B. LA CAPACITÉ EFFECTIVE D'EXÉCUTER LE SPECTRE DES ACTIONS NÉCESSAIRES POUR UNE OPÉRATION DE GESTION DE CRISE DANS UN MODÈLE COOPÉRATIF OU EN COALITION
1. Une capacité d'entrée en premier maintenue
Le format des armées, leur disponibilité opérationnelle et leur niveau de préparation rend possible une entrée en premier très rapide sur un théâtre d'opérations notamment par l'existence de déploiements prépositionnés sur des bases situées dans la périphérie de l'arc qui définit les zones d'intérêt, celles où les risques de crises sont les plus importants, sur des moyens notamment aériens qui peuvent être mobilisés sans délai et qui disposent d'une capacité d'action ou de projection qui leur permet d'atteindre leurs cibles ou de se déployer dans de courts délais, enfin sur des moyens de surveillance et de communication performants.
• Serval : C'est ainsi que, dès le 11 janvier 2013, les Gazelle du détachement des forces spéciales prépositionné au Burkina Faso ont pu porter un coup d'arrêt à la progression des groupes armés terroristes vers le sud du Mali avant que des avions stationnés au Tchad dans le cadre du dispositif Epervier n'interviennent et que le 13 un raid de 4 Rafale soit conduit depuis la métropole au prix de plusieurs ravitaillements en vol.
• Sangaris : L'entrée en premier est facilitée par l'existence d'un détachement militaire au titre de l'opération Boali et de forces prépositionnées dans les pays limitrophes. C'est une compagnie parachutiste stationnée à Libreville (Gabon), acheminée grâce aux avions de transport tactique de l'opération Epervier (Tchad) qui, dès le 5 décembre 2013 (décision du Président de la République), est intervenue à Bangui avant un déploiement rapide de la force (1 600 soldats en deux jours). L'entrée en premier de décembre 2013 à janvier 2014 permettra la limitation des affrontements et des exactions ainsi que les premières opérations de désarmement.
• Chammal : les premières frappes contre des sites tenus par Daech en Irak, effectuées par des Rafale depuis la base aérienne d'Al-Dhafra (Emirats Arabes Unis), interviennent le 19 septembre 2014, jour de la décision d'engagement de rejoindre l'opération Inherent Resolve .
2. Une capacité à soutenir un engagement rude dans la première phase en attendant le déploiement d'une force internationale ou la remontée en puissance des forces locales
Au cours des dernières opérations, les forces armées françaises ont démontré qu'elles étaient en mesure de soutenir des engagements rudes en attendant le déploiement d'une force internationale ou la remontée en puissance des forces locales.
• Serval : La rapidité d'action et de projection a permis de déployer 4 000 hommes et leurs équipements en moins de 3 semaines. Dans cette phase, dans un premier temps par une combinaison d'actions aériennes et aéroterrestres offensives et d'une manoeuvre défensive d'interdiction, puis par une manoeuvre terrestre plus offensive pour laquelle elles ont pu s'appuyer sur les forces africaines de la MISMA 144 ( * ) , les forces armées ont pu assurer la reconquête des villes de la boucle du Niger en 17 jours et la réduction de la zone refuge des GAT dans l'Adrar des Ifoghas après quelques mois.
• Sangaris : Conformément au plan de campagne arrêté par l'état-major des armées, les «groupements tactiques interarmes » (GTIA) 145 ( * ) se sont déployés en trois temps :
o Le GTIA Bangui, première unité engagée dès le début du mois de décembre 2013, a concentré son action sur la sécurisation de la capitale, qui abrite près d'un tiers de la population totale du pays ;
o La sécurisation de l'itinéraire vital d'approvisionnement de la RCA, du Cameroun à Bangui afin d'éviter qu'une crise humanitaire ne vienne s'ajouter à la crise sécuritaire est réalisée de février à septembre 2014 par le déploiement d'un GTIA. Ceci permet la cessation des exactions à l'encontre des minorités dans l'Ouest 146 ( * ) ;
o La reconquête progressive des autres parties du territoire, notamment dans le « couloir central 147 ( * ) » et l'Est du pays, nécessitait la présence de forces internationales (MISCA 148 ( * ) , EUFOR RCA 149 ( * ) ) pour sécuriser Bangui et les parties progressivement reconquises sur les groupes armés. Elle s'est étalée d'avril à septembre 2014 avec un effort particulier du GTIA Est dans le triangle Dekoa-Sibut-Bambari, zone sensible marquée par de nombreuses tensions entre les différentes factions, communautés ou ethnies.
