EXAMEN EN COMMISSION
Au cours d'une séance tenue le mercredi 1 er décembre 2004, M. Louis Duvernois a présenté à la commission son rapport d'information sur la stratégie d'action culturelle de la France à l'étranger .
Un débat a suivi l'exposé du rapporteur.
M. Yves Dauge a considéré que les propositions s'inscrivaient pleinement dans les préconisations du rapport d'information sur les centres culturels à l'étranger qu'il avait publié en 2001, mais a mis en garde le rapporteur contre l'immobilisme de l'administration, auquel il avait déjà été confronté à l'époque.
Il a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'emporter l'adhésion des décideurs ministériels, déjà convaincus par la nécessité de la réforme, mais de lutter contre la tentation de toujours remettre à plus tard le moment de sa mise en oeuvre.
Il a estimé, à cet égard, que les médias pouvaient apporter une aide précieuse, rappelant qu'en 2001, l'opportunité qui lui avait été donnée de discuter des conclusions de son rapport dans l'émission de Bernard Pivot avait permis de conférer à celui-ci une certaine notoriété.
Il a ensuite déploré les conséquences catastrophiques de la régulation budgétaire sur le terrain, privant les acteurs du réseau de moyens essentiels, avec tous les effets démobilisateurs qui s'ensuivent.
Il a affirmé que le cloisonnement des structures, tant ministérielles qu'au sein d'un même ministère, aboutissait à un pilotage aveugle aux réelles évolutions de terrain. Soulignant en particulier la vivacité du réseau scolaire et universitaire à l'étranger, il a regretté que le foisonnement des initiatives se développe sans le soutien ni du ministère de l'éducation nationale ni de ceux des affaires étrangères et de la culture, dont il a souligné l'hermétisme des circuits.
Il a ensuite jugé que la création d'une Agence pour la culture française à l'étranger chargée de gérer l'ensemble des établissements culturels à travers le monde allait dans le bon sens : sur le modèle de l'Agence française de développement (AFD), dont il a souligné l'efficacité, en dépit d'une certaine tendance à l'autonomie, il a souhaité que cette nouvelle structure permette de trouver un juste équilibre entre les préoccupations des opérateurs sur le terrain d'une part, et des diplomates, d'autre part.
M. Jacques Legendre s'est réjoui que les propositions du rapport répondent à un certain nombre de préoccupations exprimées notamment dans son rapport pour avis sur les crédits de la francophonie, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2005.
Il a souligné, en particulier, l'urgence de la mise en place d'une véritable tête de réseau politique pour la Francophonie, noyée à l'heure actuelle au sein d'une structure ministérielle aux compétences trop lourdes et pilotée, en réalité, par la toute puissante direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID), totalement autonome au sein du ministère des affaires étrangères.
Il a observé, enfin, que la critique des institutions de la francophonie se devait d'être constructive, fondant toute tentative de réforme sur la volonté de faire avancer la cause francophone.
A l'issue de cet échange de vues, la commission a adopté les conclusions du rapporteur à l'unanimité et en a autorisé la publication sous la forme d'un rapport d'information.