Dans le cadre de sa mission de contrôle de l’action du Gouvernement, la commission des affaires économiques du Sénat a auditionné, en visioconférence, ce mardi 14 avril pendant deux heures, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique.
Congestion des réseaux, extension de la fracture numérique, souveraineté numérique, risques et opportunités du tracing, priorité à l’investissement et à l’innovation, soutien aux start-ups… Les sénateurs de la commission des affaires économiques ont interrogé le secrétaire d’État sur le rôle majeur du numérique révélé au cours de ce confinement en pointant forces, opportunités et faiblesses de notre modèle. Tentant de retranscrire les craintes des entreprises et des Français dans le "monde de l’après" dans lequel les outils et solutions numériques s’imposeront, ils ont demandé des réponses précises de la part du ministre sur la stratégie de sortie de crise.
Les sénateurs ont pointé la nécessité absolue de rattraper le retard de l’Europe en matière numérique et ainsi limiter sa dépendance vis à vis des géants américains, rappelant les conclusions de la commission d’enquête sénatoriale sur la souveraineté numérique. Pour Sophie PRIMAS, présidente de la commission des affaires économiques du Sénat : "Une stratégie numérique volontariste doit être au cœur de la lutte contre l’épidémie à court terme comme de la reprise économique par la suite. À l’heure où la France plonge dans une récession majeure, c’est l’occasion d’une double prise de conscience. D’abord, toutes les entreprises, y compris les commerces de proximité, doivent prendre le virage numérique. Et ensuite, les pouvoirs publics doivent accompagner ce mouvement avec volontarisme".
Les sénateurs se fondant sur leurs expériences locales ont également appelé l’État à renforcer ses efforts pour réduire la fracture numérique que connaît notre pays, tant sur les réseaux que sur les usages, afin de mettre fin à cette situation qui constitue une triple peine pour les Français concernés. Sur les réseaux, en faisant en sorte que les déploiements puissent se poursuivre et en ne relâchant aucun effort sur l’aboutissement du New Deal et sur les usages, en renforçant l’accompagnement de nos concitoyens dans la maîtrise des outils numériques.
Enfin, sommé de clarifier le projet d’application de tracing StopCovid, il a confirmé qu’il s’agirait d’un outil français, conforme à nos valeurs et à nos lois, notamment conforme aux libertés individuelles, sur la base du volontariat, anonymisé, ne conservant pas les données au delà de quelques semaines, en open source et temporaire. Cet outil, dont l’aboutissement n’est pas encore certain, s’inscrira dans une stratégie globale de déconfinement et sa visée sera exclusivement sanitaire.
La commission des affaires économiques est présidée par Mme Sophie PRIMAS (Les Républicains – Yvelines). |
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Philippe PÉJO
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