Sources : État-major des armées
Droits :
Ministère de la Défense
3. Une capacité d'organisation logistique pour projeter et soutenir les forces
Les opérations n'ont pu être menées qu'avec une organisation logistique en mesure d'assurer la projection de forces nombreuses en un minimum de temps, avec leurs équipements et de construire une chaîne de soutien performante en mesure de se déployer sur des théâtres distants et au fur et à mesure de la progression des forces.
Barkhane : L'appui logistique de Barkhane s'articule autour de 3 points d'appui permanents (N'Djamena, Gao, Niamey) ; 5 bases avancées temporaires (Tessalit, Aguelal, Madama, Faya, Abeche) ; 3 points d'appui maritimes à Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d'Ivoire) et Douala (Cameroun) ; 2 points d'appui aériens à Niamey et N'Djamena dont les flux conduisent à la Plateforme Opérationnelle Désert de Gao, sur les sites isolés, ou vers les bases avancées temporaires ; 2 plateformes logistiques, une pour chaque fuseau, à Niamey et N'Djamena ; 2 pénétrantes logistiques permettent de soutenir les fuseaux Ouest et Est de la BSS. Depuis le début de l'opération Barkhane (1 er août 2014) 3 300 000 kilomètres ont été parcourus, 27 000 heures de vols effectuées, 11 000 tonnes de fret transportées, plus de 470 000 rations livrées et plus de 100 000 m 3 de carburant consommés.
Sources : État-major des armées
Droits :
Ministère de la Défense
4. Une capacité à appuyer l'action d'une force multinationale
Dans nombre d'opérations de gestion de crise, nos forces armées doivent être en mesure d'appuyer l'action d'une force multinationale. Deux cas de figure peuvent être distingués :
a) La participation à une opération de maintien de la paix
Daman : Depuis 1978, la France est l'un des principaux pays contributeurs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), avec près de 900 soldats. La grande majorité arme la Force Commander Reserve (FCR) 150 ( * ) , qui est en mesure d'intervenir très rapidement au profit de tous les contingents déployés sur l'ensemble de la zone d'action de la FINUL, dans le cadre de la résolution 1701 du CSNU. Une trentaine de cadres sont affectés à l'état-major de la FINUL.
b) L'appui au déploiement et aux opérations d'une force de maintien de la paix
• Serval : La présence de la force a permis le déploiement et l'engagement progressif des forces africaines de la MISMA puis de la MINUSMA ainsi que celui de la mission EUTM Mali. Elle fournit un appui à ces forces en cas de danger grave et imminent. Cette mission est reprise par Barkahne. On notera que la France fournit souvent une partie de l'encadrement de ces forces au niveau de leurs états-majors, à défaut des officiers de liaison sont mis en place.
• Sangaris : La présence de la force a permis le déploiement de la MISCA à partir du 19 décembre, de l'EUFOR-RCA à Bangui à la fin du printemps, puis celui de la MINUSCA 151 ( * ) , tant d'un point de vue logistique qu'opérationnel, constitue une étape essentielle. A partir de septembre 2014 la force de l'ONU va progressivement assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire et permettre à la force Sangaris de procéder à un premier ajustement visant à recentrer son action sur les zones les plus sensibles (capitale, « couloir central », et Est du pays) et adapter son dispositif pour atteindre progressivement le format d'une « force de réaction rapide » en mesure d'appuyer la MINUSCA qui au fur et à mesure de sa montée en puissance, peut prendre à sa charge la responsabilité de zones de plus en plus vastes 152 ( * ) , qui permet à la force Sangaris de procéder à des ajustements successifs 153 ( * ) de son format, de ses moyens et de sa mission.
