- AU ROYAUME-UNI, LES PRÉLÈVEMENTS ASSIS SUR LES SALAIRES SONT PARTICULIÈREMENT BAS
Au Royaume Uni, les contributions sociales financent
principalement les risques vieillesse, invalidité, chômage et les
indemnités journalières maladie. Mais les prestations en nature
de l'assurance maladie sont financées par l'impôt. Les cotisations
sociales sont différentes selon que l'employeur est affilié au
régime public de retraite ("non contracted out") ou aux régimes
conventionnés ("contracted out"). Nous avons choisi le cas du
"non
contracted out", qui permet une comparaison plus robuste avec le cas
français. D'après l'article concernant les régimes
complémentaires de retraite au Royaume-Uni de M. Chris Daykin dans la
revue "Europe sociale", article publié en 1996 par la Commission
Européenne, on peut actuellement estimer que, sur 21 millions d'actifs
occupés que compte le Royaume-Uni, neuf millions ne sont plus couverts
par le régime public mais par des régimes de retraites
professionnelles, cinq millions ont choisi de quitter le système public
pour des plans personnels agréés et un demi-million a opté
pour des régimes de retraite de groupe à cotisations
déterminées. Le cas choisi dans le cadre de l'étude
correspond à la situation d'environ un tiers de la population
britannique.
Le taux global pour un revenu mensuel de l'ordre de 13 000 FF est de 10% pour
l'employeur et de 8,2% pour l'employé. Ces taux de cotisations sont donc
nettement plus faibles qu'en Allemagne et en France. Le système
britannique conduit à rendre la fiscalité sur le travail moins
pesante sur les bas salaires. En particulier, pour les salaires très
faibles (inférieurs à 62 par semaine), ni l'employé, ni
l'employeur ne paie de charges sociales.
Du côté de l'employeur, les taux de cotisations sociales
s'appliquent à la totalité du salaire et ne sont pas
plafonnés. Au contraire, du côté de l'employé, les
cotisations sociales sont plafonnées au niveau de 465 par semaine.
L'impôt sur le revenu est prélevé dès le premier
franc. La première tranche est taxée au taux de 20 %. Mais
le taux marginal maximum est moindre qu'en France. Il n'est que de 40 %.
Royaume Uni
Régime "non contracted out"
Plafond
|
Employeur
|
Employé
|
de 0 à 62
|
0
|
0
|
* Les taux s'appliquent sur la totalité du
salaire
Au Royaume-Uni, chaque contribuable est imposé de manière
séparée. Le mariage n'est pris en compte qu'à travers une
allocation spécifique ("married couple allowance" de 1720 ) qui
s'ajoute à la "single person's allowance"' de 3525 dont
bénéficie chaque contribuable. Le nombre d'enfants à
charge n'intervient pas du tout dans le calcul de l'impôt. Mais des
allocations familiales sont versées. Le montant des allocations
familiales est de 11,05 par enfant et par semaine. Pour un couple avec deux
enfants, les allocations familiales représentent 95,8 par mois.
Une autre spécificité de l'impôt sur le revenu au Royaume
Uni est qu'il est calculé sur la base du salaire brut, les cotisations
sociales ne sont pas déduites du revenu imposable.
Barème de l'impôt sur le revenu au Royaume Uni
Revenus de 1997.
Taux |
Tranches en |
20
|
de 1 à 4.100
|
Comme en Allemagne, l'ensemble des cotisations sociales et
de
l'impôt sur le revenu est prélevé à la source,
grâce au système PAYE, instauré en 1943.
Cette présentation générale montre les différences
de systèmes entres pays, ainsi d'ailleurs que la diversité de
certains régimes à l'intérieur même de chaque pays.
Aussi s'est-il avéré nécessaire dans l'étude
présentée à la partie suivante de spécifier des
hypothèses et de caractériser quelques cas types.