C. LES CRISES SYSTÉMIQUES
Jusqu'en 2008, toutes les crises financières sont restées limitées à un secteur d'activité et un secteur géographique restreints. La crise de 2008, comme celle de 1929, est une crise financière systémique en ce qu'elle est mondiale et touche l'ensemble du système : banques, marchés, assurances, etc. Cette contamination générale a été rendue possible par l'élargissement du champ d'intervention (mondialisation, banques universelles) des établissements bancaires, leurs interconnexions multiples, l'enchevêtrement des garanties et contre-garanties qu'elles s'accordent entre elles qui fait que, quand l'une est touchée, les autres le sont aussi, la dématérialisation complète des échanges qui ont crû de manière exponentielle et l'opacité qui en résulte. Le moindre soupçon de défiance peut avoir des effets catastrophiques.
Du système financier, la coagulation de la circulation monétaire se propage alors à l'économie tout entière. La crise bancaire s'étend au financement des investissements et de la trésorerie des entreprises au moment même où ce crédit serait indispensable aux opérateurs du marché financiers confrontés à leurs pertes spéculatives et qui, anticipant une baisse des profits des entreprises, vendent leurs titres. C'est au moment où les entreprises ne peuvent plus se refinancer sur le marché des actions qu'elles sont confrontées au resserrement du crédit bancaire. Situation particulièrement critique pour les PME qui n'ont même pas accès au marché financier.
Faisant face à une chute de la valeur de leurs actifs, les entreprises réduisent leur activité, processus activé aussi par la baisse des prix. Avec les conséquences que l'on sait sur l'emploi. Le crédit immobilier et à la consommation devient plus cher et plus difficile à obtenir, réduisant d'autant la consommation et l'activité du BTP.
La crise bancaire est devenue économique et, avec la montée du chômage, sociale et politique.