III. UN ACCOMPAGNEMENT À LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE DES ENTREPRISES TROP INADAPTÉ AUX PME, ET QUI REQUIERT UNE POLITIQUE PLUS EFFICIENTE
A. UNE NUMÉRISATION DES ENTREPRISES PAR L'ÉCOSYSTÈME
1. L'entraide professionnelle
L'entraide professionnelle fait appel à l'innovation ouverte ( open innovation) 127 ( * ) .
a) Le réseau des CCI
De manière quelque peu contradictoire, l'État laisse au réseau des CCI le soin de piloter la numérisation des PME alors qu'il réduit leurs moyens financiers dans le même temps.
De même, la suppression de l'obligation de Stage de Préparation à l'Installation (SPI) pour les auto-entrepreneurs inscrits à la Chambre de Métiers et de l'Artisanat, rendu facultatif, et qui aurait pu constituer une première sensibilisation à la transformation numérique , est quelque peu contradictoire.
Dès 2013, la CCI de Paris Ile-de-France avait appréhendé, dans le rapport de M. Frédéric Brunet 128 ( * ) , les enjeux de la numérisation pour toutes les entreprises, en cessant de considérer le numérique comme une filière mais en l'envisageant comme le « socle du changement de notre tissu productif, avec le monde comme marché pertinent ». Il préconisait une approche transversale : « la croissance numérique est bien l'affaire de tous si elle est appréhendée comme une 3 ème révolution industrielle, sous l'angle de la complémentarité entre la `Vieille Economie' et la `Nouvelle Economie' plutôt que le basculement d'un système à un autre ».
Il recommandait que les entreprises investissent les communautés numériques en les considérant comme des leviers de croissance et de concevoir « un monde sans mur en considérant chaque sujet avec l'angle du numérique ». Cette transformation numérique supposait aussi « une culture anti-silo et anti top-down et un État moins lourd et moins cher ».
La CCI a adopté le 18 juin 2015 un « vade mecum » 129 ( * ) qui prône, pour les acteurs traditionnels de l'économie, de « s'inspirer » des start-ups qui les perturbent et de « collaborer » avec elles : « il est intéressant pour les dirigeants de TPE et PME traditionnelles d'échanger avec les entrepreneurs de l'écosystème des start-ups pour mieux appréhender ces enjeux. De la même manière, l'échange peut apporter beaucoup aux start-upers. Des opportunités de partenariats voire de rachat peuvent être envisagées et un retour d'expérience des dirigeants de TPE et PME peut à l'inverse apporter beaucoup aux dirigeants de jeunes pousses ».
Les démarches de sensibilisation, de formation et d'accompagnement des entrepreneurs sont déjà présentes avec « les Digiteurs », concept développé par la CCI Paris-Île-de-France qui est dupliqué sur « France Num », initiative lancée par l'État fin 2018.
« DIGITALISEZ VOTRE ENTREPRISE » La grande visibilité qu'offrent aujourd'hui les outils digitaux : site web, réseaux sociaux... permet d'étendre sa zone de chalandise et ainsi d'entrer en contact avec de nouveaux clients. Une entreprise qui a une présence sur internet efficace , rassure et crédibilise son image. Elle aide à convertir des clients qui n'auraient pas été séduits par l'offre de l'entreprise à travers sa seule présence offline. Le développement d 'une offre cohérente entre les différents canaux offline et online permet d'augmenter les dépenses moyennes annuelles de chaque client. Le digital : efficacité et rentabilité par la simplification et l'amélioration des process. La remise à plat des process de l'entreprise grâce au numérique entraîne des gains substantiels de temps et d'efficacité. Le numérique a souvent été cantonné à la "sphère clients" avec pour seuls interlocuteurs impliqués, la direction commerciale ou marketing et parfois, si elle existe, la direction des systèmes d'informations. L'enjeu est bien d'intégrer le numérique au coeur de la stratégie de l'entreprise . Les entreprises qui sortent leur épingle du jeu à l'ère du numérique sont celles qui soutiennent le mieux une dynamique d'innovation . Lorsque la transition numérique est déjà bien avancée sur un marché, la redistribution de valeur s'est faite au profit de nouveaux entrants qui se positionnent souvent en aval de la chaîne de valeur. La compréhension des enjeux et des opportunités liés au numérique permet d'aller plus loin et de réinventer son modèle d'affaires à l'aune du numérique : La transformation de l'expérience client à travers le numérique La reconsidération du positionnement sur la chaîne de valeur La considération du mobile comme plateforme à part entière La compréhension des enjeux du big data. Une méthode de digitalisation à 360° La CCI Paris Ile-de-France a développé une méthode de "digitalisation des entreprises" fondée sur une démarche à "360 degrés" et qui repose sur quatre actions clés : Lever les barrières qui pourraient faire échouer la transition numérique Avoir une approche mesurée adaptée à vos besoins Faire table rase pour aborder la transition numérique à 360° Apprendre des entreprises digitales pour insuffler un "esprit start-up" Source : CCI, site internet |
Les programmes d'accompagnement vers la maturité numérique portés par les CCI de France se déclinent au niveau territorial : un guide recense, en juin 2018, plusieurs centaines d'initiatives au sein de leur réseau territorial.
