Politique économique en Europe, un essai à transformer
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Alors que les gouvernements européens en coopération avec la Banque centrale européenne, ce qu’il faut relever, semblent avoir pris la mesure de leurs responsabilités historiques en adoptant un mécanisme équilibré de financement, des dettes souveraines dont la crise économique et celle des dettes privées ont entraîné l’amplification, Joël Bourdin (UMP – Eure) et Yvon Collin (RDSE – Tarn-et-Garonne) président et vice-président de la délégation sénatoriale à la prospective se félicitent que, ce faisant, plusieurs des recommandations formulées dans les deux rapports[1] qu’ils ont consacrés en 2007 et 2009 à la coordination des politiques économiques en Europe soient enfin mises en œuvre.
Mais, même s’il est heureux que l’indispensable solidarité financière entre Etats européens connaisse ainsi un certain renouveau, et s’il faut se féliciter que des assouplissements soient apportés au cadre traditionnel rigide de la politique monétaire européenne, beaucoup reste à faire pour éliminer ce que les deux rapporteurs avaient vu dès 2007 comme un « malaise annonciateur de la crise ».
En particulier, l’Europe devra savoir harmoniser les choix économiques et sociaux de ses membres de sorte que le projet européen, retrouve une substance sans laquelle il ne saurait connaître le succès. La divergence insoutenable des choix économiques et sociaux induit inéluctablement une croissance européenne sans tonus et obligerait, régulièrement, à solder les dettes des Etats déficitaires par les excédents des autres Etats sauf à renoncer à l’euro.
S’il sera nécessaire de refonder la discipline financière en Europe (en élargissant d’ailleurs la surveillance à l’ensemble des dettes, et non aux seules dettes publiques), il serait insuffisant voire dangereux d’en rester là en faisant l’impasse sur la conciliation des régimes de croissance de chaque membre de la zone euro et sur l’objectif primordial que doit être la croissance économique en Europe.
A cet égard, les deux rapporteurs appellent à un renforcement de la coordination des politiques macroéconomiques qui passe notamment par un rapprochement des conditions de partage de la valeur ajoutée ainsi qu’à la solennisation des objectifs de l’Europe sociale, en particulier dans le domaine de la réduction des inégalités excessives et de la lutte contre la pauvreté.
Liens des rapports :
- La coordination des politiques économiques en Europe : le malaise avant la crise ?
et
- La coordination des politiques économiques en Europe (Tome II) : surmonter le désordre économique en Europe
Contact presse : Olivier Graftieaux - 01 42 34 25 38 - o.graftieaux@senat.fr
[1] Rapports d’information n° 113 (2007-2008) et 342 (2008-2009) de MM. Joël Bourdin et Yvon Collin, faits au nom de la Délégation du Sénat pour la planification.