. Louis Althapé, fait au nom de la commission
des affaires économiques et du Plan.
Avis (n° 307-1999-2000) de M. Pierre Jarlier, fait au nom de la commission des
lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et
d'administration générale.
Avis (n° 306, 1999-2000) de M. Jacques Bimbenet, fait au nom de la commission
des affaires sociales.
Aucune inscription de parole dans la discussion générale n'est plus
recevable.
Le délai limite pour le dépôt des amendements est expiré.
Personne ne demande la parole ?...
La séance et levée.
(La séance et levée à dix-huit heures quarante.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
ORDRE DU JOUR
DES PROCHAINES SÉANCES DU SÉNAT
établi par le Sénat dans sa séance du mardi 25 avril 2000 à la suite des
conclusions de la conférence des présidents
Mercredi 26 avril 2000,
à
15 heures :
Ordre du jour prioritaire
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279, 1999-2000).
(La conférence des présidents a :
- fixé au mardi 25 avril 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- fixé à quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mardi 25 avril 2000.)
Jeudi 27 avril 2000 :
A
9 h 30 :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
A
15 heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 2 mai 2000,
à
11 heures
et à
16 heures :
Ordre du jour prioritaire
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Mercredi 3 mai 2000 :
A 15 heures, le Sénat recevra solennellement, dans l'hémicycle, M.
Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l'Organisation internationale de
la francophonie.
A
17 heures
et le soir :
1° Désignation :
- d'un membre de la délégation du Sénat de l'Office parlementaire d'évaluation
des politiques publiques, en remplacement de M. Michel Charzat ;
- d'un membre de la délégation parlementaire du Sénat pour la planification,
en remplacement de M. Michel Charzat ;
- d'un membre de la délégation du Sénat de l'Office parlementaire d'évaluation
de la législation, en remplacement de M. Michel Duffour.
Ordre du jour prioritaire
2° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Jeudi 4 mai 2000,
à
9 h 30
et à
15 heures :
Ordre du jour prioritaire
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Mardi 9 mai 2000 :
A
10 heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite de projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
A
16 heures
et, éventuellement, le soir :
2° Eloge funèbre de M. Jean-Jacques Robert.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mercredi 10 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
10 heures,
à
15 heures
et, éventuellement, le soir :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif à la chasse (n° 298, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé :
- au mardi 9 mai 2000, à 11 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mardi 9 mai 2000.)
Jeudi 11 mai 2000 :
Ordre du jour réservé
A
9 h 30 :
1° Question orale européenne avec débat n° QE-9 de M. Hubert Haenel sur la
charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
(La discussion de cette question orale européenne s'effectuera selon les
modalités prévues à l'article 83
ter
du règlement.)
2° Conclusions de la commission des lois sur la proposition de loi de MM.
Jacques Oudin, Jean-Paul Amoudry, Philippe Marini, Patrice Gélard, Joël
Bourdin, Paul Girod et Yann Gaillard tendant à réformer les conditions
d'exercice des compétences locales et les procédures applicables devant les
chambres régionales des comptes (n° 84, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé :
- au mercredi 10 mai 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- à deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion
générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mercredi 10 mai 2000.)
A
15 heures :
3° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
4° Suite de l'ordre du jour du matin.
5° Question orale avec débat n° 22 de M. Jean-Pierre Fourcade à M. le Premier
ministre sur les régimes de retraite.
6° Conclusions de la commission des affaires économiques sur la proposition de
loi de M. André Dulait et plusieurs de ses collègues portant sur l'organisation
d'audiences publiques lors de la réalisation de grandes infrastructures (n°
196, 1999-2000).