Le réseau des CCI a ainsi contribué à la conception de France Num, nouvelle offre publique d'accompagnement des PME et des TPE tout au long du processus d'élaboration (participation aux ateliers et aux tests de résistance (crash-tests)) et pour son déploiement ( un tiers des « activateurs » du site public sont des conseillers des CCI ).
Un « quiz » permettant un autodiagnostic de la maturité numérique d'une entreprise est proposé par la CCI. Bpifrance a développé un outil comparable pour évaluer la « maturité digitale » d'une entreprise : un « Digitalomètre ».
Pour simplifier la vie des entrepreneurs et accélérer la croissance de leur entreprise, le réseau des CCI a ainsi créé CCI store , le premier site e-commerce multi vendeurs ( marketplace ), 100 % digital et 100 % commerce interentreprise (B to B).
Le site propose 250 solutions numériques en ligne, simples d'utilisation, accessibles 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, qui permettent aux dirigeants de PME-TPE de se familiariser facilement avec le numérique et de tirer durablement un avantage en l'intégrant dans la stratégie et l'organisation de l'entreprise. L'objectif de cette place de marché est d'offrir aux entrepreneurs « le bon service, au bon moment et pour le bon usage ». Les CCI donnent ainsi une visibilité aux offreurs de solutions et dynamisent les écosystèmes numériques (start-ups, licornes...) dans les territoires.
Des initiatives visent également à revitaliser le commerce dans les centre-villes désertifiés.
Ainsi, achatville.com créée en 2000, est une plateforme web mutualisée permettant l'accompagnement et la formation des commerçants au numérique. Cet outil, géré par l'Association AchatVille, permet aux CCI et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) adhérents d'accompagner leurs commerçants avec un offre évolutive, d'une présence minimale gratuite sur l'annuaire, à la création d'un site vitrine bénéficiant d'outils marketing intégrés, jusqu'au développement d'une activité de vente en ligne sur la place de marché mutualisée, bénéficiant d'opérations d'animation commerciale. Cet offre « auto-école du digital » permet également aux commerçants de développer leur compétence digitale en participant à des webinars 130 ( * ) , et en suivant un parcours de formation. Depuis le 1 er janvier 2018, tout EPCI peut développer sa place de marché locale sur AchatVille en bénéficiant d'une personnalisation avancée et de développements spécifiques.
Poursuivant le même objectif, le Sénat a également proposé la création, le 14 juin 2018, à l'initiative conjointe de la Délégation aux entreprises et de la Délégation aux collectivités territoriales 131 ( * ) , d'un dispositif de soutien à la modernisation numérique du commerce de détail et à la formation numérique des commerçants au moyen d'un crédit d'impôt qui aurait deux objets :
- d'abord, favoriser la formation au numérique des artisans et commerçants de détail pour faciliter leur initiation aux techniques commerciales sur internet, aux méthodes d'animation commerciale et d'accueil ;
- ensuite, leur permettre de réduire de 50 % et à hauteur de 5 000 € le coût d'équipement en appareils numériques en vue de commercialiser via le e-commerce .
