Le sénateur Jean Pierre Vogel, rapporteur spécial des crédits du programme « Sécurité civile », a présenté mercredi 5 juillet 2023 les conclusions de son contrôle budgétaire sur la flotte d’aéronefs bombardiers d’eau de la sécurité civile.
Les incendies de l’été 2022 l’ont tragiquement rappelé : l’intensification et l’extension géographique du risque "feux de forêt" provoquées par le réchauffement climatique nécessitent un redimensionnement de notre flotte aérienne de lutte anti-incendie.
À cet égard, Jean Pierre Vogel regrette le manque de réalisme de l’annonce par le président de la République d’un renouvellement complet de la flotte vieillissante de Canadair et de son extension à 16 appareils à l’horizon 2027, contre 12 actuellement. Compte tenu de la décision tardive du constructeur De Havilland de relancer la chaîne de production, les délais de production de ces avions demeurent à ce jour particulièrement incertains, et la France ne peut en tout état de cause espérer obtenir la livraison de plus de deux appareils dans les cinq prochaines années.
En effet, la situation de monopole dont bénéficie De Havilland sur le marché de l’avion bombardier d’eau place la France et ses partenaires européens dans une situation de dépendance vis à vis de ce constructeur, particulièrement regrettable dans un contexte où le vieillissement de la flotte de Canadair fait pourtant peser un risque de baisse de disponibilité de ces appareils. D’après le rapporteur spécial, "une réflexion doit être engagée au niveau national voire européen sur la constitution d’une capacité de production d’un avion bombardier d’eau capable de concurrencer les Canadair à moyen terme". La direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) aurait identifié plusieurs projets industriels d’intérêt, mais qui sont à ce stade embryonnaires et ne pourront dès lors pas renforcer la flotte avant plusieurs années.
Dans cette attente, la DGSCGC doit donc optimiser la gestion de ses moyens aériens actuels. Le rapporteur spécial insiste notamment sur la nécessité d’une meilleure couverture du territoire par ces moyens aériens existants, afin de tirer les conséquences de l’extension géographique du risque "feux de forêt" à des zones historiquement peu exposées à ce phénomène. À cet égard, il plaide plus particulièrement pour une systématisation de détachements d’aéronefs hors de la base aérienne de Nîmes pendant la période estivale, et plus particulièrement, dans le Sud Ouest du pays, particulièrement touché par les incendies ravageurs de l’été 2022.
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