Mardi 16 mai 2000 :
A
9 h 30 :
1° Quinze questions orales (l'ordre d'appel des questions sera fixé
ultérieurement) :
- n° 767 de M. Xavier Darcos à M. le ministre de l'intérieur (Insécurité des
biens et des personnes à Périgueux) ;
- n° 777 de M. Patrice Gélard à M. le ministre de l'éducation nationale
(Rattachement des écoles du canton de Goderville à l'inspection académique
d'Yvetot) ;
- n° 778 de M. Gérard Delfau à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Malaise du corps des inspecteurs du travail) ;
- n° 779 de M. Gérard César à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (Mesures fiscales en faveur des sylviculteurs victimes des
intempéries de décembre 1999) ;
- n° 781 de M. Denis Badré à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Prévention des risques liés à l'exposition aux rayonnements des
antennes-relais de téléphone) ;
- n° 782 de M. Fernand Demilly à M. le ministre de l'éducation nationale (Mise
en place des sections d'enseignement général et professionnel adapté) ;
- n° 783 de M. Gérard Cornu à M. le ministre de l'intérieur (Conséquences des
« raves parties ») ;
- n° 784 de M. Dominique Leclerc à M. le ministre de l'économie, des finances
et de l'industrie (Taxe professionnelle concernant les titulaires des bénéfices
non commerciaux employant moins de cinq salariés) ;
- n° 785 de M. Rémi Herment à M. le secrétaire d'Etat à la défense chargé des
anciens combattants (Stationnement réservé aux invalides à 80 %) ;
- n° 786 de M. Jean-Pierre Demerliat à M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie (Conséquences de l'extension de la TGAP) ;
- n° 787 de M. Georges Mouly à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (Insertion professionnelle des handicapés) ;
- n° 788 de M. Léon Fatous à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (Politique d'équipements hospitaliers) ;
- n° 791 de M. Daniel Goulet à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (Application de la TVA à taux réduit aux travaux effectués dans
les logements de plus de deux ans) ;
- n° 792 de M. Ivan Renar à Mme le ministre de la culture et de la
communication (Statut des professeurs d'enseignement artistique) ;
- n° 793 de M. Simon Sutour à M. le ministre de l'équipement, des transports
et du logement (Travaux d'aménagement sur la liaison routière Nîmes-Alès).
A
16 heures :
2° Election d'un juge titulaire à la Haute Cour de justice en remplacement
de M. Michel Duffour.
(Le scrutin se déroulera dans la salle des conférences. En application de
l'article 2 de l'ordonnance n° 59-1 du 2 janvier 1959 portant loi organique sur
la Haute Cour de justice, l'élection d'un juge à la Haute Cour de justice est
acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés.)
Ordre du jour prioritaire
3° Deuxième lecture de la proposition de loi, adoptée avec modifications par
l'Assemblée nationale en deuxième lecture, tendant à la reconnaissance de la
traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité (n° 314,
1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 15 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
4° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, interdisant les candidatures multiples aux élections cantonales (n°
301, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 15 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
A
17 heures
et le soir :
Ordre du jour prioritaire
5° Déclaration du Gouvernement, suivie d'un débat, sur les orientations de la
présidence française de l'Union européenne.
(La conférence des présidents a fixé :
- à quinze minutes le temps réservé au président de la commission des affaires
étrangères et au président de la délégation pour l'Union européenne ;
- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans le débat,
les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le lundi 15 mai 2000.)
Mercredi 17 mai 2000,
à
15 heures
et, éventuellement, le soir :
Ordre du jour prioritaire
Deuxième lecture du projet de loi, adopté avec modifications par l'Assemblée
nationale en deuxième lecture, modifiant la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986
relative à la liberté de communication (n° 286, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au mardi 16 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
Jeudi 18 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
9 h 30 :
1° Suite de la deuxième lecture du projet de loi, adopté avec
modifications par l'Assemblée nationale en deuxième lecture, modifiant la loi
n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (n° 286,
1999-2000).
A
15 heures
et, éventuellement, le soir :
2° Troisième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale en deuxième lecture, relative à la protection des trésors nationaux
et modifiant la loi n° 92-1477 du 31 décembre 1992 relative aux produits soumis
à certaines restrictions de circulation et à la complémentarité entre les
services de police, de gendarmerie et de douane (n° 300, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au mercredi 17 mai 2000, à 17 heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 23 mai 2000,
à
10 heures
et à
16 heures
et
mercredi 24 mai 2000,
à
15 heures :
Ordre du jour prioritaire
Sous réserve de sa transmission, projet de loi relatif aux nouvelles
régulations économiques (urgence déclarée) (AN, n° 2309).
(La conférence des présidents a fixé :
- au lundi 22 mai 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- à quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le lundi 22 mai 2000.)
Jeudi 25 mai 2000 :
A
9 h 30 :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi relatif aux nouvelles régulations économiques
(urgence déclarée) (AN, n° 2309).
A
15 heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Stationnement réservé aux invalides à 80 %
785.
