4. La gestion du trafic routier
Selon une étude commandée par le fabricant d'automobiles allemand BMW en 1994, le coût de la congestion du trafic en Allemagne s'élèverait à 100 milliards d'euros par an tandis que 12 milliards de litres d'essence seraient utilisés inutilement. Pour la France, ce coût est estimé actuellement à 30 milliards d'euros, soit environ 3 % du PIB.
Par ailleurs, le coût économique des accidents de la route est évalué à 200 milliards d'euros pour l'Europe et 20 milliards d'euros pour la France.
A l'avenir, le poids croissant de l'électronique dans les véhicules devrait contribuer à l'amélioration globale du trafic et de la sécurité.
- L'amélioration du trafic
Le développement de la voiture et de la route intelligentes vise à construire des réseaux de transmission de données permettant d'optimiser les déplacements. Ce dernier repose sur deux axes :
- une modélisation dynamique du réseau routier qui tient compte de l'évolution du trafic, signale les embouteillages et les travaux, avertit les automobilistes en cas d'accident ;
- une interaction permanente et directe entre le réseau et les véhicules afin d'optimiser la circulation et les trajets. Si un accident survient, par exemple, les automobilistes en amont recevront en temps réel, le cas échéant, un ordre de limitation de vitesse ainsi qu'une proposition de trajet alternatif.
Selon les industriels ayant participé à l'élaboration du livre blanc EUREKA CATRENE, 50 % des embouteillages pourraient être évités par l'introduction d'une régulation électronique du trafic.
- Le renforcement de la sécurité des véhicules
93 % des accidents sont dus à une erreur humaine . L'accroissement du trafic combiné au vieillissement de la population dont les réflexes se ralentissent sont autant de facteurs aggravants que seul un renforcement de l'automatisation de la conduite pourrait contrer.
De nombreux programmes de recherche sont lancés sur la voiture entièrement automatisée. Compte tenu de la révolution des mentalités qu'exige sa diffusion, la voiture automatisée concernera en premier lieu les transports en commun et les camions pour leurs trajets sur les autoroutes, tandis que son introduction dans les voitures individuelles se fera progressivement.
La multiplication des véhicules à conduite automatisée offrirait de nombreux avantages.
En ce qui concerne les transports en commun, les économies considérables réalisées en personnels conducteurs permettraient de développer ce type de transport dans des zones peu denses et d'accroître les horaires de fonctionnement.
En ce qui concerne les camions et les voitures, la conduite automatisée permettrait de réduire le nombre d'accidents de la route. Pour faciliter son acceptation sociale, elle pourrait être introduite progressivement et sur option du conducteur. Par exemple, elle concernerait d'abord la conduite sur autoroute et se limiterait dans un premier temps à appliquer certains paramètres de sécurité (distance de sécurité obligatoire entre deux véhicules, freinage automatique en cas de réduction de la vitesse du véhicule de devant, etc).
Selon les experts du secteur interrogé, l'automatisation de la conduite constitue certes un défi technologique considérable dans la mesure où le processus de conduite est très complexe et intègre de nombreuses capacités intellectuelles et motrices. Néanmoins, les éléments technologiques de base sont déjà réalisés ou en cours de développement tels que le GPS, les micro caméras, les protocoles de communication entre la route et le véhicule. En outre, des prototypes simplifiés ont déjà réalisé des kilométrages impressionnants sur autoroute et il existe déjà des machines de vision capables de lire les panneaux sur la route ou encore des voitures effectuant des créneaux toutes seules.