En Arménie du 22 au 25 avril pour participer aux cérémonies de commémoration du génocide arménien, une délégation du Sénat français, conduite par Bruno Retailleau, Président du groupe de liaison avec les Chrétiens d’Orient, et composée de Catherine Morin-Desailly, vice-présidente, Gilbert-Luc Devinaz, Président du groupe d’amitié France-Arménie et Christine Lavarde, s’est rendue le 23 avril à Tegh, où se sont produits le 11 avril des échanges de tirs meurtriers en territoire arménien.
« Nous sommes venus ici demander la levée immédiate du blocus azéri du couloir de Latchine, pour libérer les 120.000 Arméniens piégés dans des conditions indignes dans l’enclave du Haut-Karabagh et rétablir l’accès vers l’Arménie. A quoi bon commémorer le génocide de 1915, si on ferme les yeux sur l’épuration ethnique et religieuse en cours dans le Haut Karabakh !», a déclaré Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse à Tegh, avec le maire et le Gouverneur de la région du Syunik.
« Nous redoutons que la mise en place par les troupes azéries d’un nouveau point de contrôle à l’entrée de la nouvelle route d’accès au Haut-Karabagh, sur le pont Hakari, placé sous la responsabilité des forces d’interposition russes, soit le prélude d’une opération de grande ampleur, qui conduise à la fermeture irréversible du corridor de Latchine », a-t-il ajouté.
Alors que la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna, doit se rendre en fin de semaine dans les trois pays du Caucase Sud, les sénateurs appellent la France à condamner avec la plus grande fermeté cette nouvelle violation du droit international. Ils demandent des sanctions fermes de l’Union européenne à l’égard de l’Azerbaïdjan.
À cet égard, les sénateurs déplorent un deux poids-deux mesures, dénonçant l’accord gazier de l’Union européenne avec l’Azerbaïdjan. Au nom des mêmes valeurs européennes et de la démocratie défendues dans le conflit russo-ukrainien, ils estiment que nous devrions défendre avec la même vigueur la souveraineté de l’Arménie et les droits du peuple arménien.
Pour faire face à cette urgence humanitaire, la délégation sénatoriale lors de son entretien avec le Premier ministre Nikol Pachinian, a avancé la proposition que la France soutienne l’adoption sans délai d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU visant à rétablir la libre circulation entre l’Arménie et le Haut-Karabagh et à faire respecter l’accord tripartite de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, en mentionnant la question du Haut-Karabagh.
« Il convient de demander la mise en place d’une force d’interposition internationale opérante et de donner à l’Arménie les moyens de se défendre pour faire respecter ses frontières », a conclu Gilbert-Luc Devinaz, Président du groupe d’amitié.
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