III. UNE RÉACTION SALUTAIRE DU GOUVERNEMENT AU CRI D'ALARME LANCÉ PAR LA MISSION D'INFORMATION ET LES PARTENAIRES DU PATRIMOINE
Dans le rapport d'étape qu'elle avait adopté le 4 juillet dernier, votre mission avait lancé un cri d'alarme qui avait contribué, avec la mobilisation des amis des monuments historiques, à ébranler l'opinion et les pouvoirs publics. Elle formulait en outre un certain nombre de recommandations pour poser les fondements d'un rétablissement durable de la politique en faveur du patrimoine monumental.
Le Gouvernement a annoncé, à l'automne, toute une série de mesures qui témoignent d'une volonté de répondre à cet appel.
La mission d'information se réjouit que le Gouvernement se rallie à la conception dynamique qu'elle s'était attachée à défendre dans son rapport d'étape et qu'il achève le rattrapage des crédits annulés sur la période 2003-2005 qu'elle avait préconisé. Quant aux mesures inscrites au projet de loi de finances pour 2007 qui instituent une recette affectée au profit du Centre des monuments nationaux, elles constituent une première étape encourageante dans le relèvement de la politique du patrimoine.
A. DEUX MOTIFS DE SATISFACTION
Votre mission d'information se réjouit d'avoir obtenu gain de cause sur deux des recommandations qu'elle avait formulées dans son rapport d'étape : une conception plus dynamique du rôle du patrimoine, et le rattrapage des crédits monuments historiques « abattus » entre 2002 et 2004.
1. Le ralliement des pouvoirs publics à une conception plus dynamique du patrimoine
Dans son rapport d'étape, la mission d'information appelait les pouvoirs publics à un changement d'attitude à l'égard du patrimoine monumental, souhaitant que « celui-ci ne soit plus appréhendé sous l'angle, certes sympathique, des « vieilles pierres », dont il s'agissait, par respect pour le passé, d'assurer l'entretien, mais qu'il soit plutôt considéré comme une richesse qu'il convient de valoriser ».
Elle se réjouit que le ministre de la culture et de la communication se réclame à son tour de cette « conception dynamique » et tient à relever les propos très positifs tenus par le Premier ministre à Amiens le 14 septembre dernier.
Evoquant l'attachement des Français à leur patrimoine, celui-ci a estimé qu'il ne traduisait pas « une quelconque nostalgie du passé » mais était « au contraire un attachement vivant, fermement ancré dans notre époque, dans les enjeux et les interrogations que suscite la mondialisation ». Il a également insisté sur le rôle essentiel que jouent les monuments et les sites historiques pour l'attractivité des territoires, ainsi que sur l'enjeu crucial pour l'emploi dans notre pays que constitue sa valorisation.