5. Une capacité à être un contributeur important et reconnu au sein de coalition internationale
• Harmattan : Les forces armées françaises engagées dans la coalition Unified Protector ont fourni des capacités aériennes qui lui ont permis de conduire des missions d'interdiction aérienne, de frappes au sol, de contrôle aérien, de détection, de surveillance maritime, de reconnaissance et de ravitaillement, à partir de bases avancées et de bases en métropole, ainsi qu'une task force navale assemblée autour d'un bâtiment de projection et de commandement (BPC) pour assurer la protection du porte-avions et soutenir l'opération Unified Protector en contribuant aux missions d'interdiction aérienne dans le cadre de la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne, de contrôle de l'espace maritime pour faire notamment respecter l'embargo sur les armes et de protection de la population libyenne en neutralisant des objectifs militaires. De plus, un bâtiment de combat était engagé dans la force maritime de l'OTAN.
Au total, 4.200 militaires ont été engagés, de même que 40 avions, 20 hélicoptères, 1 drone et 27 bâtiments de la Marine nationale se sont relayés au large des côtes libyennes. Les avions de l'armée de l'Air et de la Marine nationale ont assuré 27.000 heures de vol pour 5.600 sorties. Par rapport aux membres de l'Otan ayant participé à l'opération, les appareils français ont accompli 25 % des sorties, 35 % des missions offensives et 20 % des frappes. Quant au groupement aéromobile de l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT), embarqué à bord des deux BPC il a effectué 90 % des frappes par hélicoptère de la coalition.
• Chammal : La contribution française à l'opération « Inherent Resolve » qui consiste en la mise en oeuvre d'avions de l'Armée de l'air ou de la Marine lorsque le groupe aéronaval est sur zone, des moyens de protection aux groupes aéronavals alliés dans le golfe arabo-persique, de renseignement et d'états-majors, mais aussi de coopération opérationnelle aux forces locales, permet d'une part, par des raids aériens, de contenir la progression des forces de Daech puis de les affaiblir par des actions sur ces centres de commandement, ces camps d'entraînement et ses moyens économiques et, d'autre part d'appuyer les contre-offensives et les opérations de reconquête menées par les forces armées irakiennes et les peshmergas de la région irakienne du Kurdistan ou en Syrie par les groupes armés, « modérés » ou kurdes, combattant Daech. Ces actions doivent permettre aux forces locales de se régénérer, de parfaire leur préparation opérationnelle afin de conduire la phase de reconquête par des actions au sol.
Ainsi en avril 2016 : 14 avions de chasse de l'armée de l'air sont déployés en permanence (6 Rafale opérant depuis les Emirats Arabes Unis et 8 Mirage 2000D opérant depuis la base aérienne projetée en Jordanie, 1 aéronef patrouilleur maritime ATL2 et si nécessaire un ravitailleur et un Awacs E3F. En outre, la France a pu déployer à deux reprises le Groupe aéronaval et ses 26 aéronefs (18 Rafale et 8 Super-Étendard modernisés). Du 19 septembre 2014 au 29 mars 2016, les forces armées françaises ont réalisé 3 642 sorties aériennes et 582 frappes qui ont détruit 1 028 objectifs. La France est le second contributeur, mais les États-Unis réalisent plus des 3/4 des frappes aériennes.
6. Une capacité à mener des actions de lutte contre le terrorisme
Barkhane : Une des missions des forces françaises engagées au Mali dans le cadre de l'opération Serval, puis sur l'ensemble de la BSS dans le cadre de l'opération Barkhane est la lutte contre les groupes armés terroristes. Il s'agit d'une mission relativement nouvelle qui contribue à la stabilisation de cette zone en déniant à ces groupes la possibilité de reconstituer des sanctuaires, en asséchant leur flux logistique (d'où les implantations dans le nord du Niger à la frontière libyenne et sur la diagonale qui va de cette frontière au Mali en longeant la frontière algérienne) et en menant des opérations visant à réduire leur liberté d'action, à les priver de leurs moyens de combat par la recherche et le démantèlement de leurs caches d'armement et à les engager lorsque les conditions le permettent. Cette mission nouvelle repose sur la mise en oeuvre de capacités de renseignement technique et humain, de surveillance (drone) et une combinaison d'action de forces spéciales, de moyens aériens et aéroterrestres, voire d'artillerie, extrêmement sophistiquée.
