B) L'ADAPTATION DES RÉSEAUX À L'AUGMENTATION DU TRAFIC
L'amélioration des performances des composants
détermine le progrès des matériels qui en sont
constitués, situés :
- à l'extrémité (modems, ordinateurs, décodeurs,
télévisions, téléphones...) ;
- aux noeuds (routeurs, commutateurs...) ;
- ou au centre (serveurs) des réseaux.
Il en résulte, comme on l'a vu, malgré la compression des
données, une tendance à l'augmentation des débits à
laquelle il faut faire face.
Les moyens de relever ce défi sont, on vient de le voir,
extrêmement diversifiés, faisant appel à des solutions sans
fil (MMDS, LMDS) ou qui se contentent des terminaisons actuelles du
réseau téléphonique commuté (ADSL).
Cependant, certaines de ces technologies, si elles peuvent contribuer à
désencombrer la boucle locale et satisfaire des besoins individuels,
n'offrent que des perspectives limitées de montée en débit
ou d'interactivité.
Pour faire face à l'explosion du trafic lié à Internet ou
aux capacités qui nécessitent certaines applications
(vidéo, recherche), il paraît indispensable d'augmenter, à
tout le moins, les capacités de la colonne vertébrale (backbone)
des réseaux.
La fibre optique est le support qui présente, à cet égard,
le plus fort potentiel, suivi des faisceaux hertziens (liaisons en
hyperfréquences). Sinon, même le câble coaxial, comme le
montre l'exemple des réseaux audiovisuels américains anciens,
n'atteint pas des niveaux de performance suffisants.
Les deux propositions majeures avancées en la matière
émanent :
-
n d'un consortium associant de grands industriels du secteur (3 Com,
BayNetwork , Cisco , IBM , Newbrige, Nortel ...) à plus d'une centaine
d'universités américaines ;
n du Gouvernement des Etats-Unis.
Le prototype de l'ossature de cet ensemble existe déjà : c'est le VBNS (VeryHigh Speed Backbone Network Service), géré par MCI, qui offre à certains utilisateurs des débits de 154 mégabits Internet 2 se superposera au réseau actuel auquel il donnera accès, mais il sera réservé à une clientèle privilégiée qui bénéficiera de prestations de qualité supérieure (débit garanti, transmissions video ininterrompues, services à la demande...).
S'intéressant davantage à l'intelligence du réseau qu'à sa puissance brute, il sera capable de gérer dynamiquement sa bande passante, en fonction des besoins précis de chaque utilisateur.
Le projet du gouvernement américain NGI (Next Generation Internet) est encore plus ambitieux : demeuré à un stade exploratoire, il souhaite établir des connexions "porte à porte" de l'ordre de 100 mégabits/s et des ossatures fonctionnant à plusieurs gigabits.
Telles sont donc, en matière de composants et de réseaux, les perspectives de gains de performances les plus fréquemment évoquées. Mais d'autres progrès décisifs sont en cours, en matière de logiciel, pour tirer parti de l'augmentation des capacités des semi-conducteurs, par exemple la reconnaissance, par l'ordinateur, de la voix et de l'écriture ou de la mise au point de cartes à puces révolutionnaires multi-applications qui intègrent les dernières avancées des mémoires flash ou ferro électriques réinscriptibles et du langage informatique de programmation Java.
Par sa prétention à devenir un standard universel, ce langage est l'un des éléments du mouvement de convergence, qui, avec les tendances venant d'être rappelées, à la diversification et à l'amélioration des performances, caractérise l'évolution des techniques d'information et de communication.
Toutefois, cette recherche de convergence se heurte aux visées dominatrices des grands groupes qui, dans un contexte de concurrence exacerbée, peuvent chercher à imposer leurs solutions propriétaires comme standard de fait.