VI. LA PÊCHE ET LA TRANSITION AGRICOLE

A. UN ENJEU DE PROTECTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

Les ressources halieutiques de la Nouvelle-Calédonie sont importantes, compte tenu de l'étendue de la ZEE, et des plans de gestion sont mis en oeuvre pour sa préservation. Si à long terme, le réchauffement climatique devrait entraîner des migrations d'espèces, la Nouvelle-Calédonie est exposée, à court terme, à des risques commerciaux et de pêche illégale (thons, holothuries).

Depuis 2012, l'Union européenne, importatrice de thons du Pacifique, a adressé 25 « cartons jaunes » à plusieurs pays de la zone dans ce secteur. Localement, les autorités procèdent au démantèlement des navires, à la condamnation des capitaines, à l'éloignement des équipages ainsi qu'à la vente des produits issus de la pêche illégale. Ce sujet rejoint l'enjeu global de la surveillance de la zone économique exclusive et de la protection de la souveraineté maritime française .

B. UN DOUBLE OBJECTIF DE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

De nature mixte (occidentale, vivrière et coutumière), l'agriculture locale représente 106 millions d'euros de production commercialisée en 2018 (en hausse de 5 % par rapport à 2017).

La production animale s'organise principalement autour des filières bovine, avicole et porcine , avec un grand savoir-faire local et des caractéristiques génétiques constituées au fil des échanges régionaux. La production végétale est centrée sur les fruits et légumes, loin devant les céréales, la vanille, le café et le santal par exemple. La production de bois de santal, principalement située dans les îles, fait l'objet d'une gestion durable et coutumière stricte.

Dans son discours sur la Nouvelle-Calédonie à Nouméa en mai 2018, le Président de la République a insisté sur l'enjeu de la souveraineté alimentaire pour l'archipel.

À l'heure actuelle, la Nouvelle-Calédonie importe 40 000 tonnes de céréales chaque année, soit 90 % de ses besoins, alors que la filière animale (bovine, porcine) est pourvue à plus de 70 % localement et celle des légumes frais à 80 %. Aussi, l'objectif est de disposer d'une production locale de 13 000 tonnes de maïs par an, contre environ 10 000 tonnes actuellement, 7 500 tonnes de blé et 3 000 tonnes de riz en 2025.

Dans sa déclaration de politique générale, le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s'est engagé à favoriser la transition vers l'agriculture biologique et le recours à l'agriculture traditionnelle ou la consommation de saison en soulignant la nécessité de retrouver « le potentiel et la variété que nous offrent les espèces végétales calédoniennes comestibles ».

À l'heure actuelle, 70 % de l'eau calédonienne est destinée à l'agriculture. Le Congrès a adopté, à l'unanimité le 19 mars 2019, un schéma d'orientation pour une politique de l'eau partagée en Nouvelle-Calédonie afin d'organiser la gouvernance de cette politique, assurer la protection des ressources et garantir la sécurité sanitaire en atteignant le « zéro rejet d'eau non traité », tout en augmentant la production agricole.

La délégation a pu voir des projets porteurs pour la durabilité du modèle agricole calédonien et sa performance, en particulier des alternatives prometteuses aux produits phytosanitaires pour l'entretien des cultures ainsi que des projets de méthanisation .

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