Séance du 22 décembre 1999
SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
1.
Procès-verbal
(p.
0
).
2.
Transmission d'un projet de loi
(p.
1
).
3.
Loi de finances rectificative pour 1999.
- Rejet d'un projet de loi en nouvelle lecture (p.
2
).
Discussion générale : MM. Philippe Marini, rapporteur général de la commission
des finances ; Alain Lambert, président de la commission des finances ;
Christian Sautter, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Clôture de la discussion générale.
Question préalable (p. 3 )
Motion n° 1 de la commission. - MM. le rapporteur général, Bernard Angels. -
Adoption, par scrutin public, de la motion entraînant le rejet du projet de
loi.
4.
Communication
(p.
4
).
5.
Dépôt de rapports
(p.
5
).
6.
Ordre du jour
(p.
6
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. JEAN FAURE
vice-président
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à quinze heures cinq.)
1
PROCÈS-VERBAL
M. le président.
Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage.
2
TRANSMISSION D'UN PROJET DE LOI
M. le président.
J'ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, le projet de loi de finances
rectificative pour 1999, adopté avec modifications par l'Assemblée nationale en
nouvelle lecture.
Le projet de loi sera imprimé sous le n° 152, distribué et renvoyé à la
commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de
la nation.
3
LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1999
Rejet d'un projet de loi en nouvelle lecture
M. le président.
L'ordre du jour appelle la discussion, en nouvelle lecture, du projet de loi
de finances rectificative pour 1999, adopté avec modifications par l'Assemblée
nationale en nouvelle lecture.
Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général de la commission des finances, du contrôle budgétaire et
des comptes économiques de la nation.
Monsieur le président, monsieur le
ministre, mes chers collègues, nous voici revenus en séance publique pour
examiner le collectif budgétaire de fin d'année.
Comme vous le savez, le texte initial du Gouvernement comportait vingt-quatre
articles. L'Assemblée nationale, en première lecture, en avait ajouté
vingt-neuf et nous avions été saisis, lundi matin, d'un texte riche de
cinquante-trois articles, dont beaucoup résultaient de l'initiative directe ou
indirecte du Gouvernement.
Nous avons eu l'occasion, dans le cours des débats, de nous étonner de la
précipitation avec laquelle certains sujets ont dû être abordés, le dernier
exemple en date, et peut-être le plus emblématique, ayant été celui de
l'amendement déposé lundi 20 décembre, à vingt-trois heures, amendement qui
portait sur un sujet difficile, délicat, voire douloureux - je veux parler des
activités de l'Etablissement français du sang - et que nous avons cru devoir
écarter.
Mais ce n'est qu'un exemple d'une méthode de législation qui nous a contraints
à des exercices difficiles car, bien entendu, nous nous sommes efforcés de
préserver le sérieux de notre examen et les qualités techniques qui doivent
être celles de nos travaux.
J'ai trouvé dans les propos du rapporteur général de l'Assemblée nationale une
phrase très élégante que je ne résiste pas au plaisir de citer une nouvelle
fois : « Le temps n'épargne pas ce qui se fait sans lui. » Si nous avions eu un
peu plus de temps, dans le cours de cette discussion budgétaire, nous aurions
sans doute, monsieur le ministre, fait encore un peu mieux !
Nous avons consacré à l'examen du collectif budgétaire dix heures, dont sept
heures cinquante minutes pour la discussion des articles, ce qui nous a amenés
jusqu'à près de trois heures du matin, mardi matin.
Quel est, tout d'abord, le bilan chiffré ?
Nous avons adopté vingt-huit articles conformes, nous en avons modifié quinze,
nous en avons supprimé dix et nous en avons ajouté dix-huit.
Nous avons en particulier supprimé tout le dispositif concernant les fonds
départementaux de péréquation de la taxe professionnelle. Nous avons ajouté des
articles visant à parfaire l'information du Parlement et à faire progresser la
méthodologie budgétaire en annonçant, en quelque sorte, les lignes selon
lesquelles nous allons bâtir nos réflexions en vue d'une réforme indispensable,
et maintenant urgente, de l'ordonnance du 2 janvier 1959 sur les finances
publiques.
La commission mixte paritaire s'est tenue hier matin et a été saisie de
quarante-trois articles, et ce moins de huit heures après la clôture de la
discussion. Malheureusement, malgré toute la bonne volonté de ses membres - et
elle a été grande - elle n'a pu parvenir à un accord.
Voyons, à présent, les aspects qualitatifs de ce bilan que nous sommes
susceptibles de faire avant de prendre une décision sur le collectif
budgétaire. Comme vous le verrez, cette appréciation qualitative est assez
équilibrée, ce qui rend la décision difficile, monsieur le ministre.
Tout d'abord, nous avons lieu, nous, sénateurs, de nous féliciter du fait que
le Gouvernement se soit ici, au Sénat, rallié, même partiellement, à nos
analyses concernant l'insuffisant réalisme du niveau prévisionnel des recettes
fiscales pour 1999. En d'autres termes, monsieur le ministre, c'est ici que
vous avez reconnu l'existence d'une part supplémentaire - probablement pas la
dernière - de ce que les journalistes appellent la « cagnotte » fiscale. Nous
pouvons nous réjouir que ce soit ici que vous ayez entamé votre chemin de
Damas, monsieur le ministre. Pour autant, je ne pense pas que vous méritiez
notre absolution complète !
Nous avons réévalué, à la suite de l'amendement que vous avez défendu, les
estimations de recettes de 11,3 milliards de francs. Nous avons souscrit à
cette modification, tout en la considérant comme vraisemblablement
insuffisante, mais les chiffres de la comptabilité seront, comme nous le
disions l'un et l'autre voilà quelques jours, notre juge de paix !
Vous avez bien voulu vous engager sur ce point, monsieur le ministre, et nous
analyserons donc les rentrées impôt par impôt, mois par mois, de manière à en
tirer toutes les conséquences nécessaires.
Concernant maintenant l'article d'équilibre du collectif, le Sénat n'a pas
souscrit à la proposition du Gouvernement. Nous avons considéré que les 3
milliards de francs que vous vouliez inscrire sous la forme d'un relèvement du
plafond de dépenses pouvaient et devaient être financés par redéploiement, et
que vous en aviez la possibilité dans l'exercice budgétaire 1999.
Enfin, dans le domaine fiscal, le Sénat, sur l'initiative de la commission des
finances mais aussi d'un grand nombres de sénateurs, a introduit de nombreux
apports, qui, pour une part, ont été retenus par l'Assemblée nationale sur
proposition de sa commission des finances.
J'en viens maintenant au bilan, là encore équilibré, article par article, des
points d'accord entre les deux assemblées, puis des points de désaccord. Au
terme de cette analyse, monsieur le ministre, il faudra bien que nous trouvions
une solution pour ce collectif budgétaire et que, en termes de procédure, nous
sachions si nous sommes en mesure de l'améliorer encore ou si nous devons
constater que l'état actuel du texte est définitif et qu'une nouvelle approche
législative de la part du Sénat n'est donc pas nécessaire.
Voyons donc, tout d'abord, quels sont les points d'accord.
A l'article 11 A, notre amendement tendant à faciliter la clôture des plans
d'épargne retraite a été retenu par l'Assemblée nationale, de même que, à
l'article 12
ter
, l'exonération de TVA pour les opérations de cession de
créances ; à l'article 13, les précisions apportées en ce qui concerne les
taxes sur les boissons ont également fait l'objet d'un accord.
Un accord est intervenu à l'article 14
bis
, concernant la mise en place
d'une sanction plus réaliste en cas de non-respect des règles relatives au
report des plus-values, et à l'article 16, s'agissant du délai de mise en
oeuvre obligatoire du paiement par virement électronique.
Il en a également été de même à l'article 17
bis
, où nous souhaitions
éviter un risque de double sanction fiscale, et à l'article 19
bis
,
relatif à la prolongation d'une année - j'aurais tendance à dire, à titre
personnel, d'au moins une année - du régime déjà bicentenaire des arrêtés Miot.
S'agissant de ce dernier point, ont également le régime fiscal des successions
en Corse, l'Assemblée nationale s'est ralliée au texte que le Sénat avait
adopté en décembre 1998.
Les députés nous ont également rejoints sur l'article 21
bis
A, relatif
à la redéfinition du régime fiscal des sociétés de capital-risque et des fonds
communs de placement à risque, ainsi que sur l'article 21
septies
A
concernant l'exonération de taxe foncière pour les centres d'hébergement
d'urgence.
