2. Des capacités en alerte suffisante pour répondre immédiatement à des crises majeures
La réactivité des armées à un événement soudain repose sur la présence de forces en veille.
Le dispositif d'alerte des armées repose en premier lieu sur un échelon d'urgence national capable de réagir sous très court préavis. Constitué de modules des trois armées, ce dispositif est articulé autour d'un ensemble de combat comprenant des capacités terrestres (GUÉPARD), d'un volume pouvant atteindre 5 000 hommes, des capacités aériennes (RAPACE), navales (TARPON) et interarmées.
Il peut être projeté de manière graduelle, entre 12 heures et 9 jours, intégralement ou partiellement. Destiné prioritairement à l'intervention extérieure, il peut aussi être engagé sur le territoire national. Il est régénéré par les armées autant que de besoin sur ordre du CPCO.
A cet échelon d'urgence s'ajoute le dispositif de protection du territoire national. La contribution des armées s'articule essentiellement autour des dispositifs suivants :
- la posture permanente de sûreté et sauvegarde maritime, comprenant un dispositif permanent de surveillance et de contrôle des approches maritimes susceptible d'être renforcé de capacités d'assistance et d'intervention ;
- la posture permanente de sûreté arienne, comprenant un dispositif permanent de surveillance et de contrôle des approches aériennes et disposant d'une capacité d'intervention d'aéronefs rapides et lents ;
- la contribution des forces armées à la sauvegarde terrestre, comprenant un dispositif de renforcement des forces de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, comme Vigipirate, susceptible d'être complété par une capacité de renfort terrestre pouvant monter jusqu'à 10 000 hommes, capacité correspondant au contrat de protection.
Ces postures mobilisent en permanence des effectifs nombreux comme l'illustre le tableau suivant :
MISSIONS INTERIEURES |
MOYENS MIS EN OEUVRE En 2009 |
Vigipirate terrestre |
Armée de terre : 539 hommes/jour en moyenne Armée de l'air : 180 hommes/jour en moyenne Marine : 20 hommes/jour en moyenne |
Vigipirate : renforcement posture de sûreté aérienne (surcoût) |
Armée de l'air : 217 hommes/jour en moyenne |
Vigipirate : renforcement surveillance des approches maritimes (surcoût) |
Marine : 214 hommes/jour en moyenne |
Campagne feux de forêt (protocole Héphaïstos) (du 29 juin au 18 septembre) |
Armée de terre : 176 hommes/jour en moyenne Armée de l'air : 35 hommes/jour en moyenne Marine : 19 hommes/jour en moyenne Moyens : 196 heures de vol (2 HM2+ 1 HL) - 849 638 km parcourus en VLTT. 230 hommes/jour sur 60 jours. |
Protection CELM de Biscarosse |
Armée de terre : 200 hommes/jour sur 20 jours |
Protection du centre spatial guyanais (CSG) |
Armée de terre et Armée de l'air : 20 H/J sur un an en moyenne. |
Lutte contre l'orpaillage illégal (Guyane) (mission HARPIE) |
732 hommes/jour en moyenne |
Lutte contre l'immigration clandestine en Guyane (en dehors des opérations menées pendant HARPIE) |
Armée de terre : 115 hommes/jours au total |
Lutte contre l'immigration clandestine (mission AEM de la marine) |
Marine : 3 274 heures de mer et 46 heures de vol |
Lutte contre le narcotrafic (mission AEM de la marine) |
Marine : 3 429 heures de mer et 416 heures de vol |
Lutte contre la pollution maritime (mission AEM de la marine) |
Marine : 601 heures de mer et 53 heures de vol |
Source : ministère de la défense
En outre, au titre de son engagement au sein de l'OTAN et de l'UE, la France participe également aux tours d'alerte de ces deux organisations, en sus de la contribution effective de ses forces armées aux opérations en cours.
Il s'agit, au titre de l'Alliance, de la contribution à la NATO Response Force (NRF), et au titre de l'UE, au Battle Group 1 500 (BG 1500). Ces alertes ne sont pas permanentes mais sont réparties entre les nations membres pour des périodes de temps limitées selon un calendrier préalablement décidé conjointement.
Afin de ne pas devoir faire assumer aux forces la contrainte de l'empilement d'alertes hétérogènes, la prise des alertes multinationales s'adosse autant que faire se peut au dispositif d'alerte national.
Néanmoins, en cas de placement en double alerte, la disponibilité permanente de notre échelon d'urgence est garantie par la désignation d'unités de 2 ème rang destinées à le régénérer en cas d'engagement.