2. Selon une approche par le « taux de change d'équilibre fondamental », les deux monnaies auraient été sous-évaluées en 2003 d'environ 35 % par rapport au dollar
L'approche par la parité de pouvoir d'achat indiquée ci-avant est critiquée par certains économistes, qui lui préfèrent une approche en termes de « taux de change d'équilibre fondamental ». Dans le cas du yen et du won, cette approche conduit à une nette sous-évaluation.
Selon cette approche, qui cherche à déterminer non le taux de change « juste », mais le taux de change souhaitable pour le pays considéré , le « bon » taux de change est celui permettant d'atteindre une certaine cible de compte courant, que l'on considère optimale pour le pays concerné, compte tenu des caractéristiques de son économie et de sa démographie.
Schématiquement, cette approche consiste à considérer que la Corée n'a pas besoin d'avoir un excédent commercial pour financer son économie, et que si le Japon a besoin d'un excédent commercial pour assurer le financement de ses retraites, c'est dans une proportion bien moindre que l'excédent actuellement constaté. En conséquence, les monnaies de ces deux pays seraient sous-évaluées.
Selon cette approche, la sous-évaluation du taux de change effectif réel (c'est-à-dire par rapport à l'ensemble des monnaies) aurait été en 2003 de l'ordre de 20 % pour le yen et pour le won, de même que pour le renminbi. La sous-évaluation par rapport au dollar aurait quant à elle été de 35 % dans les deux cas.
Le taux de change d'équilibre fondamental de différentes monnaies : écart par rapport au taux de change observé (2003)
(en %)
Source : Virginie Coudert, Cécile Couharde, « Real Equilibrium Exchange Rate in China », CEPII, document de travail 2005-01, janvier 2005