7. Une capacité à soutenir les forces locales par des actions de formation et de coopération opérationnelle, d'équipement et de mentorat
La France consacre une partie de ses moyens en OPEX à la formation des forces armées locales, soit directement par des actions de coopérations opérationnelles soit à travers sa participation aux mécanismes européens.
• Barkhane : Afin de permettre aux armées des pays partenaires du G5 Sahel de disposer d'une capacité autonome de lutte contre le terrorisme, la force Barkhane les accompagne dans leurs missions de sécurisation dans le cadre d'opérations multipartites ou d'opérations militaires conjointes transfrontalières. L'objectif est d'appuyer la volonté politique et militaire des pays du G5 Sahel de garantir une sécurité collective et coordonnée en BSS. 31 opérations multipartites majeures ont été conduites en 2015.
La force dispose en outre de deux détachements de liaison et d'appui opérationnel (DLAO) 154 ( * ) , qui assurent des missions au profit des bataillons nigérien et burkinabé de la MINUSMA et de bataillons des forces armées maliennes. En 2015 plus de 360 patrouilles ont été conduites par les DLAO avec leurs unités partenaires .
En outre, une douzaine de militaires français participent à la formation des forces armées maliennes dans le cadre de la mission européenne EUTM Mali.
• Chammal : La composante formation / conseil repose sur trois entités : la Task Force (TF) Monsabert et la Task Force (TF) Narvik déployées à Bagdad et un détachement d'instruction opérationnelle à Erbil qui assure des formations spécialisés aux unités de peshmergas de la région autonome du Kurdistan d'Irak.
Les militaires de la TF Narvik forment les soldats de l'ICTS ( Iraki Counter Terrorism Service ), équivalent irakien des forces spéciales 155 ( * ) . L'ICTS est engagé en première ligne contre Daech dans diverses opérations en Irak, dernièrement pour la reconquête de Falloujah.
La mission de la TF Monsabert consiste à améliorer les capacités de commandement des forces irakiennes 156 ( * ) . Les équipes d'instructeurs français forment et conseillent l'état-major de la 6 e division d'infanterie irakienne, dont la mission prioritaire est d'assurer la protection de Bagdad mais elle a été également engagée dans la bataille de Falloujah.
En 2015, la TF Narvik a formé 2 300 nouveaux commandos de l'ICTS, soit 53 % des effectifs instruits par la coalition. Actuellement, elle participe directement à la formation de plus de 400 nouveaux stagiaires, et participe avec la coalition à la formation de près de 800 autres.
Dans le même temps, la TF Monsabert a formé plus de 600 « instructeurs » de la 6e division d'infanterie.
• Sangaris : La France participe depuis mars 2015 à une mission de conseil (EUMAM) à laquelle succédera à partir de juillet une mission de formation EUTM pour un mandat de deux fois deux ans. Elle en a assuré et en assurera le commandement.
