3. L'attrait de Paris
Bien
qu'il ne puisse plus prétendre être le pôle culturel
dominant, Paris conserve un attrait évident, au moins pour les acteurs
des marchés de l'art ancien et moderne.
Pour l'art contemporain, en dépit du succès de la FIAC, la
capitale est sans doute trop loin de New-York et trop concurrencée au
niveau régional par les autres manifestations européennes, comme
celles de Bâle et de Madrid, pour que l'attrait spécifique de
Paris puisse constituer un atout significatif.
a) Un pôle culturel majeur
Il
n'appartient pas à ce rapport de développer ce point. Celui-ci
est plus mentionné à titre de " pour mémoire "
et qui ne prétend pas se livrer à un recensement des atouts
culturels de la capitale française.
Notons simplement que, par une sorte de masochisme dont les Français ont
le secret, on a tendance à en sous-estimer les attraits. On oublie que,
si Paris n'est certes plus ce qu'il était, il reste
dans
l'ensemble
une concentration unique de qualité de vie et
d'activité créatives, même si dans certains domaines nous
sommes désormais concurrencés comme dans la mode ou
relégué au statut de zone périphérique
comme
en matière d'art contemporain.
Paris est une ville musée ; mais c'est aussi un lieu de vie, de
création et d'affaires. Là est toute la
différence.
b) Un haut lieu du tourisme international
L'étude menée par la fédération
britannique du marché de l'art fait état des dépenses de
28 milliards de francs émanant de touristes pour qui le marché de
l'art est une " raison très importante " de leur venue.
Le chiffre paraît considérable mais il tend à souligner que
les personnes attirées par le marché de l'art apportent des
revenus aux hôtels, restaurants et taxis dans des proportions importantes
pour Londres et sans doute non négligeables pour Paris.
Le rapporteur a rassemblé quelque chiffres relatifs à
l'importance économique du tourisme de luxe et au tourisme d'affaires en
ce qui concerne les foires et salons professionnels pour lesquels tient encore
la première place.
Paris, et la France en général, possède une
hôtellerie de luxe très puissante. Ainsi, a-t-on constaté
à Paris, en 1997, que les hôtels 4 étoiles et luxe ont
vendu plus de 5 millions de nuitées, soit une augmentation de plus
de 25 % par rapport à 1996.
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Les achats et la visite des musées correspondent aux motivations
principales des séjours dans ce qu'il est convenu d'appeler "l'espace
urbain" et plus encore pour Paris et l'Île-de-France.
Dans la capitale, certains grands magasins font près de 35 % de
leur chiffre d'affaires grâce aux achats des touristes étrangers.
On estime que les touristes en provenance des marchés lointains
consacrent près de 30 % de leur budget dans le seul secteur du
"shopping". Ces clientèles recherchent tout particulièrement des
activités culturelles, puisque les études de marché
montrent que pour les deux tiers d'entre eux, ils souhaitent visiter des sites
historiques et vouloir visiter des musées.
Il s'agit-là de chiffres très généraux mais qui
montrent l'importance du tourisme et que la vitalité du commerce de luxe
à Paris tient pour beaucoup aux dépenses des visiteurs
étrangers.
Paris et la Région parisienne c'est aussi, en 1997, 7,8millions de
visiteurs pour 350 salons dont 113 professionnels. Si certaines manifestations
sont de nature très techniques, d'autres, notamment en matière de
mode, apparaissent non dépourvues de liens avec la création et le
marché de l'art et sont donc de nature à créer des
synergies, qu'il faut exploiter.