Votre Délégation aux entreprises persiste dans cette proposition. En effet, contrairement aux indications données en juin 2018 à notre commission des Finances lors de l'examen de cette initiative, selon lesquelles « le Gouvernement souhaite engager un plan en faveur de la numérisation des très petites et des petites et moyennes entreprises (TPE-PME), dans la prolongation des travaux du Conseil national du numérique. Les commerces traditionnels de plus petite taille seront également concernés par ce plan » 132 ( * ) , les commerçants et artisans ne bénéficient d'aucune aide financière ciblée pour aider à leur numérisation.
Recommandation n° 4 : instituer un crédit d'impôt pour la modernisation du commerce de détail et la formation au numérique des commerçants et artisans, ainsi que leurs salariés, et pour une fraction (50 %) des dépenses destinées à assurer leur équipement numérique destiné à commercialiser leurs productions, produits et services grâce au commerce électronique. |
b) Les fédérations professionnelles
Des fédérations professionnelles proposent également leur aide.
Ainsi, depuis juillet 2017, la Confédération des PME (CPME) met à disposition, en ligne, un autodiagnostic gratuit pour évaluer la maturité numérique d'une entreprise : « EvalNumPME ». 14 questions permettent aux chefs d'entreprise de TPE et PME de connaitre en quelques clics leur marge de progrès quant à la digitalisation de leur activité. Ces questions, basées sur les usages, sont réparties par thème (relation client, offre, management de l'entreprise, modèles de création de valeur).
Afin de rendre visible le fait que « le numérique n'est pas réservé qu'aux entreprises du secteur », les Trophées « PME, réussir avec le numérique ! », organisés par la CPME, récompensent des entreprises ayant réussi leur transition numérique.
Mise en place par les pouvoirs publics dans le cadre du Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB), KROQI est une plateforme de travail collaboratif publique et gratuite, destinée à tous les professionnels de la construction, qui propose un ensemble de services visant à rendre plus accessible l'usage de la Modélisation des informations ou données d'un bâtiment (ou « BIM ») 133 ( * ) , notamment pour les TPE/PME de la filière du BTP. Le modèle est toutefois mixte : si les services portés par les pouvoirs publics sont gratuits, la tarification des services tiers « sera laissée à l'appréciation des éditeurs logiciels ».
c) Les associations
Enfin, des associations promeuvent la numérisation des entreprises.
Créé en 2006, Cap digital est une association loi 1901 134 ( * ) qui soutient la recherche-développement collaborative, contribue à la dynamique des industries franciliennes de la création numérique ( incubateurs , think tank , rencontres) et participe au rayonnement de la France à l'étranger, en organisant des événements d'ampleur internationale dont Futur en Seine 135 ( * ) , dont la première édition date de 2009.
De même, l'Association pour le nommage internet en coopération (AFNIC) 136 ( * ) a lancé www.reussiravecleweb.fr , un service d'autodiagnostic simple et gratuit qui permet aux entreprises d'évaluer leur niveau de maturité numérique et d'obtenir un plan d'action personnalisé « en moins de 10 minutes ».
L'association a réalisé, en août 2018, une étude 137 ( * ) en consultant 3 249 entreprises d'où il ressort que 11 % seulement des PME avaient à cette date une activité quotidienne sur le web.
