Séance du 16 novembre 1999






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Financement de la santé publique

650. - 15 novembre 1999. - M. Gérard Delfau appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'impact d'un colloque organisé par le syndicat de la médecine générale et destiné à dénoncer les méfaits de la loi du marché dans les pratiques sanitaires et l'exercice de la médecine. Parmi plusieurs exemples choquants cités, deux méritent d'être relevés : est-il exact qu'un médicament contre la grippe ne sera pas remboursé par la sécurité sociale, mais qu'en revanche il sera fourni gratuitement à ses adhérents par une compagnie privée d'assurance ? Si oui, c'est la crédibilité de notre système collectif de santé qui est atteinte. De même, comment expliquer que les pilules contraceptives de la troisième génération ne sont pas remboursées, en dépit de la loi sur la contraception ? Les participants se sont émus, en outre, du délabrement de certains hôpitaux publics, mal armés pour faire concurrence au réseau de cliniques privées de plus en plus concentré. Enfin, ils se sont penchés sur la mise en place de la couverture médicale universelle : à un mois de l'échéance, les mutuelles demeurent en retrait. La CMU sera-t-elle confiée au seul secteur privé ? Il lui demande quelles réponses concrètes elle peut faire à ceux qui s'inquiètent ainsi de la dérive de la sécurité sociale.

Prime compensatrice ovine

651. - 15 novembre 1999. - M. Jean-Pierre Demerliat attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'avenir de la production ovine et plus particulièrement sur les inquiétudes des éleveurs ovins du département de la Haute-Vienne. L'année 1999 aura été marquée par une baisse des cours pour les éleveurs ovins et la prime compensatrice ovine (PCO) s'avère insuffisante pour rattraper la perte de revenus enregistrée. En Haute-Vienne, où le nombre d'exploitants ovins est évalué à 2 800 pour un troupeau de 460 000 brebis, l'inquiétude des éleveurs est donc grande. La réforme du calcul de la PCO envisagée par la Commission européenne ne fait qu'accroître leurs craintes, car la mise en place d'une prime forfaitaire ne permettrait pas de compenser une chute des cours. Il lui demande donc si des moyens supplémentaires ne pourraient pas être dégagés pour compenser les pertes subies, d'une part et de bien vouloir tout mettre en oeuvre pour garantir un montant de PCO permettant de faire face aux aléas du marché dans le cadre de la modification éventuelle du mode de calcul de cette prime, d'autre part.

Situation du lycée Henri-Potez à Méaulte

652. - 16 novembre 1999. - M. Fernand Demilly attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation du lycée professionnel Henry-Potez de l'Aérospatiale, à Méaulte dans la Somme. Le carnet de commandes d'Airbus n'a jamais été aussi bien garni et la quantité d'avions à livrer assure du travail pour plusieurs années d'autant que l'association récente Aérospatiale-Matra Dasa constitue un nouvel atout considérable. Dans ces circonstances, il est indispensable d'amplifier la formation des professionnels de l'aéronautique. Or, depuis trois ans, le lycée professionnel de l'Aérospatiale, à Méaulte dans la Somme, est prêt à développer ses possibilités d'accueil et de formations dans le cadre d'un contrat d'association. Cette demande n'a pu aboutir lors des rentrées de 1996, de 1997 et de 1998 en raison de l'insuffisante dotation destinée à l'académie d'Amiens. En conséquence, il lui demande si l'on peut espérer que les moyens nécessaires seront attribués à ce projet pour la prochaine rentrée.

Concentrations dans la presse régionale

653. - 16 novembre 1999. - M. Ivan Renar attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur les conséquences des phénomènes de concentration en cours dans la presse écrite, et notamment dans la presse quotidienne régionale. Il lui demande quelle peut être l'intervention de l'Etat afin de garantir la liberté de la presse, le pluralisme de l'information et des rédactions.

Financement des services départementaux
d'incendie et de secours

654. - 16 novembre 1999. - Mme Josette Durrieu attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la croissance des budgets des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) correspondant aux besoins de ressources nouvelles induits par la départementalisation (intégration départementale et harmonisation inéluctable des différents régimes de travail, application du nouveau régime indemnitaire des sapeurs-pompiers professionnels, allocation de vétérance des sapeurs-pompiers volontaires...) et qui pèse très lourdement sur les collectivités territoriales. Les conséquences de la loi n° 96-370 du 3 mai 1996 ne semblent pas avoir été, à l'époque, correctement évaluées. Pour illustrer ces difficultés, dans les Hautes-Pyrénées, l'effort produit par les collectivités locales s'élèvera à 8 millions de francs, soit une augmentation de la participation de 13 % au budget des services d'incendie pour l'exercice 2000. En l'absence de prise en compte de ces difficultés et d'un engagement significatif de l'Etat, les élus locaux, très fortement impliqués dans le fonctionnement des SDIS, s'inquiètent du bon fonctionnement à venir de ce service vital à la sécurité. En conséquence, elle lui demande quelles sont les mesures d'affectation de ressources nouvelles au financement de cette réforme qui peuvent être rapidement concrétisées afin d'alléger les charges de plus en plus lourdes qui incombent aujourd'hui aux collectivités locales.