2. Une manne énergétique
La Russie dispose d'un immense territoire, d'une superficie de 17 millions de Km2 sur onze fuseaux horaires.
Ce pays est redevenu, sous la présidence de Vladimir Poutine, un géant énergétique .
La Russie est aujourd'hui le premier producteur et exportateur mondial de gaz naturel . Elle est également le deuxième producteur et exportateur mondial de pétrole, derrière l'Arabie Saoudite.
Elle détient environ 30 % des réserves mondiales de gaz naturel , ce qui la place au premier rang devant l'Iran et le Qatar (avec chacun près de 15%), loin devant les autres pays.
Elle dispose aussi de 6% des réserves mondiales de pétrole, de 20 % des réserves mondiales de charbon et de 14 % des réserves mondiales d'uranium . Elle est également le premier producteur mondial de titane.
Au total, la Russie est le premier exportateur mondial d'énergie .
Alors que le secteur énergétique avait été largement privatisé dans les années 1990, sous la présidence de Boris Eltsine, les deux mandats successifs de Vladimir Poutine ont donné lieu à une reprise en main par l'État .
L'affaire de la nationalisation de la compagnie pétrolière indépendante Ioukos et la condamnation de ses dirigeants, notamment Mikhaïl Khodorkovsky, en ont offert l'illustration le plus marquante.
Actuellement, l'État contrôle environ 30 % de la production pétrolière et 87 % de la production de gaz.
Le géant Gazprom, dont Dmitri Medvedev a pendant longtemps présidé le conseil d'administration, illustre à lui seul le poids de l'État dans le secteur de l'énergie. Cette société, qui produit 95 % du gaz naturel russe et qui contrôle le réseau de gazoducs, dispose d'une capitalisation boursière évaluée à 360 milliards de dollars, ce qui la place au 3 ème rang mondial. L'Etat est son actionnaire majoritaire et cette société s'est engagée dans une diversification de ses activités, dans le domaine du pétrole, mais aussi de la banque, de l'immobilier, de l'assurance, et même des médias et du sport.
Outre ses importantes réserves énergétiques, la Russie dispose aussi d'autres ressources naturelles, notamment de bois, de platine, de fer, d'aluminium et de nickel.
3. La persistance de faiblesses structurelles
L'évolution favorable de l'économie russe n'entame pas la persistance de faiblesses structurelles.
Le PIB par habitant est en Russie de 12 200 dollars par habitant, contre 45 000 aux Etats-Unis et 29 200 en moyenne dans l'Union européenne.
Beaucoup d' infrastructures de base demeurent délabrées et les besoins collectifs sont considérables dans le secteur de la santé, du logement, des transports ou de l'environnement.
Enfin, si l'on constate l'émergence d'une classe moyenne, une large partie de la population vit dans des conditions précaires, la hausse globale des revenus masquant de fortes disparités, alors que certains « filets de protection » ont disparu avec l'Union soviétique. Environ 20 % de la population vivrait sous le seuil de pauvreté.
Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine ont fait de l'amélioration de la qualité de vie des citoyens la première priorité de leur politique pour les années futures.
Les perspectives économiques de la Russie restent toutefois assombries par un facteur majeur : la détérioration de la situation démographique . Les résultats officiels du dernier recensement attribuent à la Russie 142,5 millions d'habitants et font apparaître un recul de la population, qui était de 147 millions d'habitants en 1989, dans les frontières de la Russie actuelle. Les démographes situent au milieu des années 1960 l'arrêt de l'amélioration de l'espérance de vie et la dégradation des indicateurs. L'espérance de vie, qui était en 1964 de 65,1 ans pour les hommes et 73,6 ans pour les femmes, n'a cessé de diminuer depuis, n'étant en 2001 que de 59 ans pour les hommes et 72,3 ans pour les femmes. L'espérance de vie s'est toutefois améliorée en 2006, passant à 60,4 ans pour les hommes. Le taux de fécondité n'est actuellement que de 1,2 enfant par femme, soit 57% de celui nécessaire au renouvellement des générations. Entre 1992 et 2007, on estime que la population de la Russie a diminué de 400 000 personnes par an . Les projections démographiques établies par les Nations-Unies à partir des tendances démographiques récentes retiennent pour hypothèse, à l'horizon 2050, une population ramenée à 101,5 millions d'habitants, soit une diminution de pratiquement 1 million d'habitants chaque année. En 2007, la natalité a toutefois enregistré sa meilleure performance depuis vingt cinq ans, passant de 8,3 °/°° à 11,3°/°°. L'effet du déclin démographique est accentué par la très inégale distribution de la population sur le territoire et le sous-peuplement de très vastes régions, en particulier dans la partie orientale du pays. Cette situation constitue bien évidemment un frein au développement des régions et à la mise en valeur de leurs ressources. La pression démographique chinoise sur l'extrême orient russe est également une source d'inquiétude .