Séance du 29 mars 2000






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Absence de représentation équilibrée
au sein du Conseil économique et social

774. - 29 mars 2000. - M. Bernard Joly attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'absence de représentation des professionnels libéraux au sein du Conseil économique et social depuis les dernières nominations, en conseil des ministres, du 1er septembre 1999. Jusqu'alors, cette catégorie comptait cinq représentants, trois membres en application des textes législatifs et réglementaires et deux désignés au titre des personnalités qualifiées. Malgré plusieurs déclarations gouvernementales soulignant la nécessité d'améliorer la représentation des professions libérales, deux sièges leur ont été retirés, alors qu'il n'était enregistré aucun repli de leurs effectifs. Dans une récente réponse, il est avancé que cette représentation ne saurait être ni exhaustive, ni exactement proportionnelle. Néanmoins, elle doit être diversifiée et équilibrée reflétant les activités économiques et sociales ainsi que les catégories socioprofessionnelles, comme il est également précisé. Or on s'aperçoit que certains secteurs sont surreprésentés et d'autres, à l'inverse, sous-représentés. Il lui demande, pour la crédibilité et l'audience du Conseil économique et social, dans quel délai le dépôt d'un projet de loi organique modifiant la composition de cette institution peut être espéré, et par ailleurs, quand les sièges indûment repris seront rendus.

Situation des opérateurs des activités physiques et sportives

775. - 29 mars 2000. - M. René Marquès attire l'attention de M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation sur la situation des opérateurs des activités physiques et sportives. En effet, le statut particulier de ce cadre d'emploi prévoit dans son article 2 que les opérateurs sont chargés d'assister les responsables de l'organisation des activités physiques et sportives. Le terme « assister » est diversement interprété et provoque, eu égard à l'agrément dont doivent bénéficier les personnels intervenant en milieu scolaire, des difficultés. Dans une réponse récente à un député, M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie a, semble-t-il, instauré une différence entre les opérateurs nommés après concours et les opérateurs intégrés à la parution du cadre d'emploi le 1er avril 1992. Cette différence entraîne pour les opérateurs nommés après concours une impossibilité d'obtenir l'agrément nécessaire pour intervenir dans les écoles, même dans les collectivités qui disposent d'un ou plusieurs éducateurs chargés, comme le prévoit le statut particulier, de l'encadrement des personnels qui se consacrent notamment aux activités physiques et sportives de la collectivité. Aussi, il souhaiterait savoir quelles mesures réglementaires le Gouvernement envisage-t-il de prendre pour permettre aux opérateurs des activités physiques et sportives d'exercer la totalité de leurs missions.

Système des retraites

776. - 29 mars 2000. - M. Henri de Richemont attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'économie solidaire sur le refus opposé par le Premier ministre à toute mise en place d'un système de retraite par capitalisation dans les entreprises privées. Or, il se trouve que l'ensemble de la fonction publique de ce pays dispose d'une caisse de prévoyance, la PREFON, qui fonctionne par capitalisation. Cette caisse permet notamment à tout fonctionnaire d'effecture librement des versements individuels qui sont non seulement productifs d'intérêts en vue de sa retraite, mais de plus, immédiatement déductibles de ses revenus imposables. Tout en se réjouissant que les fonctionnaires français puissent profiter d'avantages de cet ordre, il souhaiterait savoir au nom de quelle « solidarité » le Gouvernement en refuse le bénéfice aux salariés des entreprises privées.

Rattachement des écoles du canton de Goderville
à l'Inspection Académique d'Yvetot

777. - 29 mars 2000. - M. Patrice Gélard attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la décision de l'inspecteur d'académie de Seine-Maritime de rattacher les écoles du canton de Goderville qui, jusqu'alors dépendaient de l'inspection académique de Fécamp à l'inspection académique d'Yvetot. Cette mesure tend à accroître les difficultés rencontrées par les enseignants en augmentant la distance entre les écoles et l'inspection académique dont ils dépendent. En effet, ces communes sont toutes proches de la ville de Fécamp que de celle d'Yvetot, distante de plus de 40 kilomètres. Alors que la plupart des services de l'Etat ainsi que les collèges et les lycées dont dépendent ces communes sont situés à Fécamp, les écoles maternelles et primaires dépendront d'Yvetot. Cette décision qui ne peut être justifiée ni par un souci de rationalisation ni de plus grande efficacité, est contraire au principe de proximité du service public. Il souhaiterait donc connaître les mesures qu'entend adopter le Gouvernement pour remédier à cette décision peu empreinte de bons sens.

Malaise du corps des inspecteurs du travail

778. - 29 mars 2000. - M. Gérard Delfau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le profond malaise qu'éprouve le corps des inspecteurs du travail devant l'évolution des conditions d'exercice de leur métier et face au projet de changement de statut prévu par la réforme des services déconcentrés du travail et de l'emploi. S'agissant de leur profession, ils constatent une pression toujours plus grande sur les salariés des entreprises. S'y opposer et faire appliquer les règles du code du travail devient pour eux une mission très difficile. Eux qui exercent une véritable magistrature sociale se voient même, parfois, traînés en justice par un patronat qui n'accepte pas de frein à sa recherche du rendement et de la productivité. Au moment où revient la croissance, ne serait-il pas opportun pour le Gouvernement de rappeler que l'efficacité économique doit se conjuguer avec le respect du personnel ? Quant à la refonte de la grille d'avancement des agents des directions départementales du travail, ne doit-elle pas tenir compte des responsabilités particulières de ce corps placé au coeur des conflits sociaux ? Ces agents n'ont pas le sentiment que leur fonction spécifique soit reconnue dans la nouvelle organisation. C'est pourquoi il souhaite connaître comment le ministère du travail entend répondre à cette double inquiétude.