L'AUTODIAGNOSTIC PROPOSÉ PAR L'AFNIC Grâce à une présence forte sur des événements dédiés à l'entrepreneuriat, Réussir avec le web a déjà diagnostiqué plus de 2 000 entreprises. Grâce aux informations recueillies sur ce site, l'AFNIC a pour ambition de dresser une véritable cartographie de la présence en ligne et de la “vie numérique” des TPE-PME françaises. Basée sur des critères précis (zone géographique, taille de l'entreprise, secteur d'activité, ressources allouées...), cette analyse offrira, selon l'AFNIC « un éclairage déterminant sur l'état des lieux, permettra de faciliter les diagnostics à des échelles plus larges comme les fédérations professionnelles, les départements ou les régions, et fournira un levier supplémentaire d'actions envers les TPE-PME ». Pour Pierre Bonis, le directeur général de l'AFNIC, « il n'existe aujourd'hui aucun outil de référence sur la mesure de la présence en ligne des petites et moyennes entreprises françaises. Pourtant elles sont le coeur du tissu économique national et leur maitrise des enjeux numériques représente un facteur de développement déterminant. La récolte de ces données et leur analyse va nous permettre de combler ce vide et de remettre au centre des débats cet enjeu hautement stratégique ». Afin d'assurer l'exhaustivité de son étude sur la présence en ligne des TPE-PME, Réussir avec le web a lancé depuis sa création une politique ambitieuse de partenariats stratégiques. À ce jour, ce sont 17 acteurs clés, tous référents dans leur domaine, qui ont rejoint l'initiative, syndicat, fédération professionnelle, chambre des métiers, start-up, bureau d'enregistrement, agence de communication, créateur de site web, média... Selon Pierre Bonis, « en réunissant autour de nous des prescripteurs et des acteurs-clés de l'accompagnement du conseil et de services aux entreprises, nous continuons à faire grandir chaque jour la communauté Réussir avec le web et les perspectives d'une analyse précise de la présence en ligne des TPE-PME ». Source : « Nous aidons les PME à faire les premiers pas numériques », Les Affiches parisiennes, 13 mars 2018 |
L'AFNIC déploie également une action de numérisation des entreprises en direction des PME et sa stratégie repose aujourd'hui sur plusieurs axes fondamentaux :
- Simplicité du . fr car enregistrer un nom de domaine et le configurer demeure encore complexe pour de nombreux publics.
- Présence en ligne : l'AFNIC va continuer à diversifier sa palette d'offres et de conseil autour de la présence en ligne car « un million de PME françaises n'ont toujours pas de site Internet en 2016 ». Cette stratégie a été initiée en 2014, avec le lancement de Réussir en .fr , plateforme d'accompagnement et de services dédiés au lancement d'une activité en ligne et destinés aux créateurs, TPE/PME et entreprises. L'objectif est de montrer aux entreprises que posséder un site internet et un nom de domaine personnalisé, c'est « un processus simple, rapide et peu onéreux ; une opportunité quelle que soit son activité en termes de notoriété, de développement commercial ; un gage de crédibilité et de fiabilité envers ses clients, prospects et partenaires ; un levier encore plus efficace couplé à « l'outil » réseaux sociaux ».
Depuis 2017, l'AFNIC propose aux entrepreneurs une étude de maturité de leur présence en ligne et des ateliers dans leur région, notamment par le biais de partenariats avec les acteurs clés de ce secteur.
- Attractivité par le développement de services associés correspondant aux besoins spécifiques de certains utilisateurs, telle que la sécurisation des domaines sensibles .
- Solidarité numérique car l'essentiel des bénéfices (environ 1 million d'euros) du .fr est reversé par l'AFNIC à la Fondation pour la solidarité numérique . Celle-ci a pour objet le soutien au développement d'un internet solidaire, la formation et la sensibilisation à ses usages, par le soutien à des initiatives locales et structurantes de solidarité numérique et à une trentaine de projets de recherche portant sur ce thème de la solidarité numérique.
- Enfin, autre initiative bénévole, un bus « Adopte le digital » va sillonner la France pour former gratuitement les TPE/PME au numérique. L'opération a été lancée le 14 janvier 2019 à Station F, campus de start-ups situé dans le XIIIe arrondissement de Paris. Des sessions gratuites de formation de deux heures sont prévues, afin de présenter des « modules courts et pédagogiques, ainsi que des solutions ultra-concrètes » . Elles sont réalisées par des partenaires comme Facebook ou encore Qantis, plateforme française collaborative pour les entreprises. France Num soutient également le projet.
d) Les limites de l'entraide
« Sans accompagnement, ou tout simplement, sans utilisations pertinentes des différentes plateformes, le résultat de la présence en ligne, et donc le premier recours à l'outil numérique, peut être décevant », constatait l'étude Terra Nova précitée 138 ( * ) .
