Alors que l’administration pénitentiaire se met en ordre de bataille pour augmenter progressivement ses places en détention, l’École nationale d’administration pénitentiaire (Énap) constitue la clé de voûte de la formation initiale et continue de ses agents. Dans cette perspective, le sénateur Antoine LEFÈVRE, rapporteur spécial de la mission "Justice", a présenté devant la commission des finances les conclusions de ses travaux sur cette école de formation unique.
Après deux ans d’auditions et deux déplacements, sur le campus de l’école à Agen et à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis , le rapporteur a acquis la conviction que l’école de formation de l’administration pénitentiaire a réussi à opérer une réelle montée en puissance. Celle-ci était impérative pour s’adapter aux mutations récentes de l’administration pénitentiaire, dont les missions ont été progressivement élargies, ainsi qu’à la pression des effectifs à recruter pour répondre aux besoins des établissements pénitentiaires. En effet, depuis 2017, soit en seulement cinq ans, le nombre d’élèves formés, tous personnels confondus, a plus que doublé, pour atteindre 4 869 élèves en 2021.
Plusieurs évolutions ont été nécessaires pour absorber cette hausse, telles que la réorganisation de la scolarité des personnels de surveillance, qui a été raccourcie, l’augmentation progressive du montant de sa subvention, ou encore de ses ressources humaines. Depuis 2016, des modifications de son statut ont permis de conforter son autonomie, même si le rôle de la direction de l’administration pénitentiaire reste prépondérant en matière pédagogique et d’organisation des recrutements.
Néanmoins, d’autres chantiers doivent être menés pour conforter son rôle pour l’avenir. En premier lieu, la question de l’attractivité des métiers soulève des difficultés concrètes de gestion, tant pour le recrutement des élèves que pour celui des formateurs de l’école. Des tensions budgétaires devraient également apparaître dans les prochains exercices si le montant de la subvention qui lui est alloué n’est pas réévalué. Enfin, la place de l’Énap dans la formation continue des agents devrait être repensée, pour instaurer un réel relais entre la formation initiale et les exigences du terrain.
Pour y répondre, le rapporteur Antoine LEFÈVRE propose six recommandations, visant à renforcer l’attractivité de l’école et, au-delà, de l’administration pénitentiaire, et à améliorer la gestion budgétaire de l’école.
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Antoine LEFÈVRE (Les Républicains – Aisne) est rapporteur spécial de la mission "Justice". La commission des finances est présidée par Claude RAYNAL (SER – Haute-Garonne). Son rapporteur général est Jean-François HUSSON (Les Républicains – Meurthe-et-Moselle. |
Clothilde LABATIE
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