(2) Les classes moyennes et modestes
Dans un contexte de précarisation du travail, de renforcement de la reproduction sociale et de dégradation des conditions de vie dans les villes, la mobilité géographique peut, d'une certaine manière, constituer un moyen d'accéder à des espaces préservés et de mettre à distance ou d'éviter des quartiers urbains défavorisés, pour ceux qui n'ont pas, par ailleurs, d'autres moyens d'ascension sociale. Le périurbain constitue alors un espace de repli et de refuge. Il est possible de voir, à travers cet isolement rendu possible par la maison individuelle, un havre de tranquillité, d'intimité et de secret, permettant de mener une existence centrée sur le couple, les enfants, la famille et les amis.
Les taux de migrations vers le rural des classes populaires et moyennes sont supérieurs à ceux des couches aisées, soit respectivement 7 % contre 5 % .
Les couches moyennes et populaires estiment que les migrations vers les espaces ruraux constitueraient un moyen de « se sortir » d'un environnement potentiellement dangereux, notamment pour leurs enfants 43 ( * ) , et d'accéder aux signes « résidentiels » d'ascension sociale à travers le choix par exemple d'une école de qualité. Ce type de migration vers les espaces ruraux périphériques serait la poursuite du phénomène qui a contribué à vider par le haut les grands ensembles de leur relative mixité sociale.
* 43 Le débat autour du contournement de la carte scolaire est particulièrement évocateur à cet égard.