- 10 avril 2000. -
M. Rémi Herment
attire l'attention de
M. le secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants,
au sujet du stationnement réservé aux invalides de guerre. Le code des pensions
militaires d'invalidité dispose en son article L. 322 le droit de stationnement
sur l'emplacement réservé aux invalides, intitulé ainsi : « droit de priorité
». Il ressort que le droit de stationnement concerne les titulaires de la carte
d'invalidité, quel qu'en soit le taux, par la mention « station debout pénible
», et non seulement pour les détenteurs de carte grand invalide de guerre (GIG)
ou grand invalide civil (GIC). Or, malgré cette disposition, il arrive que les
invalides de guerre reconnus au taux de 80 %, pour blessures et maladies
tropicales, par exemple, malgré l'apposition sur leur carte de la mention «
station debout pénible », soient invités par les agents de la force publique à
ne pas stationner leur véhicule précisément sur les endroits réservés. Il
serait souhaitable que les intéressés puissent posséder une vignette à apposer
sur la vitre arrière de leur véhicule, vignette qui serait délivrée sous
contrôle des offices départementaux des anciens combattants, disposition qui
éviterait, sans doute, les désagréments soulignés. L'intitulé de cette vignette
pourrait être : IG _ station debout pénible _ article L. 322, suivi du numéro
de la carte des ayants droit. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer
ce qu'il est possible de réaliser à cet égard et selon quel calendrier.
Conséquences de l'extension de la taxe générale
sur les activités polluantes
786.
- 10 avril 2000. -
M. Jean-Pierre Demerliat
souhaite attirer l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur les conséquences de l'extension de la taxe générale sur les activités
polluantes (TGAP) aux consommations intermédiaires d'énergie des entreprises.
La création de la TGAP à l'occasion de la loi de finances pour 1999, ainsi que
la définition du volet économique d'une véritable politique de lutte contre les
pollutions, est en effet un progrès car elle permet, non seulement de dissuader
les agents d'adopter des comportements jugés à risques pour l'environnement,
mais aussi de dégager des ressources budgétaires pour diminuer les prélèvements
sur le travail. Toutefois, une extension de cette taxe aux consommations
d'énergie pourrait être très préjudiciable à la compétitivité des entreprises
de certains secteurs, de l'industrie lourde notamment (papeterie, chimie,
etc.), grosses consommatrices d'énergie. C'est pourquoi il lui demande de lui
indiquer à quel stade en sont aujourd'hui les négociations sur l'extension de
la taxe. Il aimerait notamment savoir si l'application d'une éco-taxe ne serait
pas plus pertinente au niveau de l'Union européenne afin d'éviter des
distorsions de concurrence et dans quelle mesure elle devrait prendre en compte
la spécificité de certains secteurs de l'industrie en prévoyant des mécanismes
d'exemption.
Insertion professionnelle des handicapés
787.
- 10 avril 2000. -
M. Georges Mouly
appelle l'attention de
Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés
sur le fait que le projet de loi relatif à la réforme des institutions sociales
doit être présenté cette année au Parlement, que ce projet de loi est attendu
impatiemment par les partenaires et que le Gouvernement vient de présenter le
plan pluriannuel « d'accès en milieu de vie ordinaire des personnes handicapées
». Il souligne la nécessité de permettre aux centres d'aide par le travail
(CAT) d'assurer dans les meilleures conditions possibles, non seulement les
missions qui leur sont traditionnellement confiées par la loi, mais également
d'atteindre les nouveaux objectifs fixés par simple circulaire budgétaire
relative à un objectif de placement en milieu ordinaire. Il lui demande dans
quelle mesure il lui est possible d'entendre les propositions émanant de la
profession relatives à la production sociale, la pluralité des formes
d'insertion professionnelle et sociale, la qualité des prestations, et
d'envisager toutes mesures tendant à favoriser l'insertion professionnelle des
travailleurs handicapés.
Politique d'équipements hospitaliers
788.
- 17 avril 2000. -
M. Léon Fatous
souhaiterait connaître les intentions de
Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés
en matière d'équipements techniques hospitaliers. Il aimerait, en effet, savoir
si le centre hospitalier d'Arras sera doté d'un système d'imagerie par
résonance magnétique (IRM) fixe dans les prochains mois.
Construction de logements locatifs sociaux
789.
