RAPPEL AU RÈGLEMENT
M. Claude Billard.
Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président.
La parole est à M. Billard.
M. Claude Billard.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, mon
intervention se fonde sur l'article 36 de notre règlement.
Pour le troisième jour consécutif, les salariés du secteur public sont dans la
rue afin de défendre ces grandes entreprises qui fondent la spécificité
française.
Après France Télécom, EDF-GDF, ce sont les cheminots, les salariés de la SNCF
qui vont répondre massivement à l'appel de leurs organisations professionnelles
pour défendre et moderniser le service public du rail, pour toujours mieux
répondre aux besoins des usagers, aux besoins du pays.
Le 11 juin prochain à l'Assemblée nationale, le 25 juin au Sénat, ici même, le
Gouvernement et la majorité parlementaire se détermineront sur les grandes
orientations concernant le transport ferroviaire.
Les salariés de la SNCF souhaitent que les leçons soient tirées de ces dix
dernières années durant lesquelles le rôle de l'entreprise a été dévié vers des
objectifs de rentabilité financière qui ont conduit à l'endettement, à la perte
de trafic, à de nombreuses suppressions d'emplois et au mécontentement
croissant des usagers.
Or, aujourd'hui, ce sont des milliers de suppressions d'emplois qui sont
toujours annoncées, 4 500 pour être exact.
C'est bien l'objectif des manifestants d'aujourd'hui de faire entendre raison
au Gouvernement pour qu'il s'engage en faveur d'un désendettement immédiat,
massif et durable, avec des orientations développant le service public.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen sont résolument au
côté des cheminots, de nouveau dans l'action, tous ensemble, après le grand
mouvement de décembre.
Plus généralement, mes chers collègues, ne croyez-vous pas que l'heure est
venue d'une réflexion sur le décalage croissant - cette semaine le montre bien
- entre ce qui s'exprime dans la rue, dans les entreprises, dans les quartiers,
et la précipitation du Gouvernement, soutenu fidèlement par sa majorité, pour
asséner dans l'ambiance feutrée et protégée des hémicycles des mauvais coups,
des coups terribles contre la France et contre son peuple ?
M. Jean Chérioux.
Contre la France et contre son peuple, c'est peut-être un peu excessif !
M. Jean Delaneau.
Vous oubliez le mois de décembre !
M. le président.
Je vous donne acte de votre rappel au règlement, monsieur Billard.
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