b) Développements éventuels
En tirant bénéfice des travaux réalisés par les Néerlandais pour donner une capacité ATBM au radar Smart-L qui équipe leurs frégates (et dont la configuration matérielle est voisine de celle du LRR), la classe de coût pour une augmentation des performances du LRR afin de disposer de fonctions d'alerte et de désignation d'objectif adaptées aux missiles balistiques serait de l'ordre de 50 - 100 millions d'euros suivant la performance visée. Ces évolutions permettraient de doter les frégates Horizon d'une capacité contribuant à la DAMB, limitée aux fonctions :
- d'alerte (surveillance et détection de missiles balistiques) au profit de forces déployées en zone littorale ou d'une force navale en coalition ;
- et de désignation d'objectif au profit de systèmes d'interception (par exemple SAMP/T) déployés sur le littoral ou de capacités d'interception embarquées sur des frégates alliées.
En revanche, elles ne seraient pas suffisantes pour donner aux frégates Horizon une pleine capacité d'interception DAMB. Outre l'amélioration du LRR mentionnée ci-dessus, il serait ensuite nécessaire :
- d'accroître les performances du radar actuel de conduite de tir Empar pour être en mesure de guider les missiles sur des objectifs plus lointains et plus furtifs, et faire évoluer le système de combat des frégates et les logiciels du PAAMS pour prendre en compte les nouvelles menaces.
- outre les travaux d'amélioration des radars, des travaux d'intégration à bord et d'éventuelles adaptations seront nécessaires compte tenu des modifications des radars.
- de faire évoluer les missiles Aster équipant les frégates Horizon, actuellement limités aux menaces conventionnelles, vers une configuration permettant également de traiter la menace balistique (configuration Aster Block 1 équipant déjà les systèmes terrestres).
La classe de coûts de l'ensemble de ces travaux serait probablement de l'ordre de 300 millions d'euros et dépendrait des performances visées. Des études sont indispensables pour consolider les performances atteignables, le besoin opérationnel qui pourrait être couvert, le calendrier et les coûts indiqués ici. Or, la programmation actuelle ne prévoit aucun financement aujourd'hui pour couvrir toute ou partie de ces travaux.
Cependant, en avril 2010, la France, en qualité d'agence contractante agissant au bénéfice des nations du programme PAAMS, a notifié une étude à EUROPAAMS appelée GPS ( Growth Potential Study ) phase 2 destinée à étudier les conséquences de l'introduction d'une capacité antimissile balistique aux systèmes PAAMS équipant les frégates Horizon françaises et italiennes et les frégates T45 britanniques, ainsi que les capacités accrues en défense aérienne conventionnelle que pourrait apporter l' Aster 30 Block 1 et les évolutions correspondantes des radars de surveillance LRR et de conduite de tir MFR du C2 et du lanceur. Deux capacités sont mises à l'étude : une capacité initiale avec l'introduction du missile Aster Block 1 , des évolutions radars et C2/ Combat management system avec comme objectif d'avoir un impact a minima sur le support et le coût d'utilisation ; une capacité augmentée avec l'introduction de l' Aster Block 1 NT et des évolutions de l'ensemble des radars de surveillance et de conduite de tir.
On peut toutefois noter que l'Italie a annoncé comme contribution nationale au programme ALTBMD ses deux frégates Horizon/PAAMS. Elle donne ainsi le signal de sa volonté de s'impliquer dans la DAMB navale à un niveau significatif de coopération au sein de l'OTAN. Elle pourrait être intéressée par les évolutions mentionnées ci-dessus.
Par ailleurs, il convient de mentionner les études en cours par DCNS et Thales susceptibles de déboucher sur un PEA, concernant le concept dit de « Topside intégré ». Le Topside d'un navire est constitué par l'ensemble de ses superstructures, y compris les parties « aériennes » des équipements (notamment antennes). Actuellement, les Topsides des navires de combat comportent majoritairement plusieurs mâts avec un radar à antenne tournante en tête de mât et une faible marge d'évolution. Le Topside Intégré consiste à intégrer des systèmes multi-senseurs à antennes planes (radar, IFF, guerre électronique, communications) tout en les répartissant sur l'ensemble des superstructures du navire. C'est en partie le concept appliqué sur les bâtiments dotés du système Aegis , le radar AN/SPY-1 étant composé de quatre faces planes.