De même, l'Assemblée nationale a accepté l'essentiel des précisions que nous
avions apportées à l'article 21
septies
s'agissant de la création des
fonds de compensation des nuisances sonores autour des aéroports. Elle a
également accepté, à l'article 21
nonies
A, les précisions apportées,
sur l'initiative de M. Jean Arthuis, en matière de fiscalité locale. Bien
entendu, nous escomptions - mais cela a été fait - le maintien de la
suppression des articles quelque peu improvisés qui nous avaient été soumis
s'agissant du régime des fonds départementaux de péréquation de la taxe
professionnelle. L'Assemblée nationale a accepté d'aller dans le même sens que
nous et a compensé en quelque sorte, pour l'auteur de ces dispositions, M.
Gérard Fuchs, la suppression des articles par la prescription d'un rapport.
A l'article 21
septdecies
, nous avons obtenu une disposition apportant
un peu plus de souplesse pour certaines structures intercommunales devant gérer
les conséquences de la réforme portant suppression de la part salariale de la
taxe professionnelle.
Enfin, à l'article 26, l'Assemblée nationale nous a rejoints sur un point
technique concernant l'applicabilité de l'aide personnalisée au logement.
Tels sont les points d'accord.
Il existe, hélas ! des points de désaccord. Ainsi, à l'article 1er
bis
,
comme il était naturel, l'Assemblée nationale a rétabli la cession de créance
au bénéfice de l'Agence France-Presse. Chacun avait bien compris que la
position du Sénat consistait à soutenir que l'avenir de l'Agence ne dépend pas
seulement d'un abandon de créance et passe plus vraisemblablement par un
véritable plan stratégique. Nous, sénateurs, qui croyons à cet organisme, à son
avenir et à la place qu'il doit occuper, avions estimé qu'il n'était pas
possible d'avoir une vision suffisamment clair sur ce sujet, et c'est ce qui
avait motivé la suppression de l'abandon de créance.
A l'article 2, qui est l'article d'équilibre, l'Assemblée nationale a rétabli
les 3 milliards de francs de dépenses supplémentaires.
Aux articles 7 et 10, elle n'a pas cru devoir souscrire à nos propositions,
notamment quant à la répartition des excédents de redevance de l'audiovisuel.
Plus exactement, elle est revenue en arrière par rapport aux 200 millions de
francs, pourtant très probables, dont nous avions affiché la répartition
souhaitable. Cela se traduira par des programmes amputés pour les sociétés de
l'audiovisuel public, et notamment Radio France internationale qui sera réduite
à la portion congrue.
M. Jacques Chaumont.
Ça c'est vrai !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
A l'article 11
bis
A, l'Assemblée nationale
n'a pas cru devoir accepter l'exonération d'impôt sur le revenu des sorties en
rente viagère des contrats d'assurance-vie dits DSK. De même, elle n'a pas
accepté l'extension aux valeurs de l'Union européenne des plans d'épargne en
actions. Il est dommage de construire l'Europe à pas aussi comptés.
A l'article 14, relatif à l'adaptation de la structure juridique de certaines
professions libérales, l'Assemblée nationale n'a pas accepté, et c'est
regrettable, les quelques amendements que nous avions adoptés.
Bien sûr, nos propositions concernant les progrès dans la transparence des
comptes publics, par exemple en matière de privatisation, n'ont pas franchi le
cap de l'Assemblée nationale, ce qui est bien dommage.
A l'article 18, nous sommes déçus de voir revenir des mesures de validation
législative, principe contre lequel nous continuerons à nous battre.
De même, à l'article 21
bis
B, à l'article 21
quinquies
, et à
l'article 21
septies
B, l'Assemblée nationale n'a pas partagé nos
appréciations, notamment en ce qui concerne la modulation du taux pour les
vignettes fixé par chaque département.
Bien sûr, l'article sur l'indemnisation des porteurs d'emprunts russes a été
rétabli, comme il était vraisemblable.
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Heureusement !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Nous regrettons particulièrement le rejet de
l'amendement de M. Jacques Valade, qui, selon nous, assurait opportunément un
meilleur traitement des villes centres de communauté urbaine au regard des
droits à la dotation de solidarité urbaine. Nous regrettons aussi
particulièrement le refus d'étendre le régime Besson aux locaux loués à des
ascendants ou descendants, de même que le maintien du prélèvement de l'Etat
pour frais de recouvrement de la contribution sociale généralisée.
Vous constatez donc que, en ce qui concerne les articles fiscaux, le bilan est
équilibré. Vous constatez aussi que, malgré le progrès que traduit la
réestimation des recettes fiscales de 11 milliards de francs, il reste encore
du chemin à faire pour aboutir à quelque chose de raisonnable.
J'en viens aux appréciations que je peux porter en conclusion.
Tout d'abord, en ce qui concerne la réestimation des recettes, il ne vous aura
pas échappé, mes chers collègues, que le Gouvernement n'a pas réalisé
spontanément cet effort de transparence. Il l'a fait parce qu'il y a été
contraint par un ensemble de facteurs : crainte de l'inconstitutionnalité pour
non-sincérité du niveau des recettes,...
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Oh là là !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... pression institutionnelle de la Haute Assemblée,
qualité de ses travaux,...
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Ah !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... pression politique de vos amis de la majorité
plurielle, monsieur le ministre, pression médiatique qui s'est accentuée. Il
n'en reste pas moins que l'effort de transparence a résulté du débat
démocratique, ce dont il faut, d'une certaine manière, se réjouir. C'est
finalement le jeu heureux des poids et des contrepoids qui caractérisent la
Constitution.
Néanmoins, la situation budgétaire demeure marquée par un double record :
d'une part, le record des prélèvements obligatoires et, d'autre part, le record
des niveaux de déficit public. Il faut rappeler que, après l'année 1999, il y
aura l'année 2000 et que, cette année-là, la dette de l'Etat augmentera encore
de 220 milliards de francs, dont près de 50 milliards de francs sont
indispensables pour solder les seules opérations courantes, le seul
fonctionnement.
Faut-il rappeler que, lorsque nous connaissons cette situation, d'autres pays
sont en excédent budgétaire et peuvent engager de vrais programmes de
diminution de la fiscalité ? La fiscalité et les prélèvements obligatoires sont
le sujet clé pour les Français, aujourd'hui. Monsieur le ministre, vous avez vu
dans les enquêtes d'opinion publique l'attente en matière de baisse des impôts
et des prélèvements obligatoires. Or, en France, nous avons non seulement les
impôts d'aujourd'hui, mais aussi les impôts cachés, pour reprendre la
formulation du président Lambert, c'est-à-dire les impôts de demain, qui
résulteront inéluctablement du niveau d'endettement encore très préoccupant que
nous connaissons.
Mes chers collègues, à la suite de ces quelques propos, que puis-je vous
recommander ? Faut-il poursuivre l'examen du texte, article après article, en
veillant à lui rendre un aspect plus agréable pour nous ? Ou bien faut-il
constater qu'il n'est pas possible d'aller plus loin dans les rapprochements
avec l'Assemblée nationale ?
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
C'est cornélien
!
M. Jean Chérioux.
Non, c'est évident !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Monsieur le ministre, nous pouvons considérer que, si
le projet de loi de finances rectificative pour 1999 réduit le montant du
déficit budgétaire en 1999 en le fixant à 225 milliards de francs, cela reste
insuffisant, notamment par rapport aux efforts de nos partenaires. Cette
situation entraîne une nouvelle progression des dépenses publiques, dont le
plafond est majoré de 3 milliards de francs, soit au total 8,5 milliards de
francs au titre du présent collectif.
Par ailleurs, s'agissant de l'estimation des recettes de l'Etat, tous les
éléments dont nous avons connaissance nous conduisent à valider notre prévision
d'une plus-value nette de recettes de l'Etat se situant non pas à 23 milliards
de francs, comme vous voulez bien le reconnaître ou l'avouer aujourd'hui,
monsieur le ministre, mais plutôt dans une fourchette de 30 à 40 milliards de
francs.
Vous avez réévalué les chiffres en ce qui concerne l'impôt sur les sociétés.
Vous ne l'avez pas fait pour l'impôt sur le revenu, alors que le mois de
décembre et une partie du mois de novembre voient s'accumuler des sommes
supérieures à la prévision initiale de l'exercice. Vous ne l'avez pas fait
davantage pour la TVA, alors que, on le voit bien, la mesure de baisse ciblée
portant sur le secteur du bâtiment s'étant traduite - et c'est une bonne chose
- par des apports supplémentaires d'activité, son incidence à la baisse du
rendement de la TVA est en réalité très faible, du moins si l'on en croit les
situations à la fin septembre et à la fin octobre 1999.
