CHAPITRE IV : LA TÉLÉCHIRURGIE
Une fois porté un diagnostic en ayant eu recours à une station de télémédecine il est possible de soigner à distance mais, ces perspectives sont plus lointaines et d'un usage plus limité que le télédiagnostic. Il convient en particulier de bien distinguer l'exploit technologique du quotidien de la médecine dans un futur proche. Il faut se garder du sentiment que la machine peut tout faire car la médecine repose et reposera beaucoup sur l'humain.
SECTION 1 : L'ASSISTANCE APPORTÉE AU CHIRURGIEN
Il est nécessaire de bien distinguer, d'une part l'assistance apportée, via Internet, au chirurgien et, d'autre part, la chirurgie assistée par ordinateur qui est en plein développement à l'heure actuelle
Le télécompagnonage est la technique par laquelle un chirurgien expérimenté guide un collègue moins expérimenté ou enseigne une nouvelle technique opératoire
Cette technique a pour avantage potentiel d'améliorer la formation des chirurgiens, de favoriser l'accès des patients à des chirurgiens expérimentés, de réduire les complications induites par l'expérience limitée des chirurgiens sur les techniques nouvelles .
Lors de l'audition publique réalisée le 10 juin 2004 au Sénat le Professeur Dubois a particulièrement insisté sur l'intérêt de ces nouvelles techniques pour les chirurgiens.
Pour lui le recours à des techniques telles que la vidéo conférence est particulièrement utile pour entraîner les chirurgiens car l'enseignement clinique est plus difficile aujourd'hui du fait du raccourcissement des séjours hospitaliers.
La vidéo chirurgie permet l'apprentissage du geste et constitue un progrès très important en matière de sécurité du patient.
Le télémonitoring permet à l'expert de faire répéter le geste à l'enseigné qui peut également s'appuyer sur des robots équivalents aux simulateurs de vol des pilotes.
D'autre part pour des opérations complexes faisant appel à plusieurs techniques le chirurgien peut s'appuyer sur des collègues susceptibles de formuler un avis d'autant que les caméra utilisées offrent une vision souvent meilleure que celle offerte par l'oeil humain qui lui est gêné par le sang.
En effet, les progrès de l'imagerie et l'assistance du geste opératoire par robot modifient l'acte chirurgical. Auparavant, l'imagerie n'était utilisée qu'à des fins de diagnostic et de localisation en amont de l'intervention. En 2002, le traitement numérique de l'image et l'utilisation de robots chirurgicaux augmentent la perception et les capacités d'action du chirurgien. Ces nouveaux outils peuvent intervenir à différentes étapes du traitement du patient : avant l'opération (simulation - planification), pendant l'opération (contrôle), après l'opération (validation). Il ne s'agit pas de véritable « robotisation » où des interventions programmées seraient réalisées sans l'aide d'un chirurgien. Le chirurgien reste l'acteur principal du traitement.