Pour faire le point sur la situation critique de la Birmanie, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, présidée par Christian Cambon, a entendu mercredi 30 juin 2021 des membres du Gouvernement et du Parlement birman en exil, notamment M. Aung Kyi Nyunt, président du Comité permanent de l’Assemblée de l’Union (CRPH).
Le "leadership pris par la France" a été salué par le vice-ministre des affaires étrangères du gouvernement d’unité nationale Moe Zaw Oo qui a lancé "un appel au gouvernement français. Il faut des mesures et des sanctions supplémentaires pour faire cesser les atrocités" commises par la junte contre le peuple birman, a-t-il déclaré. "Des sanctions beaucoup plus sévères doivent venir frapper notamment l’industrie pétrolière et gazière qui est entre les mains de la junte militaire". Soulignant la situation dramatique de la Birmanie, le Docteur Sasa, ministre de la coopération internationale, a alerté les sénateurs : "L’économie est en train de s’effondrer, le système de soins, le système éducatif et tous les services de base sont de plus en plus défaillants. L’insécurité alimentaire est en train de s’accroître, la violence et les tueries se poursuivent jour et nuit. Les 54 millions [de Birmans] font face à des crimes contre l’humanité, à la mort et à la destruction". Le professeur Zaw Wai Soe, ministre de la santé et de l’éducation, a rappelé que les enfants birmans étaient privés d’école depuis plus d’un an et demi.
La proposition de résolution sur la Birmanie déposée à l’initiative de Pascal Allizard (Les Républicains -Calvados) invitant le Gouvernement français à reconnaître le Gouvernement d’unité nationale de Birmanie et à le soutenir dans ses actions pour le rétablissement de la paix et de la démocratie a été très largement cosignée par des sénateurs issus des différents groupes représentés au Sénat. Christian Cambon a annoncé qu’il allait saisir le ministre de l’Europe et des affaires étrangères pour lui demander un plan d’action humanitaire acheminé par des voies permettant de garantir que l’aide ne tombe pas dans les mains de la junte. Il a proposé d’interpeller la société Total afin qu’elle fasse pression sur les responsables du coup d’État. Enfin, il a souhaité que "les messages forts portés devant la commission par les ministres birmans en exil soient relayés au Conseil de sécurité comme au Parlement européen, pour fédérer les efforts en faveur du rétablissement de la démocratie en Birmanie".
L’audition peut être visionnée ici.
Christian CAMBON (Les Républicains, Val-de-Marne) est président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. |
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Jean-Christian LABIALLE
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