4. La direction commerciale et industrielle : défendre les intérêts de nos industriels
a) Sur quel(s) marché(s) se positionner ?
On peut distinguer au moins deux marchés d'armement liés à la DAMB :
- le marché des radars, sur lequel nos industriels ont une expérience solide ;
- le marché des intercepteurs qui est un marché nouveau pour eux.
Les satellites d'alerte avancée - compte tenu du caractère hautement stratégique des informations qu'ils fournissent - ne nous semblent pas, aujourd'hui, susceptibles de constituer un marché commercial.
b) Quelle stratégie industrielle mettre en oeuvre ?
Il n'appartient pas au Parlement de se substituer aux industriels et d'orienter les choix de marché. Néanmoins, le marché des armements n'est pas celui des voitures de luxe et bénéficie de fonds publics importants pour les études amont, le développement et les commandes. Il est donc légitime que l'Etat ait son mot à dire et qu'il s'appuie pour ce faire sur ses experts, en l'occurrence : la DGA, l'ONERA et le CNES.
Il faudra donc que l'Etat définisse une politique industrielle et choisisse entre des stratégies de niche, visant à compléter les segments non fournis par l'offre américaine, ou au contraire à se positionner en tant que concurrents de cette offre.
Il faudra également prendre en compte la possibilité de réaliser des programmes en coopération européenne ou non, afin de partager le coût des investissements non récurrents et de les répartir sur des séries plus longues.
c) Quel niveau d'ambition ?
(1) Niveau 1 d'ambition : promouvoir l'industrie des radars
Le premier marché accessible aux industriels français et européens est celui des radars. Il s'agit d'équipements moins coûteux que les intercepteurs et sur lesquels les technologies sont plus maîtrisées. En outre, les perspectives d'achat ou de vente sont sans doute les plus importantes. C'est pour cette raison que les industriels allemands et italiens au travers du radar du MEADS, néerlandais au travers du Smart L , britanniques au travers du radar Sampson sont présents sur ce marché, à côté des industriels américains.
Il semblerait légitime que les industriels français, qui ont des positions fortes sur ce segment du marché, bénéficient des commandes et orientations de l'Etat. Cela impliquerait au minimum :
- le développement du radar GS 1000 - si possible, en coopération avec l'Italie ;
- l'adaptation des radars LRR des frégates européennes Horizon, si possible en coopération avec l'Italie et le Royaume-Uni ;
- un PEA sur le GS 1500 ;
- le cas échéant, le développement du TLP ; si possible en coopération avec un ou plusieurs pays du Golfe.