C. CONCLUSION
Pierre GOGUET, président de CCI France
Madame la présidente, Madame Lamure, Mesdames et Messieurs les sénateurs, Mesdames et Messieurs les chefs d'entreprise,
Je suis absolument ravi de ce partage d'expérience. Après vous avoir tous écouté dresser le bilan de ces immersions en entreprise, je me suis posé la question suivante : comment ne pas, une nouvelle fois, voir là la reconnaissance de la grande utilité du Sénat dans sa démarche, dans sa profonde connexion avec les territoires.
Après les échanges d'aujourd'hui, avec ces immersions rendues possibles grâce à une convention signée entre Gérard Larcher et moi-même, avec l'existence même d'une Délégation sénatoriale dédiée aux entreprises, symbole important, avec l'engagement exceptionnel de sa présidente, Élisabeth Lamure, aux côtés du monde économique et de son grand savoir-faire, une nouvelle fois démontré lors du récent examen évoqué plusieurs fois de la loi PACTE, avec tout cela, un Sénat qui, pour nous, chefs d'entreprise, est ô combien utile, la séquence de ce matin me conforte dans ma conviction que le réseau des CCI a eu évidemment raison de répondre favorablement à la proposition du Sénat d'être l'opérateur, l'intermédiaire des immersions en entreprise.
Je remercie à cette occasion les administrateurs du Sénat et les collaborateurs des CCI d'avoir permis que tout ceci se passe dans l'harmonie et de façon constructive.
Nous poursuivons depuis plusieurs années l'objectif d'une meilleure diffusion de la culture d'entreprise au sein des administrations et du Parlement, et d'ailleurs très tôt dans la vie, dans le monde de l'éducation. C'est pour nous, CCI, un objectif gagnant-gagnant.
Vous, chefs d'entreprise, vous enrichissez le regard des sénateurs, que parfois vous découvrez, sur le monde économique. Vous leur donnez des clés supplémentaires de lecture, des éléments de compréhension des enjeux, ce qui est important puisque ce sont eux qui décideront des textes qui s'appliqueront à nous demain, et dès aujourd'hui d'ailleurs.
Vous sénateurs, sénatrices, changez aussi le regard de l'entreprise sur le législateur, et en particulier sur la Haute Assemblée ; l'acceptation de la loi est plus forte quand elle est incarnée, quand on sait qui l'a faite, qu'elle est portée par des hommes et des femmes qui font l'effort de se confronter au réel.
Je crois beaucoup en la pertinence du binôme Parlementaire-entrepreneur que l'on peut mobiliser, en amont pour l'élaboration des réformes, pendant le vote des réformes, ainsi que lors de la mise en oeuvre de ces réformes et des mesures d'impacts. Ce qui est attendu d'un texte est-il finalement au rendez-vous ?
À chacune de ces étapes, le regard croisé de ce binôme est une plus-value. Le président Larcher parlait tout à l'heure de « fertilisation croisée » ; c'est exactement cela. Les immersions n'ont certes pas été toutes simples à organiser, car les sénateurs ont la particularité d'avoir un agenda tout aussi chargé que nos chefs d'entreprise. Je tiens donc à saluer la très grande disponibilité de ces derniers qui n'ont pas hésité à consacrer un temps précieux pour garantir aux sénateurs un accueil de qualité, qui leur permet de comprendre l'essentiel de l'écosystème dans lequel nous vivons.
Les premières immersions, une douzaine chaque année, ont montré, de notre point de vue, plusieurs intérêts.
Tout d'abord, ce sont des immersions de perfectionnement, très éloignées évidemment de stages de découverte, puisque nous avons compris que la plupart de nos sénateurs côtoyaient leurs entrepreneurs dans les territoires. Les sénateurs veulent souvent profiter de ces immersions pour creuser des thématiques particulières, ou la raison d'une préoccupation spécifique (le poids de certaines normes, la difficulté de recruter, la digitalisation des entreprises, l'internationalisation).
Ensuite, il s'agissait la plupart du temps d'immersions sur plusieurs jours, ce qui était difficile avec les plannings évoqués précédemment. Cependant, elles ont permis de prendre le temps du perfectionnement et des échanges avec le chef d'entreprise et ses équipes. En une journée, il est possible de survoler. On s'enrichit significativement en deux, trois ou quatre jours.
Enfin, la diversité des attentes des sénateurs a été importante. Certains sénateurs ont privilégié des immersions en PME, en ETI quand d'autres demandaient exclusivement à voir des start-up.
Cette diversité s'est également vue dans le choix d'implantation des entreprises. Le réseau consulaire couvre toute la France et l'outre-mer, ainsi que l'international avec nos amis des CCI françaises à l'étranger, dans les secteurs les plus divers (tourisme, nouvelles technologies, agroalimentaire, industrie, défense, ...).
Cette diversité est la richesse de nos entreprises. C'est notre force. Elle se retrouve dans la proximité des territoires que nous partageons avec le Sénat.
Notre réseau est capable de mobiliser les différents écosystèmes qui vous intéresseront à un moment donné, par leur activité, par leur taille, par leur orientation, digitale ou non. Nous savons faire vivre ces différents écosystèmes, car nous sommes l'interconnexion de ces écosystèmes.
La force de ce partenariat réside dans sa réciprocité. Par conséquent, au nom des chefs d'entreprise accueillis aujourd'hui et au nom de ceux qui n'ont pas pu être présents, je vous remercie, Madame la présidente, de leur avoir offert une belle séquence d'expression au sein du Sénat, qui va se poursuivre dans la journée.
Enfin, en tant que président de CCI France, je me réjouis de ce partenariat. Je fais le voeu qu'il se poursuive et qu'il se développe avec des retours positifs pour tous ceux qui y participent, mais également pour tous ceux qui viennent les écouter.
Je vous remercie.