Les anciens ministres Henri de Raincourt (Les Républicains – Yonne) et Hélène Conway-Mouret (Socialiste et républicain – Français établis hors de France) ont effectué un déplacement au Mali dans le cadre d’une mission d’information de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat sur le bilan de l’aide au développement au Sahel. Ils se sont notamment entretenus avec Modibo Keïta, Premier ministre du Mali, et avec Abdoulaye Diop, ministre des affaires étrangères.
Dans un contexte de sortie de crise et d’aide importante de la communauté internationale et en particulier de la France (75 millions d’euros par an entre 2013 et 2015 puis 85 millions d’euros depuis 2015), les sénateurs ont pu constater que la diplomatie française et les acteurs de l’aide au développement, au premier rang desquels l’Agence française de développement (AFD), étaient en ordre de marche pour contribuer à donner un nouvel élan au Mali. Le lancement de projets d’infrastructures à impact rapide dans les régions du nord du pays est à cet égard exemplaire : « les acteurs français du développement ont su innover pour intervenir rapidement après la crise et ainsi renforcer la confiance de la population dans le processus de paix » selon Henri de Raincourt, qui ajoute que « cependant, rien ne sera possible sans une mise en œuvre rapide et complète des accords d’Alger de juin 2015 et sans une accélération de la décentralisation ».
Par ailleurs, même si les groupes terroristes mènent toujours des actions ponctuelles, l’opération Barkhane, toujours en cours, et la coopération des pays de la zone au sein du « G5 Sahel » ont réduit leur capacité à lancer des offensives de grande envergure.
Malgré ces points positifs, les besoins restent immenses : selon Hélène Conway-Mouret, « les questions de démographie, d’éducation et d’emploi des jeunes seront déterminantes dans les prochaines années. La population des pays du Sahel double tous les 15 ans : nous n’avons pas droit à l’erreur si nous ne voulons pas que cette zone devienne un foyer d’instabilité durable ». Dès lors, seule une approche globale est susceptible d’obtenir des résultats à long terme : comme le rappelle Jean-Pierre Raffarin (Les Républicains – Vienne), Président de la commission, « gagner la guerre n’est pas tout, il faut aussi gagner la paix ».
Les sénateurs poursuivent leurs travaux d’auditions au Sénat en vue de la présentation de propositions à la fin du premier semestre de 2016.
Sophie de Maistre
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