L’annonce de la fermeture de quatre sucreries par Cristal Union et le groupe allemand Sudsücker est un drame économique pour la filière sucrière française. Avec ces quatre fermetures, près de 15 % de la production française est en péril.
L’arrêt de la production sur les sites de Cagny (Calvados) et d’Eppeville (Somme) démontre, une nouvelle fois, la forte concurrence européenne à laquelle la France fait face sur les marchés agricoles. En ciblant deux sites français, l’industriel allemand Sudsücker préserve ses capacités industrielles outre-Rhin. Pourquoi les producteurs français devraient-ils assumer seuls la baisse des cours mondiaux du sucre ?
Prétendre redresser significativement les cours mondiaux du sucre en réduisant de 0,4 % le potentiel productif mondial constitue un argument peu convaincant. Sophie Primas, sénatrice des Yvelines et Présidente de la commission des affaires économiques, estime que "la multiplication de ces annonces au détriment de notre agriculture et de notre industrie démontre l’inefficacité actuelle de notre arsenal juridique pour garantir nos intérêts dans la compétition économique mondiale".
En démantelant une filière agricole historiquement exportatrice, ces décisions accentuent encore l’érosion de l’excédent commercial français lié à son agriculture. Les pertes de parts de marché se feront, comme pour d’autres filières, au profit d’importations de sucre produit dans d’autres pays européens où ne sont pas respectées les normes de production imposées aux betteraviers français.
Une délégation transpartisane de sénateurs, de députés et d’élus locaux du Calvados se rendra à Cagny ce lundi 24 juin à compter de 16 h pour rencontrer la direction de la sucrerie de Saint‑Louis Sucre, les représentants des salariés ainsi que les producteurs agricoles concernés.
Un point presse avec les betteraviers, les salariés de l’usine et les élus
sera organisé à partir de 16h30 à la Salle du Parc, 1 avenue du Parc, à Cagny
(accréditation à presse@senat.fr).
Mathilde DUBOURG
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