En ce qui concerne les articles fiscaux, nous avons eu satisfaction sur
certains points, mais pas sur des points qui nous tenaient particulièrement à
coeur, qu'il s'agisse du progrès de la transparence comptable et budgétaire, ou
de l'amorce d'une vraie réforme de la méthodologie des finances publiques.
Après le débat difficile qui a eu lieu au sein de la commission des finances
voilà quelques instants,...
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation.
Débat cruel !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... je vais vous livrer la conclusion que celle-ci
préconise : elle estime qu'il n'y a pas lieu de débattre à nouveau du projet de
loi de finances rectificative pour 1999 et elle vous invite, mes chers
collègues, à voter la motion tendant à opposer la question préalable, que
j'aurai l'honneur de présenter tout à l'heure.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR, de l'Union centriste
et des Républicains et Indépendants.)
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la nation.
Monsieur le ministre, j'entends comme une sorte
de délire à propos de ce que certains qualifient de « cagnotte », mot qui ne me
semble d'ailleurs pas adapté à la situation.
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Nous sommes
d'accord !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Pour vous aider, puisque, comme
vous le savez, cela demeure ma préoccupation permanente, je voudrais rappeler,
y compris à M. de Raincourt qui nous fait l'honneur d'être près du banc des
commissions en l'instant, que la France est en déficit de fonctionnement. Cela
n'est pas le cas du département de l'Yonne, j'imagine, monsieur de
Raincourt.
M. Henri de Raincourt.
Ah, ça, non !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Le déficit de fonctionnement de
la France s'élève à 69 milliards de francs. S'il s'agissait d'un ménage ou
d'une famille, son compte bancaire serait dans le rouge, et on lui aurait même
retiré son chéquier.
M. Jean Chérioux.
Eh oui !
M. Roland du Luart.
Sauf avec le PACS !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Or, alors que la France vient
d'avoir une ressource nouvelle, certaines forces politiques n'ont qu'une idée :
la dépenser immédiatement ! Monsieur le ministre, le Sénat vous protégera de
vos amis.
(M. le ministre sourit.)
Il ne vous incitera pas à engager des
dépenses nouvelles. En effet, lorsqu'on a son compte bancaire dans le rouge et
que l'on dispose d'une ressource nouvelle, on doit essayer de revenir à
l'équilibre.
M. Jean Chérioux.
Tout à fait !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Donc, monsieur le ministre,
grâce aux ressources fiscales nouvelles, il faut impérativement que notre pays
retourne au plus vite à l'équilibre.
Nous connaissons l'été de la croissance. Monsieur le ministre, après l'été, il
y a l'hiver...
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Il y a l'automne
!
(Sourires.)
M. Jean Chérioux.
L'automne est court !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
L'été peut être long, le bel
automne parfois dure, mais l'hiver revient ; et si vous croyez que le monde vit
désormais sans hiver, nos compatriotes connaîtront alors des réveils
difficiles.
Telle est la raison pour laquelle, mes chers collègues, je souhaite vraiment
que le Sénat amplifie le message que nous avons voulu délivrer.
Réjouissons-nous de disposer de ressources nouvelles, presque inespérées, et
faisons-en bon usage ! Sinon, nous ne servirions pas notre pays et nous
pourrions compromettre l'avenir des générations futures.
(Applaudissements
sur les travées de l'Union centriste, des Républicains et Indépendants et du
RPR, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Monsieur le
président, mesdames, messieurs les sénateurs, comme l'a fort bien expliqué M.
le rapporteur général, le projet de loi de finances rectificative qui vous est
soumis en nouvelle lecture a été examiné ce matin même par l'Assemblée
nationale, laquelle a confirmé la hausse des recettes en 1999 que je vous avais
présentée lors de la première lecture et que vous aviez approuvée à
l'unanimité.
Cependant, l'Assemblée nationale souhaite utiliser de façon différente cette
nouvelle marge de manoeuvre : alors que vous aviez affecté ces 11,3 milliards
de francs à la réduction du déficit budgétaire, l'Assemblée nationale a prévu
qu'une partie de cette somme, à savoir 3 milliards de francs, servirait à
financer des mesures de solidarité importantes annoncées par M. le Premier
ministre en faveur des allocataires de minima sociaux.
Le Sénat, d'une part, le Gouvernement et la majorité de l'Assemblée nationale,
d'autre part, ont donc adopté des logiques différentes à cet égard. Il est bon,
à mon avis, que les plus démunis de nos concitoyens aient leur part, toute leur
part, des fruits fiscaux de la croissance.
Par ailleurs, l'Assemblée nationale a maintenu certaines dispositions adoptées
par le Sénat qui allaient dans le bon sens - M. le rapporteur général en a
dressé la longue liste - s'agissant en particulier du report d'un an de
l'abrogation des arrêtés Miot,...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Vous irez au-delà !
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
... afin de
laisser aux élus corses le temps de réfléchir de façon globale à l'évolution de
la fiscalité dans l'île, à la suite de la concertation et du dialogue que le
Premier ministre a engagés avec eux le 13 décembre dernier.
Dans cette optique, je voudrais également citer certaines mesures adoptées par
la Haute Assemblée relatives au capital-risque et aux fonds communs de
placement à risque, qui tendent à favoriser l'innovation.
En revanche, l'Assemblée nationale a rétabli dans leur version initiale nombre
de dispositions que la Haute Assemblée avaient modifiées,...
M. Jean Chérioux.
Hélas !
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
... allant ainsi
à l'encontre des orientations générales définies par le Gouvernement et sa
majorité, monsieur Chérioux.
Je souhaiterais montrer que l'Assemblée nationale a su prolonger sur un point
les réflexions de la Haute Assemblée, en adoptant, dans une rédaction
appropriée, un amendement visant à l'exonération des taxes foncières sur les
propriétés bâties pour les centres d'hébergement d'urgence, qui avait été
présenté par le groupe socialiste.
M. Michel Moreigne.
Très bien !
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Dans
l'intervalle, une rédaction juridiquement correcte a été établie. Tout cela
prouve bien que l'objection que j'avais présentée, au nom du Gouvernement,
était bien de nature technique et ne portait pas sur le principe. Je voulais
insister là-dessus.
Je voudrais maintenant répondre brièvement à quelques affirmations de M.
Marini, qui a dit notamment qu'il n'y a pas seulement les impôts d'aujourd'hui.
Vous avez raison, monsieur le rapporteur général. M. le président de la
commission des finances a parlé de l'été ; or nous avons hérité des impôts
d'hier, de ceux de l'hiver 1995.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Vous êtes bien contents de les encaisser !
M. Claude Estier.
Ils oublient toujours cela !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Non, nous ne n'oublions pas,
nous commençons à 1992 !
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Les Français se
souviennent encore de cette hausse de deux points de la TVA qui les a frappés
et qui a brisé net l'élan de la croissance.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Rendez-les !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Vous les appréciez tellement que
vous les conservez !
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Voilà l'exemple
caractéristique d'un impôt qui tue l'impôt, puisque cette hausse de la TVA a
freiné la croissance, et donc la consommation, ce qui a nui au rendement de la
fiscalité.
De ce point de vue, le déficit de fonctionnement, qui a été évoqué aussi bien
par M. le rapporteur général que par M. le président de la commission des
finances, était supérieur, en 1997, à 120 milliards de francs. Nous le
réduisons, et ce avec énergie. Il est heureux, pour reprendre la métaphore de
M. le président Lambert, qu'à l'époque l'Etat ne se soit pas vu retirer son
chéquier !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Tel a été le cas en 1992 !
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Des changements
sont intervenus en 1997, mais ce n'étaient pas des changements de chéquier !
Tels sont les commentaires que je souhaitais livrer au Sénat sur ce collectif
budgétaire.
Puisque c'est la dernière fois de l'année que je m'exprime devant vous,
mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à adresser des remerciements très
sincères à la présidence, ainsi qu'au président de la commission des finances,
qui a toujours su, même si l'échange d'arguments était parfois aiguisé,
manifester une courtoisie et une cohérence parfaites à l'égard du Gouvernement.
Quant à M. le rapporteur général, je ne lui ferai pas trop de compliments, car
il en rougirait !
(Sourires.)
Je voudrais saluer les sénateurs de la vaillante minorité du Sénat, qui
ont marqué ces débats par leur souci de la solidarité et leur imagination, mais
aussi par la rigueur de leur analyse quand cela était nécessaire. Je rends bien
sûr hommage à la vigilance de la majorité sénatoriale, qui, dans la défense de
certaines idées, n'a pas hésité à manifester un conservatisme de bon aloi.
