B. LE PARTAGE DES CONGÉS PARENTAUX AU SEIN DU COUPLE N'A PAS EU LIEU
Les pères bénéficiaires ont, en nombre, décru de 19 000 en 2014 à 15 000 pères en 2020 loin de l'objectif initial envisagé : 100 000 pères bénéficiaires à terme. L'absence d'engagement des pères dans le dispositif tient en grande partie au faible montant de la prestation qui ne parvient pas à contrecarrer un arbitrage économique défavorable aux femmes au sein des ménages : dans 67,1 % des cas, le bénéficiaire de la PreParE percevait un revenu d'activité inférieur à celui de son conjoint ou sa conjointe.
En outre, des biais de genre sont également à l'oeuvre dans le renoncement des hommes au bénéfice de la prestation. Selon les économistes, Hélène Périvier et Grégory Verdugo, entendus en audition, « les pères ne demandent pas cette allocation soit parce qu'ils supposent qu'ils n'y ont pas droit, soit parce qu'ils estiment que le congé parental est une affaire de femme ».
C. L'EMPLOI DES MÈRES A TOUT DE MÊME ÉTÉ ENCOURAGÉ
Une étude publiée par France Stratégie et le HCFEA en 2023 met en lumière que le raccourcissement de la durée d'indemnisation du congé parental a augmenté la probabilité pour les mères d'occuper un emploi à court comme à moyen terme. Les chiffres de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) corroborent ce résultat : les mères de jeunes enfants - ayant déjà travaillé - sont plus nombreuses à occuper un emploi à temps complet en 2018 qu'en 2014 (+ 9 points). Cependant, un glissement de certaines mères vers le chômage a certainement aussi été provoqué
Situation professionnelle des mères de jeunes enfants ayant déjà travaillé
Source : Commission des affaires sociales, d'après la Drees