Familles élargies, rôle central de la mère, non reconnaissance des enfants par les pères… Les outre-mer connaissent des formes de parentalité propres, issues de leur histoire et de leurs cultures diverses. Dans un contexte où le rôle de parent est bousculé et questionné, les vulnérabilités économiques et sociales des populations ultramarines rendent encore plus délicat et nécessaire le déploiement des politiques familiales.
Annick Billon et Elsa Schalck, rapporteures de la délégation aux droits des femmes, Stéphane Artano et Victoire Jasmin, rapporteurs de la délégation aux outre-mer, appellent à adapter les politiques de soutien à la parentalité aux défis et réalités des outre-mer. En Guyane et à Mayotte, pourtant les deux départements les plus jeunes de France, les actions de soutien à la parentalité sont insuffisantes voire défaillantes.
Il est urgent d’agir pour toutes les familles des outre-mer. Le rapport formule 20 recommandations autour de quatre axes :
- Mieux sensibiliser aux enjeux et responsabilités de la parentalité, notamment en :
- reconsidérant la place du père dans les politiques familiales ;
- développant les mesures judiciaires d’aide éducative et d’aide à la gestion du budget familial.
- Aider et accompagner les familles précaires et vulnérables, notamment en :
- déclinant l’information relative aux politiques familiales et parentales sur des supports de communication adaptés à la diversité des publics ultramarins ;
- promouvant les projets combinant soutien à la parentalité et lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme.
- Renforcer les services de proximité pour tous, notamment en :
- faisant du futur service public de la petite enfance (SPPE) une opportunité pour rattraper le retard des outre-mer en matière de mode de garde ;
- densifiant le réseau des lieux d’accueil enfants-parents, des écoles des parents et la médiation familiale, avec un plan d’urgence pour Mayotte, la Guyane et Saint-Martin.
- Soutenir les acteurs associatifs et mieux coordonner les actions, notamment en :
- inscrivant un volet "soutien à la parentalité outre-mer "renforcé dans la prochaine convention d’objectifs et de gestion (COG) entre l’État et la Cnaf pour la période 2023-2027 ;
- musclant le réseau des associations locales, partenaires indispensables, grâce à plus de financements pluriannuels, des règles de cofinancement moins strictes et un rapprochement des fédérations nationales, pourvoyeuses d’expertise et d’ingénierie.
Documents liés
- Le rapport (version provisoire)
- L'Essentiel
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