CHAPITRE 2 - LA VULNÉRABILITÉ DE LA CONSTRUCTION NAVALE FRANÇAISE

1. Une spécialisation de plus en plus marquée, sans logique de filière affirmée

1.1 Une réduction des effectifs très importante

La politique française a en grande partie suivi les mêmes orientations que celles des grands pays d'Europe occidentale. Tout au long des années 1980, il est possible d'identifier deux axes : réduction d'effectifs et restructuration vers la spécialisation.

Évolution de l'emploi dans le secteur de la construction de navires civiles et de bâtiments de guerre entre 1976 et 1994

Pays

Évolution en %

Effectifs en 1994

Allemagne

- 68,4

22600

Danemark

- 44,0

7500

Espagne

- 68,0

14155

France

- 60,9 %

17410

Italie

- 63,0

8273

Pays-Bas

- 79,9

4200

Royaume-Uni

- 90,1

4675

Finlande

- 59,5

7284

Suède

- 97,7

540

Japon

- 69,7

53000

Corée

- 23,7

30909

Europe de l'Ouest

- 75 %

Total

- 69 %

Source : O.C.D.E

Sur longue période, et quels que soient les pays concernés, le niveau de l'emploi direct décline de 1976 à 1996 En France, l'emploi direct civil passe de 32 500 en 1976 à 5 910 en 1994, soit une réduction d'effectif de 82 %.

Évolution de la production française et de l'Union européenne

Évolution de l'emploi et de la production en France

et dans l'Union européenne

Effectifs

Production

France

Union européenne

France

Union européenne

Variation 1980/1990

- 70 %

- 45 %

- 57 %

- 10 %

dont 1980-1985

- 32 %

- 12 %

- 39 %

- 1,0 %

1985-1990

- 56 %

- 37 %

- 31 %

- 9,0 %

Variation 1990/1994

- 10 %

- 3 %

- 10 %

- 4 %

Variation 1980-1994

- 73 %

- 46 %

- 62 %

- 14 %

Source : OCDE

La France, par rapport à l'Union européenne, a connu une réduction plus forte de ses effectifs (- 73 %) et de sa production (- 62 %) depuis 1980.

1.2 Une spécialisation poussée

La production européenne se déplace vers les marchés des navires à haute technologie tels que les navires à passagers ou les méthaniers, pour lesquels la concurrence internationale est moins forte. La spécialisation des pays d'Europe de l'Ouest se fonde sur un avantage technologique qui leur procure une véritable hégémonie sur certains marchés, comme celui des paquebots.

Au premier trimestre 1997, le carnet de commandes français est constitué de 73 % de paquebots, 26 % de transporteurs de gaz et 12 % de transporteurs de produits chimiques. En 1985, ces deux catégories de navires représentaient 45 % du carnet de commandes.

Le mouvement de spécialisation ne semble cependant pas avoir été suivi par l'ensemble de la filière.

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