Cet automne est marqué par une flambée des prix des énergies, avec une multiplication par 2 du prix de marché du gaz, par 3 de celui du pétrole et par 9 de celui de l’électricité [1].

Cette flambée des prix obère les perspectives de relance de notre économie mais aussi celles de sa décarbonation.

Elle emporte de très lourdes conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises, ainsi qu’un risque sur la sécurité d’approvisionnement cet hiver.

De surcroît, elle met en lumière les impensés de la politique énergétique du Gouvernement, marquée par des atermoiements dans le soutien apporté à l’énergie nucléaire et au groupe EDF.

Pourtant, cette situation était prévisible. Dès la crise de la Covid‑19, au printemps 2020, la commission avait estimé, dans son plan de relance "Énergie", qu’il fallait s’attendre à "un effet inflationniste en sortie de crise, les prix étant susceptibles de “flamber” si l’offre d’énergie déstabilisée ne parvenait pas à accompagner la demande". Elle avait même proposé de "lutter contre la précarité énergétique, en revalorisant substantiellement le chèque énergie".

Pour répondre à cette situation, une revalorisation de l’énergie nucléaire, qui procure les trois quarts de notre production d’électricité, est plus que jamais indispensable. Lors de l’examen du projet de loi "Climat‑Résilience", l’été dernier, la commission a fait adopter le principe selon lequel aucune fermeture de réacteur nucléaire ne peut intervenir sans tenir compte de son impact sur la sûreté nucléaire, la sécurité d’approvisionnement et les émissions de gaz à effet de serre. Ce principe doit être appliqué et approfondi !

Très préoccupée par la hausse des prix de l’énergie et l’avenir de l’énergie nucléaire, la commission a souhaité engager un cycle d’auditions sur le devenir de notre souveraineté énergétique.

La commission des affaires économiques entendra ainsi en format plénier :

  • Frédéric Gonand, professeur d’économie associé à l’Université Paris‑Dauphine, le mercredi 13 octobre, sur la hausse des prix des énergies et ses effets ;
  • Jean‑Bernard Lévy, président‑directeur général d’EDF, le mercredi 10 novembre, sur les perspectives de réorganisation du groupe et de développement du nucléaire ;
  • Bernard Bigot, directeur général d’ITER, le mercredi 27 octobre, sur l’innovation et la recherche dans le nucléaire.

Son groupe d’études "Énergie" recevra quant à lui :

  • Olivier Challan Belval, médiateur national de l’énergie, en octobre, sur "les consommateurs d’énergie face à la flambée des prix des énergies" ;
  • Xavier Ursat, directeur exécutif du groupe EDF, en charge de la direction ingénierie et projets nouveau nucléaire, en novembre, sur "les perspectives de développement de la filière du nucléaire : des EPR aux SMR".

Pour Daniel Gremillet, président du groupe d’études, "le manque d’anticipation du Gouvernement est criant sur le dossier énergétique. Nous avions identifié une hausse probable des prix des énergies dès le printemps 2020, dans le cadre de nos travaux sur l’impact de la crise de la Covid‑19 sur le secteur de l’énergie. Nous avions même proposé - puis défendu en séance publique à deux reprises ! - une revalorisation du chèque énergie pour les ménages les plus modestes".

Pour Sophie Primas, présidente de la commission, "l’heure doit être à une claire revalorisation de l’énergie nucléaire. Nous l’avions proposée dès la loi “Énergie‑Climat”, de 2019. Nous l’avons engagée dans la loi “Climat‑Résilience”, de 2021. Mais il faut faire davantage, aller plus loin et plus vite, car cette énergie constitue le pilier de notre modèle productif et de notre transition écologique !".


[1] Par rapport à ceux observés durant la crise de la Covid-19, au printemps 2020.

La commission des affaires économiques est présidée par Sophie Primas (Les Républicains - Yvelines).

Daniel Gremillet (Les Républicains - Vosges) est président du groupe d’études "Énergie".

Philippe PÉJO
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