- 19 avril 2000. -
M. Gérard Larcher
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur l'application de l'article L. 301-3-1 du code de la construction et de
l'habitation qui limite le concours financier de l'Etat pour la construction de
logements locatifs sociaux dans certaines conditions. A titre d'exemple, la
ville de Guyancourt, commune de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines,
est passée de 65 % de logements locatifs en 1995 à 72 % en 2000. Sachant que
cette urbanisation sociale massive, qui entraîne un déséquilibre, est remise en
question par de nombreux élus et responsables d'associations, il lui demande
quelles dispositions il compte prendre vis-à-vis des communes qui construisent
des logements sociaux bien au-delà du plancher imposé par la loi, et ce dans le
but de préserver la mixité sociale et d'améliorer le fonctionnement social.
Problèmes financiers liés aux frais d'enfouissement
des lignes téléphoniques
790.
- 19 avril 2000. -
M. Bernard Piras
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur les problèmes financiers pour les communes, relatifs à l'enfouissement des
lignes téléphoniques. En effet, en application de la circulaire
interministérielle NOR :
INTB8700120C
du 28 avril 1987 précisant les
critères de distinction entre les dépenses d'investissement et de
fonctionnement, il apparaît que ces travaux d'enfouissement n'ont pas pour
effet d'accroître la valeur ou la consistance du patrimoine de la commune,
notamment car les ouvrages réalisés demeurent la propriété de France Télécom.
Selon l'article 54 de la loi de finances 1977 n° 76-1232 du 30 décembre 1976
pour la récupération du Fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée
(FCTVA), sont exclus de l'assiette du fonds les travaux effectués pour le
compte de tiers non éligibles au FCTVA. France Télécom ne figure pas dans la
liste des bénéficiaires de ce fonds. Ces travaux ne peuvent donc donner lieu à
récupération du FCTVA. Cette situation, compte tenu du coût très élevé de ces
travaux, conduit à une augmentation notable des charges des communes, notamment
des petites communes rurales. Sur ce sujet, suite à une question orale à
laquelle il a été répondu en novembre 1999, il a été indiqué que les règles
applicables en cette matière seront précisées à l'issue d'un examen détaillé,
actuellement en cours, des relations juridiques et financières dans lesquelles
ces opérations sont réalisées. Il lui demande s'il est en mesure de lui
préciser à ce jour les règles applicables.
Application de la TVA à taux réduit
aux travaux effectués dans les logements de plus de deux ans
791.
- 20 avril 2000. -
M. Daniel Goulet
appelle l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur le problème spécifique rencontré par les entreprises artisanales du
bâtiment dans le cadre de l'application de la taxe sur la valeur ajoutée à taux
réduit aux travaux dans les logements de plus de deux ans. En effet, bien que
ces professionnels reconnaissent bien volontiers que ce dispositif suscite une
certaine relance de l'activité, ils ne sont pas tout à fait satisfaits des
modalités de remboursement actuelles. Comme on pouvait s'y attendre, ce
dispositif génère un crédit de TVA, parfois très important, pour ces
entreprises artisanales du bâtiment. Pourtant les artisans relevant du régime
du réel normal peuvent au mieux envisager un remboursement trimestriel, alors
que ceux relevant du régime du réel simplifié ne pourront obtenir la
restitution du crédit de TVA ne résultant pas d'immobilisation qu'après le
dépôt de leur déclaration annuelle. Parce que beaucoup de ces entreprises
artisanales du bâtiment ne disposent pas de trésorerie suffisante pour faire
face à cette avance, elles se trouvent alors lourdement pénalisées dans leur
volonté d'embaucher. Au moment où s'engagent de nombreux débats sur les
recettes fiscales du pays, les artisans du bâtiment s'interrogent... Quand les
entreprises artisanales du bâtiment seront-elles autorisées à obtenir le
remboursement mensuel de ce crédit de TVA ? En conséquence, il lui demande de
bien vouloir lui faire connaître quelles mesures de remboursement appropriées
il envisage de prendre pour remédier à ce problème qui freine les embauches
dans le secteur du bâtiment.
Statut des professeurs d'enseignement artistique
792.
- 20 avril 2000. -
M. Ivan Renar
attire l'attention de
Mme le ministre de la culture et de la communication
sur le statut des professeurs d'enseignement artistique dans les écoles d'art.
