B. L'APPROCHE PAR LE PRODUIT NET BANCAIRE NE DISSIPE PAS L'OPACITÉ
Le produit net bancaire se rapproche d'un concept de disponibilités financières associées à l'activité des banques et utilisées pour couvrir leurs frais de fonctionnement (salaires, impôts..).
Le passage de la valeur ajoutée du secteur bancaire au produit net bancaire tel qu'il est opéré par l'INSEE est exposé dans le tableau ci-dessous.
Globalement, le produit net bancaire ressort comme deux fois plus élevé que la valeur ajoutée (seule incluse dans le PIB) recensée par la comptabilité nationale.
La différence s'explique principalement par la prise en compte des revenus financiers nets des banques et par les plus-values recensées dans les comptes de réévaluation.
En ce qui concerne les revenus financiers on relève que les intérêts nets du secteur bancaire ont suscité une diminution du PNB au cours de la période sous revue, situation qui n'est évidemment pas structurelle.
Les intérêts dont il s'agit ne sont pas ceux correspondant aux relations avec les clients qui sont comptées comme SIFIM dans l'estimation de la valeur ajoutée. Ils résultent des opérations de refinancement interbancaire qui intègrent notamment les refinancements auprès de l'institut d'émission.
En revanche, les dividendes nets perçus par les banques ressortent comme structurellement positifs. Ils sont le reflet des actifs détenus par les banques résidentes qui sont une composante importante de leurs bilans. Leur contribution au PNB peut atteindre un niveau élevé (21,7 % en 2011) et leur évolution peut parfois amortir le recul de la profitabilité des autres actifs nets des banques.
Ces observations conduisent à souligner la sensibilité des résultats des banques à la rentabilité de leurs actifs financiers hors prêts. Celle-ci ressort encore davantage quand on considère l'effet sur le PNB des plus-values.
Plus de 50 % du PNB est directement dépendant d'opérations de marché , ce qui vient modérer la vision d'une industrie bancaire se conascrant à un financement de l'économie française par le crédit qui constituerait une spécificité française, partagée par les pays de l'Europe continentale, et s'opposant radicalement à la situation des Etats-Unis.
Les banques universelles françaises ressortent en réalité comme duales, dépendantes non seulement de leur activité de prêts mais aussi de leurs activités de marché.
En première approximation, outre l'ampleur comparée de celle-ci (entre la France et les Etats-Unis), la vraie différence provient de la nature des ressources mobilisées pour financer leurs activités de marché.
Il existe un fort écart entre les estimations du produit net bancaire publiées par l'INSEE et celles publiées par l'ACPR.
L'écart pour l'année 2010 atteint près de 51,8 milliards d'euros, et de 48,6 et 29,2 milliards d'euros pour les années 2011 et 2012 .
Les différences semblent provenir principalement des conventions propres à chaque évaluation, l'INSEE s'attachant à isoler la composante territoriale (rattachée à la France) du PNB alors que des données publiées par l'ACP sont calculées sur la base des comptes consolidés (limités aux six premiers groupes bancaires français). Ceux-ci intègrent l'ensemble des activités de ces groupes dans le monde.
Les différences entre les PNB recensés par l'INSEE et l'ACP donnent une image approximative de la contribution des activités des banques à l'étranger à leurs ressources (cf. infra pour de plus amples développements sur ce point). Elle ressort comme élevée ce qui traduit le déploiement international de ces groupes .