(Rires.)
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
De bon aloi, en effet ! Très bien !
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Je voudrais enfin
saluer nos collaborateurs et les personnels de la Haute Assemblée, ainsi que la
presse, qui a suivi nos travaux avec une particulière attention. En effet, des
événements nouveaux sont survenus au cours de nos débats, ce dont je me réjouis
vivement.
Je vous laisse maintenant, mesdames, messieurs les sénateurs, le soin de
débattre - il s'agira, je l'ai bien compris, d'un choix cornélien !
(Sourires.)
- de l'opportunité d'adopter une motion tendant à opposer la
question préalable.
(Applaudissements sur les travées socialistes et sur
celles du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur certaines
travées du RDSE. - M. le président de la commission des finances et M. le
rapporteur général applaudissent également.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Question préalable
M. le président.
Je suis saisi par M. Marini, au nom de la commission des finances, d'une
motion n° 1 tendant à opposer la question préalable.
Cette motion est ainsi rédigée :
« En application de l'article 44, alinéa 3, du règlement du Sénat,
« Considérant que, si le projet de loi de finances rectificative réduit le
montant du déficit budgétaire pour 1999, il entraîne par ailleurs une nouvelle
progression du montant des dépenses publiques ;
« Considérant que le Sénat reste attaché aux principes fondamentaux
d'annualité et de sincérité budgétaires, et qu'il appartient que ceux-ci soient
pleinement respectés par le Gouvernement, notamment pour ce qui concerne
l'estimation des recettes de l'Etat ;
« Considérant que, malgré un nombre significatif d'accords avec le Sénat sur
des articles fiscaux, l'Assemblée nationale est revenue en nouvelle lecture sur
des apports essentiels du Sénat tant en matière de politique budgétaire qu'en
ce qui concerne la fiscalité ;
« Le Sénat décide qu'il n'y a pas lieu de poursuivre la délibération sur le
projet de loi de finances rectificative pour 1999, adopté par l'Assemblée
nationale en nouvelle lecture (n° 152). »
Je rappelle que, en application du dernier alinéa de l'article 44 du règlement
du Sénat, ont seuls droit à la parole sur cette motion l'auteur de l'initiative
ou son représentant, pour quinze minutes, un orateur d'opinion contraire, pour
quinze minutes, le président ou le rapporteur de la commission saisie au fond
et le Gouvernement.
La parole peut être accordée pour explication de vote, pour une durée
n'excédant pas cinq minutes, à un représentant de chaque groupe.
La parole est à M. le rapporteur général, auteur de la motion.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes
chers collègues, les choses sont claires : la conjoncture nous autorise à
imaginer une politique budgétaire différente, une politique qui favorise les
transformations et les réformes de structures dont notre pays a besoin.
Mais cette politique, qui devrait mettre l'accent sur l'impérieuse nécessité
de réduire les prélèvements obligatoires et les impôts, tous les impôts, nous
ne la voyons pas venir. Les paroles ne correspondent pas aux actes : l'année
1999 sera, en effet, l'année record pour les prélèvements obligatoires.
Alors que la politique que nous souhaiterions voir mise en oeuvre se
caractérise par la transparence et la complète sincérité, nous avons bien vu
que, s'agissant de la question emblématique des recettes fiscales pour 1999, il
a vraiment fallu que le Gouvernement se trouve placé dans des circonstances
bien particulières pour que l'existence de la fameuse « cagnotte » soit admise,
alors que, jusque-là, elle avait été niée, presque contre toute évidence.
Une politique conforme à nos voeux rendrait au rôle du Parlement, à l'apport
de celui-ci dans la discussion des textes financiers, un lustre qui se ternit
d'année en année.
(M. le ministre s'exclame.)
Cette politique devrait tendre, dans le
respect des institutions de la Ve République, à ce que des choses qui datent de
1959 soient replacés dans le contexte d'aujourd'hui. Il faut que l'on accepte
enfin que, dans le budget de l'Etat, il y ait l'investissement et son
financement, le fonctionnement et son financement, et qu'il y ait, d'un côté,
les finances de l'Etat, de l'autre, les finances de la sécurité sociale, le
tout devant cependant être présenté de manière cohérente, car il s'agit bien
des mêmes prélèvements obligatoires et des mêmes problèmes de répartition.
Une politique conforme à nos voeux mettrait également l'accent sur la
nécessité d'une meilleure maîtrise de la dépense publique. Or les signaux que
vous adressez, monsieur le ministre, pour d'évidentes raisons d'arithmétique
parlementaire à l'Assemblée nationale, suscitent toujours l'espoir irraisonné,
ici ou là, qu'une manne publique toujours croissante pourra être répartie et
que l'on pourra sans cesse engager de nouvelles dépenses pour satisfaire telle
ou telle catégorie, surtout si elle constitue une composante de votre
électorat.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, qu'y a-t-il
de commun entre la politique illustrée notamment par le collectif budgétaire,
même rectifié, et la politique dans laquelle se reconnaîtrait la majorité
sénatoriale ?
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
C'est vrai !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il y a très peu de points communs entre nous,...
MM. Claude Estier et Gérard Miquel.
C'est bien vrai !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
... entre les grands axes de la politique budgétaire
et les grandes orientations auxquelles nous sommes susceptibles de nous
référer.
Dans ces conditions, mieux vaut en prendre acte et éviter des débats qui
seraient stériles. En effet, l'Assemblée nationale reconnaissant pour siens des
principes qui ne sont pas les nôtres, nous risquerions de voir notre travail
d'orfèvres-législatifs à nouveau battu en brèche, sur bien des points, par la
majorité de l'Assemblée nationale. C'est pourquoi je préconise, mes chers
collègues, le vote de cette motion tendant à opposer la question préalable.
(Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants
et de l'Union centriste.)
M. Christian Sautter,
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Portalis en a un
haut-le-coeur !
(Sourires.)
M. le président.
La parole est à M. Angels, contre la motion.
M. Bernard Angels.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, mon
intervention sera très brève, dans la mesure où nous avons déjà longuement
débattu de ce collectif budgétaire.
Je note tout d'abord que la majorité du Sénat approuve de nombreux points de
ce texte. Cependant, je regrette que l'auteur de la motion ait évoqué une «
non-sincérité budgétaire », alors que, comme je l'ai rappelé lundi dernier, le
gouvernement actuel a toujours atteint les objectifs qu'il s'était fixés, ce
qui n'était pas le cas des gouvernements précédents que la majorité du Sénat
soutenait.
M. Jean Chérioux.
Et ceux d'avant ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Et les précédents des précédents ?
M. Bernard Angels.
Monsieur le ministre, il faut poursuivre la politique menée depuis 1997 qui a
permis de relancer la consommation, de réduire le chômage et les déficits
budgétaires. Nous savons pouvoir compter sur vous pour tenir le cap !
(Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix la motion n° 1.
Je rappelle que son adoption entraînerait le rejet du projet de loi.
En application de l'article 59 du règlement, le scrutin public ordinaire est
de droit.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
30:
Nombre de votants | 319 |
Nombre de suffrages exprimés | 316 |
Majorité absolue des suffrages | 159 |
Pour l'adoption | 217 |
Contre | 99 |
En conséquence, le projet de loi est rejeté.
Monsieur le ministre, mes chers collègues, l'ordre du jour de la dernière séance de l'année étant épuisé, je tiens, avec M. le président du Sénat, à la veille de l'an 2000, à vous souhaiter de bonnes fêtes ainsi qu'un repos bien mérité, et à vous adresser des voeux de bonne et heureuse année. (Applaudissements.)
4
COMMUNICATION
M. le président. Mes chers collègues, je vous informe que M. le premier président de la Cour des comptes déposera sur le bureau du Sénat le rapport annuel de la Cour le jeudi 20 janvier 2000, à seize heures quinze.