La multiplicité des structures d'enseignement artistique, l'absence de statut
conforme aux qualifications de ces personnels, sont responsables d'une grande
précarité qui n'est pas de nature à assurer la pérennité de l'enseignement
artistique, pourtant de qualité, dans notre pays. Aussi il souhaiterait
connaître l'avancement de cette question au sein du ministère de la culture.
Travaux d'aménagement sur la liaison routière Nîmes-Alès
793.
- 20 avril 2000. -
M. Simon Sutour
attire l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur le souhait des élus et de la population que soit réalisée au plus vite la
deuxième tranche de travaux sur la 2 × 2 voies Nîmes-Alès. Un premier tronçon
Alès-Boucoiran, financé dans le cadre du XIe contrat de Plan, a été achevé et
mis en service en juin 1998. Les statistiques sur la sécurité démontrent,
au-delà de la volonté affichée de désenclaver le bassin alésien, la pertinence
d'un tel investissement. Les accidents sur le tronçon Alès-Boucoiran sont
sensiblement moins nombreux que par le passé. La liaison Boucoiran-Nîmes
nécessite donc d'être finalisée au plus vite, et plus particulièrement le tracé
Boucoiran-La Calmette, où les accidents sont fréquents. A cet effet, il paraît
judicieux, comme l'attendent les élus locaux et les usagers de cet axe, de
mettre rapidement en sécurité les deux principaux carrefours de ce tracé. Le
premier qui, semble-t-il, est déjà programmé est l'échangeur Nord de La
Calmette qui assurera notamment les dessertes des communes de La Calmette et La
Rouvière à l'intersection de la RD 114 et de la RN 106. Le second, qui
constitue le principal accès à la commune de La Calmette par la RD 22, est en
cours d'étude ; son financement dans le cadre du XIIe contrat de Plan, n'est, à
ce jour, pas acquis. Il lui demande de le rassurer quant aux intentions de
l'Etat d'intégrer l'aménagement du carrefour de la RD 22 et de la RN 106 dans
le tracé Boucoiran-La Calmette. Et enfin de lui préciser l'échéancier retenu
pour les travaux précités, dont l'urgence, motivée par des raisons de sécurité,
n'est plus à démontrer.
Avenir financier des hôpitaux universitaires de Strasbourg
794.
- 21 avril 2000. -
M. Philippe Richert
attire l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur la situation financière particulièrement préoccupante des hôpitaux
universitaires de Strasbourg. Le budget de l'année 2000 est certes en légère
progression mais il reste nettement insuffisant. Les insuffisances de crédit
sont chaque année plus importantes et doivent être compensées par des reports
d'investissements, lourds de conséquences non seulement en matière de
modernisation des équipements (construction du nouvel hôpital civil, mise en
place d'un pôle logistique...), en matière de dépenses pharmaceutiques et
médicales, mais également en matière de maintien de la sécurité dans des locaux
anciens qui, au fil des années, deviennent vétustes. Une telle situation est
inacceptable pour un hôpital régional de référence. Pour agir au mieux, il est
urgent de porter au crédit de cet ensemble hospitalier près de 100 millions de
francs, qui pourraient provenir de l'enveloppe supplémentaire. Il souhaiterait
donc savoir ce qu'elle envisage de proposer comme solution pour l'avenir
financier des hôpitaux universitaires de Strasbourg.
Conséquences du développement du crédit à la consommation
795.
- 21 avril 2000. -
M. Bernard Dussaut
appelle l'attention de
Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à
l'artisanat et à la consommation
sur les conséquences du développement du crédit à la consommation. Les sociétés
de crédits se sont multipliées au cours de la dernière décennie, se livrant à
une concurrence commerciale sans précédent. Publicité, démarchage, mauvaise
lisibilité de l'information, automaticité de l'octroi du crédit, développement
du crédit permanent engendrent des dérives aux conséquences dramatiques pour
les consommateurs les plus fragiles. La législation sur le crédit est désormais
ancienne et inadaptée. Il lui demande si elle entend soumettre au Parlement des
propositions qui permettraient de rétablir l'équilibre entre l'intérêt
financier des établissements de crédit et la santé économique des
consommateurs.
Notification
de la dotation globale de fonctionnement 2000
796.
