Les deux syndicats de pharmaciens d’officine, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ont appelé à une fermeture des officines le jeudi 30 mai. Au-delà de la négociation en cours d’un avenant économique à la convention pharmaceutique, les syndicats s’inquiètent des projets du Gouvernement visant à libéraliser le secteur. Le Premier ministre avait annoncé, lors de son discours de politique générale du 30 janvier dernier, souhaiter qu’un projet de loi soit examiné au printemps pour "déverrouiller certaines professions (…) ou encore les ventes en ligne de médicaments par les pharmacies." Cette idée a été plusieurs fois évoquée par le Gouvernement ces dernières années.
Philippe Mouiller, président de la commission des affaires sociales, réaffirme que le médicament n’est pas un bien de consommation comme un autre. Il rappelle l’attachement de la commission au monopole officinal, qui réserve la vente et la dispensation de médicaments aux pharmaciens, et à l’encadrement de la vente en ligne.
Le Sénat s’était opposé avec succès, lors de l’examen du projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique en 2020, à la création de plateformes de vente en ligne de médicaments, permettant une distinction entre le gestionnaire de la plateforme et le pharmacien qui assure la dispensation virtuelle des produits de santé.
Corinne Imbert, rapporteure de la branche maladie, rappelle également que la dispensation par un pharmacien contribue à l’efficacité des traitements, à la maîtrise des risques associés aux interactions médicamenteuses et à l’accompagnement des patients. Elle souligne que les pharmaciens, par leur compétence scientifique, mettent à disposition des patients les informations nécessaires et vérifient, avant dispensation, l’absence de contre-indications.
Enfin, le strict encadrement de la vente en ligne favorise la survie économique des petites officines et le maintien du réseau officinal. Ce dernier est d’autant plus indispensable à l’accès aux soins dans les territoires que de nouvelles missions ont été confiées aux pharmaciens d’officine, ces dernières années, en matière de réalisation de tests rapides d’orientation diagnostique, de prescription de vaccins ou d’accompagnement.
Le président et la rapporteure espèrent que le Gouvernement entendra les inquiétudes des pharmaciens et l’appellent à veiller au maintien du maillage officinal.
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