La commission des affaires économiques du Sénat a entendu ce lundi 10 mai Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des petites et moyennes entreprises, et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie, au sujet des concertations en cours sur le déconfinement, de la reprise progressive des activités, et du calendrier de retrait des aides économiques.
Les sénateurs de la commission ont insisté sur le fait que la réouverture progressive des entreprises encore fermées ne signifie pas le retour à un rythme normal d’activité. Certaines entreprises restent en effet fermées (comme les discothèques), certaines doivent minorer leur offre (comme les parcs d’attractions) et d’autres doivent respecter des jauges restrictives (comme les restaurants). En outre, le risque est élevé que la baisse du nombre de touristes étrangers cet été soit un nouveau coup dur pour les acteurs de ce secteur, malgré la levée progressive des restrictions de voyage et notamment dans les villes comme Paris.
Interrogés à ce sujet, les ministres ont précisé aux commissaires que le Fonds de solidarité resterait pleinement opérationnel au mois de mai et qu’il continuerait de couvrir les pertes de chiffre d’affaires subies en juin, y compris si elles sont inférieures à 50 %.
Les sénateurs ont rappelé la fragilité de la trésorerie de ces entreprises, qui s’est fortement dégradée durant la crise, ainsi que l’élévation de leur niveau d’endettement et les difficultés auxquelles elles font face pour investir. Par conséquent, ils ont alerté les ministres sur le danger économique majeur que représenterait un retrait trop rapide de ces aides durant l’été. Ils ont également insisté sur les finances des collectivités territoriales qui ont du faire face aux fermetures d’activités gérées en régie, jusqu’à présent non compensées.
Pour Sophie Primas , présidente de la commission des affaires économiques, "il y a eu de nombreux "trous dans la raquette" lors de la mise en place des aides en 2020, qui ont notamment été comblés grâce à l’intervention des acteurs locaux et des parlementaires. Il est particulièrement important que le Gouvernement soit à l’écoute et soit prêt à modifier en urgence les modalités de retrait des aides, dès qu’une situation difficile est constatée sur le terrain. Cela passe par une écoute attentive des demandes émanant de nos territoires".
La commission des affaires économiques est présidée par Sophie Primas (Les Républicains – Yvelines). |
Philippe PÉJO
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