Séance du 29 juin 1999
RAPPEL AU RÈGLEMENT
M. Jean-Luc Bécart.
Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président.
La parole est à M. Bécart.
M. Jean-Luc Bécart.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues,
nous avons appris, ce matin, la condamnation à mort de M. Öcalan, dirigeant du
PKK, par le tribunal militaire turc. Les sénateurs du groupe communiste
républicain et citoyen expriment leur émotion à l'égard de cette décision d'un
autre âge qui, sans nul doute, va accroître les tensions dans une région où le
dialogue devrait être encouragé.
La Turquie est un Etat qui, depuis des années, frappe à la porte de l'Europe.
Membre du Conseil de l'Europe, elle aspire en effet à adhérer à l'Union
européenne. Ce rapprochement serait, à l'évidence, une bonne chose.
Le déroulement du procès de M. Öcalan et cette condamnation à mort ne peuvent
que porter un coup à cet objectif. Les sénateurs du groupe communiste
républicain et citoyen demandent solennellement au président du Sénat ainsi
qu'au Gouvernement d'agir auprès du gouvernement turc pour que cette sentence
ne soit pas exécutée.
Ce serait là un geste majeur allant dans le sens de l'apaisement entre les
autorités turques et les populations kurdes, qui ont droit à une certaine
reconnaissance de leur identité.
L'Europe ne peut avoir deux poids, deux mesures dans son action dans le
domaine des droits de l'homme. S'il est juste de se mobiliser pour que les
droits de l'homme soient respectés au Kosovo, il convient d'en faire autant
pour qu'ils le soient également au Kurdistan turc.
M. Bernard Kouchner,
secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale.
Je demande la
parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Bernard Kouchner,
secrétaire d'Etat.
Je voudrais faire part, au nom du Gouvernement, de mon
émotion au rappel de cette sentence, mais surtout au souvenir très vif encore
des efforts que certains de nos compatriotes ont déployés dans cette région
auprès des populations kurdes. C'est à ces dernières que je pense surtout. Il
n'y aura pas de solution dans cette région sans arrêt des violences, sans arrêt
de cet engrenage de la violence qui, d'un pays à l'autre - je pense non
seulement à la Turquie, mais également à l'Irak et à l'Iran - entraînent ces
hommes et ces femmes kurdes dans un tourbillon de malheurs.
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