Séance du 24 mars 1999






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Conditions d'attribution de certaines prestations sociales

498. - 23 mars 1999. - M. Bernard Piras attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les conséquences du décret n° 97-83 du 30 janvier 1997 relatif aux ressources prises en considération pour l'attribution de certaines prestations familiales et de l'allocation de logement social. En effet, l'octroi de ces prestations est soumis à des conditions de ressources. A ce sujet, ce décret prévoit notamment que lorsque les ressources de l'année civile précédant celle de l'ouverture du droit sont inférieures à 812 fois le SMIC, il doit être procédé, sauf pour les bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, à une évaluation forfaitaire des ressources du demandeur et de son conjoint équivalentes à 2 028 fois le SMIC horaire pour les personnes exerçant une activité non salariée. L'application de ce décret conduit à des situations peu compréhensibles dans la mesure où l'évaluation forfaitaire, souvent très éloignée des ressources réelles d'un ménage, peut ainsi les priver du bénéfice d'une prestation familiale. La logique de ce dispositif n'apparaît pas très clairement et plus encore ses effets sont parfois éloignés d'une redistribution sociale équitable. Il lui demande quelles sont les mesures qu'elle envisage de prendre pour remédier à cette situation somme toute inéquitable.

Situation du centre pénitentiaire de Ploemeur

499. - 24 mars 1999. - M. Christian Bonnet appelle l'attention de Mme le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la situation du centre pénitentiaire de Ploemeur qui lui paraît souffrir de deux dysfonctionnements : en premier lieu, l'absence, dans un milieu à risques, de toute visite médicale du personnel de l'administration, et ce, depuis des années ; par ailleurs, une insuffisance de l'encadrement issue du non-remplacement de deux CSP2 et de deux premiers surveillants. Il lui demande si elle n'estime pas nécessaire de diligenter, dans l'établissement en cause, une brève mission de l'inspection générale des services judiciaires pour dresser un constat et proposer les mesures qui paraissent s'imposer pour mettre fin à un tel état de choses.

Développement de la ligne Clermont-Nîmes

500. - 24 mars 1999. - M. Guy Vissac attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la ligne ferroviaire Clermont-Nîmes qui permet un trafic vers l'ensemble du bassin méditerranéen. Il lui rappelle d'une part que le plan Massif central, en 1975, avait ouvert des perspectives de désenclavement réalisées en partie : autoroutes A 7-A 75 Paris-Clermont-Béziers et autoroute A 89 destinée à relier Lyon-Clermont-Bordeaux. Il lui rappelle d'autre part que, si la ligne ferroviaire vers Béziers suit le même parcours que l'autoroute A 75, la ligne Clermont-Nîmes, quant à elle, représente un parcours plus court - seulement 303 kilomètres - vers l'ensemble du bassin méditerranéen. Il lui rappelle également que la poursuite de l'essor de cette liaison n'implique pas d'investissements lourds. Il lui rappelle enfin que le nombre de voyageurs actuels y est supérieur à certaines autres lignes : un attrait d'économie touristique augmente l'intérêt de sa fréquentation. Cet itinéraire rend plus court les communications Paris-Nîmes et Ouest-Bassin méditerranéen. Il lui demande donc, sachant que cette ligne ferroviaire peut et doit être considérée comme une transversale économique adaptée pour un aménagement équilibré des voies de communication sur le territoire, comment il entend en assurer tant la pérennité que le développement.

Réforme du droit au bail

501. - 24 mars 1999. - M. Michel Esneu attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'application de la réforme du droit au bail et de la taxe additionnelle. A partir de 1999, les deux taxes, droit au bail (2,5 %) et la taxe additionnelle (2,5 %) sont remplacées, l'une par la contribution additionnelle du droit au bail (CRDB), l'autre par la contribution additionnelle avec des taux inchangés. Désormais, droit au bail et taxe additionnelle sont inclus dans la déclaration de revenus fonciers n° 2042 que les contribuables ont dû remettre au plus tard le 15 mars et recouvrés en même temps que le solde de l'impôt sur le revenu. Mais il se trouve qu'il y a, pour la période de transition, superposition des bases imposables - les taxes étaient calculées sur les loyers courus du 1er octobre de l'année N au 30 septembre de l'année N + 1. Désormais, la période de référence est calquée sur l'année civile - 1er janvier au 31 décembre. Or, pour l'année 1998, période du 1er janvier au 30 septembre, l'impôt a déjà été acquitté. De nombreuses protestations ont déjà été formulées puisque les particuliers vont devoir assumer une double imposition sur la même période de référence. Certes, pour compenser ce désavantage, un remboursement est prévu dans le cas où le logement resterait vacant ou serait vendu. Cette disposition est bien hypothétique et les propriétaires se trouvent tout à fait pénalisés. Il lui demande s'il ne considère pas que le dispositif doit être adapté afin que les remboursements soient effectifs, afin de faire cesser cette avance au Trésor.