5
DÉPÔT DE RAPPORTS
M. le président.
J'ai reçu de M. François Gerbaud un rapport fait au nom de la commission des
affaires économiques et du Plan sur :
- la proposition de résolution (n° 389, 1998-1999) de M. Hubert Haenel,
présentée en application de l'article 73
bis
du règlement, sur la
proposition de directive du Conseil concernant la répartition des capacités
d'infrastructure ferroviaire et la certification en matière de sécurité (n°
E-1163) ;
- et la proposition de résolution (n° 411, 1998-1999) de M. Pierre Lefebvre,
Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Jean-Luc Bécart, Mmes Danielle Bidard-Reydet,
Nicole Borvo, MM. Robert Bret, Michel Duffour, Guy Fischer, Thierry Foucaud,
Gérard Le Cam, Paul Loridant, Mme Hélène Luc, MM. Jack Ralite, Ivan Renar et
Mme Odette Terrade, présentée en application de l'article 73
bis
du
règlement, sur :
- la proposition de directive du Conseil modifiant la directive 91/440/CEE
relative au développement de chemins de fer communautaires ;
- la proposition de directive du Conseil modifiant la directive 95/18/CE
concernant les licences des entreprises ferroviaires et la proposition de
directive du Conseil concernant la répartition des capacités d'infrastructure
ferroviaire et la certification en matière de sécurité (n° E-1163).
Le rapport sera imprimé sous le n° 151 et distribué.
J'ai reçu de M. Philippe Marini un rapport, fait au nom de la commission des
finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation, sur
le projet de loi de finances rectificative pour 1999, adopté avec modifications
par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture (n° 152, 1999-2000).
Le rapport sera imprimé sous le n° 153 et distribué.
J'ai reçu de M. Jean-Paul Hugot un rapport, fait au nom de la commission des
affaires culturelles, sur le projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale,
modifiant la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de
communication (n° 392, 1998-1999).
Le rapport sera imprimé sous le n° 154 et distribué.
6
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée au mardi 18 janvier 2000 :
A neuf heures trente :
1. Questions orales sans débat suivantes :
I. - M. Guy Vissac attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de
la pêche sur les difficiles conditions d'exercice du métier d'entrepreneur de
travaux forestiers, ou ETF.
Il lui rappelle qu'actuellement deux cas de figure se présentent pour cette
profession : soit le travailleur de travaux forestiers est employé d'entreprise
et connaît les problèmes de bas salaires, de formation, de saisonnalité, soit
l'entrepreneur _ souvent seul _ ne peut faire face aux dépenses induites par
l'achat d'équipements ou le règlement des charges.
Il lui rappelle également que son chiffre d'affaires varie dangereusement au
regard des aléas du marché, des contraintes climatiques et de la pression de la
concurrence.
Il lui rappelle enfin, dans la perspective de la future loi sur la forêt et le
bois, qu'un statut du travailleur et de l'entrepreneur des travaux forestiers
apparaît indispensable. Les travailleurs de travaux forestiers - salariés et
entrepreneurs - constituant le maillon le plus sensible de la filière bois, il
lui demande donc quelles mesures il entend prendre afin d'apporter une solution
aux graves difficultés de cette profession. (N° 599.)
II. - M. Auguste Cazalet souhaite attirer l'attention de M. le ministre de
l'équipement, des transports et du logement sur le mécontentement suscité
auprès des compagnies aériennes en raison de l'augmentation des vols retardés
par le contrôle de trafic aérien dans le ciel européen.
Selon cette association, qui regroupe 263 compagnies aériennes, ces retards
auraient progressé de 16 % en 1998 et, sur les six premiers mois de 1999, le
nombre de vols retardés par le contrôle aérien aurait augmenté de 74 % par
rapport à la même période de 1998. Dix millions de passagers voyageant dans les
pays de l'Union européenne seraient concernés en 1999.
Les transporteurs, à qui ces retards auront coûté 5,4 milliards de dollars en
1998, réclament une amélioration des méthodes de gestion ainsi qu'un
renforcement des investissements, afin de pouvoir bénéficier d'un meilleur
service.
Tout en recommandant la privatisation totale ou partielle du contrôle aérien,
le président de l'IATA reconnaît toutefois que cela ne réglerait qu'une partie
des problèmes et préconise la mise en place d'un espace aérien unique et une
planification permanente afin que la capacité de circulation soit augmentée sur
le réseau européen en temps voulu là où cela est nécessaire.
Ces questions seront vraisemblablement évoquées lors de la réunion des
ministres des transports de la conférence européenne de l'aviation civile qui
se tiendra en janvier prochain. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer la
position de la France sur ce sujet. (N° 621.)
III. - M. Gérard Delfau attire l'attention de Mme le ministre de la culture et
de la communication sur la dégradation continue des conditions de travail et de
la rémunération des diffuseurs de presse et des libraires.
Le gonflement des titres - périodiques et ouvrages -, la gestion opaque des
Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne, ou NMPP, la fuite en avant de la
plupart des éditeurs conduisent à des stocks excessifs - 50 % d'invendus - et à
un système de facturation qui fait peser sur le petit dépôt l'avance de
trésorerie qui devrait incomber aux éditeurs et aux messageries.
Si rien n'est fait, les kiosques à journaux ainsi que les dernières librairies
indépendantes vont disparaître, l'écrit sera devenu pur objet de consommation,
et notre civilisation sera atteinte en plein coeur.
Il lui demande quelles mesures d'urgence elle compte prendre pour faire face à
cette situation alarmante. (N° 626.)
IV. - M. Nicolas About attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la
santé et à l'action sociale sur les moyens actuellement mis en oeuvre dans la
lutte contre la douleur.
Notre pays accuse un retard considérable en matière de traitement de la
douleur. Sans doute notre culture judéo-chétienne, qui considérait la
souffrance physique comme une forme de rédemption, n'est-elle pas étrangère à
ce phénomène. Mais le corps médical a également sa part de responsabilité :
enfermé dans une technicité toujours plus poussée, il a négligé la prise en
compte des souffrances du malade, occupé qu'il était à soigner les causes du
mal plutôt que ses effets. Trop longtemps, la lutte contre la douleur est
restée le parent pauvre de la médecine.
Il lui rappelle qu'un plan ministériel anti-douleur a été mis en place par son
prédécesseur. Ce plan comportait des mesures intéressantes, notamment
l'utilisation d'antalgiques puissants à destination des enfants et la
disparition du carnet à souches qui limitait, de manière absurde, les
prescriptions de certains produits morphiniques par les médecins. Il regrette
néanmoins que ce plan triennal fasse l'impasse sur le renforcement des moyens
actuellement mis à la disposition des services hospitaliers anti-douleur.
Au sein des hôpitaux de l'Assistance publique, ces centres sont encore
rattachés aux services d'anesthésie réanimation. En conséquence, ils ne sont
pas prioritaires dans l'affectation des moyens qui sont globalement mis en
oeuvre dans ces services.
Pourtant, dans certains centres, beaucoup de médecins font preuve d'un très
grand dévouement auprès de leurs patients et travaillent sans relâche pour les
soulager. Faute de moyens en personnel, ils sont aujourd'hui débordés, alors
que l'état de leurs patients nécessiterait un examen et des soins
approfondis.
Est-il normal de faire patienter pendant des heures dans une salle d'attente
des personnes qui souffrent parfois le martyre, pour une simple consultation
avec un spécialiste ?
Il lui demande donc quelles mesures elle entend prendre pour améliorer les
services anti-douleur de l'Assistance publique. A quand un renforcement de
leurs moyens financiers et humains ? A quand une véritable reconnaissance de
ces centres spécialisés qui réalisent un travail remarquable et souvent méconnu
auprès des malades ? (N° 634.)
V. - M. Philippe Richert appelle l'attention de M. le ministre de l'économie,
des finances et de l'industrie sur les conséquences inattendues mais fâcheuses
de la baisse de taxe sur la valeur ajoutée - TVA - à 5,5 % sur les travaux
d'entretien.
Cette mesure, salutaire pour l'activité de ce secteur et la lutte contre le
travail au noir, risque de mettre nombre d'artisans dans de grandes
difficultés, en asséchant leur trésorerie.
En effet, alors qu'ils achètent les matériaux à leurs fournisseurs avec une
TVA de 20,6 %, ils la facturent à leurs clients à 5,5 %.
Ne pouvant récupérer cette TVA de 20,6 % qu'avec un fort décalage dans le
temps - les demandes de remboursement de TVA ne peuvent être formulées que
trimestriellement, voire annuellement au mois d'avril pour les petites
entreprises -, ces professionnels se retrouvent systématiquement créditeurs
vis-à-vis des services fiscaux.
Ces différentiels de trésorerie se chiffreraient souvent à plusieurs centaines
de milliers de francs par an, mettant bon nombre d'artisans dans des situations
financières difficiles, notamment vis-à-vis de leurs banques.
Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour parer
au plus vite à ce problème, et notamment s'il envisage de permettre aux
professionnels de formuler leurs demandes plus tôt et d'accélérer les
procédures de remboursement en vigueur. (N° 638.)