- 25 avril 2000. -
M. Michel Doublet
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur la situation que recontrent les communautés de communes au regard de la
dotation globale de fonctionnement pour l'année 2000. En effet, un certain
nombre de communautés de communes n'ont pas reçu la notification de leur DGF et
celles qui l'ont reçue viennent d'être informées que celle-ci contenait des
erreurs qui doivent être rectifiées par le ministère dans les semaines qui
viennent. Cette situation n'est pas tenable car les collectivités concernées
seront fin avril dans l'incertitude financière la plus totale. En conséquence,
il lui demande quelles mesures il compte prendre afin de mettre un terme à
cette situation ?
ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL
de la séance
du mardi 25 avril 2000
SCRUTIN (n° 55)
sur l'amendement n° 1, présenté par M. Guy Cabanel au nom de la commission des
lois, tendant à supprimer l'article 1er A du projet de loi adopté avec
modifications par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture, tendant à
favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et
fonctions électives (seuil d'application du scrutin proportionnel).
Nombre de votants : | 307 |
Nombre de suffrages exprimés : | 305 |
Pour : | 207 |
Contre : | 98 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Contre :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
14.
Contre :
5. - MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer,
Yvon Collin et Gérard Delfau.
N'ont pas pris part au vote :
4. - MM. Jacques Bimbenet, Bernard Joly,
Georges Mouly et André Vallet.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
96.
Abstentions :
2. - MM. Philippe de Gaulle et Alain Vasselle.
N'a pas pris part au vote :
1. - M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Contre :
76.
N'a pas pris part au vote :
1. - M. Jean-Luc Mélenchon (membre du
Gouvernement).
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
51.
N'a pas pris part au vote :
1. - M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cléach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Roger Husson
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
Albert Vecten
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Jean-Yves Autexier
Robert Badinter
Jean-Michel Baylet
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Danielle Bidard-Reydet
Marcel Bony
Nicole Borvo
André Boyer
Yolande Boyer
Robert Bret
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Gérard Le Cam
Louis Le Pensec
Pierre Lefebvre
André Lejeune
Claude Lise
Paul Loridant
Hélène Luc
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Roland Muzeau
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jack Ralite
Paul Raoult
Ivan Renar
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Odette Terrade
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
Paul Vergès
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
Abstentions
MM. Philippe de Gaulle et Alain Vasselle.
N'ont pas pris part au vote
MM. Philippe Adnot, Jacques Bimbenet, Philippe Darniche, Jacques Donnay,
Hubert Durand-Chastel, Alfred Foy, Bernard Joly, Georges Mouly, Bernard
Seillier, Alex Türk et André Vallet.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Ne peut prendre part au vote (en application de l'article 1er de l'ordonnance
n° 58-1099 du 17 novembre 1958 portant loi organique pour l'application de
l'article 23 de la Constitution) : M. Jean-Luc Mélenchon.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 308 |
Nombre de suffrages exprimés : | 306 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 154 |
Pour l'adoption : | 208 |
Contre : | 98 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés, conformément à la liste ci-dessus.
SCRUTIN (n° 56)
sur l'ensemble du projet de loi, adopté avec modifications par l'Assemblée
nationale en nouvelle lecture, tendant à favoriser l'égal accès des femmes et
des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
Nombre de votants : | 307 |
Nombre de suffrages exprimés : | 302 |
Pour : | 198 |
Contre : | 104 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Contre :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
14.
Contre :
5. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André Boyer,
Yvon Collin et Gérard Delfau.
N'ont pas pris part au vote :
4. _ MM. Jacques Bimbenet, Bernard Joly,
Georges Mouly et André Vallet.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
95.
Abstentions :
3. _ MM. Philippe de Gaulle, Alain Joyandet et Alain
Vasselle.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Contre :
76.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Jean-Luc Mélenchon (membre du
Gouvernement).
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
43.
Contre :
6. _ MM. Philippe Arnaud, Denis Badré, André Bohl, Alain
Lambert, Philippe Nogrix et Michel Souplet.
