CONCLUSION
Au cours de cette réflexion, votre rapporteur spécial a acquis l'intime conviction que la professionnalisation des services de valorisations des universités était le principal enjeu des années à venir.
En effet cette professionnalisation conditionne de nombreux éléments et notamment la mise en place d'une réelle stratégie de valorisation .
Il ne s'agit pas simplement de gérer le « stock existant » mais de développer une démarche pro-active et une appréciation de chaque situation.
Dans cette perspective, votre rapporteur spécial souhaite mettre l'accent sur deux enjeux principaux que sont la maturation de projets et les modalités des transferts technologiques.
S'agissant de la maturation de projets , il constate une prise de conscience concernant le caractère insuffisamment avancé de certains projets de recherche et par conséquent leur manque d'attractivité aux yeux des industriels, notamment des plus petites entreprises qui n'ont pas les moyens de financer l'approfondissement d'une recherche pour des résultats au demeurant incertains.
Rendre certains projets plus attractifs nécessite ainsi des moyens financiers supplémentaires. Fort est de constater que l'offre de financement, notamment de la part du secteur privé, à un stade aussi en amont, est faible voire inexistant. L'existence d'un syndrome dit NIH « not invented here », conduirait en effet les entreprises à préférer des technologies plus avancées, même si le prix est plus élevé, à des projets de recherche aux issues indéterminées
Votre rapporteur spécial a constaté une prise de conscience similaire au Canada , où cette étape de maturation et les difficultés de financement afférentes a été baptisée la « vallée de la mort ». Une réflexion est en cours afin de déterminer les possibilités de financer cette étape.
Compte tenu de la réticence du secteur privé à financer des projets de recherche aussi en amont, les financements publics peuvent pleinement se justifier .
A cet égard, votre rapporteur spécial se félicite de ce que l'appel à projets de l'Agence nationale de la recherche concernant la mutualisation des services de valorisation comprenne, également, un volet sur la maturation de projets innovants.
Il espère, à ce titre, que l'ensemble des financements envisagés par les promoteurs des différents projets puisse être confirmé, les fonds de maturation nécessitant pour leur fonctionnement et, notamment pour leur amorçage, des sommes non négligeables.
Le second point sur lequel votre rapporteur spécial souhaite mettre l'accent concerne les modalités des transferts technologiques .
Au vu de l'expérience israélienne, il s'interroge sur l'opportunité d'encourager systématiquement la création de jeunes entreprises. En effet, la création d'entreprises n'est pas une démarche simple : il s'agit de constituer une équipe dirigeante, de trouver des financements...
Si la création d'entreprises doit rester une possibilité, votre rapporteur spécial souligne que bien souvent il peut être plus intéressant, plus rapide de trouver une entreprise déjà existante prête à reprendre la technologie concernée . Ainsi en Israël, votre rapporteur spécial a eu l'occasion de relever lors de sa visite à l'institut Weizmann , que cet institut travaillait en étroite collaboration avec les entreprises du parc industriel de Kiryat Weizmann 24 ( * ) , voisin de l'institut.
En s'appuyant sur le tissu économique existant, le transfert de technologie peut être, d'une part, plus efficace car notamment plus rapide et, d'autre part, plus dynamique pour l'ensemble de l'économie en assurant une diffusion de l'innovation dans les PME. Cet aspect dynamique a particulièrement retenu l'attention de votre rapporteur, sensibilisé ces derniers mois quant à la difficulté d'accroître le caractère innovant des PME françaises.
* 24 Premier parc industriel d'Israël consacré à la haute technologie.