8. Une capacité à cohabiter avec la population civile locale
Une caractéristique importante des forces françaises en OPEX est de nouer, dans toute la mesure du possible et dès que les conditions de sécurité le permettent, des contacts avec la population civile en multipliant les échanges à l'occasion des actions de présence sur le terrain comme les patrouilles 157 ( * ) ou des actions civilo-militaire destinées à apporter dans la foulée de l'action militaire un minimum de réconfort à la population, la fourniture de services de base ou une reprise d'activité économique. Sur tous les théâtres, on soulignera la place particulière du service de santé des armées qui apporte une aide aux populations civiles sur les sites où il est implanté quand il ne mène pas des opérations spécifiques :
• Sangaris : Dans son étude précitée 158 ( * ) , Rémy Hémez souligne qu'« au-delà de ces adaptations capacitaires, l'opération a aussi produit des effets parce que jusqu'aux plus bas échelons, les chefs militaires ont su mettre en oeuvre une approche globale , décidée au niveau stratégique. En effet, en province, les commandants d'unité, parfois les chefs de section, se retrouvent en position de grands coordinateurs, voire d'administrateurs et font notamment face à l'absence totale de système judiciaire et carcéral. En outre, partant du principe qu'il n'y aurait pas de désarmement sans espoir de réinsertion, les militaires de certains GTIA ont mis en place des chantiers de réhabilitation et d'intégration locale dans les villes qu'ils contrôlaient 159 ( * ) . Ces chantiers avaient pour ambition de fédérer autour d'un projet commun les ex-combattants volontaires tout en leur délivrant une formation susceptible de les réinsérer dans le tissu économique local par l'apprentissage d'un métier. Ces formations suscitèrent un véritable engouement. Impliquant de nombreux acteurs locaux et créant une spirale vertueuse, ce projet a pu être considéré comme un mouvement embryonnaire de la reconstitution étatique au niveau local, en gardant à l'idée que « pour palier l'impossible contrôle d'une telle étendue, il fallait convaincre plutôt que contraindre » 160 ( * ) . » Lors de son déplacement à Bangui, le groupe de travail a pu, l'occasion de patrouilles effectuées, dans plusieurs quartiers, mesurer concrètement cette proximité des militaires de l'opération Sangaris avec les habitants.
Sans doute faut-il évoquer ici les accusations portées contre les militaires français d'abus sexuels sur mineurs et d'un cas de violence sur des prisonniers. Ces accusations font l'objet d'un traitement judiciaire approprié par la France. Le ministre de la défense a rappelé les règles et indiqué que des sanctions disciplinaires seraient infligées si ces accusations s'avéraient exactes, ce qui n'a pas, pour l'heure, été démontré.
• Barkhane : En 2015, Barkhane a directement investi 320 000 € dans 70 projets au profit de la population, principalement dans les domaines de l'éducation et du soutien à l'agriculture. La force a par exemple reconstruit des salles de cours dans une école de Gao. Dans chaque base importante, des marchés ont été ouverts permettant à des artisans locaux de proposer des objets aux militaires français et leur assurant ainsi une source de revenus. La force emploie également des personnels civils locaux pour la réalisation de certains services.
* 144 et notamment dans les phases les plus dures sur le contingent tchadien qui a subi de lourdes pertes.
* 145 Unité de combat interarmes de près de 500 hommes capables de manoeuvrer tactiquement dans une zone d'action. Un GTIA est un élément de base (de niveau bataillonnaire) capable d'obtenir un effet significatif dans le cadre d'une mission élémentaire ; il se compose d'un noyau dur provenant d'un régiment qui lui confère son métier principal et sa cohésion ainsi que d'unités d'autres armes. Système de force à dominante contact, créé pour une opération donnée, constitué à partir d'une structure générique de référence et adapté aux contraintes du moment » ; Glossaire de l'armée de Terre (EMP 60.641) p.268.
* 146 En février 2014 alors que la ville de Boda était le théâtre d'exactions intercommunautaires, la force Sangaris est intervenue pour assurer la protection de la communauté musulmane qui avait choisi de rester sur place, malgré les menaces dont elle était l'objet. La force Sangaris a permis de mettre un terme aux exactions et aux pillages perpétrés dans cette ville.
* 147 Bangui, Bouca, Batangafo.
* 148 MISCA : Mission internationale de soutien à la Centrafrique, mission de l'Union africaine, créée le 5 décembre 2013 par la résolution 2127 des Nations unies. Pour mémoire, la MISCA avait elle-même relevé la FOMAC (Force multinationale de l'Afrique centrale, force armée multinationale africaine liée à la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale). La MISCA a compté jusqu'à 6 000 hommes (dont 600 unités de police constituées). Commandée par le général Mokoko (Congo Brazzaville), elle était armée par des contingents de sept pays, après le départ des contingents tchadiens début avril 2014 : le Congo-Brazzaville, le Cameroun, le Burundi, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Rwanda et la République démocratique du Congo.
