II. PAR QUELS MOYENS ?

Les moyens de créer des connaissances et d'y accéder ont été révolutionnés par les nouvelles techniques d'information et de communication.

Il s'agit tout d'abord de l'utilisation de l'informatique comme procédé de traitement de l'information (étymologiquement, d'ailleurs, le mot informatique lui-même évoque l'application de l' électronique au traitement de l' information ).

Celle-ci, on l'a vu, a d'abord été employée, de façon frontale, comme outil de gestion, de calcul puis de documentation (à partir du stockage et de la consultation d'ensembles organisés de données). L'évolution technologique a fait ensuite de l'ordinateur une machine personnelle, communiquante et multimédia.

De nouvelles architectures décentralisées d'accès à l'information se sont développées, d'abord localement ; puis, avec Internet, mondialement (avec la généralisation du modèle client serveur) ; tandis que, dans le même temps, de nouveaux modes de communication et d'échanges de données (visioconférences, courrier électronique...) faisaient leur apparition.

Mais il convient de le rappeler : la machine n'est qu'un instrument au service d'activités intellectuelles qu'elle ne peut pas, par elle-même, exercer (acquisition de connaissances et d'expérience, formation initiale et continue, exploitation d'un capital de savoir et de culture, recherche et innovation...).

Nous voulons dire par là qu'un capital humain très riche, d'un côté, caractérisé par un haut niveau de formation, de recherche, d'expérience et de culture, un équipement très fourni, d'un autre côté, en instruments techniques modernes et variés, ne sont ni l'un ni l'autre suffisants.

Bref, il doit y avoir une interaction entre l'homme et la machine, une utilisation intelligente de toutes ses possibilités techniques, de ses facultés, non seulement de stockage et de traitement dans un espace limité, mais aussi de diffusion et d'échange, à travers les réseaux, à de vastes échelles.

Nous avons longuement insisté sur ce point : cette exploitation de toutes les potentialités de l'informatique en réseau suppose, tout d'abord, un état d'esprit fondé sur l'adhésion à certaines valeurs ; la remise en cause, ensuite, de certaines formes d'organisation du travail ou de schémas relationnels (dans l'entreprise comme dans le système d'enseignement et de formation) ; sur le plan technique, la maîtrise des outils correspondants, enfin, facilitée par des investissements immatériels de plus en plus importants (afin de rendre la machine plus conviviale, de faciliter les recherches de données à travers les réseaux et d'interconnecter des matériels hétérogènes...).

Trois éléments sont donc nécessaires pour l'acquisition de nouveaux savoirs :

- un capital humain de sagesse, d'expérience et de connaissances, susceptible de valoriser les informations ;

- des équipements de stockage et de traitement de ces dernières ;

- l'organisation de la circulation des informations et des connaissances ainsi que la mise en place de l'exploitation de l'expertise et de la sagesse en réseau (afin de permettre des fertilisations croisées, une augmentation des valeurs ajoutées...).

Or, sur tous ces plans, on ne peut que le regretter : notre pays accuse un retard très sensible.