Abstentions :
2. _ MM. Serge Franchis et Louis Mercier.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Jean Arthuis
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cléach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Roger Husson
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
André Jourdain
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
Albert Vecten
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Philippe Arnaud
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Jean-Yves Autexier
Robert Badinter
Denis Badré
Jean-Michel Baylet
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Danielle Bidard-Reydet
André Bohl
Marcel Bony
Nicole Borvo
André Boyer
Yolande Boyer
Robert Bret
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Alain Lambert
Dominique Larifla
Gérard Le Cam
Louis Le Pensec
Pierre Lefebvre
André Lejeune
Claude Lise
Paul Loridant
Hélène Luc
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Roland Muzeau
Philippe Nogrix
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jack Ralite
Paul Raoult
Ivan Renar
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Michel Souplet
Simon Sutour
Odette Terrade
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
Paul Vergès
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
Abstentions
MM. Serge Franchis, Philippe de Gaulle, Alain Joyandet, Louis Mercier et Alain
Vasselle.
N'ont pas pris part au vote
MM. Philippe Adnot, Jacques Bimbenet, Philippe Darniche, Jacques Donnay,
Hubert Durand-Chastel, Alfred Foy, Bernard Joly, Georges Mouly, Bernard
Seillier, Alex Türk et André Vallet.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Ne peut prendre part au vote (en application de l'article 1er de l'ordonnance
n° 58-1099 du 17 novembre 1958 portant loi organique pour l'application de
l'article 23 de la Constitution) : M. Jean-Luc Mélenchon.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 308 |
Nombre de suffrages exprimés : | 303 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 152 |
Pour l'adoption : | 199 |
Contre : | 104 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés, conformément à la liste ci-dessus.
SCRUTIN (n° 57)
sur l'ensemble du projet de loi organique, adopté avec modifications par
l'Assemblée nationale en deuxième lecture, tendant à favoriser l'égal accès des
femmes et des hommes aux mandats de membre des assemblées de province et du
Congrès de la Nouvelle-Calédonie, de l'Assemblée de la Polynésie française et
de l'Assemblée territoriale des îles Wallis-et-Futuna.
Nombre de votants : | 307 |
Nombre de suffrages exprimés : | 204 |
Pour : | 197 |
Contre : | 7 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Abstentions :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
14.
Abstentions :
5. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André
Boyer, Yvon Collin et Gérard Delfau.
N'ont pas pris part au vote :
4. _ MM. Jacques Bimbenet, Bernard Joly,
Georges Mouly et André Vallet.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
94.
Contre :
1. _ M. Simon Loueckhote.
Abstentions :
3. _ MM. Philippe de Gaulle, Alain Joyandet et Alain
Vasselle.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Abstention :
76.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Jean-Luc Mélenchon (membre du
Gouvernement).
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
43.
Contre :
6. _ MM. Philippe Arnaud, Denis Badré, André Bohl, Alain
Lambert, Philippe Nogrix et Michel Souplet.
Abstentions :
2. _ MM. Serge Franchis et Louis Mercier.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
N'ont pas pris part au vote :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Jean Arthuis
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cléach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Roger Husson
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
André Jourdain
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
Albert Vecten
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
MM. Philippe Arnaud, Denis Badré, André Bohl, Alain Lambert, Simon Loueckhote,
Philippe Nogrix et Michel Souplet.
Abstentions
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Jean-Yves Autexier
Robert Badinter
Jean-Michel Baylet
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Danielle Bidard-Reydet
Marcel Bony
Nicole Borvo
André Boyer
Yolande Boyer
Robert Bret
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Serge Franchis
Philippe de Gaulle
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Alain Joyandet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Gérard Le Cam
Louis Le Pensec
Pierre Lefebvre
André Lejeune
Claude Lise
Paul Loridant
Hélène Luc
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Louis Mercier
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Roland Muzeau
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jack Ralite
Paul Raoult
Ivan Renar
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Odette Terrade
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
Alain Vasselle
Paul Vergès
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
N'ont pas pris part au vote
MM. Philippe Adnot, Jacques Bimbenet, Philippe Darniche, Jacques Donnay,
Hubert Durand-Chastel, Alfred Foy, Bernard Joly, Georges Mouly, Bernard
Seillier, Alex Türk et André Vallet.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Ne peut prendre part au vote (en application de l'article 1er de l'ordonnance
n° 58-1099 du 17 novembre 1958 portant loi organique pour l'application de
l'article 23 de la Constitution) : M. Jean-Luc Mélenchon.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 308 |
Nombre de suffrages exprimés : | 205 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 103 |
Pour l'adoption : | 198 |
Contre : | 7 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés, conformément à la liste ci-dessus.