2. Les technologies de l'intercepteur
Le départ du missile se fait à la verticale, ou avec une certaine inclinaison (THAAD, PAC-3). Les missiles sont dans un conteneur qui sert au transport, au stockage et surtout à la phase de départ du missile. Ce sont des technologies qui ont été ou sont couramment utilisées sur les missiles Aster , Hades , M45 et M51.
La mise en vitesse doit atteindre au moins 2,5 km/s (Mach 8) pour une interception en haut endo ou exo-atmosphérique. La mise en vitesse se réalise par deux étages d'accélération, avec propulseur à propergol solide, avec une structure la plus légère possible (carbone) et des tuyères d'orientation de la poussée, à butées flexibles. Ces technologies, comme la séparation des étages d'accélération, sont utilisées sur M45, M51, Ariane, Vega.
Les missiles SM3, GBI, projets Aster Block II , comme Exoguard sont conçus autour d'un missile à trois étages, 2 étages d'accélération et un étage pour les manoeuvres finales et l'interception appelé : Kill Vehicle .
Cette conception diffère de la conception des missiles de couche basse, dérivés de la défense anti-aérienne élargie ( Patriot , Aster ), qui sont des missiles à pilotage aérodynamique, senseur électromagnétique et charge explosive militaire. Cette différence de conception est directement déduite du besoin de mise en vitesse : 1,3 km/s (Mach 4) sur Aster Block 1 pour 2,5 à 6 km/s sur les missiles balistiques, 9 km/s sur Ariane. La maîtrise du pilotage à ces vitesses, et des technologies de séparation des étages sont celles des missiles balistiques et du spatial. A noter que la vitesse du missile balistique Hades était d'environ 2 km/s, montrant bien quels types de technologies sont nécessaires pour les intercepteurs et quels sont les risques liés à la prolifération de ces technologies.
L'interception et la destruction de la cible relèvent également de deux types de technologies différentes : pilotage aérodynamique et charge explosive pour les intercepteurs de couche basse, pilotage spatial et impact direct avec effet cinétique pour les intercepteurs de couche haute.
Pour une interception au-delà de 25 km d'altitude, le véhicule d'interception ne peut plus utiliser un pilotage aérodynamique, la pression atmosphérique étant devenue insuffisante. C'est donc obligatoirement un concept de pilotage reposant sur la seule propulsion qui est utilisé pour contrôler l'intercepteur (propulsion dite PIF/PAF - pilotage d'interception en force/pilotage aérodynamique en force).
La destruction de la menace a lieu par impact direct, à une vitesse relative des 2 missiles très élevée : de 5 à 10 km/s.
De son coté, le missile Aster a réalisé des interceptions dans l'atmosphère, avec des vitesses relatives de : 1 à 1,5 km/s.