VI. - M. Yann Gaillard rappelle à Mme le ministre de l'emploi et de la
solidarité qu'un décret n° 82-453 du 28 mai 1982 a indiqué que les médecins
candidats à une fonction de médecin de prévention devaient être titulaires du
certificat d'études spéciales de médecine du travail. Toutefois, le décret
précise que le certificat n'est pas obligatoire pour le médecin se trouvant
déjà en fonction dans les administrations avant la date d'entrée en vigueur
dudit décret.
Ensuite, un décret n° 95-680 du 9 mai 1995 a modifié le décret du 28 mai 1982
en reprenant exactement les mêmes articles. C'est-à-dire qu'il précise que les
dispositions en cause ne s'appliquent pas aux médecins se trouvant déjà en
fonction dans les administrations avant la date d'entrée en vigueur du décret,
soit, en conséquence, le 9 mai 1995.
Plus récemment, une loi n° 95-535 du 1er juillet 1998, dans son article 28, a
repris les termes des décrets du 28 mai 1982 et du 9 mai 1995, mais en oubliant
les dérogations. Elle précise qu'à titre exceptionnel les docteurs en médecine
exerçant en tant que médecin de prévention ou médecin du travail pouvaient
poursuivre leur activité à condition de suivre un enseignement théorique
sanctionné par des épreuves de contrôle.
Par circulaires, diverses autorités ministérielles ont indiqué que la loi du
1er juillet 1998 ne s'appliquait pas aux médecins recrutés avant le 9 mai 1995,
c'est-à-dire que ceux-ci pouvaient poursuivre leurs activités de médecin de
prévention ou du travail sans avoir à reprendre des études spéciales.
Il lui redemande donc, faute d'avoir obtenu une réponse lors de la séance de
questions orales sans débat du mardi 26 octobre dernier, de bien vouloir
confirmer cette interprétation qui a pour conséquence d'éviter à des médecins
exerçant dans l'administration des fonctions de médecin de prévention ou du
travail depuis de nombreuses années, de reprendre des études dans des
conditions au demeurant encore mal organisées dans les universités, en vue
d'obtenir un certificat spécial qui n'était nullement exigé au moment de leur
prise de fonction. (N° 640.)
VII. - M. Alain Dufaut appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur
sur les échos parus dans la presse concernant un éventuel redécoupage des
cantons avant les élections cantonales de 2001. En effet, il semblerait, à la
lecture de ces articles, que le Gouvernement envisage de ne pas procéder à un
redécoupage global avant mars 2000, date butoir pour une telle opération selon
les dispositions de l'article 7 de la loi n° 90-1103 du 11 décembre 1990,
interdisant tout redécoupage des circonscriptions électorales dans l'année
précédant l'échéance normale de renouvellement des assemblées concernées.
Cette décision serait motivée par une fiabilité insuffisante du contenu du
recensement des populations effectué cette année, ce qui semble pour le moins
curieux.
Par ailleurs, cette rumeur ne manque pas de surprendre si l'on se réfère à la
réponse apportée par M. le ministre des relations avec le Parlement, lors d'une
séance de questions orales sans débat le mardi 15 juin 1999, lequel précisait :
« S'agissant des cantons, le Gouvernement étudiera également les inégalités
démographiques entre cantons confirmées ou révélées par le recensement. Il
pourrait être amené à corriger, par décret en Conseil d'Etat, conformément aux
dispositions de l'article L. 3113-2 du code général des collectivités locales,
les inégalités de représentation les plus importantes. »
Le Conseil constitutionnel, dans une décision des 1er et 2 juillet 1986,
précisait que le découpage électoral doit être déterminé sur des « bases
essentiellement démographiques ».
Même si ce principe général est appliqué de manière moins stricte aux conseils
généraux afin d'assurer une représentation des composantes territoriales du
département, certaines inégalités sont flagrantes.
C'est le cas notamment pour le département de Vaucluse, qui comprenait déjà,
sur la base du recensement de 1990, 467 075 habitants, et qui, selon les
estimations tirées du recensement de cette année, franchirait la barre des 500
000 habitants. Or les conseillers généraux de Vaucluse sont seulement au nombre
de vingt-quatre, dans un département pourtant essentiellement rural. Par
comparaison, le département des Alpes-de-Haute-Provence compte trente
conseillers généraux pour 130 888 habitants, d'après les chiffres du
recensement de 1990.
Cet écart démographique nécessiterait manifestement un redécoupage des cantons
du département de Vaucluse allant dans le sens d'une augmentation considérable
du nombre de ses représentants.
Pour toutes ces raisons, il s'interroge sur les véritables motivations du
Gouvernement en la matière et lui demande, si ces rumeurs sont confirmées, de
reconsidérer sa position et de procéder à un redécoupage des cantons dans les
départements les plus sous-représentés en nombre de conseillers généraux. (N°
645.)
VIII. - M. Jean-Patrick Courtois appelle l'attention de M. le ministre de
l'intérieur sur la question de l'assujettissement à la TVA des subventions
d'investissement.
Dans le cas précis où une commune perçoit une subvention d'investissement du
conseil régional, du conseil général ou des fonds européens, pour la
construction d'une usine relais, et que celle-ci choisit d'entrer dans le
régime normal d'assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée - TVA -, les
services fiscaux semblent considérer que cette subvention est un montant toutes
taxes comprises - TTC - et que, par conséquent, la commune est redevable de la
TVA sur la subvention octroyée par les collectivités publiques citées
précédemment. Ce raisonnement conduit à rendre imputable à la TVA toutes les
recettes d'investissement, ce qui paraît pour le moins paradoxal. Lorsque les
communes optent pour ce mode de fonctionnement, il semblerait logique que
seules les recettes de fonctionnement soient assujetties à la TVA.
Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer l'action que le
Gouvernement entend mener dans ce domaine pour permettre aux communes de
bénéficier de subventions d'investissement d'autres collectivités locales non
imposables à la TVA. (N° 647.)
IX. - M. Bernard Cazeau souhaite attirer l'attention de M. le secrétaire
d'Etat à l'industrie sur la question du monopole, conféré par la loi de 1946 à
Gaz de France sur l'importation et l'exportation de gaz naturel.
Il est connu que Elf Aquitaine Gaz étudie actuellement la possibilité
d'implanter un terminal méthanier au Verdon, à l'embouchure de la Gironde.
Avec une capacité annuelle de réception de 3,5 milliards de mètres cubes de
gaz naturel, cet investissement d'environ 350 millions d'euros permettrait de
fournir aux industriels, et plus généralement aux consommateurs du Sud-Ouest,
un approvisionnement en gaz naturel à un coût compétitif.
En effet, avec le déclin du gisement de Lacq, l'éloignement des points
d'importation existants situés principalement dans le nord de la France
conduira pour les prochaines années à une hausse sensible des coûts d'amenée du
gaz dans le Sud-Ouest.
Un terminal méthanier au Verdon aurait donc un impact positif sur la
compétitivité des industries consommatrices de gaz dans la région.
Mais sa faisabilité est subordonnée à la possibilité pour Elf Aquitaine et ses
filiales gazières, et en particulier gaz du Sud-Ouest, d'importer librement du
gaz naturel, ce qui implique la modification de la loi de 1946 qui confère à
Gaz de France un monopole sur l'importation de gaz naturel.
Dans la mesure où l'intérêt du terminal du Verdon ne fait aucun doute pour la
région et le Grand Sud-Ouest, mais aussi pour la sécurité de
l'approvisionnement gazier de la France, il souhaiterait connaître les mesures
qu'il entend mettre en oeuvre. (N° 658.)
X. - M. Georges Mouly attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de
la solidarité sur le problème posé par les financements des EPSR, les équipes
de préparation et de suite du reclassement des travailleurs handicapés, qui, de
1975 à 1999, ont été financées par l'Etat à 75 %, les 25 % devant être trouvés
auprès d'autres partenaires, départements par exemple.
Or, depuis le mois d'août 1999, à la suite de la convention d'objectifs passée
entre le ministère de l'emploi et de la solidarité, le secrétariat d'Etat à la
santé et l'AGEFIPH, l'Association générale du fonds d'insertion pour les
personnes handicapées , celle-ci se substitue à l'Etat en cette matière.
En conséquence, s'il ne doute pas que l'AGEFIPH compte remplir ses
engagements, il s'inquiète du fait que, l'Etat n'étant plus présent, les divers
partenaires _ entre autres les départements _ hésitent à maintenir leur
participation. (N° 659.)