Le Conseil national du numérique, dans son rapport précité de 2018 sur la transformation numérique des PME, aborde les avantages de la mutualisation proposée par des start-up ou des places de marché, qui visent à augmenter l'attractivité de groupements d'entreprises locales, mais demeure sceptique « sur la portée réelle des coopérations possibles » et relève « des interrogations relatives à leur faisabilité sur le plan opérationnel ».
Reste que les TPE-PME sont nombreuses à avoir le sentiment d'affronter les défis de façon isolée, sans les moyens nécessaires, en tout cas en interne, pour développer une chaîne logistique, des offres de livraison ou encore une communication digitale, voire événementielle.
Pour le Conseil national du numérique l'une des solutions réside dans le rapprochement du numérique avec des mouvements plus anciens de valorisation des territoires, proches de l'économie sociale et solidaire : AMAP, SEL, monnaies locales...
Toutefois, les freins psychologiques sont importants .
Les PME vivent dans un univers économique particulièrement concurrentiel . La coopération et le partage des savoir-faire numériques suscitent les mêmes réticences que leur intégration dans les pôles de compétitivité, comme l'a souligné un rapport du Conseil économique, social et environnemental 139 ( * ) . Les bénéfices de la coopération, comme ceux de la gestion de la propriété intellectuelle au sein de ces pôles, peut constituer une source d'inquiétude pour les PME qui craignent que cette coopération ne se transforme en captation par des start-up ou d'autres PME plus agiles qu'elles dans le monde numérique et ne facilitent des comportements de prédation économique .
2. Des start-ups qui aident les PME
L'autre aide à la numérisation des PME « classiques » provient des PME « numériques ». La numérisation a en effet produit un écosystème d'entreprises, souvent des start-up , qui proposent un accompagnement rémunéré. La numérisation des entreprises est aussi un marché.
Le référencement de ces entreprises numérisées est également au coeur de l'initiative France Num, qui se veut une place de marché publique mais non gratuite.
Pour le dirigeant de PME, « se retrouver seul face à des sociétés informatiques peut être angoissant pour certains professionnels dans le monde de l'agriculture, de l'artisanat ou du petit commerce. L'absence de compétence technique, l'impression d'être « dépassé » par la technologie les enferment dans une forme de solitude face à leur prestataire et peuvent les inciter à la méfiance » 140 ( * ) .
Pour le sociologue Pierre Veltz au contraire, le numérique peut constituer l'outil qui permet une intégration croissante entre industrie et service, entre « geeks » 141 ( * ) et exclus du numérique , entre métropole et périphérie, si « les jeunes start-upeurs des coeurs urbains s'attaquaient aux problèmes des populations et des PME ou TPE des zones peu denses au lieu de multiplier les applications destinées à leurs seuls clones urbains éduqués » 142 ( * ) .
Les start-upeurs doivent donc sortir de leur écosystème urbain et aller à la rencontre des PME parfois isolées dans leur territoire.
* 127 L'expression open innovation a été proposée et promue par Henry Chesbrough , professeur et directeur du Center for Open Innovation à Berkeley . Elle a été publiée dans son article de 2003 « Open Innovation: The New Imperative for Creating and Profiting from Technology ». L'innovation distribuée désigne des modes d' innovation fondés sur le partage, la collaboration (entre parties prenantes). Cette approche, compatible avec une économie de marché (via les brevets et licences ), permet des approches alternatives éthiques ou solidaires de partage libre des savoirs et savoir-faire modernes ou traditionnels, avec notamment l'utilisation de licences libres dans un esprit dit ODOSOS (qui signifie : Open Data , Open Source , Open Standards). Selon les cas, l'approche peut donc apparaître altruiste ou au contraire comme un moyen de distribuer (concours) ou de partager (partenariat) le risque et l'investissement vers l'extérieur d'une organisation.
* 128 « Le numérique, levier d'une nouvelle croissance », rapport du 19 décembre 2013.
* 129 « PME et TPE. En route vers la digitalisation à 360° », présenté par M. Jean-Yves Durance.
