b) Les radars transhorizon
Les radars transhorizon utilisent la réflexion des ondes émises soit sur la surface de la mer (onde de surface), soit sur l'ionosphère (onde de ciel) afin de détecter des objets (mobiles ou non) au-delà de la ligne d'horizon.
Outre l'avantage de voir beaucoup plus loin que les radars à visée directe, les radars transhorizon ou OTH ( over the Horizon ) permettent d'appréhender des menaces furtives ou à très basse altitude.
En contrepartie, ils ont des contraintes non négligeables. Ils nécessitent généralement à une distance fixe de leur pourtour un réseau antennaire de grandes dimensions destiné à mesurer la hauteur précise à l'instant t de l'ionosphère afin de déterminer la résolution angulaire. Toutefois les scientifiques français ont résolu ce problème. Par ailleurs, le radar suppose une grande agilité de fréquence et de réduction des interférences.
Les radars transhorizon permettent essentiellement de détecter les missiles pendant leur phase propulsée. Ils peuvent donc apporter des capacités similaires à celles des satellites d'alerte, avec l'inconvénient que leur couverture est limitée par leur puissance et la distance séparant le site d'implantation de la zone à surveiller.
Les Etats-Unis disposent de trois radars OTH situés autour du golfe du Mexique. Ils sont utilisés pour la surveillance du trafic aérien toutes altitudes. Aucun de ces radars n'est utilisé dans le cadre de la DAMB, compte-tenu du fait que la géographie fait qu'une implantation sur le territoire américain ne permettrait pas de profiter au maximum de ce type de moyens. Mais tel n'est pas le cas de l'Europe, et un radar transhorizon installé au centre de la France pourrait assurer une surveillance du nord de l'Afrique. Installé à Solenzara, il aurait une couverture jusqu'en Afrique subsaharienne. La France possède un démonstrateur de radar transhorizon dénommé « Nostradamus ». Installé sur la base de Crucey, il a permis de valider la pertinence du concept de radar OTH sans réseau antennaire déporté.
L'Australie possède trois radars OTH afin de surveiller la mer des Philippines. La Russie possèderait également un radar de ce type à Duga (Vladivostok) pour la surveillance de la mer du Japon. Enfin, on suppose que la Chine utilise également un radar de ce type pour la surveillance de Taiwan.