B) L'ORIENTATION DE L'ÉPARGNE LONGUE
Le capital risque, on l'a vu, doit être un capital
patient. Ce n'est qu'à long terme que les gains par ici compensent,
à coup sûr, et au-delà, les inévitables pertes
essuyées par là.
Il importe donc :
- de lever les obstacles réglementaires qui ne permettent pas aux fonds
d'assurance-vie (qui gèrent environ 2.500 milliards de francs)
d'investir dans les fonds de capital risque.
L'essentiel des sommes collectées est placée, en effet, pour le
moment, en titres obligataires.
L'impact psychologique des mesures fiscales limitatives prises récemment
par les gouvernements successifs risque d'avoir été globalement
négatif malgré l'exonération d'impôt sur le revenu
dont bénéficient les produits des contrats investis en titres non
cotés ou cotés sur le nouveau marché (étendue, par
la suite, aux actions constituant 50 % au moins du placement de contrats
comprenant par ailleurs au minimum 5 % de titres de capital risque) ;
- n on attend, par ailleurs, avec impatience, le projet de loi, qui, réformant la loi Thomas (dans quel sens ?), devrait enfin aboutir - du moins on l'espère - à la création de fonds de pension à la française.
C) L'ENGAGEMENT DES BANQUES
Contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays,
notamment les Etats-Unis, la Grande Bretagne, et l'Allemagne, le système
bancaire est en France peu impliqué dans le financement
d'activités à risque.
Quatre projets seulement de créations de FCPI ont été
à ce jour annoncés (65(
*
)).
Il semble que des dispositions inhibitrices de notre droit, telles que celle du
"soutien abusif"
(qui peut conduire les banques à combler le
passif de l'entreprise) devraient être revues.
Des mécanismes pourraient notamment permettre d'éviter le
dépôt de bilan d'entreprises, que les banques refusent de
soutenir, quand elles rencontrent des problèmes liés à la
rapidité de leur développement. Ces entreprises sont en quelque
sorte victimes de leur succès : alors qu'elles sont en pleine croissance
et que leur carnet de commandes est bien garni, elles se heurtent à des
problèmes liés à la sous-estimation des coûts de
développement ou des frais de lancement d'un produit ou tout simplement
de leurs besoins en fonds de roulement (il faut payer les fournisseurs et
financer la production avant que les factures des clients soient
réglées).