XI. - M. Pierre-Yvon Tremel attire l'attention de M. le ministre de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les moyens
nécessaires à mettre en oeuvre pour faire face à la croissance constatée de
l'enseignement bilingue français-breton.
Le souhait de 88 % des habitants de Basse-Bretagne de conserver la langue
bretonne, l'avis favorable de 80 % d'entre eux à son enseignement, sont des
signes évidents de la volonté des habitants de Bretagne de maintenir un élément
essentiel de leur culture.
Dans la partie bretonnante, les 5 000 élèves des classes bilingues - public,
privé et Diwan - représentent 1,7 % de la population scolaire. Au rythme actuel
de 18 à 20 % d'augmentation annuelle des enfants dans les classes bilingues,
cette proportion sera vraisemblablement de 5 % en l'an 2005. Dès lors, il est
indispensable de prendre en compte les prévisions d'effectifs pour les années à
venir, et de créer ainsi des conditions favorables au développement de
l'enseignement bilingue, autant du point de vue de l'ouverture des classes, que
du point de vue du recrutement et de la formation des enseignants.
En ce qui concerne l'école associative Diwan, il est utile de rappeler que son
action est complémentaire aux autres filières de l'enseignement bilingue, grâce
notamment à son système pédagogique par immersion. Malheureusement, son
développement est menacé par un statut mal adapté ; en témoigne la décision
récente de M. le préfet de la région Bretagne, de porter devant la juridiction
administrative une délibération du conseil régional subventionnant la
rénovation de bâtiments municipaux de Carhaix, destinés notamment à l'accueil
d'un lycée. Aussi, la rentrée 2000-2001 se préparant dès à présent,
l'association Diwan s'inquiète à juste titre de son futur statut.
En conséquence, il lui demande quelles mesures il entend prendre, pour
répondre aux attentes des parents des filières bilingues, en matière
d'ouverture de classes, de recrutement et de formation des enseignants.
Il lui demande également de bien vouloir lui faire un point de situation sur
les négociations en cours avec l'association Diwan. (N° 660.)
XII. - M. Jean-Pierre Raffarin demande à Mme le secrétaire d'Etat aux petites
et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat quelle est la politique
de l'Etat quant au développement des magasins d'usine en France. (N° 661.)
XIII. - M. René-Pierre Signé souhaite faire partager à M. le ministre de
l'agriculture et de la pêche son inquiétude et ses réflexions sur la situation
très précaire de l'élevage ovin, tout particulièrement celui qui est implanté
dans la vaste zone du bassin d'élevage de bovins allaitants. En effet, dans ces
régions, l'élevage des ovins fut, et reste dans une certaine mesure, surtout le
fait d'éleveurs bovins à l'herbe, qui trouvaient là une activité idéalement
complémentaire à leur spéculation principale.
Nul n'ignore l'évolution désastreuse subie par cette activité. De la
concurrence néo-zélandaise, dès la fin des années soixante-dix, à la politique
agricole commune de 1992 en passant par la trop faible organisation de
producteurs morcelés et par le changement des habitudes de consommation, les
causes du déclin sont aussi anciennes que multiples. Elles dépassent non
seulement le cadre de cette question, mais encore, hélas ! les possibilités
d'une relance aussi déterminée soit-elle.
La concurrence entre les viandes n'oppose désormais que la viande bovine d'une
part, le porc et la volaille d'autre part. L'agneau et le mouton semblent à
présent voués à occuper une frange, non négligeable, mais néanmoins secondaire
du marché des produits carnés.
Cependant, plusieurs éléments positifs pour l'élevage ovin sont apparus ces
dernières années. La baisse continue des cours de l'agneau a conduit les
éleveurs à réduire leurs coûts, en inventant par exemple les bergeries tunnels
; elle a également accéléré l'émergence de filières de produits de qualité.
D'autre part, l'élevage d'ovins retrouve beaucoup de sa pertinence dans le
contexte des contrats territoriaux d'exploitation. En effet, cette production
permet de valoriser les surfaces herbagères sans recourir à l'extensification
quasi permanente dont on observe les effets pervers en élevage bovin
allaitant.
Il revient aujourd'hui aux partenaires publics et professionnels d'explorer
ces pistes. Il souhaite donc connaître son point de vue sur les perspectives
des élevages mixtes d'ovins et de bovins allaitants.
Il aimerait aussi savoir si une action volontariste de l'Etat en vue
d'encourager et d'accompagner la relance de ce profil d'exploitations agricoles
semble pertinente au Gouvernement. (N° 663.)
XIV. - Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie sur le contentieux existant entre la
ville de Pantin et son ministère concernant le versement de recettes de taxe
professionnelle.
En effet, dès 1992, la municipalité de Pantin a engagé une procédure
judiciaire pour obtenir le paiement des compensations prévues par la loi, suite
à la réforme de la taxe professionnelle et d'exonérations accordées aux
entreprises.
Le ministre du budget accepte de verser la somme de 7,5 millions de francs sur
la base de l'évaluation des services fiscaux, mais ne prend pas en compte
l'actualisation de cette somme.
La ville a procédé à l'évaluation de son préjudice et l'a estimé à 20 millions
de francs de l'époque, soit 41 millions de francs en francs d'aujourd'hui.
Elle lui demande de restituer à la ville de Pantin l'intégralité des
compensations réactualisées auxquelles elle a droit. (N° 664.)
XV. - La loi n° 96-603 du 5 juillet 1996, en précisant la loi de 1946, a
introduit une possibilité pour les coiffeurs non diplômés mais justifiant d'une
grande qualification professionnelle de pouvoir, après validation de celle-ci
par une commission nationale, exploiter personnellement un salon de coiffure à
établissement unique.
Il s'avère toutefois que les demandes de reconnaissance de capacité
professionnelle font dans de nombreux cas l'objet de refus alors que leurs
auteurs répondent aux conditions prévues par la réglementation et présentent
des dossiers probants.
Ces situations engendrent de fréquentes fermetures de fonds de commerce
particulièrement regrettables en milieu rural.
En conséquence, M. Jean Pépin demande à Mme le secrétaire d'Etat aux petites
et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat si elle entend prendre
des mesures visant à faciliter la validation de la qualification
professionnelle des coiffeurs non diplômés. (N° 665.)
XVI. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie sur le projet de la Caisse des
dépôts et consignations, la CDC, de créer un établissement de crédit privé
regroupant en fait l'ensemble des activités financières concurrentielles de la
Caisse, que celles-ci soient filialisées ou non.
Elle lui demande de lui préciser les objectifs, l'origine et le montant du
capital, les moyens en personnels de cette société privée qui ne pourront que
provenir de la CDC, donc des fonds et des personnels de la République.
Elle lui demande de lui préciser si un tel projet ne menace pas l'avenir de
l'établissement public qu'est la CDC, de ses missions d'utilité publique,
sociale et de ses emplois.
Elle lui demande également si ce projet CDC Finance ne s'oppose pas aux
engagements du Premier ministre de ne pas poursuivre le mouvement de
démantèlement du secteur public économique et financier dont la Caisse des
dépôts demeure un des derniers représentants et qui par son efficacité conserve
la confiance des élus locaux.
Elle lui demande si une loi n'est pas devenue nécessaire, rejetant toute
véritable séparation entre activités d'intérêt général et activités financières
concurrentielles, assurant une transparence et un contrôle démocratique de la
CDC par les citoyens et le Parlement, conservant l'ensemble des personnels et
leur statut. (N° 667.)
XVII. - M. Hubert Haenel rappelle à M. le ministre de l'équipement, des
transports et du logement l'intérêt de la démarche novatrice, communément
appelée expérimentation de la régionalisation du transport ferroviaire de
voyageurs, qui a été mise en oeuvre dans sept régions.
Cette réforme, qui a pour but un meilleur service public et une approche plus
fine de l'aménagement du territoire, a déjà eu plusieurs effets bénéfiques
conséquents. Elle a permis de démontrer que la décentralisation pouvait être
expérimentée et négociée pour s'adapter aux réalités géographiques,
historiques, économiques des territoires. Elle a contribué à mettre fin à la
politique du tout - TGV, ou Train à grande vitesse.
M. le ministre a indiqué, le 14 octobre, sa volonté de déposer, dans les plus
brefs délais, un projet de loi pour la généralisation rapide de la
régionalisation. Depuis lors, de nombreux échanges ont eu lieu, qui ont créé un
climat d'incertitude.
L'annonce prématurée et incomplète d'un changement éventuel de cap avec une
accélération du calendrier législatif a entraîné des interprétations souvent
erronées et contradictoires des intentions de l'Etat, des conseils régionaux et
de la Société nationale des chemins de fer, la SNCF, qui ont eu pour effet de
brouiller la perception que peuvent avoir les uns et les autres des objectifs
poursuivis, des délais impartis et des voies et moyens pour y parvenir.