* 149 Pleinement opérationnelle le 15 juin qui relève Sangaris dans les quartiers musulmans de la capitale et sur l'aéroport.
* 150 La FCR est la force de réserve du général commandant la FINUL. Elle est en mesure d'appuyer les autres bataillons. Dotée de capacités uniques sur le théâtre, en termes de détection d'aéronefs ou de projectiles, elle est le principal moyen de réaction, de dissuasion et de coercition de la FINUL. Elle mène également des actions de formation au profit des forces armées libanaises.
* 151 Mission multidimensionelle des Nations unies pour la Centrafrique créée suite à la résolution 2149 du 10 avril 2014 du Conseil de sécurité de l'ONU.
* 152 Transfert de responsabilité des localités de Bouar (septembre 2014), Boda et Bossangoa (octobre 2014).
* 153 Un premier désengagement de 200 militaires en septembre 2014 et pour permettre à la force Sangaris de mieux assurer son rôle en soutien de la MINUSCA, l'allègement de ses effectifs est accompagné d'une densification de ses capacités d'aéromobilité et d'appui feu.
Puis à partir de l'été 2015, après que la MINUSCA eût atteint avec 12 000 hommes sa pleine capacité opérationnelle, la force Sangaris se concentre désormais sur une mission de « force de réaction rapide », permettant ainsi la réduction de son format qui passe à 900 du nombre d'emprises, en attendant le passage à une posture de réserve (600 hommes) avec une zone d'action limitée à Bangui au lendemain des élections au printemps 2016. La force française se trouve désormais en appui des forces internationales - si elles le souhaitent et si la situation le nécessite. Pour ce faire, elle conserve des capacités et des moyens réactifs, mobiles et puissants.
* 154 Ces unités d'une trentaine de militaires appuient les formations des forces armées maliennes (FAMa) et de la MINUSMA et sont positionnées sur les « plateformes Désert Relais »(PfDR) à Ansongo et Tombouctou, au plus près des forces partenaires. Les détachements de liaison et d'appui opérationnels (DLAO) ont pour mission d'accompagner les forces armées partenaires et de leur apporter des appuis spécialisés, notamment dans les domaines du guidage aérien, de la lutte contre-IED (engins explosifs improvisés) et du soutien santé. Par leur connaissance du terrain et par leur proximité avec les forces partenaires, ils constituent un pion essentiel dans le dispositif au Mali et mènent des opérations conjointes avec les FAMa, en coordination avec la MINUSMA.
* 155 L'instruction dispensée au profit de cette force couvre une grande variété de domaines tels que le sauvetage au combat, la lutte contre les engins explosifs (pièges disséminés sur le terrain), le combat en zone urbaine ou encore l'instruction au tir de combat. Elle vise à former de nouvelles recrues ainsi que de futurs instructeurs, mais également à remettre à niveau des unités revenant du front, en vue de parfaire leurs savoir-faire tactiques.
* 156 Des conseils sont dispensés dans les domaines des opérations, du renseignement, de la logistique, des transmissions, de la santé et du combat d'infanterie.
* 157 Au cours de leur déplacement en RCA, les membres du groupe de travail ont eu l'occasion de participer à deux patrouilles menées dans des quartiers de Bangui par des éléments du RMT et mesuré l'aisance avec laquelle les militaires pouvaient entrer en contact avec la population locale qui se sentait protégée par leur présence.
* 158 « Sangaris : efficace malgré la faiblesse des effectifs ? » in IFRI - Retours sur Sangaris » avril 2016
* 159 Sibut, Bambari, Bria.
* 160 Lt-Colonel Philippe « RETEX du GTIA 5 ème RIAOM/Scorpion sur l'opération Sangari s » Lettre du RETEX-Témoignages n°26 CDEF décembre 2015.