Poursuivant ses travaux sur les nouveaux modes de travail et de management, la délégation aux entreprises a entendu Isabelle Liberge, présidente de la Fédération nationale des groupements d'employeurs (FNGE). Rappelant les travaux de l’étude du cabinet GESTE de 2016, elle a indiqué que l’on dénombrait à peine 5000 groupements (GE) en France, dont seulement 711 hors secteur agricole, pour un total de 46 000 salariés. Pourtant les GE constituent un levier privilégié de compétitivité des TPE et PME qui ne peuvent, seules, recruter des experts (communication, cybersécurité, etc.). Ils offrent à la fois une sécurité aux salariés recrutés directement par les groupements (70% sont en CDI au niveau national) et la souplesse recherchée par les entreprises de taille modeste. Les groupements multisectoriels se sont récemment développés, permettant à des salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) de travailler dans plusieurs entreprises en répondant aux besoins en compétences de chacune. La possibilité de jouer un rôle de relais pour la santé des travailleurs pourrait par ailleurs être creusée alors que la réforme de la médecine du travail sera bientôt examinée au Sénat.
La présidente de la FNGE a toutefois exprimé la vive inquiétude des groupements d’employeurs qui doivent affronter, en plus de la crise sanitaire pour laquelle ils n’ont perçu aucune aide, plusieurs défis :
- un fort déficit de notoriété qui pénalise les TPE et PME en recherche de solutions pour faire face à des pénuries de compétences ;
- l’absence d’outil statistique approprié ;
- des perspectives particulièrement sombres pour la pérennité de leur modèle économique, alors que la réforme de la formation professionnelle ne permet pas aux groupements d’employeurs de se tourner vers un opérateur de compétences (OPCO) dédié ou multisectoriel et que le financement des formations risque de devenir très compliqué voire impossible ;
- une complexité accrue liée à la mixité fiscale des adhérents, au décompte ubuesque des effectifs par les différentes administrations, et à la mauvaise appréhension du principe de non lucrativité, notamment par l’inspection du travail.
Pour Serge Babary (LR - Indre-et-Loire), président de la délégation : "Nous devons absolument nous attaquer aux obstacles rencontrés par les groupements d’employeurs qui offrent une dynamique très positive pour l’emploi dans nos territoires".
La vidéo de cette rencontre : http://videos.senat.fr/commission.ENTR.p1
Serge Babary (Les Républicains - Indre-et-Loire) est président de la délégation aux entreprises du Sénat . Martine Berthet (Les Républicains - Savoie), Michel Canévet (Union Centriste - Finistère) et Fabien Gay (Communiste républicain citoyen et écologiste - Seine-Saint-Denis) sont les rapporteurs de la mission d’information de la délégation aux entreprises sur "les nouveaux modes de travail et de management". |
Philippe PÉJO
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