M. Hubert Haenel, à l'origine de cette réforme, lui demande de bien vouloir
rappeler, comme il l'a fait à plusieurs reprises, son profond attachement à la
réforme et à la démarche retenue pour la mettre en oeuvre, afin d'éviter à tout
prix que les atermoiements actuels ne conduisent à une démobilisation de
l'ensemble des partenaires.
Il lui demande de recadrer rapidement l'ensemble du dispositif conduisant à
sortir de l'expérimentation pour entrer au plus vite dans la généralisation,
tout en tenant compte du temps nécessaire pour mener à bien la phase
législative et du délai qu'impliqueront la confrontation, le rapprochement et
l'ajustement des points de vue et interrogations des uns et des autres par
rapport à la transparence, à la lisibilité et à la certification des comptes
Train express régional, ou TER, opposables aux régions, cette situation pouvant
nécessiter d'utiliser temporairement des comptes provisoires ; il insiste enfin
sur la garantie que l'Etat et la Société nationale des chemins de fer devront
donner aux régions pour ne pas unilatéralement rompre ou remettre en cause les
engagements financiers pris à l'égard de celles-ci, et la nécessité de dresser
un bilan périodique de la réforme, pour permettre les ajustements appropriés.
(N° 668.)
XVIII. - M. Josselin de Rohan appelle l'attention de M. le ministre de
l'intérieur sur les conséquences du développement du phénomène des « rave party
».
En effet, ces manifestations échappent à l'exigence du respect des conditions
tenant à la sécurité et à l'ordre public.
En conséquence, il lui demande s'il envisage de prendre des dispositions afin
de réglementer ce type de rassemblement. (N° 670.)
A seize heures et, éventuellement, le soir :
2. Eloge funèbre d'Alain Peyrefitte.
3. Discussion du projet de loi (n° 392, 1998-1999), adopté par l'Assemblée
nationale, modifiant la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la
liberté de communication.
Rapport (n° 154, 1999-2000) de M. Jean-Paul Hugot, fait au nom de la
commission des affaires culturelles.
Avis de M. Claude Belot au nom de la commission des finances, du contrôle
budgétaire et des comptes économiques de la nation.
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale :
lundi 17 janvier 2000, à dix-sept heures ;
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 18 janvier 2000, à dix-huit
heures.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.
(La séance est levée à quinze heures cinquante.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
NOMINATION DE RAPPORTEURS
COMMISSION DES FINANCES
M. Joseph Ostermann a été nommé rapporteur pour avis de la proposition de loi
n° 254 (1999-2000) de M. Jean-Pierre Raffarin tendant à favoriser la création
et le développement des entreprises sur les territoires, en remplacement de M.
Roger Besse (dont la commission des affaires économiques et du plan est saisie
au fond).
Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Aides aux titulaires de contrats territoriaux
d'exploitation en zone de montagne
688.
- 21 décembre 1999. -
M. Adrien Gouteyron *
attire l'attention de
M. le ministre de l'agriculture et de la pêche
sur les aides accordées aux titulaires des contrats territoriaux d'exploitation
par le fonds de financement des CTE. Il lui rappelle que l'arrêté du 8 novembre
1999 relatif aux aides accordées aux titulaires de contrats territoriaux
d'exploitation dispose que le montant total des « aides, matérielles ou
immatérielles, liées à des investissements ou à des dépenses » « ne peut
excéder 100 000 F ». Il tient à lui indiquer à ce sujet qu'en zone de montagne
les investissements sont plus coûteux, notamment s'agissant des bâtiments. Il
lui indique également que, dans ces zones de montagne, le développement
économique accuse souvent un certain retard. Il lui demande donc s'il entend
favoriser les zones de montagne - dont la spécificité est à prendre en compte -
en permettant aux CTE d'aller plus loin dans leur volet économique. C'est
pourquoi, il lui demande s'il envisage de relever, en zone de montagne, le
plafond de l'aide économique des CTE de 100 000 F à 150 000 F (les taux de
subventions restant sur la base de 40 % établie pour les zones
défavorisées).
Contribution de l'Etat à la réalisation du plan de prévention
des risques naturels de la ville d'Auxerre
689.
- 22 décembre 1999. -
M. Serge Franchis *
rappelle à
Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement
que la loi n° 87-565 du 22 juillet 1987, modifiée par la loi n° 95-101 du 2
février 1995 met à la charge de l'Etat l'élaboration de plans de prévention des
risques naturels prévisibles tels que les inondations. Le problème se pose des
obligations des habitants mais aussi de celles de l'Etat. A Auxerre, les
services de l'Etat ont réalisé une simulation hydraulique à partir des données
de la crue centennale de 1910. Cette simulation a conduit à l'établissement
d'un zonage qui classe le quart du secteur urbanisé de la ville en zone
inondable. La direction départementale de l'équipement prépare un règlement qui
fixe des contraintes qui s'imposeront aux habitants, à quelque 250 entreprises
aux collectivités locales et aux concessionnaires de services publics, comme
EDF-GDF pour ses ouvrages d'électricité ou de gaz. Les contraintes prévues dans
le projet de règlement sont telles qu'elles obligeront toute la communauté
auxerroise à accepter des efforts très importants : les 250 entreprises
existantes ne pourront plus étendre leur activité sur le site, les habitants
devront entreprendre des travaux dans leurs maisons. Le projet de plan, qui
sera prochainement soumis à l'enquête publique, ne fixe aucune obligation à
l'Etat alors même que la rivière Yonne est une rivière domaniale. Or l'article
40-1 de la loi dispose que les plans définissent les mesures de prévention, de
protection et de sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités
publiques dans le cadre de leurs compétences. Aussi il lui demande si le plan
de prévention des risques d'Auxerre, comme dans toutes les situations
similaires, ne devrait pas prévoir les engagements de l'Etat et fixer sa
contribution à la réalisation des objectifs définis par la loi (nature des
travaux, obligation de résultat s'agissant de l'entretien du lit et des berges,
solidité des ouvrages de franchissement).
ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL
de la séance
du mercredi 22 décembre 1999
SCRUTIN (n° 30)
sur la motion n° 1, présentée par M. Philippe Marini au nom de la commission
des finances, tendant à opposer la question préalable au projet de loi de
finances rectificative pour 1999, adopté avec modifications par l'Assemblée
nationale en nouvelle lecture.
Nombre de votants : | 316 |
Nombre de suffrages exprimés : | 315 |
Pour : | 216 |
Contre : | 99 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (16) :
Contre :
16.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
14.
Contre :
6. - MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, Georges Berchet,
André Boyer, Yvon Collin et Gérard Delfau.
Abstention :
1. - M. Jacques Pelletier.
N'ont pas pris part au vote :
2. - MM. Guy-Pierre Cabanel et Pierre
Laffitte.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (99) :
Pour :
98.
N'a pas pris part au vote :
1. - M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (78) :
Contre :
77.
N'a pas pris part au vote :
1. - M. Michel Charzat (député).
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
51.
N'a pas pris part au vote :
1. - M. Jean Faure, qui présidait la
séance.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7) :
Pour :
7.
Ont voté pour
Nicolas About
Philippe Adnot
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Philippe Darniche
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Jacques Donnay
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Hubert Durand-Chastel
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Alfred Foy
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Paul Girod
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Roger Husson
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Jean-Jacques Robert
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Bernard Seillier
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Alex Türk
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Albert Vecten
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Jean-Michel Baylet
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Georges Berchet
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Danielle Bidard-Reydet
Marcel Bony
Nicole Borvo
André Boyer
Yolande Boyer
Robert Bret
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Michel Duffour
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Gérard Le Cam
Louis Le Pensec
Pierre Lefebvre
André Lejeune
Claude Lise
Paul Loridant
Hélène Luc
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Jean-Luc Mélenchon
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jack Ralite
Paul Raoult
Ivan Renar
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Odette Terrade
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
Paul Vergès
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
Abstention
M. Jacques Pelletier.
N'ont pas pris part au vote
MM. Guy-Pierre Cabanel et Pierre Laffitte.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Jean Faure, qui présidait la
séance.
Ne peut participer aux travaux du Sénat (en application de l'article L.O. 137
du code électoral) : M. Michel Charzat.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 319 |
Nombre de suffrages exprimés : | 316 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 159 |
Pour l'adoption : | 217 |
Contre : | 99 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste ci-dessus.