* 130 La diffusion d'un webinar se fait généralement en vidéo avec une interface partagée entre l'animateur, son support de présentation et un éventuel espace d'interaction avec les participants. Le webinar peut être diffusé en direct et / ou en différé. Lors de la diffusion en direct, les participants peuvent le plus souvent poser des questions ou répondre à de petits sondages durant la présentation.
* 131 Rapport d'information n° 526 (2017-2018) de MM. Rémy Pointereau et Martial Bourquin , fait au nom de la Délégation aux entreprises et de la délégation aux collectivités territoriales, déposé le 30 mai 2018. Voir http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl17-460.html
* 132 Réponse de la de la direction générale des entreprises au questionnaire de votre rapporteur, voir l' avis n° 543 (2017-2018) de M. Arnaud BAZIN , fait au nom de la commission des finances, déposé le 5 juin 2018.
* 133 Building Information Modeling ou encore de Building Information Management : le BIM ne se limite pas aux seuls bâtiments, il concerne l'ensemble des acteurs de la construction, y compris le génie civil, les travaux publics , l'ensemble des infrastructures et des réseaux. Il ne se limite pas non plus à l'acte de construire, mais concerne l'ensemble du cycle de vie d'un ouvrage. Le BIM se définit à la fois comme un processus de structuration, de création, de production, d'échange, d'intégration, d'analyse, de gestion , de visualisation et d'exploitation de données et un modèle d'un ouvrage bâti (pouvant tenir dans un fichier numérique , lequel comprend toute l'information technique nécessaire à sa conception, sa construction, les opérations préalables à sa recette (intégration, essais, vérifications, certification), son entretien, ses réparations, d'éventuelles modifications ou agrandissements et sa déconstruction). Le fichier n'est pas qu'un catalogue d'objets positionnés dans l'espace ; il comprend aussi une description des relations entre objets et de leurs propriétés (par exemple : jonctions de murs, type d'ouverture ou de traversée d'un mur ou d'une dalle et ruptures de pont thermique). Le BIM facilite la faisabilité de projets conçus d'un ouvrage. Il s'agit d'un ensemble de processus, visant à orienter la mise en oeuvre vers certains procédés et à faciliter la communication, l'échange et la gestion de données autour d'un projet de construction.
* 134 La gouvernance de Cap digital comprend des représentants d'institutions publiques et de laboratoires universitaires et des membres d'entreprises du secteur privé investies dans les sciences de l'information et les nouvelles technologies.
* 135 Des porteurs de projets variés (start-up, chercheurs et chercheuses, artistes, designers, ...) proposent des projets innovants s'inscrivant dans l'une des 5 thématiques liée à une vision large, inclusive et créative des villes et des vies durables et peuvent recevoir un prix.
* 136 Association de loi 1901 créée en 1997 par la volonté conjointe de l' INRIA et de l' État français , elle gère l'attribution et la gestion des noms de domaine de l'Internet mentionnés à l'article L.45 du code des postes et des communications électroniques , mais peut également développer des services support pour les applications de l' économie numérique et leur fourniture aux prestataires de service, le transfert, au plan national et international, des connaissances et des savoir-faire acquis, et remplir toute mission qui lui aura été confiée par les pouvoirs publics dans le cadre de la gestion de l'Internet.
* 137 « La présence en ligne chez les TPE/PME Un canal jugé indispensable mais une pratique encore trop timide ».
* 138 « Que peut le numérique pour les territoires isolés ? », étude précitée.
* 139 « Quelle politique pour les pôles de compétitivité ? », avis de M. Frédéric Grivot, 25 octobre 2017.
* 140 « Que peut le numérique pour les territoires isolés ? », étude précitée.
* 141 Personne passionnée par un ou plusieurs domaines précis, plus souvent utilisé pour les domaines liés aux « cultures de l'imaginaire » ( cinéma , bande dessinée , jeux vidéo , jeux de rôles , etc.), ou encore aux sciences, à la technologie et l'informatique et plus spécialement de l'information, des nouveaux médias, comme les réseaux sociaux.
* 142 « Partager le développement entre métropoles et périphéries », Le Monde, 30 janvier 2019.