b) Les chômeurs
Mutatis mutandis , les raisons qui fondent la critique des inégalités d'accès à la formation du côté de salariés sont transposables aux chômeurs.
Ajoutons que la récurrence des inégalités est plus difficile à comprendre, et à admettre, en ce qui concerne les chômeurs, dans la mesure où l'accès de ceux-ci à la formation professionnelle emprunte, depuis juillet 2001, la voie du projet d'action personnalisé (PAP), confié à l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), ce qui pourrait déboucher sur des arbitrages différents de ceux que pratiquent naturellement les entreprises. Le déroulement de cette procédure, instituée pour rationaliser une prescription de formation auparavant éclatée entre l'ANPE, les conseils régionaux, l'Association pour l'emploi des cadres, les services d'orientation de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), et qui fait de l'ANPE le point de passage en principe obligé des demandeurs d'emploi entrant en formation, est évoqué ci-dessous. On en présentera les principaux résultats en se référant à une étude, publiée par la DARES en juillet 2006, sur l'orientation des chômeurs vers la formation de 2002 à 2004.
Du point de vue de l'âge, 30 % des chômeurs de quarante-cinq ans et plus mentionnent la formation au cours de l'entretien pendant lequel une formation peut être prescrite par le conseiller de l'ANPE, contre 48 % des moins de quarante-cinq ans. Six mois plus tard, 4 % des quarante-cinq ans et plus sont entrés en formation, contre 8 % des moins de quarante-cinq ans.
Du point de vue du sexe, l'accès des femmes à la formation est le même que celui des hommes.
Du point de vue de la qualification, les non-qualifiés sont moins nombreux à émettre un souhait de formation pendant l'entretien : 16 %, contre 24 % pour les plus diplômés. Les conseillers de l'ANPE compensent cependant cette tendance en faisant des propositions plus fréquentes : 25 % des chômeurs non qualifiés reçoivent une proposition de formation, contre 16 % des plus diplômés.